Accueil🇫🇷Chercher

Point d'appui de Las Planas

Le point d'appui de Las Planas était une petite position fortifiée du secteur fortifié du Dauphiné (ligne Maginot des Alpes). Il est également connu sous le nom de « batterie de la Tête de Vinaigre » bien qu'il n'y aucun emplacement pour des pièces d'artillerie à proximité[1].

Point d'appui de Las Planas
Le PA depuis le nord-ouest.
Le PA depuis le nord-ouest.

Type d'ouvrage Point d'appui
Secteur
└─ sous-secteur
secteur fortifié du Dauphiné
└─ Ubaye (Jausiers)
Année de construction 1875 - 1885
Effectifs 25 hommes
CoordonnĂ©es 44° 18′ 27″ nord, 6° 52′ 51″ est

Situation

Le point d'appui de Las Planas est situĂ© dans le Nord du dĂ©partement des Alpes-Maritimes, près de Saint-Dalmas-le-Selvage, Ă  environ 2,5 km au Sud-Sud-Ouest du hameau de BousiĂ©yas. Il a Ă©tĂ© construit sur la tĂŞte de Vinaigre (2 394 m), cet emplacement offrant d'excellentes vues vers le col du Fer, le vallon du Pra et le point d'appui du Lauzarouotte.

Mission

Le point d'appui de Las Planas avait pour mission la surveillance de la haute vallée de la Tinée et plus particulièrement des débouchés du col de Fer sur la frontière.
En , le général Beynet, commandant du 14e corps d'armée, envisageait de lui confier une « action de résistance prolongée » et donnait des instructions pour que les travaux de construction de la position soient achevés pendant l'été 1940[2].

Construction

Le point d'appui de Las Planas est constitué de deux ensembles d'époques différentes :

  • un ancien blockhaus SĂ©rĂ© de Rivières du XXe siècle, certainement construit entre 1875 et 1885. OccupĂ© en permanence jusqu'en 1914, il ne l'a Ă©tĂ© par la suite que de façon occasionnelle par diffĂ©rentes unitĂ©s de chasseurs alpins ou d'infanterie alpine.
  • quelques amĂ©nagements rĂ©alisĂ©s dans l'urgence autour du blockhaus par les unitĂ©s du secteur (main-d’œuvre militaire) après la dĂ©claration des hostilitĂ©s et pendant la drĂ´le de guerre ; ses amĂ©nagements sont d'ailleurs très modestes et n'ont pas Ă©tĂ© achevĂ©s. En effet, le site de Las Planas ne faisait pas partie des avant-postes dont la construction avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ©e en urgence en 1927 par le gouvernement sur la ligne fixĂ©e auparavant par la XVe RĂ©gion Militaire[3]. Il n'avait pas non plus Ă©tĂ© retenu en 1929 par la CORF qui plaçait la ligne principale de rĂ©sistance très en arrière de la frontière, au niveau du col de la Moutière et du col de Restefond.

Composition

  • Le blockhaus SĂ©rĂ© de Rivières est un petit casernement dĂ©fensif sans Ă©tage d'environ 12 Ă— 8 m couvert sur sa façade Est par un enrochement destinĂ© Ă  le prĂ©server des tirs d'artillerie, qui a Ă©tĂ© doublĂ©, en avant, par une banquette de tir. Les façades Nord et Sud, enduites d'un mortier imitant des moellons, sont percĂ©es de crĂ©neaux de fusillade tandis que deux grandes portes et deux fenĂŞtres ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es dans la façade Ouest. Un escalier intĂ©rieur conduisait au toit terrasse amĂ©nagĂ© en plate forme de tir avec des murs crĂ©nelĂ©s qui ont aujourd'hui disparu. Ă€ l'intĂ©rieur on trouvait deux chambres pour vingt-cinq hommes, une cuisine et un magasin. Les latrines extĂ©rieures ont la particularitĂ© d'ĂŞtre placĂ©es du cĂ´tĂ© attendu de l'attaque[4]. Le blockhaus du point d'appui pouvait communiquer par tĂ©lĂ©graphie optique avec les autres blockhaus de la cime de Pelousette et du mont des Fourches.
  • Les amĂ©nagements rĂ©alisĂ©s avant la seconde guerre mondiale sont limitĂ©s Ă  des emplacements individuels de combat, parfois maçonnĂ©s, tout autour du sommet, et d'un abri alpin en tĂ´le mĂ©tro non achevĂ© dont seule l'entrĂ©e et les murets de support des tĂ´les ont Ă©tĂ© coulĂ©s.

Combats

Il ne semble pas que le point d'appui ait été amené à intervenir, ni en , ni en ; il n’y a du moins aucune référence à des combats le concernant dans les sources d’informations consultées.

Situation actuelle

Les aménagements réalisés avant la dernière guerre et le blockhaus Séré de Rivières sont totalement abandonnés mais le blockhaus a été condamné par des grilles placées sur les portes et les fenêtres afin de le protéger du vandalisme. À l'intérieur, on peut toujours apercevoir la belle charpente en bois qui soutient le toit-terrasse composé, comme celui des deux autres blockhaus de Pelousette et des Fourches, d'un plancher en bois doublé de zinc avec une couche d'isolement en gravier et en terre[5].

À noter enfin qu'un des très rares fourneaux de cuisine en maçonnerie, de marque Choumara, qui se trouvait encore dans le fort en 1991[6], a aujourd'hui disparu. Il a certainement été détruit lors de la construction du relais hertzien et se trouve donc enfoui sous les gravats accumulés dans le couloir arrière du fort[7].

Liens externes

Notes et références

  1. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Puelinckx Jean, Index de la fortification française 1874-1914, Autoédition, 2008, p. 269.
  2. Max Schiavon, Briançonnais, Queyras, Ubaye - Victoire sur les Alpes, juin 1940, p. 93.
  3. À la suite des multiples revendications de Mussolini sur Nice en 1927, le gouvernement décida le 3 septembre la construction en urgence de cette ligne d'avant-postes. Il ordonna également la réoccupation des postes de haute montagne (Gondran, les Accles, le Janus, etc.) inoccupées depuis 1912, et la construction de l'ouvrage de Rimplas. (Voir : Jean-Yves Mary, La ligne Maginot, ce qu’elle était, ce qu’il en reste, SERCAP, 1985, p. 342).
  4. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Jean Puelinckx, Index de la fortification française 1874-1914, o.p., p. 269.
  5. Philippe Trutmann, Les derniers châteaux forts ; les prolongements de la fortification médiévale en France, Gérard Klopp Éditeur, Thionville, 1993, p. 239
  6. Philippe Trutmann, La Barrière de Fer, L'architecture des forts du général Séré de Rivières (1872-1914), Gérard Klopp Editeur, Thionville, 2000, p. 340.
  7. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Puelinckx Jean, Index de la fortification française 1874-1914, o.p., p. 269.

Sources

  • Henri Beraud, La Seconde Guerre Mondiale dans les Hautes-Alpes et l'Ubaye., Gap, Societe d'etudes des Hautes-Alpes, , 238 p. (ISBN 978-2-856-27011-0 et 978-2-856-27011-0, OCLC 145022645).
  • Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Puelinckx Jean, Index de la fortification française 1874-1914, AutoĂ©dition, 2008.
  • Philippe Lachal, Fortifications des Alpes, leur rĂ´le dans les combats de 1939-1945, UBAYE-UBAYETTE-RESTEFOND, Éditions du Fournel, 2006.
  • GĂ©nĂ©ral Étienne Plan et Eric Lefevre, La bataille des Alpes, 10-, Charles Lavauzelle, 1982.
  • Claude Raybaud, Fortifications de l'Ă©poque moderne dans les Alpes-Maritimes, Serre Ă©diteur, 1992.
  • Max Schiavon, Briançonnais, Queyras, Ubaye - Victoire sur les Alpes, , Éditions mens@sana Anovi, 2011, (ISBN 979-1-09044-7066)
  • Philippe Trutmann, la Barrière de Fer, L'architecture des forts du gĂ©nĂ©ral SĂ©rĂ© de Rivières (1872-1914), GĂ©rard Klopp Éditeur, Thionville, 2000.
  • Philippe Trutmann, Les derniers châteaux forts ; les prolongements de la fortification mĂ©diĂ©vale en France, GĂ©rard Klopp Éditeur, Thionville, 1993.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.