Porte de Hal
La porte de Hal, parfois appelée porte de Halle[1] (en néerlandais Hallepoort), construite en 1381, est le dernier vestige de la seconde enceinte médiévale de la ville de Bruxelles. Elle a d'abord porté le nom de porte d'Obbrussel (Haut-Bruxelles, aujourd'hui Saint-Gilles).
Porte de Hal | ||
La porte de Hal en 2016 | ||
Administration | ||
---|---|---|
Pays | Belgique | |
RĂ©gion | RĂ©gion de Bruxelles-Capitale | |
GĂ©ographie | ||
Coordonnées | 50° 49′ 59″ nord, 4° 20′ 41″ est | |
Localisation | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Bruxelles
| ||
Histoire
La porte de Hal fut défendue en 1383 par le Lignage Serhuyghs, secondé en 1422 par la nation de Saint-Laurent[2].
Il est mis fin à sa fonction militaire dès 1564. L'enceinte qui comportait initialement sept portes fut détruite entre 1818 et 1840 pour permettre la construction des boulevards de la « petite ceinture ». La porte de Hal se situe actuellement sur le boulevard du Midi et est accessible par la station de métro à laquelle elle a donné son nom.
La porte de Hal a servi successivement de grenier, de dépôt de mendicité, de prison et de dépôt d'archives, avant d'être transformée en musée à partir de 1847.
Transformations du XIXe siècle
En 1830, au moment de l’accession à l’indépendance de la Belgique, les travaux de démolition des ruines de la seconde enceinte atteignent la porte de Hal. Bien qu’il soit question de la détruire pour certains, le gouvernement décide finalement de l’épargner suivant les avis de ses défenseurs et l'État belge confie quelques premiers travaux d’aménagements à l'architecte Tilman-François Suys sont entrepris (assainissement, obturation des fenêtres, etc.). En 1840, le boulevard côté rue Haute est surélevé de trois mètres, ce qui rend désormais impossible le passage charretier de la porte.
En 1860, il est décidé de procéder à la rénovation de la tour et à son aménagement définitif en musée. La conception du projet est confiée à l’architecte Henri Beyaert. Les travaux sont réalisés entre 1868 et 1871 sous la supervision admirative de Viollet-le-Duc[3].
Henry Beyaert envisage son travail comme une adaptation muséale à partir d’une structure existante. Il n'est en effet pas question de permettre l'accès aux visiteurs par des escaliers à vis étriqués, contenus dans les épaisses murailles. Il transforme l’austère tour médiévale par l'ajout d'un escalier confortable en lui donnant en quelque sorte une allure de château néogothique plus conforme à l’image romantique que l’on se fait à son époque du Moyen Âge. Les salles intérieures reçoivent une décoration pseudo médiévale. Des fenêtres ogivales remplacent les anciennes, rectangulaires.
La tour est surmontée d’une importante toiture soutenue par une splendide charpente. On lui ajoute des tourelles, un chemin de ronde et de nouveaux créneaux.
Du côté de Bruxelles-ville, la façade est redessinée, à l’emplacement de l’ancien passage de la porte, on ajoute une tour circulaire qui contient un escalier monumental en colimaçon. Cette tour est coiffée d’une toiture conique. Du côté de Saint-Gilles, la tour garde un aspect plus proche de l’original.
Musée de la porte de Hal
En 1847, la porte de Hal accueille les Musées royaux d'Armes, d'Armures, d'Antiquité et d'Ethnologie, créés par le jeune État belge afin de justifier son existence, et qui deviendront plus tard les Musées royaux d'art et d'histoire.
En 1889, elle devient trop exiguë pour abriter toutes les collections du musée, qui s'agrandissent sans cesse. Celles-ci sont scindées : les armes et les armures restent à la porte de Hal, tandis que les antiquités sont déposées au Cinquantenaire, suivies, en 1906, par les pièces ethnographiques.
En 1976, les collections d'armes et d'armures sont mises en dépôt au Musée royal de l'armée et d'histoire militaire, situé lui aussi au Cinquantenaire, tandis qu'à la Porte de Hal débute une nouvelle phase de restauration qui s'étend sur plusieurs années. Des fouilles archéologiques accompagnent cette restauration. Ces fouilles ont permis de mettre au jour les passages charretiers, les vestiges de la herse et du pont-levis, les archères, le lieu de communication entre la Porte et le mur d'enceinte, etc.
Depuis sa réouverture dans les années 1990 — toujours en tant que musée faisant partie des Musées royaux d'art et d'histoire — la Porte de Hal accueille des expositions temporaires sur le thème du folklore, puis sur le thème de la ville.
En 2007, de nouveaux travaux de rénovation sont entrepris. Dès le , la Porte de Hal rouvre cependant ses portes au public.
Derrière sa façade blanche entièrement nettoyée, les visiteurs peuvent découvrir, sous la forme d’une présentation permanente toute neuve, l’histoire du bâtiment et de son occupation à travers les siècles, mais également celle de la ville, de sa défense, de ses corporations, de son folklore, autant de facettes qui se révèlent étroitement liées les unes aux autres.
Parmi les pièces exposées, on peut admirer notamment plusieurs chefs-d’œuvre célèbres parmi lesquels des colliers de guilde, l’armure de parade de l’archiduc Albert de Habsbourg, son cheval naturalisé ainsi que celui de son épouse l’infante Isabelle-Claire-Eugénie d'Autriche, le berceau dit[4] « de Charles Quint » ou encore le tableau attribué à Anthonis Sallaert représentant l’Infante Isabelle participant à la fête des arbalétriers au Sablon.
Le troisième étage et le grenier de la Porte de Hal sont, quant à eux, réservés à des expositions temporaires et à des événements.
Dans l'art
La porte de Hal est représentée, vers 1565-1568, par Pieter Brueghel l'Ancien dans sa toile Le vin de la Saint-Martin[5].
Galerie
Accès
Ce site est desservi par la station de métro : Porte de Hal. |
Notes et références
- « Porte de Hal - Porte de Halle », sur brusselslife.be, (consulté le ).
- Roel Jacobs, "Lignages de Bruxelles", "Coudenberg", "t’Serroelofs, lignage", "Sleeus, lignage", "Steenweghs, lignage", "Serhuygs, lignage", "Sweerts, lignage", "Rodenbeke, lignage", dans : Dictionnaire d’Histoire de Bruxelles, sous la direction de Serge Jaumain, Bruxelles, 2013, sub verbis.
- « Henri Beyaert », sur be-monumen.be
- Aurait plutôt appartenu à son père, Philippe le Beau
- « Le vin de la Saint-Martin », sur Fabritius, Institut royal du patrimoine artistique, Bruxelles (consulté le )
Bibliographie
- Jean Squilbeck, « Le centenaire de la restauration de la Porte de Hal », in: Brabant, revue trimestrielle de la Fédération touristique, n° 5, 1970, p. 20-27