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Procès Marengo

Le procès Marengo (en néerlandais Marengo-proces) est un procès juridique qui est tenu aux Pays-Bas depuis le et au cours duquel 17 accusés ont été condamnés pour leur participation à l'organisation mafieuse de Ridouan Taghi de la Mocro Maffia, grâce au témoignage d'un ancien membre mafieux devenu un repenti : Nabil Bakkali.

Procès Marengo
Marengo-proces (nl)
Image illustrative de l’article Procès Marengo

Idéologie Indépendantiste et démocratique
Objectifs Démantèlement d'un réseau Mocro Maffia
Statut Actif
Fondation
Date de formation
Pays d'origine Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Fondé par autorités néerlandaises
Actions
Mode opératoire Lutte armée, assassinat
Zone d'opération Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau du Suriname Suriname
Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau du Maroc Maroc
Drapeau de la Colombie Colombie
Période d'activité Fin des années 2000 - toujours en cours
Organisation
Chefs principaux Ridouan Taghi
Financement Impôt révolutionnaire, enlèvement, fonds publiques, trafic de drogue
Sanctuaire Pays-Bas et pays d'Amérique latine
Groupe relié Angels of Death, Camorra, mafia irlandaise
Répression
Nombre de prisonniers 17 arrêtés en attente de leur condamnation
Mocro Maffia

Ridouan Taghi et Saïd Razzouki sont respectivement arrêtés en à Dubaï par les services spéciaux émiratis et en à Medellin par le FBI[1].

Le procès Marengo se base uniquement sur les déclarations du témoin clé Nabil Bakkali et les messages PGP déchiffrés, notamment sur les réseaux de communication EncroChat et Sky ECC.

Contexte

L'existence des crimes de la Mafia a été niée ou minimisée par de nombreuses personnes représentant les autorités, malgré les preuves de ses activités criminelles depuis le XIXe siècle. Cela peut s'expliquer en partie par trois méthodes particulières utilisées par la Mafia pour bénéficier d'une quasi-immunité et tenir les enquêtes à distance : acheter les gens importants, éliminer les auteurs de fuites réelles ou supposées au sein de sa propre organisation, et menacer voire tuer les personnes représentant une menace (juges, avocats, témoins, politiciens, etc.).

Le trafic de drogue aux Pays-Bas par les réseaux marocains a toujours été dans l'ombre grâce à l'omerta et le respect d'autrui dans les ports d'Anvers et Rotterdam. Ce n'est qu'en 2012 que la guerre fait rage entre l'organisation de Gwenette Martha et celle de Benaouf. Des centaines de personnes sont assassinées, y compris des membres des forces de l'ordre, deux journalistes ainsi que l'avocat Derk Wiersum. Les alliances internationales que tient la Mocro-maffia pose un énorme problème aux autorités néerlandaises qui ont souvent perdu la bataille face aux trafiquants. L'exaspération croissante de l'opinion publique face à cette vague meurtrière, donne la motivation nécessaire à des magistrats tels que John van den Heuvel et Peter R. de Vries, pour essayer de porter des coups sévères aux imposantes organisations criminelles dans le Benelux.

À la suite de l'assassinat d'une mauvaise cible, Nabil Bakkali se présente au commissariat le pour avouer l'assassinat de Hakim Changachi[2]. Une semaine plus tard, la presse néerlandaise révèle l'information et son frère, qui n'a aucune relation avec le monde criminel, est assassiné d'une balle dans la tête. Quelques années plus tard, son avocat Derk Wiersum est assassiné. À la suite de l'énorme violence au sein des organisations criminelles des Pays-Bas, le tribunal, s'occupant de cette affaire, n'autorise aucune personne à être présent dans le siège public du tribunal[3] Le , Nabil Bakkali décide de rompre son accord avec les autorités néerlandaises, par peur qu'un autre membre de sa famille soit à son tour abattu. Son nouvel avocat ne sera jamais révélé au grand public par mesure de sécurité[4].

Suspects

Le principal suspect, Ridouan Taghi, considéré comme étant le commanditaire de l'organisation, est arrêté le à Dubaï. Trois jours plus tard, il est transféré dans la prison de haute-sécurisée de Vught. Son bras droit, Saïd Razzouki d'Utrecht est arrêté le à Medellin. Une récompense de 100.000 euros est promise par le Ministère public des Pays-Bas à la personne qui livrera des informations à la police néerlandaise, menant à l'arrestation de l'un des deux criminels. Quatorze autres suspects sont actuellement en détention[5].

Le tribunal et les accusés

La séance d'introduction du procès ont lieu le [6] et le [7].

Lors des procès, les avocats sont obligés de rester anonyme avec le visage masqué, afin de ne pas être reconnus par les accusés. Les journalistes, les caméras et le public sont interdits d'entrer dans le tribunal. Le journaliste Mick van Wely déclare qu'il s'agit de l'un des plus gigantesque procès que les Pays-Bas aient connu[8].

Nom des accusés
  • Zakaria A. (arrêté en 2018)
  • Achraf B. (arrêté en 2018)
  • Mohammed Razzouki (arrêté en 2018)
  • Zaki Razzouki (arrêté en 2018)
  • Mohammed El A. (arrêté en 2019)
  • Charif El A. (arrêté en 2019)
  • Bagdad El H. (arrêté en 2019)
  • Zakaria El H. (arrêté en 2019)
  • Walid M. (arrêté en 2019)
  • Ridouan Taghi (arrêté en 2019)
  • Mao R. (arrêté en 2019)
  • Mario R. (arrêté en 2019)
  • Saïd Razzouki (arrêté en 2020)
  • Mohamed M. (arrêté en 2020)

Déroulement

Premier procès (février 2020)

Le premier procès est tenu le . Lors de ce procès, 15 suspects comparaissent au tribunal avec l'absence de Ridouan Taghi et Saïd Razzouki. L'affaire Mocro-maffia n'est pas évoquée.

« Toutes les affaires criminelles seront évoqués en 2021. Si cela dure aussi longtemps, c'est dû à la gravité de l'affaire qui concerne une énorme organisation. Cela va durer plusieurs années avant que cela soit juridiquement bouclé. Les 15 suspects présents aujourd'hui ne sont pas de grands barons. Ce sont plutôt des hommes de main qui passent à l'action. Des gens qui ont tiré, qui ont mis en place les véhicules pour passer à l'acte ou encore qui ont espionné. »

— Eelco Hiltermann, journaliste RTL Nieuws, le 27 février 2020 à Amsterdam, présent pendant le procès

Deuxième procès (mars 2020)

Le deuxième procès est tenu le . Le principal commanditaire de l'organisation, Ridouan Taghi, refuse de comparaître devant le juge.

Accusations

  • Mohammed Alarasi (22 ans) est assassiné le dans le parking d'une école de sport à Amersfoort. Les auteurs contactent les proches de la victime pour leur faire savoir que la personne décédée n'était pas la cible[9].
  • Samir Jabli (38 ans) est assassiné le dans sa voiture devant la maison de ses parents à Amersfoort. Il est la cible que les auteurs cherchaient à abattre le [10].
  • Ronald Bakker (59) est tué le dans son domicile à Huizen. Il est accusé par Ridouan Taghi d'avoir livré des informations sur son organisation à des clients dans son magasin[11].
  • Samir Erraghib est assassiné le à IJsselstein. Grâce à des messages interceptés du système PGP, Erraghib aurait parlé à la police. Taghi envoie deux tueurs à gages pour abattre Erraghib devant les yeux de sa fille de sept ans[12].
  • Préparation d'assassinats sur Ebrahim B. et Mohammed El M. et tentative d'assassinats sur Abdekarim A. et Ebrahim B. Ce dernier est l'homme qui a révélé l'existence de l'organisation de Taghi et de son bras droit Saïd Razzouki[13].
  • Ranko Scekic est assassiné le à Utrecht. Selon Ridouan Taghi, l'homme aurait préparé des actions criminelles contre l'organisation de Taghi[14].
  • Wout Sabee (70 ans) est assassiné le dans sa villa à De Meern après plusieurs tentatives infructueuses. L'homme aurait fourni des informations sur l'organisation de Taghi.
  • Martin Kok (48 ans) est assassiné le à Laren. L'homme est un journaliste régulier qui écrit souvent sur Ridouan Taghi, Richard R. (Rico Le Chilien) et Naoufal Fassih[15].
  • Hakim Changachi (31 ans) est assassiné le devant son domicile à Utrecht. L'auteur (Nabil Bakkali), lors de cette période, membre de l'organisation de Taghi, aurait cherché à liquider Khalid 'Imo' H[16].

Annexes

Audiographie

Culture populaire

Le procès Marengo a inspiré la série néerlandaise Mocro Maffia réalisé par Achmed Akkabi sorti en 2018.

Notes et références

  1. (nl) « Grote politieactie tegen Mocromaffia in regio Utrecht », sur panorama.nl, (consulté le )
  2. 'Kroongetuige Nabil B. zegt contract met justitie op', rtlnieuws.nl, 11 september 2019.
  3. (nl) timocs, « Geen pers en publiek bij zitting rechtszaak Marengo », sur Crimesite, (consulté le )
  4. (nl) « Tweede advocaat kroongetuige Nabil B. stopt, 'opvolgers blijven anoniem' », sur nos.nl (consulté le )
  5. (en) « Investigation Said Razzouki », sur www.politie.nl (consulté le )
  6. (nl) « Ridouan Taghi zal aanwezig zijn bij rechtszaak in Marengo-proces », sur WNL, (consulté le )
  7. (nl) « Komende pro-formazitting Marengo informatie voor pers en publiek », sur www.rechtspraak.nl (consulté le )
  8. (nl) Redactie Spraakmakers, « Marengo-proces gaat verder: 'zonder publiek, anonieme advocaten, bizar' », sur NPO Radio 1 (consulté le )
  9. (nl) Wil Thijssen, « Kroongetuige Nabil B. beschuldigt meest gezochte crimineel van Nederland van acht liquidaties: dit zijn de slachtoffers », sur de Volkskrant, (consulté le )
  10. (nl) Yelle Tieleman, « Kroongetuigedeal bekend: 12 jaar celstraf voor Nabil B. », sur Het Parool, (consulté le )
  11. (nl) « Taghi plande moorden met anti-tankwapen », sur Telegraaf, (consulté le )
  12. (nl) Wil Thijssen, « Ontsleuteld bericht Ridouan T. naar nieuwe verdachten: ‘Als jullie Erraghib vermoorden, worden jullie goed beloond’ », sur de Volkskrant, (consulté le )
  13. (nl) Paul Vugts, « Justitie: Ridouan Taghi had bloed nodig, niks anders », sur Het Parool, (consulté le )
  14. (nl) « Kopstuk over moord op Ranko Scekic: », sur RTV Utrecht (consulté le )
  15. (nl) Maarten van Dun en Paul Vugts, « Crimineel: 'Ridouan Taghi gaf opdracht moord Martin Kok' », sur Het Parool, (consulté le )
  16. (nl) timocs, « 26 jaar cel voor vergisliquidatie Hakim Changachi », sur Crimesite, (consulté le )

Bibliographie

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