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Politique en Angola

L'Angola est une rĂ©publique Ă  rĂ©gime prĂ©sidentiel multi-partite, oĂč le prĂ©sident occupe Ă  la fois la fonction de chef de l'État et chef du gouvernement. L'Angola est passĂ© de la RĂ©publique populaire d'Angola, un rĂ©gime de parti unique marxiste-lĂ©niniste gouvernĂ© par le MPLA (Mouvement populaire de libĂ©ration de l'Angola) Ă  un rĂ©gime pluripartite Ă  la suite de la rĂ©vision constitutionnelle et des Ă©lections de 1992. Le prĂ©sident JosĂ© Eduardo dos Santos Joaquim remporta le premier tour avec 49 % des voix face Ă  Jonas Savimbi (40 %). Il n'y eut pas de second tour et la guerre civile reprit.

La guerre civile, qui dura 26 ans, a mis Ă  mal les institutions politiques et sociales du pays. L'ONU estime Ă  1,8 million le nombre de personnes dĂ©placĂ©es Ă  l'intĂ©rieur des frontiĂšres, et Ă  4 million le nombre total de victimes. La situation Ă©conomique favorable permettrait de soutenir les institutions sociales mais, de fait, les hĂŽpitaux et les Ă©coles manquent d'Ă©quipement, et l'État ne fournit pas Ă  ses employĂ©s les moyens nĂ©cessaires pour accomplir leurs tĂąches.

La constitution de 2010 définit les bases de la structure gouvernementale ainsi que les droits et devoirs des citoyens. La branche exécutive est composée du Président, du Vice-Président (actuellement Fernando da Piedade Dias dos Santos) et du Conseil des ministres, constitué de tous les ministres et vice-ministres du gouvernement. Le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement monocaméral, l'Assemblée nationale ; cependant, le Président a la possibilité de dépasser ces instances en légiférant par décret.

Le systĂšme lĂ©gal inspirĂ© du droit portugais et (dans une mesure assez limitĂ©e) coutumier est toujours considĂ©rĂ© comme faible et fragmentĂ©. Seules 12 des 140 municipalitĂ©s hĂ©bergent une cour de justice. La Cour suprĂȘme fait office d'instance d'appel. Le Tribunal Constitutionnel, prĂ©vu dĂšs 1992, n'a Ă©tĂ© mis sur pied qu'Ă  la veille de l'Ă©lection lĂ©gislative des 5 et , avec la loi organique du . DĂ©fini dans ses principes par l'article 180 et les articles 226 Ă  232 de la Constitution de 2010, le Tribunal constitutionnel est chargĂ© de contrĂŽler Ă  priori et a posteriori la constitutionnalitĂ© des lois, ainsi que du contentieux Ă©lectoral.

Si constitutionnellement, l'Angola est une dĂ©mocratie, dans les faits il s'agit d'un parti-État qui tient le pays sous sa coupe, avec Ă  sa tĂȘte le prĂ©sident et une forte corruption[1].

Pouvoir exécutif

Selon la Constitution de 1992, le Président était élu par le peuple au suffrage universel pour cinq ans. Le Président nommait un Premier Ministre et un Conseil des Ministres. En fait, il n'y a eu qu'une seule élection présidentielle, celle de 1992, et celle-ci n'a pas été complÚte, car le second tour, indispensable aux yeux de la Constitution, n'a jamais été réalisé.

La constitution de 2010 ne prĂ©voit plus ce mode d'Ă©lection : la tĂȘte de la liste qui remporte l'Ă©lection gĂ©nĂ©rale - qui est une Ă©lection unique - devient automatiquement PrĂ©sident, tandis que le second devient vice-prĂ©sident. Le poste de Premier Ministre a Ă©tĂ© supprimĂ© en 2010, de sorte que le PrĂ©sident de la RĂ©publique est le seul maĂźtre des nominations, des dĂ©missions, des compĂ©tences et des politiques de ses ministres d'État, ministres, vice-ministres et secrĂ©taires d'État (article 119e de la Constitution de 2010), qui forme un Conseil des Ministres conçu comme "organe auxiliaire du PrĂ©sident de la RĂ©publique" (article 134). Irresponsables devant l'AssemblĂ©e Nationale, le gouvernement n'est responsable que devant le PrĂ©sident (article 139). Le PrĂ©sident et son gouvernement contrĂŽle des institutions et entreprises-clĂ©s comme la SONANGOL (monopole d'extraction et commercialisation du pĂ©trole), ENDIAMA (molosse du diamant), la TĂ©lĂ©vision Publique d'Angola (en situation de quasi-monopole), la Radio Nationale d'Angola (l'unique radio Ă  couverture nationale) et le Jornal de Angola (l'unique quotidien).

Les attributions du PrĂ©sident de la RĂ©publique ne s'arrĂȘtent pas au gouvernement ; il dispose en outre d'un trĂšs important pouvoir de nomination Ă  la tĂȘte des principales institutions publiques, et notamment juridiques ; l'article 119 prĂ©voit ainsi que, entre autres, il nomme quatre juges sur sept au Tribunal Constitutionnel (dont son PrĂ©sident ; les trois autres sont Ă©lus Ă  l'AssemblĂ©e), des juges Ă  la Cour SuprĂȘme, Cour des Comptes et Haute Cour Militaire, le procureur gĂ©nĂ©ral de la RĂ©publique et ses adjoints, les gouverneurs et vice-gouverneurs des 18 provinces, le gouverneur et vice-gouverneur de la Banque Nationale d'Angola. Le PrĂ©sident est aussi Commandant-en-chef, ce qui lui donne d'importantes compĂ©tences militaires et sĂ©curitaires (articles 122 Ă  124) ; administration rattachĂ©e Ă  la PrĂ©sidence, la "Casa Militar" est chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© du PrĂ©sident et contrĂŽle exclusivement les services de renseignements. Le PrĂ©sident de la RĂ©publique mĂšne les relations internationales (article 121). Le PrĂ©sident de la RĂ©publique exerce aussi une trĂšs importante compĂ©tence lĂ©gislative : il peut avoir l'initiative lĂ©gislative (120i), solliciter une dĂ©lĂ©gation lĂ©gislative Ă  l'AssemblĂ©e Nationale (120h) ou encore adopter des "dĂ©crets lĂ©gislatifs provisoires" dans des champs relevant de l'AssemblĂ©e Nationale (126), sauf ceux de sa compĂ©tence exclusive, dĂ©finie Ă  l'article 164.

Pouvoir législatif

L'assemblĂ©e nationale compte thĂ©oriquement 223 membres Ă©lus pour cinq ans selon un scrutin proportionnel hybride : 130 membres sont Ă©lus au Scrutin proportionnel plurinominal Ă  la plus forte moyenne, selon la mĂ©thode d'Hondt sur des listes nationales, 90 membres sont Ă©lus selon le mĂȘme scrutin sur des listes provinciales dans 18 circonscriptions Ă©lectorales plurinominales correspondants aux dix-huit provinces angolaises Ă  raison de 5 siĂšges par circonscription, et 3 reprĂ©sentent les Angolais de l'Ă©tranger. Faute d'organisation de scrutins Ă  l'Ă©tranger, l'AssemblĂ©e ne compte en pratique que 220 membres. Aucune Ă©lection n'a eu lieu entre 1992 et 2008.

Des Ă©lections ont lieu le 5 et [2], remportĂ©es Ă  81,64 % par le MPLA contre 10,39 % pour l'UNITA, son principal rival historique. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, l'AssemblĂ©e Nationale est chargĂ©e de voter la loi, consentir l'impĂŽt et contrĂŽler les activitĂ©s du gouvernement. Les articles 141 Ă  173 de la Constitution de 2010 dĂ©finissent son organisation et ses compĂ©tences, qui sont cependant limitĂ©es par les importantes compĂ©tences lĂ©gislatives du PrĂ©sident de la RĂ©publique et le fait que, Ă©tant Ă©lu comme tĂȘte de liste et leader de son parti, le PrĂ©sident de la RĂ©publique incarne le chef de la majoritĂ©, ce qui en fait la source originelle de la plupart des textes de lois et rend l'AssemblĂ©e inefficace dans ses fonctions de contrĂŽle.

Partis politiques et Ă©lections

Récapitulatif de l'élection présidentielle de 1992
CandidatPartiVoix %
José Eduardo dos SantosMPLA195333549,57
Jonas Malheiro SavimbiUNITA157929840,07
Antonio Alberto NetoPDA852492,16
Álvaro Holden RobertoFNLA831352,11
Autres2398666,09
Total3940883100,00
Source: African Elections Database

NB: Comme aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue, un second tour entre José Eduardo dos Santos et Jonas Savimbi aurait été nécessaire, mais n'a pas eu lieu, car l'UNITA n'a pas reconnu les résultats des élections et a recommencé la guerre civile.

Le MPLA est le grand vainqueur des législatives de . Ces élections sont jugées libres et transparentes par les observateurs internationaux (SADC, CPLP, UE). Un observateur de l'Union européenne a toutefois constaté des achats de voix ainsi que des tentatives d'intimidations des votants par l'armée. L'organisation est aussi jugée défaillante dans les bureaux de vote de Luanda. L'UNITA et le FNLA contestent la maniÚre dont ont eu lieu les élections, cependant le chef de l'UNITA, Isaías Samakuva a reconnu que les élections étaient démocratiques[3] - [4].

Les "élections générales" du ont donné les résultats suivants:

Parti Votes % Siùges +/–
MPLA4,135,50371.84175–16
UNITA1,074,56518.6632+16
CASA–CE345,5896.008New
RS98,2331.703–5
FNLA|65,1631.132–1
Nova Democracia-União Eleitoral13,3370.230–2
Partido Popular para o Desenvolvimento|8,7100.150–
Frente Unida para a Mudança em Angola8,2600.140–
Concelho Político de Oposição6,6440.110–
votes nuls/vides368,665–––
Total6,124,6691002200
Registered voters/turnout9,757,67162.77––
Source: ComissĂŁo Nacional Eleitoral

Le MPLA a donc nouvellement obtenu plus des deux tiers de ceux qui ont exprimé leur vote, mais la grande différence par rapport à 2008 consiste dans la proportion énorme de ceux qui ne l'ont pas fait: entre abstentions et votes nuls, ils représentent plus de 40 %, et c'est surtout le MPLA qui est affecté, obtenant mais de 30 % des électeurs enregistrés.

En tĂȘte de la liste des candidats du MPLA se trouvaient JosĂ© Eduardo dos Santos et Vicente Domingos. D'accord avec la constitution de 2010, le premier est donc confirmĂ© comme PrĂ©sident de l'État, et le second est Ă©lu vice-prĂ©sident.

Le 23 aout 2017 se tiennent de nouvelles élections législatives.

Dauphin du président, João Lourenço lui succÚde le .

Notes et références

  1. Charlotte Bozonnet, « Angola - De Marx aux pĂ©trodollars Â», Le Monde, dimanche 26 / lundi 27 aoĂ»t 2012, page 3.
  2. CIA The World Factbook « Copie archivée » (version du 13 mai 2009 sur Internet Archive)
  3. (en) Angolan MPLA set for big poll win, BBC News, 7 septembre 2008.
  4. (en) Observer condemns Angola election, BBC News, 8 septembre 2008.
  • Christine Messiant, L'Angola post-colonial: Guerre et paix sans dĂ©mocratisation, Paris: Karthala, 2008
  • Christine Messiant, L'Angola post-colonial: Sociologie d'une olĂ©ocratie, Paris: Karthala, 2009
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