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Prise d'eau

Une prise d'eau, grue à eau, grue hydraulique ou manche à eau est un élément utilisé pour fournir un grand volume d'eau dans le réservoir d'une locomotive-tender ou dans un tender d'une locomotive à vapeur[1] - [2] - [3] Elle est aussi parfois dénommée colonne à eau aux États-Unis[4]. Comme les locomotives à vapeur consomment de grandes quantités d'eau, les prises d'eau étaient une partie vitale de l'équipement des gares ferroviaires, souvent placées en fin de quai. Ainsi, l'eau pouvait être réapprovisionnée durant l'arrêt à la station.

Prise d'eau Ă  la gare de Primolano en Italie.

Description

En général, une prise d'eau est formée d'un tube d'acier vertical mesurant environ 20 à 30 cm de diamètre avec un tube horizontal pivotant, raccordé à son sommet formant ainsi un bras pivotant[5]. Lorsqu'il n'est pas utilisé, ce dernier est orienté parallèlement à la voie pour ne pas engager le gabarit[6]. Le débit des prises d'eau dépend de la nature des installations. Lorsque des pompes sont installées, elles déterminent le débit, mais lors d'un captage naturel à une source, c'est le débit de la source qui fixe en général le débit de la prise d'eau[7]. Ce débit pouvait aller de 1 m³ par minute dans les gares de moindre importance à 10 m³ par minute pour les grues les plus modernes.

Prise d'eau sur une locomotive-tender Ă  l'aide d'une manche Ă  eau.

Sur les lignes secondaires où les alimentations en eau n'exigeaient pas un débit rapide et important, les prises d'eau étaient constituées d'une colonne de fonte équipée d'un tuyau souple en textile, plus communément appelée « manche à eau ».

Approvisionnement en eau

Dans les rĂ©gions vallonnĂ©es, les cours d'eau naturels peuvent ĂŞtre canalisĂ©s et approvisionner la prise d'eau par gravitĂ©[8]. Dans les rĂ©gions plates, cette possibilitĂ© n'est pas applicable, aussi de l'eau doit alors ĂŞtre approvisionnĂ©e dans un rĂ©servoir situĂ© Ă  cĂ´tĂ© de la prise d'eau. La capacitĂ© des rĂ©servoirs d'eau peut varier d'un volume de 190 000 â„“ Ă  plus de 757 000 â„“[5]. Dans certains cas, un puits peut ĂŞtre utilisĂ© pour approvisionner le rĂ©servoir en eau[9].

Dépendant de la qualité de l'eau utilisée, il peut être nécessaire de la traiter chimiquement pour éliminer sa dureté qui induit la formation de tartre à l'intérieur des tubes bouilleurs de la chaudière des locomotives[5]. L'accumulation de tartre forme un dépôt sur les surfaces de transfert thermique, ce qui isole le métal de l'eau bouillante[10]. Cela provoque une surchauffe du métal ou sa corrosion, et éventuellement sa rupture.

Références

  1. Brevet US 709376 Stand-pipe for railway uses par John W. Thomas, Jr., déposé le 16 septembre 1902
  2. Brevet US 847494 Railway stand-pipe par James F. Murphy, déposé le 19 mars 1907
  3. Brevet US 958504 Stand-pipe for railway water-supply par Patrick Henry Knight, déposé le 17 mai 1910
  4. (en) « The Railroad Station Water Column », Railway and Locomotive Historical Society Quarterly, vol. 28, 29, nos 4, 1,‎ 2008, 2009, p. 6 (lire en ligne [PDF])
  5. (en) Edward Ernest Russell Tratman, Railway Track and Track Work, New York, Engineering News Publishing Company, , 2e éd. (OCLC 2030207), chap. 11 (« Water and Coaling Stations and Other Track Accessories »)
  6. (en) Walter Loring Webb, Railroad Construction : Theory and Practice, New York, John Wiley & Sons, , 6e Ă©d., p. 376-377
  7. Paul Pastiels, « Témoins d'hier : que d'eau ! que d'eau ! » [html], sur tassignon.be, (consulté le )
  8. (en) Thomas M. Cleemann, The Railroad Engineer's Practice, New York, George H. Frost, Publisher, (OCLC 70728043), p. 71-73
  9. (en) B. W. Guppy, « A Technical Description of the British Light Railways in France », Professional Memoirs of the Corps of Engineers, United States Army, and the Engineer Department at Large, vol. 11,‎ , p. 185-216
  10. (en) Jim Wrinn, « What's in the water? », Trains, Waukesha, Kalmbach Publishing Company, vol. 11,‎ , p. 64 (ISSN 0041-0934, OCLC 1642109)

Voir aussi

Articles connexes

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