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Pourparlers en droit civil français

Les pourparlers, également appelés négociations, ou étape pré-contractuelle, est l'étape qui précÚde la formation d'un contrat.

Pour la bonne conclusion de contrat, deux parties peuvent entrer en pourparlers de deux façons différentes : soit de façon informelle (pourparlers informels), soit de façon formelle (pourparlers formalisés).

La différence entre ces deux modalités dépend du contrat et des parties cocontractantes. Les pourparlers conduits d'une bonne façon peuvent permettre une meilleure interprétation du contrat par les parties (ou par le juge).

L'invitation Ă  entrer en pourparlers

Invitation Ă  entrer en pourparlers redirige ici.

Une invitation Ă  entrer en pourparlers est une simple invitation, suffisamment large et ouverte, afin de permettre Ă  de futurs contractants de discuter du contenu d'un contrat.

C'est une disqualification juridique de la pollicitation. À la diffĂ©rence de cette derniĂšre, une invitation Ă  entrer en pourparlers ne doit pas ĂȘtre ferme et prĂ©cise : elle doit au contraire ĂȘtre suffisamment floue et ouverte pour laisser aux nĂ©gociants une marge importante de nĂ©gociation.

Les pourparlers informels

L'entrée en pourparlers se base sur le principe de liberté contractuelle.

Dans les pourparlers informels, on trouve cette liberté des négociateurs trÚs accentuée : pas d'engagements, droit de mener des négociations parallÚles (aussi de façon discrÚte), droit de rompre les pourparlers, mais aussi l'obligation de bonne foi (la bonne intention des parties).

MĂȘme dans ce cas de pourparlers informels on peut arriver Ă  des indemnisations d'une partie envers une autre : c'est la rupture fautive des pourparlers. Cette rupture se base sur la preuve de la mauvaise foi d'une des parties. Dans ce cas, cette partie sera obligĂ©e de payer une indemnisation (dommages et intĂ©rĂȘts).

Les pourparlers formalisés

À la diffĂ©rence des pourparlers informels, les pourparlers formalisent un contrat qui va engager une ou toutes les parties. C'est ce qu'on appelle les avant-contrats.

Exemples :

  • lettre d'intention ou protocole d'accord qui n'engagent aucune partie ;
  • accord partiel : accord conclu au cours des nĂ©gociations pour clarifier des points essentiels ;
  • accord provisoire : c'est un vĂ©ritable contrat, il engage ;
  • pacte de prĂ©fĂ©rence : engagement d'une partie Ă  ne pas conclure par contrat avec un tiers ;
  • promesse de contrat : soit une promesse unilatĂ©rale de contrat, soit une promesse synallagmatique (voir articles 1102 et 1103 du Code civil français).

La modalité des pourparlers est déterminée par les parties qui pensent réaliser un contrat dans le futur.

La rupture des pourparlers

Il est possible de mettre un terme aux pourparlers Ă  tout moment en vertu du principe de libertĂ© contractuelle. Toutefois, cette rupture ne doit pas ĂȘtre fautive et abusive sous peine de voir la responsabilitĂ© dĂ©lictuelle de celui qui rompt engagĂ©e en vertu des articles 1240 et 1241. DĂšs lors, il faudrait prouver une faute (une faute simple suffit), un prĂ©judice et un lien de causalitĂ©. Depuis l'arrĂȘt Manoukian[1], on ne peut demander rĂ©paration de la rupture abusive des pourparlers que du seul intĂ©rĂȘt nĂ©gatif. En d'autres termes, on ne peut pas demander l'indemnisation de la perte des bĂ©nĂ©fices attendus du contrat non-conclu. Cependant, un arrĂȘt rendu par la troisiĂšme Chambre civile de la Cour de cassation, le , vient modifier la jurisprudence Manoukian : la partie victime d'une rupture des pourparlers ne peut donc plus, dĂ©sormais, solliciter une indemnisation en Ă©voquant la perte de chance ou des gains espĂ©rĂ©s. L'article 1112 du Code civil prĂ©voit dĂ©sormais que : « En cas de faute commise dans les nĂ©gociations, la rĂ©paration du prĂ©judice qui en rĂ©sulte ne peut avoir pour objet de compenser ni la perte des avantages attendus du contrat non conclu, ni la perte de chance d'obtenir ces avantages. » Ainsi, n'est indemnisable que l'intĂ©rĂȘt nĂ©gatif.

Voir aussi

Notes et références

  1. Cass. com., 26 novembre 2003, Bull. civ. n°186 p. 206

Articles connexes

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