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Porcelle enracinée

Hypochaeris radicata

Hypochaeris radicata, feuilles en rosette basale, inflorescence composée de 2 capitules
Capitules de Hypochaeris radicata

Hypochaeris radicata, la Porcelle enracinée, est une plante herbacée de la famille des Astéracées.

De 30 Ă  70 cm de haut, elle a des capitules jaunes comme le pissenlit. Elle pousse gĂ©nĂ©ralement dans les champs et les pĂątures mais aussi dans les villes sur les bords de trottoir et sur les pelouses. C’est une plante originaire d’Europe, du Maghreb et d’une partie du Proche-Orient.

Elle Ă©tait jadis ramassĂ©e dans les campagnes pour ĂȘtre mangĂ©e en salade.

Nomenclature et Ă©tymologie

L’espĂšce a Ă©tĂ© dĂ©crite et nommĂ©e Hypochaeris radicata par LinnĂ© en 1735 dans Species Plantarum 2: 811[1].

Le nom de genre Hypochaeris est un nom composĂ© latin provenant de deux mots grecs ᜑπό hypo « presque » et Ï‡Îżáż–ÏÎżÏ‚ khoiros « petit cochon, porcelet », allusion possible au fait que cet animal soit rĂ©putĂ© pour apprĂ©cier cette plante ou aux poils de la face infĂ©rieure de la feuille qui ressemblent aux soies sur le ventre du cochon[2]. Le nom devrait donc ĂȘtre orthographiĂ© Hypochoeris.

L’épithĂšte spĂ©cifique radicata est un adjectif participe latin fĂ©minin, singulier, signifiant « avec des racines apparentes » dĂ©rivĂ© de radix, « racine ».

Synonymes

Selon POWO[3], les synonymes sont

  • Achyrophorus radicatus (L.) Scop.
  • Porcellites radicata (L.) Cass.

Description

  • Capitules
    Capitules
  • Feuilles hispides
    Feuilles hispides

Plante vivace d'environ de 30 Ă  70 cm de haut[4] - [5], avec les feuilles en rosette, Ă  racine pivotante, semi-ligneuse. Sa rosette basale souvent Ă©talĂ©e au sol a tendance Ă  Ă©touffer l'herbe Ă  proximitĂ© immĂ©diate.

Les quelques tiges, ascendantes, sont simples ou Ă  ramifications apicales, nues pourvues d’écailles (bractĂ©es) herbacĂ©es espacĂ©es.

Les feuilles de la rosette basale sont oblancĂ©olĂ©es, de (4)5–12(20) cm de long sur 1–4 cm[3] de large, indivises ou pennatifides, Ă  base rĂ©trĂ©cie, et bord sinueux-dentĂ© (dent arrondie), apex arrondi Ă  subaigu[5]. Elles sont Ă©paisses et hispides, Ă  poils non fourchus, trĂšs velues.

L’inflorescence composĂ©e comporte plusieurs capitules, de cm de diamĂštre, avec un long pĂ©doncule, et un involucre cylindrique Ă  Ă©troitement campanulĂ©, 1-1,5 × 0,4-0,6 cm Ă  l'anthĂšse. Les bractĂ©es de l’involucre en 3-4 sĂ©ries, avec un apex ciliĂ© au-dessus. Les bractĂ©es extĂ©rieures sont lancĂ©olĂ©es, les bractĂ©es intĂ©rieures sont linĂ©aires-lancĂ©olĂ©es. Les fleurons sont jaunes, avec un tube d’environ 15 mm de long et une languette jaune.

Le fruit est un akĂšne, brun, cylindrique, de 3–7 mm, cĂŽtelĂ©, avec un long bec effilĂ©, surmontĂ© d’une aigrette Ă  soies internes plumeuses (pappus de 0,9-1 ,3 cm).

La floraison a lieu de mai Ă  septembre[6].

Distribution et habitats

L’espĂšce est originaire d’Europe (Ă©tendue Ă  l’est jusqu’à la BiĂ©lorussie), de la Russie occidentale, du Proche-Orient (Turquie, Liban, Syrie), du Caucase du Nord, et d’Afrique du Nord (Maroc, AlgĂ©rie, Tunisie, Libye)[3]. Elle a Ă©tĂ© introduite dans quelques Ă©tats des États-Unis, en Colombie, Costa Rica, Équateur, Guatemala, JamaĂŻque, Paraguay, Venezuela et en Nouvelle-ZĂ©lande oĂč elle peut ĂȘtre invasive. Elle figure dans la liste des herbes nuisibles de l'Ă©tat de Washington au nord-ouest des États-Unis.

EspÚce trÚs commune, elle est omniprésente dans les pelouses des parcs et jardins, les prairies pùturées, les landes, éboulis, sur sols légÚrement acides. Ses feuilles plaquées au sol lui permettent de bien résister au passage des tondeuses et au piétinement[7].

Sous-espĂšces

Selon POWO[3], il y a 4 infraspécifiques acceptées :

  • Hypochaeris radicata subsp. ericetorum de Soest
  • Hypochaeris radicata subsp. heterocarpa (Moris) Arcang.
  • Hypochaeris radicata subsp. radicata
  • Hypochaeris radicata subsp. rocinensis M.Á.Ortiz & Talavera

Utilisation

La porcelle enracinée ressemble au pissenlit[8], avec toutefois une rosette basale plus étalée, mais la confusion ne présente aucun danger, les deux étant comestibles[9].

Toutes les parties sont comestibles mais en gĂ©nĂ©ral ce sont les jeunes feuilles et les racines qui sont consommĂ©es. Les feuilles sont plutĂŽt fades et peuvent ĂȘtre consommĂ©es crues en salade, ou prĂ©parĂ©es Ă  la vapeur ou en friture. Les feuilles plus anciennes deviennent fibreuses et dures. Contrairement au pissenlit, les feuilles de la porcelle ne laissent quasiment pas d'amertume en bouche. En CrĂšte, les feuilles d'une variĂ©tĂ© nommĂ©e παχÎčές (pachiĂ©s) ou Î±ÎłÏÎčÎżÏÎŹÎŽÎčÎșα (agriorĂĄdika) sont consommĂ©es une fois bouillies ou cuites Ă  la vapeur.

Les racines peuvent ĂȘtre grillĂ©es et broyĂ©es pour faire un substitut du cafĂ©, semblable Ă  la chicorĂ©e. L'espĂšce est cependant soupçonnĂ©e d'ĂȘtre toxique pour le cheval si elle est consommĂ©e en excĂšs et de provoquer des spasmes chez l'Ă©quidĂ©[10] - [11] ou une hyperflexion plus ou moins sĂ©vĂšre des membres (harper australien).

Notes et références

  1. Référence Biodiversity Heritage Library : 358832#page/253
  2. (en) D. Gledhill, The names of plants, Cambridge University Press, , p. 208.
  3. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Hypochaeris radicata L.
  4. « Porcelle enracinée (Hypochaeris radicata) », sur Plante méditerranéenne (consulté le )
  5. (en) Référence Flora of China : Hypochaeris radicata Linné
  6. BenoĂźt Larroque et Jean Favennec, Guide de la flore du littoral sableux mĂ©diterranĂ©en : De la Camargue au Roussillon, Éditions Sud Ouest, , 277 p. (ISBN 9782817704487), p. 82
  7. Nathalie Machon (sous la direction de), Sauvage de ma rue, Guide des plantes sauvages des villes de la rĂ©gion parisienne, Diffusion Seuil, MusĂ©um National d’Histoire naturelle, Le Passage Ă©dition, , 256 p.
  8. Elle s'en « distingue par l'absence de feuilles sur les tiges, ses feuilles trÚs rudes au toucher, ses tiges lisses et bleutées et la présence, entre les fleurs du capitule, de paillettes fines »
  9. GĂ©rard Guillot, Guide des plantes des villes et villages, Humensis, , p. 242.
  10. John Kohnke, « Australian stringhalt », South East Victoria Equine Network (version du 21 février 2011 sur Internet Archive)

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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