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Pont de Sainte-Anne

Le pont de Sainte-Anne (nommé en l'honneur du village de Sainte-Anne-de-Chicoutimi) est un pont en treillis de la province du Québec, au Canada, qui traverse la rivière Saguenay à la hauteur de l'arrondissement Chicoutimi (Saguenay). Précédé par un service de traversiers, il représenta, de 1933 à 1972, la seule liaison directe entre la ville de Chicoutimi et la couronne nord du Saguenay (à l'époque, Sainte-Anne-de-Chicoutimi et le canton Tremblay). La construction du pont Dubuc viendra rendre obsolète cette traverse qui n'est présentement ouverte qu'aux cyclistes et piétons.

Pont Sainte-Anne
Image illustrative de l’article Pont de Sainte-Anne
GĂ©ographie
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Région Drapeau du Saguenay–Lac-Saint-Jean Saguenay–Lac-Saint-Jean
Commune Chicoutimi (Ville de Saguenay)
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques 48° 25′ 51″ N, 71° 04′ 04″ O
Fonction
Franchit la Rivière Saguenay
Fonction Cyclistes et piétons
Caractéristiques techniques
Type Pont en treillis (système Warren à cordes polygonales)
Longueur 456 m
Largeur m
Matériau(x) acier
Construction
Construction 1931 - 1933
Historique
Protection Immeuble patrimonial cité (2020, no 232586)
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
(Voir situation sur carte : Canada)
Pont Sainte-Anne
Le pont Sainte-Anne de nuit avec les lumières de Chicoutimi (2016).

Histoire

La nécessité de construire un pont entre Chicoutimi et Sainte-Anne[1] (Chicoutimi-Nord) est présente depuis la fin du XIXe siècle. Avant sa construction, les voyageurs qui circulaient entre les deux rives utilisaient le traversier durant l’été et les ponts de glace durant l’hiver, lorsque la glace sur la rivière Saguenay est suffisamment solide. Le village de Saint-Anne demeurait isolé pendant une bonne partie de l'automne, lorsque la glace n'est pas assez épaisse, et le printemps, pendant la fonte des glaces. Le projet d’un pont est d’abord présenté par le député conservateur à l’Assemblée nationale du Québec, Honoré Petit, en 1896. Le projet prendra 30 ans avant de devenir réalité.

Le pont devient une nécessité réelle en 1926 à la suite de la construction de la centrale de l'Isle-Maligne à Alma de la compagnie Alcan, qui perturbe le débit du Saguenay et ralentit la prise de la glace sur ce dernier. Cette situation vient retarder l’ouverture des ponts de glace et allonge l'isolement de Chicoutimi-Nord.

Des études et des plans sont effectués et quatre emplacements sont suggérés. C’est la rue Sainte-Anne qui est choisie pour servir de continuité au pont à Chicoutimi. Les appels d’offres arrivent en même temps que la construction d’une deuxième centrale d’Alcan sur le Saguenay, celle de Chute-à-Caron. La firme A. Janin & Cie est choisie pour la construction des poutres et du tablier. La Dominion bridge est chargée de l’armature de métal du pont. Le , les travaux sont terminés et , il est ouvert à la circulation. Son coût final est de 1,2 million de dollars. Le pont est reconnu, en 1933, comme un pont extrêmement moderne. En effet, à cette époque, il est le pont qui possède la plus longue travée tournante en Amérique du Nord, même si elle n'a pas été beaucoup utilisée.

Construction

Le [2], les entrepreneurs locaux Desantis et Gagnon & Tremblay dĂ©butent la construction des approches du pont[3]. L'approche de Chicoutimi mesure 189 mètres, ce qui correspond Ă  620 pieds (″), avec une pente de 2 pour cent et l'approche de Chicoutimi-Nord fait 259 mètres (850 pieds) Ă  3 pour cent[4].

La construction du Pont de Saint-Anne dĂ©buta le par la pose de pieux et l’installation de palplanches de type Larssen Ă  4,5 mètres (15 pieds) dans le lit de la rivière Saguenay situĂ© Ă  une profondeur de 14 mètres (45 pieds) sous la surface (1-35). C’est la Eastern Canada Steel & Iron Works qui est chargĂ©e de rĂ©aliser la conception des ancrages d’acier et des palplanches tandis que la compagnie A.Janin & Co. s’occupe d’ériger les piliers de bĂ©ton et la base de la travĂ©e.

Cette première phase, effectuĂ©e Ă  l’aide de chalands, a permis de retenir la rivière pour le coulage des fondations de bĂ©ton. Sur les neuf piliers coulĂ©s, les six soutenant la structure du pont sont ancrĂ©s Ă  une profondeur de 7 mètres (22 pieds) tandis que ceux qui formeront le seuil de la travĂ©e pivotante, en perpendiculaire Ă  la travĂ©e, sont ancrĂ©s Ă  une profondeur de 15 mètres (50 pieds).

Le dĂ©bit changeant et la dĂ©bâcle du printemps de la rivière Saguenay sont les principaux obstacles rencontrĂ©s par les concepteurs du pont qui devront revoir les plans de la base soutenant la partie pivotante de la structure. Cette rĂ©vision des plans est effectuĂ©e Ă  la suite d'une crue rapide de la rivière survenue Ă  l’automne 1932 ; le dĂ©bit du Saguenay passe alors de 1 557 m3/s Ă  7 079 m3/s et emporte un des piliers de la structure. Cet incident causera un arrĂŞt des travaux de deux semaines.

De nos jours

Le pont est fermé à la circulation automobile en 1972 (remplacé dans ce rôle par le pont Dubuc). Il n'est maintenant ouvert qu’aux cyclistes et aux piétons[5]. Chaque année, le , le pont sert de base de lancement aux feux d’artifice de la fête du Canada. Le , le pont sert de liaison entre les deux rives pour les piétons, à la suite d'un incendie d'une poutre du pont Dubuc qui demeure fermé aux automobilistes[5].

Le , il est cité comme immeuble patrimonial par la ville de Saguenay[5].


Structure

Le pont avant l'installation de la travée tournante (septembre 1933).

La base accueillant la travĂ©e lorsqu’elle pivote, composĂ©e de trois Ă®lots porteurs totalisant 14 000 tonnes de bĂ©ton, est finalement recouverte par des palplanches d’acier qui maintiennent le tout en formant un seul caisson de 131 mètres de long par 14 mètres de largeur qui la protègent des collisions avec les bateaux, des marĂ©es de 8 mètres et des glaces en hiver. Quand elle ne recouvre pas les Ă®lots de bĂ©ton, la couverture mĂ©tallique est soutenue par une charpente de bois faite de madriers de 300 millimètres d’épaisseur (12″ x 12″) en B.C. Fir. L’intĂ©rieur de certains des encoffrements crĂ©Ă©s par cette charpente est recouvert de feuilles de mĂ©tal puis rempli de bĂ©ton.

Faisant 56 mètres (185 pieds) chacune, les 6 travĂ©es fixes et indĂ©pendantes du pont sont soutenues en treillis par un système de poutres Warren Ă  cordes polygonales qui se dĂ©ploient en arc au-dessus du tablier.

L’imposante structure en fer forgĂ© se bombe davantage sur la travĂ©e centrale qui fait 114 mètres (185 pieds) et pèse 72,5 tonnes. InstallĂ©e en dernier, cette travĂ©e pivotante en porte-Ă -faux fut conçue et rĂ©alisĂ©e par la Dominion Bridge. Le moteur permettant la rotation de cette partie du pont est alimentĂ© Ă  l’électricitĂ© et permet de laisser passer les bateaux en 2 minutes. Cette travĂ©e pivotante est la plus longue du genre en AmĂ©rique et la seconde plus longue du monde.

L’allĂ©e du pont est en bĂ©ton sauf sur la travĂ©e tournante oĂą ce sont des planches crĂ©osotĂ©es, moins lourdes, qui soutiennent l’asphalte. En tout, sa partie carrossable fait 6 mètres et les trottoirs en porte-Ă -faux de chaque cĂ´tĂ© du pont font 1,5 mètre de largeur.

Avec les approches, le pont Sainte-Anne fait 913 mètres (2 995 pieds). La structure Ă  elle seule fait 456 mètres (1 485 pieds).

En , le Ministère des transports du Québec en collaboration avec la Ville de Saguenay s'entendent pour réaliser une étude sur la capacité structurale du pont de Sainte-Anne.

Notes et références

  1. http://villeenaction.ca/component/option,com_youtube/Itemid,3/videoID,95w_Oonq_l0/
  2. (fr) Norbert Morais, op. cit., page 18
  3. (fr) Patrick Tremblay, op. cit., page 18
  4. (fr) Norbert Morais, op. cit., page 22
  5. « Pont de Sainte-Anne - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Ariane Gobeil, SociĂ©tĂ© Historique du Saguenay, Une exposition sur le pont de Sainte-Anne, Le Progrès, samedi 27 fĂ©vrier 2021, page M20.
  • Bertrand Tremblay, « Ce serait l'erreur du siècle que de dĂ©molir le vieux pont de Ste-Anne », Le Quotidien, .
  • Bouchard, Russel, Une histoire de la navigation sur le Saguenay, Chicoutimi, , 420 pages.
  • ComitĂ© de conservation du pont de Ste-Anne, Rapport de l'Ă©tude de la conservation du pont de Ste-Anne, 50 pages.
  • « Le pont de Ste-Anne. Il est terminĂ© », Le progrès du Saguenay, .
  • « Les travaux du pont sur la rivière Saguenay Ă  Chicoutimi, Le Soleil, .
  • Louis Tremblay, Saguenay lance les appels d’offres pour la rĂ©fection du pont de Sainte-Anne, Le Quotidien numĂ©rique, 27 fĂ©vrier 2021.
  • Martin Tremblay, « Le pont de Ste-Anne a une chance de survie », Progrès-RĂ©gional, , page 32.
  • Martin Tremblay, « Plaidoyer pour le vieux pont, Progrès-Dimanche, , page 62.
  • Ministère des Transports, Ponts du QuĂ©bec, 1975, 282 pages.
  • Ministère de la Voirie Province de QuĂ©bec, Étude de provenance et de destination, Chicoutimi Pont Sainte-Anne, 1965, 55 pages.
  • (fr) Norbert Morais, « Le pont de Sainte-Anne », dans Saguenayensia, Volume 11, numĂ©ro 1, janvier-, p. 17-23
  • Patricia Rainville, Un pont et son histoire, Le Progrès, samedi 6 aout 2022, pages 2-4.
  • Pont de Ste-Anne. Entente intervenue entre le Ministère des Transports du QuĂ©bec et la Corporation municipale de la Ville de Chicoutimi, , 6 pages.
  • (fr) _______, « Traverser la rivière Saguenay: les ponts Sainte-Anne et Dubuc », dans Saguenayensia, Volume 44, numĂ©ro 4, octobre-, p. 12-17
  • (fr) Patrick Tremblay, « Le pont Sainte-Anne », dans Saguenayensia, Volume 51, numĂ©ro 1, janvier-, p. 34-37
  • Le pont de Ste-Anne, Le Progrès du Saguenay, jeudi , p.4 et 9.
  • Le Progrès du Saguenay, La construction du pont de Ste-Anne est commencĂ©e, mardi, .
  • SociĂ©tĂ© Historique du Saguenay, Capsule historique, Le pont de Sainte-Anne, http://www.shistoriquesaguenay.com/Capsules.asp#Quaranteun
  • The British Steel Piling Co Ltd, Highway bridge across Saguenay River at Chicoutimi, Quebec, Canada, 1934, 8 pages.
  • Ville de Chicoutimi, Étude de faisabilitĂ©, ouverture du pont de Ste-Anne, estimations prĂ©liminaires, Chicoutimi, , 4 pages.

Articles connexes

Lien externe

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