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Poison Ivy (musicienne)

Poison Ivy, ou Poison Ivy Rorschach, de son vrai nom Kristy Marlana Wallace, est une guitariste américaine, auteure-compositrice, arrangeuse musicale, productrice et occasionnellement chanteuse, qui a cofondé le groupe The Cramps avec son époux[1] Lux Interior.

Poison Ivy
En 1990, Ă  Tokyo.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Kristy Marlana Wallace
Pseudonyme
Poison Ivy
Nationalité
Activités
Période d'activité
depuis
Autres informations
Instrument
Genre artistique
Site web

« Figure radicale de l'histoire du rock'n roll »[2], elle a marqué la scÚne tant par ses tenues provocantes et assumées, s'ajoutant au cÎté trash de Lux Intérior, que par l'originalité de son interprétation musicale : guitariste solo et rythmique passionnée et aussi occasionnellement bassiste, son jeu spécifique aux riffs rockabilly lents et pop-rock revisité a eu une influence majeure sur les guitaristes du mouvement punk alors en plein essor[1], ainsi que sur les femmes musiciennes de la scÚne rock[3].

Biographie

Elle est nĂ©e le Ă  San Bernardino (Californie). À l’ñge de cinq ans, elle part vivre Ă  Sacramento. Sa famille, trĂšs nomade, lui transmet le goĂ»t de la musique, par son grand-pĂšre violoniste et son frĂšre. Durant ses Ă©tudes, qui ne l'intĂ©ressent pas bien qu'elle soit brillante, elle a une attitude rebelle et privilĂ©gie la musique[3].

En 1972, elle Ă©tudie Ă  l'universitĂ© d'État de Californie Ă  Sacramento. Sur sa rencontre avec son futur Ă©poux, les versions divergent : c'est soit lors d'un cours oĂč ils sont inscrits tous les deux, Art et Chamanisme, ou bien un jour qu'elle fait du stop[4] - [5] - [1], qu'elle rencontre Lux Interior dont elle partage la vie jusqu’à la mort de ce dernier, en 2009. Ils vivent un temps dans l'Ohio avant de partir pour New-York oĂč ils fondent les Cramps en 1976[1] : « ...Ă  cette Ă©poque, il n'y avait vraiment qu'un seul endroit oĂč dĂ©mĂ©nager une meute de cinglĂ©s proto-punk »[6].

Poison Ivy est dĂ©jĂ  son surnom avant la fondation du groupe, elle ajoute Rorschach en rĂ©fĂ©rence au psychanalyste suisse Hermann Rorschach, aprĂšs avoir fait un rĂȘve[6].

C’est elle qui trouve le nom du groupe, aprĂšs avoir longuement examinĂ© une pochette des Kinks. The Cramps joue son premier concert en 1976. Fin 1978, Poison Ivy devient pour un temps manager du groupe.

Lux et Ivy au Larry's Hideaway (en), Toronto, 14 juin 1982.

À ses dĂ©buts, personne ne discute de guitare avec elle, l'attention se portant sur Lux : « Je suis la reine du rock n' roll et que cela ne soit pas reconnu, c'est du pur sexisme ». Par la suite, au cours de sa carriĂšre, elle contribue par sa prĂ©sence sur scĂšne, ses pochettes d'album, ses costumes et son look provocateur, Ă  changer l'image de la musicienne de rock'n roll Ă  l'encontre des attitudes sexistes prĂ©sentes dans le rock[3] et de la misogynie du milieu musical en gĂ©nĂ©ral qu'elle refuse[7]. Elle travaille son aspect de sex-symbol par une garde-robe de latex et de tenues de pin-up : « Nous voulions ĂȘtre aussi choquants, sexy et originaux que l'Ă©taient les grands pionniers du rock and roll qui ont changĂ© la culture dans les annĂ©es 50 et 60 »[2]. Le rĂ©sultat est qu'elle apparaĂźt sur scĂšne Ă  mi-chemin entre Morticia Addams et Betty Page, jouant ainsi, comme Lux IntĂ©rior en chaussures Ă  talon, « sur les stĂ©rĂ©otypes de la sexualitĂ© »[7].

En concert en 2005, Irving Plaza.

Principalement guitariste, elle joue de la basse au milieu des années 80 pour des concerts et des studios[2]. Ses racines musicales sont les guitaristes Link Wray et Duane Eddy dont elle loue la simplicité et l'austérité du jeu[3], ou les jazzmen Don Gililland (en) ou Al Casey[8]. Cette filiation est pour partie à l'origine de l'influence rockabilly dans le son des Cramps[9]. Elle fut aussi influencée par Dick Dale, les New York Dolls et les Stooges[10]. Son jeu de guitare particulier, piÚce maßtresse de l'identité musicale des Cramps, a eu une influence significative sur le son de la musique punk, alors émergente[1].

Avec Lux, elle dispose d'une Ă©norme collection de disques des annĂ©es 1950, dont les titres se comptent par milliers, et dont elle dit pourtant qu'ils ne parviennent pas Ă  avoir tout ce qui s'est fait en matiĂšre de rock Ă  l'Ă©poque[10]. Le couple partage les mĂȘmes intĂ©rĂȘts qui vont nourrir les paroles et les titres de leurs morceaux et se reflĂ©ter sur les pochettes des disques : des films de sĂ©rie B Ă  bas budget, des films d'horreur, des films « tordus » qu'il visionnent dans leur maison californienne situĂ©e Ă  cĂŽtĂ© d'un cimetiĂšre[11], le rockabilly des annĂ©es 1950[5] qu'ils Ă©coutent sur de vieux 45 tours rĂ©cupĂ©rĂ©s[10], le garage rock, la musique country[12], le punk naissant du New-York des annĂ©es 1970, les concerts des Ramones[10], le mĂȘme penchant pour le psychĂ©dĂ©lisme et pour une certaine culture pop[7].

La formation des Cramps connaßt une rotation importante, les deux seuls membres permanents étant le couple Ivy-Lux, dont la légende dit qu'il ne se sépara qu'une journée en 34 ans de vie commune[6]. Membre permanent du groupe avec celui-ci, elle en a également assuré le management, la production et la composition musicale[12]. Elle assure notamment la production de treize albums studio, et est avec Lux co-auteur de toutes les chansons du groupe[5].

Elle et Lux jouent pour la derniĂšre fois en public au mois de novembre 2006 Ă  la House of Blues Ă  Anaheim, en Californie[4]

Instruments

Ivy a utilisé[13] - [8] :

  • une Gretsch Chet Atkins 6120 de 1958, sa guitare favorite ;
  • une « Superbe » Gibson dorĂ©e de 1952, ES295 ;
  • une Bill Lewis 24-fret ;
  • une Ampeg Dan Armstrong Plexi ;
  • cordes D'Addario XL115, calibre .011-.049 ;
  • mĂ©diators or Herco ;
  • une pĂ©dale Univox U-1095 Super-Fuzz, et une Fulltone Supa-Trem ST-1 ;
  • un micro Shure SM57[10] ;
  • sur scĂšne, les amplis ampli : Fender AB668 "Silverface" Pro Reverb, Fender Pro Reverb blackface, Twin reverb sur certains concerts ;

« Ma guitare est vraiment dure, avec des cordes vraiment dures (011-049) parce qu’elles sonnent mieux. Je n’aime pas les cordes Ă©lastiques, j’ai besoin de sentir physiquement le fait de jouer[14]. »

Sur Surfin’ Dead (bande-son du film Le Retour des morts-vivants, album Return of the Living Dead, 1985) et sur l’album A Date with Elvis (1986), Poison Ivy tient la basse, ou plus exactement (dixit Lux Interior) « un truc Ă  six cordes, qu’on appelle aussi parfois guitare baryton[15] ». Ivy prĂ©cise, Ă  propos de Surfin’ Dead : « Nous jouons Ă  trois sur ce morceau [...] Je fais toutes les parties de guitare. Je me sers effectivement d’une basse, mais d’une basse Ă  six cordes. C’est un modĂšle assez rare de Fender, (la Fender VI Ă©galement utilisĂ©e par Robert Smith sur les premiers albums de Cure) qui a un son trĂšs particulier, beaucoup plus aigu que les basses traditionnelles[16]. »

Références

  1. (en) Robert Moore, « The Legends: Poison Ivy », sur shshreds.com, (consulté le )
  2. (it) Karol Lapadula, « L'influenza pionieristica di poison ivy, "the cramps' queen of rock'n roll" »,
  3. (en) « The pioneering influence of Poison Ivy, The Cramps' queen of rock and roll » (consulté le )
  4. (en) Mark Deming, « Artist biography », sur AllMusic (consulté le )
  5. (en) Ingrid Marie Jensen, « Poison Ivy of The Cramps: uncrowned queen of rock'n'roll », sur pleasekillme.com,
  6. (en) « Interview: The Cramps »,
  7. (en) Olivia Singer, « Poison Ivy: The Queen of Psychobilly Punk »,
  8. (en) Lisa Sharken, « Poison Ivy Psychobilly Queen », sur Vintage Guitar, (consulté le )
  9. (en) « Spotlighting the co-leader of the Cramps: Poison Ivy, a true visionary »,
  10. (en) Oooh! Poison Ivy - cramps vamp talks guitar, par Jas Obrecht, dans : Guitar Player Magazine - août 1990, archive sur web.archive.org, consulté le 26 décembre 2025.
  11. (en) Steve Newton, « The Cramps’ Poison Ivy says that what passes for rock ‘n’ roll isn’t », sur https://earofnewt.com/,
  12. (en) Scott Rowley, « Poison Ivy: “It was easier for me to consider playing guitar because I was such a misfit. For me, anything was fair game” », sur Guitar World,
  13. Poison Ivy sur https://equipboard.com/, consulte le 26 décembre 2022.
  14. Presse anglaise. Repris dans Combo ! h.-s. 01, p. 86.
  15. Libération. Repris dans Combo ! h.-s. 01, p. 86.
  16. New Rose News 1, 1986. Repris dans Combo ! h.-s. 01, p. 82.

Bibliographie

  • « The Cramps », Combo ! h.-s. 01, Ă©ditĂ© par l’association Black Mony, Paris, 1988.
  • Les Cramps, pour l'amour d'Ivy, Alain Feydri, Éditions Julie, 2009, rĂ©Ă©dition chez Camion Blanc, 2012.

Liens externes

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