Praslin (Seychelles)
Praslin [pÊalÉÌ], la seconde plus grande Ăźle (38 km2) de l'archipel des Seychelles, est situĂ©e Ă 44 km au nord-est de MahĂ© dans le groupe des Iles intĂ©rieures. Administrativement, elle est divisĂ©e en deux districts : Baie Sainte-Anne et Grand'Anse selon une diagonale qui sĂ©pare l'Ăźle en deux du NW au SE et dont les principaux bourgs sont Baie Sainte-Anne, Anse Volbert et Grand' Anse. Elle compte une population de plus de 6 500 habitants.
Praslin | |||
GĂ©ographie | |||
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Pays | Seychelles | ||
Archipel | Ăles IntĂ©rieures | ||
Localisation | océan Indien | ||
CoordonnĂ©es | 4° 19âČ 00âł S, 55° 44âČ 00âł E | ||
Superficie | 37,58 km2 | ||
Point culminant | Mont Azore (367 m) | ||
GĂ©ologie | Ăle continentale | ||
Administration | |||
District | Baie Sainte-Anne Grand' Anse |
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DĂ©mographie | |||
Population | 7 000 hab. (2002) | ||
Densité | 186,27 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Anse Volbert, Grand'Anse | ||
Autres informations | |||
Fuseau horaire | UTC+4 | ||
Géolocalisation sur la carte : ßles Intérieures
GĂ©olocalisation sur la carte : Seychelles
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L'ßle est célÚbre, en plus de ses plages paradisiaques, pour la Vallée de Mai, réserve écologique comportant de nombreuses espÚces endémiques, en particulier cinq espÚces de palmiers, et classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO en 1983.
Plusieurs Ăźles et Ăźlots sont trĂšs proches de Praslin, on peut les considĂ©rer dans le mĂȘme ensemble : principalement Curieuse au nord, Cousin et Cousine au sud-ouest, l'Ăźle Ronde dans la Baie de Sainte-Anne. La Digue est trĂšs proche entre un quart d'heure et une demi-heure par bateau (6 km). Il y a Ă©galement FĂ©licitĂ©, Petite sĆur et Grande SĆur, Aride et Marianne.
Le climat est tropical maritime, lâinfluence de lâocĂ©an donne un taux dâhumiditĂ© de 75-80 % et produit un climat chaud toute lâannĂ©e. Le rĂ©gime de mousson fait alterner des vents faibles et irrĂ©guliers de nord-ouest pendant lâĂ©tĂ© austral et des vents plus forts et rĂ©guliers de sud-est, dans le prolongement des alizĂ©s, pendant lâhiver austral.
Histoire
Ă l'Ă©poque, oĂč elle Ă©tait utilisĂ©e par les marchands arabes et comme cachette par les pirates, elle est baptisĂ©e « Isle des Palmes » par l'explorateur français Lazare Picault en 1744. En 1768, l'Ăźle est renommĂ©e « Praslin » en l'honneur du diplomate français CĂ©sar Gabriel de Choiseul, duc de Praslin[1].
Alors que les Britanniques naviguent dans lâocĂ©an Indien en 1609, une expĂ©dition de la British Indian Ocean Company accoste Ă MahĂ©, Sainte-Anne, Ăle North, Silhouette et Praslin. Ils y sĂ©journent une semaine avec la certitude dây ĂȘtre les premiers.
La France et la Grande Bretagne se sont disputĂ© ces Ăźles jusqu'Ă ce quâelles deviennent britanniques en 1814. Elles ont finalement acquis leur indĂ©pendance en 1976 (un monument commĂ©moratif se trouve Ă GrandâAnse) et le rĂ©gime socialiste s'est terminĂ© avec la mise en place d'une nouvelle constitution et d'Ă©lections libres en 1993.
- CĂ©sar Gabriel de Choiseul, duc de Praslin (Aube).
- Deux districts : Baie Sainte-Anne au Nord et Grand'Anse au Sud.
- Monument de l'Indépendance, 29 juin 1976, Grand'Anse (avec coco-de-mer, vanille et gecko).
Les paysages
Praslin est une ßle granitique du groupe des ßles intérieures de l'archipel, bordée d'un récif. Le point culminant est à 367 m.
Le relief est typique d'une morphologie des granites sous climat tropical humide, c'est-Ă -dire avec une mĂ©tĂ©orisation intense de ceux-ci qui produit des riviĂšres de pierres (chaos), des tors qui parsĂšment les pentes raides et dominent les lignes de crĂȘte, d'un Ă©pais manteau d'arĂšnes. Les plages de sable blanc sont essentiellement issues de la destruction des formations coralliennes. Ce sable confĂšre Ă l'eau peu profonde des anses des couleurs turquoise et vertes. En effet, les cours dâeau sont en gĂ©nĂ©ral intermittents, consĂ©cutivement aux fortes pluies et lâimportance des pentes et lâexiguĂŻtĂ© des bassins versants expliquent une Ă©vacuation rapide des eaux pluviales vers la mer. Ainsi l'apport des riviĂšres se limite en argile latĂ©ritique qui se rĂ©pand en mer.
Les Ăźles granitiques se trouvent au centre du Banc des Seychelles, vaste plate-forme continentale (43 000 km2) sur 330 km de long et 180 km de large selon un axe nord-ouest-sud-est. La profondeur de cette plateforme, entre 20 et 70 m, amortit considĂ©rablement les houles du large avant quâelles atteignent les cĂŽtes. Les Ăźles granitiques comme Praslin possĂšdent donc des cĂŽtes naturellement protĂ©gĂ©es. Ă lâĂ©chelle des baies, les houles divergent ; de plus, localement, Ă lâavant de la plupart des plages, des rĂ©cifs coralliens et des beach rocks amortissent Ă©galement lâĂ©nergie des vagues.
- Anse Kerlan : phase d'Ă©rosion de la plage.
- Cousin et Cousine vue de Grand'Anse.
- Cascade de la Vallée de Mai.
- Marais Ă La Digue.
Le site Unesco, la Vallée de Mai
Au cĆur de lâĂźle granitique de Praslin, la rĂ©serve naturelle de 19,5 ha conserve les vestiges d'une forĂȘt de palmiers considĂ©rĂ©e comme naturelle avec en particulier la plus grande collection de cocotiers-de-mer, cĂ©lĂšbre palmier - Lodoicea maldivica â dont on avait imaginĂ© qu'il poussait au fond de lâocĂ©an car on en connaissait la noix (« coco de mer ») mais pas la plante qui la produisait.
Les critĂšres de classement par lâUNESCO ont Ă©tĂ© tant Ă©cologique, botanique, faunistique quâesthĂ©tique (cinq autres palmiers endĂ©miques comme de nombreuses espĂšces animales endĂ©miques des Seychelles). La rĂ©serve bĂ©nĂ©ficie d'une protection juridique dans le cadre de la loi nationale et est gĂ©rĂ©e par une fondation publique, la Fondation des Ăźles Seychelles (SIF). Cette gestion a Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©e par l'adoption d'un plan de gestion en 2002. L'intĂ©gritĂ© Ă©cologique de la VallĂ©e de Mai est forte mais sa faible superficie (une des plus petites rĂ©serves naturelles du patrimoine mondial) rend la rĂ©serve fragile notamment vis-Ă -vis des incendies. Cependant, la rĂ©serve est incluse dans le parc national de Praslin (300 ha) qui fait office de zone tampon. Le comitĂ© d'Ă©valuation de l'Unesco a suggĂ©rĂ© de proposer l'ensemble au classement.
QualifiĂ©e au XIXe siĂšcle, par le gĂ©nĂ©ral Gordon de jardin dâEden, Ă la diffĂ©rence du reste de l'Ăźle, la VallĂ©e de Mai est restĂ©e jusqu'en 1930 trĂšs peu affectĂ©e par les activitĂ©s humaines. Ă cette Ă©poque, la vallĂ©e est transformĂ©e en jardin botanique et des espĂšces ornementales y sont introduites. En 1948, la vallĂ©e est achetĂ©e par le gouvernement en raison du principal bassin de captation d'eau. En 1966, la vallĂ©e devint rĂ©serve naturelle. Ă partir de lĂ , l'Ă©radication des espĂšces exotiques envahissantes, la revĂ©gĂ©talisation des crĂȘtes et la protection de la forĂȘt de coco-de-mer deviennent prioritaires. La vallĂ©e retrouve lentement son aspect originel. La fondation des Iles Seychelles, crĂ©e en 1979, gĂšre la VallĂ©e de Mai depuis 1989. Les droits d'entrĂ©e au site concourent au financement de cette gestion.
Il y a quatre grands types de végétation sur Praslin et trois sont présents dans la vallée :
- la forĂȘt de basse altitude dominĂ©e par de grands arbres qui a recouvert la plus grande part de lâĂźle avant lâimplantation humaine ;
- cette forĂȘt primaire a Ă©tĂ© remplacĂ©e par une forĂȘt secondaire avec des palmiers endĂ©miques ;
- une forĂȘt intermĂ©diaire, unique de la VallĂ©e de Mai.
Flore endémique
La palmeraie est considĂ©rĂ©e comme une rĂ©miniscence de la forĂȘt primitive, Ă©voquant l'ancien continent Gondwana alors que l'Afrique, Madagascar et l'Inde Ă©taient encore rĂ©unies. Des millions d'annĂ©es d'isolement des Ăźles granitiques des Seychelles ont permis le dĂ©veloppement d'espĂšces endĂ©miques.
Les palmiers :
- le latanier latte ;
- le latanier feuille ;
- le palmiste ;
- le latanier mille-pattes, Nephrosperma van-houtteanum ;
Les pandanus : ;
- le vacoa parasol ;
- le vacoa marron ;
- le vacoa de riviĂšre ;
- le palmier à coco-de-mer (Lodoicea maldivica) fait l'objet de légendes depuis plusieurs siÚcles en particulier à cause de la forme suggestive bilobée de la lourde noix (jusqu'à 20 kg). La plante est dioïque. La fondation des Iles Seychelles, a lancé un programme de recherche sur l'espÚce. Les palmiers mùles peuvent atteindre une trentaine de mÚtres, un peu moins pour les pieds femelles. La graine est entourée du brou et le fruit met 6 à 7 ans pour atteindre la maturité. La premiÚre feuille apparaßt un an aprÚs la germination, les feuilles peuvent dépasser 14 m. La maturité de la plante se situe entre 20 et 40 ans et elle peut vivre entre 200 et 400 ans.
- La Vallée de Mai, site Unesco du centre de l'ßle.
- Le parc national de la Vallée de Mai.
- Palmiers de la Vallée de Mai, dont Coco-de-mer, Lodoicea maldivica.
- Sentier de découverte dans la Vallée de Mai.
- Lodoicea maldivica femelle.
- Noix de Coco-de-mer, dit coco-fesse (son ancien nom botanique était d'ailleurs Lodoicea callipyge Comm. ex J. St.-Hil.), la plus grosse graine du rÚgne végétal.
- Noix de Coco-de-mer.
Faune endémique
La forĂȘt de palmiers est relativement intacte et offre un refuge Ă des populations espĂ©rĂ©es viables d'espĂšces endĂ©miques comme le perroquet noir (Coracopsis nigra barklyi) infĂ©odĂ© Ă celle-ci.
Les oiseaux :
- le perroquet noir, kato nwar, Coracopsis (nigra) barklyi, en danger d'extinction ;
- le pigeon hollandais, pizon olande sesel, Alectroenas pulcherrima ;
- le bouboul gros bec, merl sesel, Hypsipetes crassirostris ;
- le souimanga ;
- le faucon crécerelle, Falco araea, espÚce menacée dans les années 1940 qui a retrouvé sans gestion particuliÚre une place dans les écosystÚmes ouverts ;
- la salangane, Collocalia elaphra (sorte de martinet).
- Alectroenas pulcherrima, pigeon hollandais, pizon olande sesel, endémique assez commune.
- Hypsipetes crassirostris, merl sesel (ou Seychelles bulbul), endémique des habitats forestiers des grandes ßles de l'archipel.
- Falco araea, Seychelles Kestrel, katiti.
- Représentant amphibien endémique d'Indes et des Seychelles de la famille des Sooglossidae : Nasikabatrachus sahyadrensis.
- Pteropus seychellensis, chauve-souris frugivore endémique commune (envergure jusqu'à 100 cm).
Marianne North, peintre dans la Vallée de Mai
Marianne North vient peindre à Praslin en octobre 1883 aprÚs un court séjour à la maison du gouverneur de Mahé. Il s'agit de son avant-dernier voyage, les Seychelles sont pour elle l'occasion de découvrir le célÚbre coco-de-mer qu'elle peint avec 44 autres sujets, ce qui représente sa plus grande production régionale de ses années de voyages botaniques autour du monde[2]. A Praslin, elle réside chez le Dr. et Mrs Hoad dont elle peint la maison. L'ensemble de son travail est conservé à Kew Gardens, Londres.
- Marianne North Gallery of Botanic Art Ă Kew Gardens, Londres.
- Intérieur de la galerie Marianne North.
Marianne North arrivant Ă Praslin dĂ©crit avec enthousiasme les paysages qu'elle va peindre : « au-dessus des collines d'un violet intense, se dressaient des forĂȘts cernĂ©es de rochers et les cĂ©lĂšbres palmiers « coco-de-mer », Ă©tincelants dans la lumiĂšre.Nous arrivĂąmes dans une vallĂ©e aussi grande que celle de hastings... la vallĂ©e des cocos-de-mer, des milliers de troncs rectilignes s'Ă©levaient vers les Ă©toiles Ă©tincelantes des palmiers gĂ©ants. Enfin ! j'y Ă©tais... je n'en croyais pas mes yeux ». Elle verra Ă©galement ces palmiers sur la petite Ăźle de Curieuse. Praslin restera l'Ăźle qu'elle prĂ©fĂ©rera. Elle Ă©tudia en particulier le capucin qui sera par la suite nommĂ© en son honneur, Northea sechellana.
Une écorégion : habitats principaux
Le long isolement de lâarchipel et lâexceptionnel taux dâendĂ©misme vĂ©gĂ©tal et animal (en particulier avec les familles Ochnaceae, anciennement Medusagynaceae[3] et Sooglossidae) justifient le classement en Ă©corĂ©gion. Cette flore prĂ©sente en effet des affinitĂ©s avec celle des Ăźles voisines, Madagascar et les Mascareignes et, l'Afrique continentale et lâAsie. Les espĂšces d'Impatiens des Seychelles, de Psederanthemum et de Rothmannia sont plus Ă©troitement liĂ©es aux espĂšces africaines que de Madagascar et des Mascareignes. Bien que l'Asie soit deux fois plus Ă©loignĂ©e que le continent africain, plusieurs espĂšces sont Ă©galement communes aux Seychelles, Ă l'Indo-Malaisie et la PolynĂ©sie (Amaracarpus pubescens ne pousse quâaux Seychelles et Ă Java)[4]. Cette distribution reflĂšte un passĂ© gĂ©ologique tĂ©moin des effets de la tectonique des plaques.
Parmi les végétaux, une seule famille est donc endémique, douze genres et 72 espÚces pour une flore native évaluée à 233 espÚces. Les palmiers constituent un groupe remarquable avec six espÚces endémiques classées en six genres monotypiques. Les pandanus sont également inhabituellement diversifiés ; les ßles granitiques hébergent huit espÚces dont cinq endémiques. Beaucoup de ces espÚces uniques ont de petites populations et une distribution restreinte.
Praslin connaĂźt un climat lĂ©gĂšrement plus sec que MahĂ© en raison d'une altitude moins grande. Les feux ont Ă©tĂ© un sĂ©rieux problĂšme pour les forĂȘts sĂšches. Cependant deux secteurs de forĂȘt de palmiers endĂ©miques ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©es : Fond Ferdinand et la vallĂ©e de Mai.
La végétation halophile
Il y a une quantité d'ßlots souvent trop petits pour développer une végétation importante mais qui portent des espÚces tolérantes au sel. Les rats n'ont en général pas colonisé ces petits écosystÚmes qui ne leur permettent pas d'y survivre. Il en résulte une forte colonisation par les oiseaux de mer qui y nichent.
- Ocypode ceratopthalmus, crabe fantĂŽme, loulou grangalo, sur plages sableuses.
La mangrove
Les cÎtes abritées des trois plus grandes ßles granitiques de l'archipel hébergent des mangroves. La cÎte occidentale de Mahé offre de larges secteurs en mangrove alors qu'à Praslin, il s'agit seulement d'une partie de Grand'Anse, anse Lazio et anse Takamaka et à La Digue, le SW de l'ßle (Mare Soupape). Comme pour l'ensemble des zones humides, le drainage et les remblaiements des derniÚres décennies ont réduit les surfaces mais la mangrove peut s'installer dans les lagunes artificielles. Une dizaine d'espÚces communes avec celles de l'Afrique de l'Est colonisent ces vasiÚres dominées par le manglier blanc (Avicennia marina) et le manglier hauban (Rhizophora mucronata)[5].
Les marais
Comme dans la plupart des régions, les zones humides sont souvent transformées par l'homme (agriculture et habitat) d'autant que la plupart de ces écosystÚmes sont proches du littoral, voire en connexion avec les mangroves. Une forte variété de libellules dont plusieurs endémiques s'y développent encore.
Les plantations de cocotiers
Le besoin en coprah a fait dĂ©velopper les plantations de cocotiers Ă l'instar de la plupart des Ăźles tropicales. Ces plantations ont une faune particuliĂšre d'oiseaux introduits mais Ă©galement de geckos natifs dans les plus anciennes plantations. On cherche de plus en plus Ă y reconstituer les forĂȘts originelles. C'est le cas Ă Cousin oĂč les efforts de conservation permettent de retrouver une forĂȘt originelle[6].
- Plantation de cocotiers Ă La Digue.
- Callophyllum inophyllum, takamaka.
Les espĂšces exotiques
Les forĂȘts de basse altitude sont essentiellement composĂ©es dâespĂšces exotiques et entre 10 et 20 doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme problĂ©matiques. Les raisons dâun relativement faible nombre dâespĂšces invasives aux Seychelles tiennent sans doute Ă la domination de la forĂȘt de Cinnamomum verum depuis le XIXe siĂšcle. Par ailleurs, les sols sont assez pauvres en particulier en phosphore. Cette faible fertilitĂ© limite le risque de colonisation par les espĂšces invasives (Hedychium gardnerianum par exemple est considĂ©rĂ©e comme invasive dans la forĂȘt dâaltitude). La forĂȘt sĂšche de Praslin peut ĂȘtre sensible Ă des espĂšces sâadaptant Ă lâĂ©rosion, au sol pauvre en phosphore et au feu comme les Acacias (Acacia mangium, A. auriculiformis). De plus, le faible nombre dâanimaux fĂ©raux comme le cochon qui habituellement facilitent le dĂ©veloppement des invasives en crĂ©ant des perturbations dans les Ă©cosystĂšmes initiaux. Enfin, le commerce international et le dĂ©veloppement touristique rĂ©cents nâapparaissent pas encore dans le fonctionnement relativement prĂ©servĂ© de ces Ă©cosystĂšmes. Ce dĂ©calage temporel, lâencouragement Ă la prĂ©servation, Ă lâutilisation par les structures touristiques dâespĂšces indigĂšnes constituent des Ă©lĂ©ments de protection.
La gestion des plantes envahissantes est Ă©troitement liĂ©e Ă la gestion des habitats. Les expĂ©riences passĂ©es ont montrĂ© que l'Ă©limination large du cannelier n'est pas efficace ; en fait, le cannelier doit ĂȘtre considĂ©rĂ© comme partie de la solution de restauration car certaines de ses caractĂ©ristiques peuvent la faciliter. Cinnamomum verum ne peut pas de former des massifs denses contrairement Ă de nombreuses autres plantes envahissantes ainsi, des espĂšces indigĂšnes peuvent se rĂ©gĂ©nĂ©rer sous son couvert. Le cannelier produit des fruits qui peuvent ĂȘtre une ressource importante pour certains oiseaux endĂ©miques et les roussettes.
Sur les Ăźles principales comme Praslin, au contraire dâĂźles pour comme Cousin ou Aride, les espĂšces exotiques continueront de faire partie de la vĂ©gĂ©tation des zones naturelles, jouant alternativement des rĂŽles positifs et nĂ©gatifs dans la restauration de la flore et la faune indigĂšnes.
La faune des Ăźles granitiques
Les mammifĂšres
Les seuls mammifĂšres natifs sont les chauve-souris.
Les oiseaux
Quelque 205 espÚces ont été inventoriées dans les ßles granitiques mais pour la plus grande part (136), il s'agit de migrateurs. Onze espÚces sont endémiques.
- Foudia madagascariensis, kardinal ou sren, trÚs abondant, sans doute introduit au début du XIXe siÚcle.
- Terpsiphone corvina, Paradise-flycatcher (La Veuve, réserve).
- Copsychus sechellarum, magpie robin.
- Gygis alba sur Cousine.
Les reptiles
Une trentaine d'espÚces de reptiles sont couramment reconnues comme natives des Seychelles. Le crocodile d'estuaire (Crocodylus porosus), qui effrayait les premiers visiteurs, a été totalement éliminé des mangroves. Seuls quelques toponymes rappellent leur présence avant la colonisation de l'archipel.
Les tortues terrestres et marines : Dipsochelys dussumieri (tortid'ter) est originaire d'Aldabra mais en captivité sur les ßles granitiques ; les tortues terrestres, endémiques, n'existent plus à l'état sauvages dans les ßles granitiques mais on les trouve en captivité, leur distinction n'est pas simple par exemple entre D. hololissa ; Dipsochelys arnoldi (tortid'ter) ; un enclos du Nature Protection Trust of Seychelles les présentent toutes les deux sur Silhouette. Eretmochelys imbricata (kare), Chelonia mydas (torti dmer), Pelusios subniger parietalis (torti soupap) endémique dans les marais comme Pelusios castanoides intergularis (torti soupap) sont toutes menacées d'extinction quant à Pelusios seychellensis (torti soupap), elle est probablement éteinte.
- Crocodile de mer (salty) à Kakadu, Australie, l'espÚce a été éradiquée des Seychelles.
- Tortue géante des Seychelles, torti d'ter, au jardin botanique de Mahé.
- Tortue géante, torti d'ter, à Curieuse.
- Jeune Dipsochelys hololissa, tortue géante des Seychelles, torti d'ter, à Cousin, endémique.
- Eretmochelys imbricata, kare.
- Chelonia mydas torti dmer (individu hawaĂŻen).
Six espÚces de geckos sont endémiques et deux introduites.
Il existe trois espÚces de serpent aux Seychelles, les deux premiÚres sont endémiques :
- le serpent loup, koulev zonn, Lycognathophis seychellensis (Colubridae), menacĂ© par la perte de son habitat de forĂȘts tropicales sĂšches[7] - [8] ;
- le serpent des maisons, koulev gri, Lamprophis geometricus, trĂšs commun dans les habitations en bois et les secteurs rocheux ;
- lev-d-ter-nwar, Ramphotyphlops braminus.
Il existe Ă©galement six espĂšces de Caeciliidae (Gymnophiona)
- Phelsuma astriata, lezar ver, gecko endémique.
- Inflorescence de coco-de-mer et bronze eyed gecko.
- Calumma tigris, kanmeleon, unique caméléon endémique, présent sur les trois principales ßles.
- Mabuya sechellensis, lezar sek, lézard le plus courant, endémique.
Les amphibiens
Il existe six espÚces d'amphibiens et sept de Caecilia et seule la grenouille des Mascareignes, grenuiy, Ptychadena mascareniensis n'est pas endémique.
Les invertébrés
- Nephila inaurata, bib ou palm spider, trĂšs commune.
- Pastinachus sephen.
L'Ă©conomie de l'Ăźle
Le gouvernement a encouragĂ© les investissements Ă©trangers afin de moderniser les hĂŽtels (raffle) et autres services. En mĂȘme temps, le gouvernement tente de rĂ©duire sa dĂ©pendance vis-Ă -vis du secteur du tourisme en encourageant le dĂ©veloppement de l'agriculture, la pĂȘche et la fabrication et tout rĂ©cemment le secteur financier.
Le tourisme
Beaucoup moins dĂ©veloppĂ© quâĂ MahĂ©, les infrastructures touristiques sont surtout concentrĂ©es Ă lâanse Volbert.
La vulnĂ©rabilitĂ© du secteur du tourisme sâest manifestĂ©e en 1991-92 lors de la guerre du Golfe puis aprĂšs les attaques du mais le tourisme seychellois a profitĂ© de la vague de rĂ©volutions des pays du Nord de l'Afrique en 2011.
L'agriculture
Les ressources naturelles de lâarchipel sont principalement le poisson, le copra et la cannelle. En 1999, la population active seychelloise comptait 30 000 personnes dont 1 700 dans l'agriculture (5,6 %). Les terres aptes Ă l'agriculture reprĂ©sentent 6 000 ha (sur une superficie totale de 45 000 ha) dont 600 ha effectivement cultivĂ©s. En 2005, les Seychelles ont produit 1 292,6 tonnes de lĂ©gumes 1 271,2 de fruits, 400,75 de tubercules et 35,91 d'Ă©pices. Par rapport Ă 2004, l'archipel a connu une baisse de production en raison du tsunami et des fortes pluies de 2004.
La culture des fruits et légumes (tomate, aubergine, chou, salade, piment, poivron, melon, potiron, haricot) est en augmentation au détriment des cultures vivriÚres, « gros mangers » (patate douce, manioc (tapioca), igname et maïs). La production de thé vert est de 250 tonnes. Les fleurs ne sont cultivées que pour la consommation locale (orchidées, roses, anthuriums...). Les parcelles sont petites dimensions et la mécanisation est donc pratiquement inexistante. Les principales espÚces fruitiÚres sont souvent cultivées dans les arriÚre-cours (cocotier, bananier, agrumes, annones, goyavier, passiflore, papayer, manguier et avocatier).
Le Service de la statistique agricole des Seychelles enregistre pour Praslin et La Digue en 2005 une production de 573,38 tonnes de lĂ©gumes, 226,19 t de fruits, 2,65 t dâĂ©pices, 19,27 t de tubercules. Depuis 2000, l'importation seychelloise de produits vĂ©gĂ©taux augmente face Ă la demande croissante de lâhĂŽtellerie (entre 2000 et 2005, cela reprĂ©sentait 41,34 % des fruits, 71,72 des lĂ©gumes et 97,6 des Ă©pices). Environ 35 % des produits vĂ©gĂ©taux de lâarchipel sont produits localement[9].
- Ferme traditionnelle dans les années 1970 à Praslin.
- Grann Kaz, Union Estate, La Digue.
La pĂȘche
Les Seychelles possĂšdent des fonds de pĂȘche parmi les plus riches au monde (wahoo, mĂ©rou, pĂšlerin, dorade, thon, rainbow runner, vivaneau, empereur, marlin, etc.)[10].
- la pĂȘche traditionnelle
- la pĂȘche au gros
Personnalités
- Alexia Amesbury (vers 1951-), femme politique et avocate seychelloise, née à Praslin.
Notes et références
- Jean-Louis Guébourg, Les Seychelles, KARTHALA Editions, (ISBN 978-2-84586-358-3, lire en ligne), p. 31
- Galerie de Marianne North Ă Kew Gardens : http://www.kew.org/collections/art-images/marianne-north/index.htm
- Medusagyne oppositifolia compte moins de moins de 30 plantes dispersĂ©es sur trois collines sur MahĂ©. LâespĂšce, particuliĂšrement rare, est la seule reprĂ©sentante de la famille des Mesdusagynaceae que lâon pensait Ă©teinte jusquâen 1970.
- W. Roberts, 2001 - Granitic Seychelles forests (AT0113), Wild world, rapport WWF : http://www.worldwildlife.org/wildworld/
- Virginie Caze-Duvat, 1999 - Les littoraux des Seychelles. Ed. L'Harmattan, 366 p.
- Revue naturaliste seychelloise : Zwazo no 19, 2008-09
- J. Gerlach & I. Ineich, 2006 - Lycognathophis seychellensis, Liste rouge des espÚces menacées, UICN
- Référence Reptarium.cz Reptile Database : Lycognathophis seychellensis Schlegel, 1837 (fr)
- Programme rĂ©gional de protection des vĂ©gĂ©taux dans lâocĂ©an Indien
- La pĂȘche aux Seychelles
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Shanti Moorthy et Ashraf Jamal (dir.), 2010 - Indian Ocean studies : cultural, social, and political perspectives. Routledge, New York, Londres, XVII-435 p. (ISBN 978-0-415-80390-8)
- (fr) Christian Bouchard, 2000 - L'espace indianocéanique, un systÚme géopolitique en recomposition. ThÚse de l'Université de Laval (Québec), 329 p.
- (fr) Bernard ChĂ©rubini (dir.), 2004 - Le territoire littoral : tourisme, pĂȘche et environnement dans l'ocĂ©an Indien. Ed. l'Harmattan, Paris ; UniversitĂ© de la RĂ©union, Saint-Denis, 292 p. (ISBN 978-2-7475-7678-9)
- (fr) Jean-Michel Jauze (dir.), 2003 - Espaces, sociétés et environnements de l'Océan Indien. Travaux et documents, 20, Université de la Réunion, Saint-Denis, 266 p.
- (fr) Virginie Cazes-Duvat, 1998 - Les Littoraux des Ăźles Seychelles : des processus dynamiques Ă la gestion des cĂŽtes sĂ©dimentaires.ThĂšse de doctorat de lâUniversitĂ© de la RĂ©union, 362 p.
- (en) Stoddard J.W., 1984 - Impact of man in the Seychelles. In D.R. Stoddard, ed. Biogeography and ecology of the Seychelles islands. Junk Publishers, The Hague, 641-654
- (en) John Bowler, 2006 - Wildlife of Seychelles. Ed WildGuides, 192 p.
- (en) Gerlach J. (ed.), 1997 - Seychelles Red Data Book 1997. Nature Protection Trust of the Seychelles, Mahe
- (en) Hilton-Taylor C., 2000 - The IUCN 2000 Red List of Threatened Species. IUCN, Gland, Switzerland and Cambridge, United Kingdom
- (de) Henkel F.W., Schmidt W., 1995 - Amphibien und Reptilien Madagaskars, der Maskarenen, Seychellen und Komoren. Ulmer Stuttgart. (ISBN 3-8001-7323-9)
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Plages de Praslin
- (fr) Jacques Leclerc, Les Seychelles, Université Laval
- (de) Das letzte Paradies auf Erden, Seychellen.com
- (en) UNESCO, Seychelles
- (en) Site officiel de la république des Seychelles