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Plancher chauffant

Un plancher chauffant est un système de chauffage des bâtiments par le sol. L'énergie de chauffage produit par une chaudière est généralement transmise au plancher via un réseau circulant sous le plancher. Ce réseau est principalement hydraulique ou électrique. Les systèmes récents de plancher hydraulique sont dits basse température, car l'eau circule dans les tuyaux à une température moyenne comprise entre 21 °C et 24 °C.

Historique

Système de chauffage par le sous-sol de la pĂ©ninsule corĂ©enne dit « ondol Â», reconstituĂ© (MusĂ©e provincial de Yongin, Yongin, Gyeongi-do, CorĂ©e du Sud)
Kastell Saalburg, conduites de chauffage par le sol, datées de l'époque romaine
Système à circulation d'eau
Système de chauffage électrique
Les tuyauteries de circulation d'air et/ou d'eau doivent être résistantes au temps et à la corrosion
Mise en Ĺ“uvre d'un « plancher solaire Â»

L'émission de chaleur par le sol intégrée au bâtiment n'est pas nouvelle. Ce mode de chauffage par le sol remonte, d'après l'étude des vestiges de l'Empire romain, au IVe siècle av. J.-C., où certaines riches villas ainsi que les thermes possédaient un chauffage par le sol utilisant le principe de l'hypocauste. Ce procédé consiste à faire circuler dans des conduits sous le sol de l'air chaud ou de la vapeur. Ce procédé a disparu progressivement dès la fin de l'Empire romain, on en trouve encore quelques exemples dans des palais épiscopaux du haut Moyen Âge.

De l'autre côté de la planète, dans la péninsule coréenne, un système similaire, l'ondol, a été utilisé sans discontinuer depuis l'Âge de fer — à partir de la fin du IVe siècle av. J.-C. — jusqu'à nos jours, le système se perfectionnant au fil du temps.

Il faut attendre les années 1930 et la construction de l’immeuble de la Johnson Wax (1936-1939) par l'architecte Frank Lloyd Wright[1] pour voir le système être remis au goût du jour en Occident.

Il s'est développé réellement dans les années 1960. À cette époque, les planchers chauffants fonctionnaient comme des radiateurs traditionnels. On chauffait de l'eau qui circulait dans le sol. L'eau cédait sa chaleur au plancher. Ensuite, la masse d'air au contact du sol se réchauffait puis montait jusqu'à ce que la pièce soit entièrement chauffée par convection.

Ce principe a suscité quelques problèmes. L'air chaud montait et restait accumulé au plafond. La température du sol était trop élevée (supérieure à 30 °C) et créait des douleurs dans les jambes. Après quelques années d'utilisation, la technique a été peu à peu abandonnée. Parfois des pertes importantes de calories se faisaient par pont thermique.

Évolutions : de nos jours, le chauffage par le sol est dit Ă  « basse tempĂ©rature Â» (environ 21 Ă  24 °C). La dalle en bĂ©ton emmagasine et restitue la chaleur par rayonnement. Le plancher ne chauffe que la matière, cela Ă©vite de chauffer l'air, ce qui est vite Ă©conomique dans le cas des grands bâtiments. Donc plus de problème d'accumulation d'air chaud ainsi que de mal de jambes. La tempĂ©rature de chauffage du sol ne doit pas dĂ©passer 28 °C, qui est la tempĂ©rature thĂ©orique de la voĂ»te plantaire (pour Ă©viter les maux de tĂŞtes et de jambes). Dans ces installations modernes, la tempĂ©rature de l'eau, fluide caloporteur, est finement rĂ©gulĂ©e selon une loi d'eau bien adaptĂ©e.

Le plancher chauffant s’adapte à toutes les formes de production d’énergie : solaire, géothermique, fioul, gaz, électrique, etc.

Ce mode de diffusion s'adapte particulièrement aux « chauffages Ă©cologiques Â» de nouvelle gĂ©nĂ©ration comme la gĂ©othermie et le chauffage solaire.

Principes de fonctionnement

Le mode de fonctionnement est assez simple : une chaudière est programmée pour faire circuler de l’eau chaude dans des tuyaux placés sous le sol, et ainsi grâce à un effet de rayonnement chauffe la pièce.

Plancher chauffant dalle Ă  sec

Il n'y a pas de chape sur les tubes. Il s'agit de dalle de polystyrène recouverte entièrement d'aluminium. La plaque est préformée pour recevoir le tube multicouche, et la chaleur va rayonner par l'aluminium.

La consommation est de 25 à 30 % inférieure à un plancher traditionnel du fait du peu d'inertie. C'est un système idéal pour les maisons en bois et les rénovations.

Plancher chauffant solaire

Le fluide, réchauffé dans les capteurs solaires, circule directement dans un plancher chauffant. Les capteurs solaires thermiques ne permettent pas de couvrir la totalité des besoins en chauffage. Donc, il faut recourir à un système d'appoint pour apporter le complément d'énergie nécessaire. L'équilibre entre l'énergie solaire et l'appoint est géré par le groupe de régulation.

Plancher chauffant-rafraîchissant basse température (ou PCRBT)

Il s'appuie sur la même installation qu'un plancher chauffant basse température (21 à 24 °C), si ce n'est qu'il est irrigué par de l'eau fraîche en été et par de l'eau chaude en hiver.
Il s'agit plus de rafraĂ®chissement ou « climatisation douce Â» que de climatisation car la puissance est limitĂ©e (Ă  environ 35 W/m2), pour Ă©viter les risques de condensation au sol. NĂ©anmoins ce système de « climatisation douce Â» est Ă  classer dans la catĂ©gorie qualitative car le plancher rafraĂ®chissant redonne au bâti de l'inertie (un peu comme les murs massifs des anciennes maisons oĂą l'on se sent au frais mĂŞme en Ă©tĂ©). Selon les fabricants, le PCRBT « confĂ©rerait Ă  l’habitat le mĂŞme confort thermique qu’un chauffage par radiateurs Ă  2 °C de moins, grâce Ă  l’homogĂ©nĂ©itĂ© de tempĂ©rature dans la pièce »[2], permettant « d'Ă©conomiser 15 % de la consommation Ă©nergĂ©tique par l’optimisation de la tempĂ©rature »[2]. C'est le cas lorsque les rĂ©glages fin de la loi d'eau du système sont bien rĂ©alisĂ©s.
Cette « clim douce Â» prĂ©sente plusieurs avantages : pas de bruit (ce qui est important pour un système de climatisation), pas d'entretien dans les pièces de vies (pas de filtres Ă  nettoyer), pas de poussières ni sources de microbes/biofilms microbiens, esthĂ©tique, etc.
Grâce aux normes de construction BBC et Ă  la RT 2012 (obligatoire dans les logements neufs dès le ), ce procĂ©dĂ© progresse ; avec par exemple en France 7,5 millions de mètres carrĂ©s installĂ©s en 2011 selon les fabricants[2] qui estiment que près de 40 % des maisons individuelles neuves ont un PCRBT. Dans le contexte post-crise 2008, en 2012, la construction de logements a diminuĂ© de 14,5 % (surtout dans le « collectif Â», les quatre premiers mois de 2012, mais les poses de planchers chauffants n'auraient diminuĂ© que de 5 % « […] car l’individuel a moins chutĂ© que le collectif ».

Coûts

De 30 Ă  75 €/m2 selon les fabricants mi-2012, avec des prix qui devraient baisser Ă  la suite de la gĂ©nĂ©ralisation de la mĂ©thode dans le cadre de la RT 2012 et des innovations techniques (intĂ©gration des tubes en « dalles de compression Â», dĂ©jĂ  utilisĂ©e dans le tertiaire)[2]. Les fabricants recommandent d'utiliser des matĂ©riels labellisĂ©s «Certitherm» (certification de tubes, raccords, accessoires) pour des performances durables[2].

Références

  1. Selon un entretien avec H. Downs. Voir Frank Lloyd Wright, L’avenir de l’architecture, éditions du Linteau, 2003.
  2. COCHEBAT ; Syndicat national des fabricants de composants et de systèmes intégrés de chauffage, Thierry Bédard, vice-président, interrogé par Batiactu, lettre 29 août 2012.

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