Preah Khan (Kompong Svay)
Le Preah Khan de Kompong Svay (khmer : ááááááááá ááááááááá¶á), Prasat Bakan (selon la prononciation locale) ou Bakan Svay Rolay est un site archĂ©ologique situĂ© Ă 100 km Ă l'est d'Angkor, dans la province de Preah Vihear au Cambodge. Il se prĂ©sente comme le plus grand complexe religieux jamais construit pendant l'Ăšre angkorienne, car son enceinte extĂ©rieure est d'environ 5 km2[1], mĂȘme si sa situation isolĂ©e en fait l'un des sites angkoriens les moins visitĂ©s.
Preah Khan de Kompong Svay Prasat Bakan | ||
Ruines du sanctuaire central. | ||
Localisation | ||
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Pays | Cambodge | |
CoordonnĂ©es | 13° 24âČ 29âł nord, 104° 44âČ 55âł est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Cambodge
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Histoire
Il existe peu de donnĂ©es historiques sur Preah Khan Kompong Svay. Des universitaires français soutiennent qu'il a Ă©tĂ© fondĂ© au XIe siĂšcle, probablement par Suryavarman I[2]:136[3]:95. C'est une rĂ©sidence royale pendant le royaume de Suryavarman II et mĂȘme Jayavarman VII a vĂ©cu ici, avant de reprendre la capitale de Yasodharapura Ă l'invasion des Chams en 1181 et d'amĂ©liorer le complexe[1].
Redécouverte du lieu
Les premiers travaux scientifiques remontent à la seconde moitié du XIXe siÚcle avec les études menées par l'explorateur Louis Delaporte avec l'accord du roi du Cambodge[4].
De nombreuses sculptures khmĂšres cĂ©lĂšbres viennent de cet endroit, comme la tĂȘte putative de Jayavarman VII qui est exposĂ©e au MusĂ©e national de Phnom Penh. Les sculptures et reliefs de Preah Khan de Kompong Svay font partie des Ćuvres phares de l'art khmer et une sĂ©lection d'Ćuvres ont Ă©tĂ© envoyĂ©es en France lors d'expĂ©ditions officielles, comme celle de Louis Delaporte en 1873-1874. Plus rĂ©cemment, dans les annĂ©es 1970-1990, des voleurs ont largement endommagĂ© de nombreuses structures lors du pillage des sculptures et des bas-reliefs [5].
Le site
Preah Khan Kompong Svay couvre une superficie d'environ 5 kilomĂštres carrĂ©s, est orientĂ© au nord-est et possĂšde quatre enceintes concentriques. Il a Ă©tĂ© alimentĂ© en eau par un grand baray (2,8 km par 750 m) qui est presque complĂštement sĂ©chĂ© Ă l'heure actuelle) et traverse le cĂŽtĂ© oriental[3]:95. Sur une Ăźle artificielle (mebon) au milieu du baray se trouve Preah Thkol (khmer : ááááááááá), un temple cruciforme en grĂšs avec une tour centrale debout. Dans l'angle sud-est se dressent les restes de la pyramide de Preah Damrei haute de 15 mĂštres, avec une enceinte en latĂ©rite et deux Ă©lĂ©phants en pierre (Damrei signifie Ă©lĂ©phant) Ă ses coins supĂ©rieurs. Les deux autres Ă©lĂ©phants sont exposĂ©s au MusĂ©e National de Phnom Penh et au MusĂ©e Guimet Ă Paris[5].
A l'intĂ©rieur de l'enceinte extĂ©rieure, au milieu du cĂŽtĂ© ouest du baray, se trouve Prasat Preah Stung (khmer : ááááááááčá), avec une tour centrale Ă quatre pans dans le style du Bayon singuliĂšre, prĂ©cĂ©dĂ©e d'un dĂ©barcadĂšre Ă balustrades en forme de nÄga. Une chaussĂ©e en latĂ©rite mĂšne de cet endroit Ă une enceinte centrĂ©e, 701 m par 1 097 m, entourĂ© d'un fossĂ© et dotĂ© de quatre gopuras semblables Ă Angkor Thom. PrĂšs du gopura oriental se trouve un dharmasala.
L'enceinte intĂ©rieure en latĂ©rite contient le sanctuaire central, qui se dresse sur une plate-forme Ă deux niveaux. La tour centrale s'est effondrĂ©e Ă cause d'une tentative de pillage en 2003. Il a des entrĂ©es dans toutes les directions cardinales et est entourĂ© par une galerie Ă fenĂȘtres.
Statut de patrimoine mondial
Ce site a été ajouté à la liste indicative du patrimoine mondial de l'UNESCO le 27 mars 2020 (initialement promulguée le 1er septembre 1992) dans la catégorie culturelle[6].
Notes et références
- Rooney, 2005, pp.379-381
- George CoedĂšs, The Indianized States of Southeast Asia, University of Hawaii Press, (ISBN 978-0-8248-0368-1)
- Higham, C., 2001, The Civilization of Angkor, London: Weidenfeld & Nicolson, (ISBN 9781842125847)
- Pierre Baptiste, Angkor Naissance d'un mythe, Louis Delaporte et le Cambodge, Musée national des arts asiatiques - Guimet et Gallimard, (ISBN 978-2-07-014259-0). Au tournant du XIXe siÚcle, Victor Goloubew s'est engagé en 1937 dans des relevés aériens qui ont révélé la véritable étendue du complexe <ref>Mauger, 1939, p.198
- Ray, Robinson, 2008, pp.262-263
- Ensemble du Prah Khan de Kompong Svay - UNESCO World Heritage Centre
Annexes
Bibliographie
- Dawn F. Rooney, Angkor: Cambodia's wondrous khmer temples, Odissey, (ISBN 978-962-217-727-7).
- Mauger, « PrĂĄh Kháș”n de Ká»mpon SvĂ y », BEFEO, vol. 39,â , p. 197â220 (ISSN 0336-1519, DOI 10.3406/befeo.1939.3722).
- Nick Ray et Daniel Robinson, Cambodia, Lonely Planet, , 262â263 p. (ISBN 978-1-74104-317-4).