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Plan de prévention du bruit dans l'environnement

Un plan de prévention du bruit dans l'environnement (abrégé PPBE) est un document officiel dont l'élaboration est basée sur des textes de lois. L'objectif de l'élaboration d'un tel plan est la réduction et la prévention du bruit dans des zones critiques où la population est soumise à des niveaux de bruits élevés dus aux routes, trains, aéronefs et industries.

À l'échelle européenne

La directive européenne 2002/49/CE de 2002[1] impose à différents pouvoirs publics l'élaboration de cartes stratégiques de bruit (CSB) et de plans de prévention du bruit dans l'environnement, selon deux échéances, décrites ci-dessous.

  • Les gestionnaires des :
    • rĂ©seaux routiers empruntĂ©s par plus de 6 millions de vĂ©hicules par an,
    • rĂ©seaux ferroviaires empruntĂ©s par plus de 60 000 passages de trains par an,
    • aĂ©rodromes de plus de 50 000 mouvements par an,
    • agglomĂ©rations de plus de 250 000 habitants

doivent faire Ă©laborer leurs CSB avant 2007 et leurs PPBE avant 2008.

  • Les gestionnaires des :
    • rĂ©seaux routiers empruntĂ©s par plus de 3 millions de vĂ©hicules par an,
    • rĂ©seaux ferroviaires empruntĂ©s par plus de 30 000 passages de trains par an,
    • agglomĂ©rations de plus de 100 000 habitants

doivent faire Ă©laborer leurs CSB avant 2012 et leurs PPBE avant 2013.

De plus, les CSB et PPBE doivent être mis à jour tous les 5 ans afin de rendre compte des changements acoustiques de l’environnement concerné.

En France

Textes de lois

Tous les pays membres de l’Union européenne ont une réglementation qui leur est propre sur le bruit. Aussi, avant de se lancer dans les réalisations techniques, chaque pays a retranscrit dans sa réglementation la directive. En France, nous disposons des textes d’applications dans un premier temps, ensuite repris dans le code de l’environnement. Ainsi, la directive 2002/49/CE a été transcrite en droit français par :

  • Le dĂ©cret no 2006-361 du relatif Ă  l’établissement des cartes de bruit et des plans de prĂ©vention du bruit dans l’environnement[2].
  • L’arrĂŞtĂ© du fixant la liste des aĂ©rodromes mentionnĂ©s au I de l’article R 147-5-1 du code de l’urbanisme[3].
  • L’arrĂŞtĂ© du relatif Ă  l’établissement des cartes stratĂ©giques de bruit et des plans de prĂ©vention du bruit dans l’environnement[4].
  • La circulaire du relative Ă  la mise en Ĺ“uvre de la politique de lutte contre le bruit[5]. Ces dispositions sont retranscrites dans les articles L.572-1 Ă  L.572-11 et R.572-1 Ă  R.572-11 du code de l’environnement.

Acteurs

À la suite de cette transcription, les différentes institutions qui se sont vu attribuer la responsabilité de l’élaboration de PPBE en France, sont :

  • Les gestionnaires d’infrastructures, avec une rĂ©alisation gĂ©rĂ©e par les prĂ©fectures pour les voies nationales, autoroutes, et les infrastructures ferroviaires et aĂ©riennes sur la base de cartes rĂ©alisĂ©es par leurs soins. Les conseils gĂ©nĂ©raux rĂ©alisent leurs propres PPBE pour les voies routières dĂ©partementales, sur la base de cartes rĂ©alisĂ©es par les services de l’État.
  • Les collectivitĂ©s territoriales des agglomĂ©rations, oĂą potentiellement sont concentrĂ©es des sources de bruit et des populations. Les communes sont alors autoritĂ©s compĂ©tentes ou les EPCI dans lesquels elles sont regroupĂ©es qui peuvent ĂŞtre :

Les objectifs

Si les cartes stratĂ©giques de bruit constituent des outils d’évaluation, les plans de prĂ©vention du bruit dans l’environnement sont quant Ă  eux utilisĂ©s en tant qu’outils de gestion de l’environnement sonore. L’objectif final de ces deux outils est d’amĂ©liorer au quotidien le cadre de vie et la santĂ© des habitants par la prĂ©vention et la rĂ©duction du bruit dans l’environnement, notamment urbain. De fait, on estime Ă  50 000 le nombre de morts causĂ©es par les crises cardiaques induites par le bruit en Europe chaque annĂ©e.

D’autres statistiques viennent également compléter ce chiffre dans le but de démontrer l’importance du bruit environnemental pour la population :

  • Une Ă©tude de l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maĂ®trise de l’énergie) s'appuyant sur un sondage rĂ©alisĂ© par TNS Sofres en 2010[6] chiffre Ă  43 % le nombre de Français disant ĂŞtre gĂŞnĂ©s par le bruit, ainsi qu’à 49 % ceux qui estiment que la situation du bruit en ville s’est dĂ©tĂ©riorĂ©e ces 10 dernières annĂ©es. Encore plus impressionnant, 44 % des Français y voient un risque pour la santĂ© plus important que le transport de matières dangereuses.
  • Ce mĂŞme sondage montre que 2 Français sur 3 se disent gĂŞnĂ©s par le bruit, Ă  des frĂ©quences d’exposition diverses. Ce chiffre est particulièrement reprĂ©sentatif de la population citadine. Pour les personnes sondĂ©es, ce sont les transports qui arrivent en tĂŞte des principales sources sonores (54 %), parmi lesquels la circulation routière est principale responsable (59 %).

Le contenu

Selon les textes légaux, un PPBE doit contenir de multiples informations :

  • Un diagnostic issu de la cartographie du bruit du territoire concernĂ©, avec notamment l’identification des zones « Ă  enjeux », oĂą les seuils lĂ©gaux sont dĂ©passĂ©s, ainsi que celle des zones « calmes » ;
  • Les actions visant Ă  rĂ©duire ou prĂ©venir le bruit dans l’environnement, rĂ©alisĂ©es dans les 10 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, ainsi que celles engagĂ©es et celles Ă  venir dans les 5 annĂ©es suivantes, avec leur financements, leurs Ă©chĂ©ances, leurs pilotes…
  • Une estimation de la diminution du nombre de personnes exposĂ©es au bruit Ă  l’issue des mesures prĂ©vues.
  • Un rĂ©sumĂ© non technique du plan, car le destinataire principal de ces plans est la population.

L'exposition publique

Une fois qu’un PPBE est rédigé et validé par l'autorité responsable, le document est exposé au siège du client (mairie, hôtel de communauté, hôtel du département, préfecture…) et parfois sur Internet pour une durée de deux mois. Il s’agit d’une consultation du public, aussi un registre de recueil des remarques du public est disponible. On dit alors que le PPBE est au stade de « projet de PPBE » car il n’a pas encore atteint sa version définitive, ce sera le cas après analyse des remarques et délibération du client sur le document. Un avis de mise en consultation sera paru dans la presse locale auparavant.

À l’issue de la période d’exposition, les différents avis exprimés sont pris en considération, afin de mener une ultime réflexion et d’opérer des changements en cas de besoin. Le projet de PPBE est ensuite validé par délibération du Conseil municipal, communautaire, d' l'assemblée départementale ou du préfet — et on peut alors parler de PPBE définitif — pour les 5 ans à venir. Il doit être disponible publiquement via le site Internet du gestionnaire et, plus facultativement, au siège précédemment cité.

Notes et références

  1. Directive Européenne n°2002-49 du 25 juin 2002 2002/49/CE DU PARLEMENT EUROPEEN ET DU CONSEIL du 25 juin 2002 relative à l'évaluation et à la gestion du bruit dans l'environnement (lire en ligne)
  2. Décret n° 2006-361 du 24 mars 2006 relatif à l'établissement des cartes de bruit et des plans de prévention du bruit dans l'environnement et modifiant le code de l'urbanisme, (lire en ligne)
  3. « Arrêté du 3 avril 2006 fixant la liste des aérodromes mentionnés au I de l'article R. 147-5-1 du code de l'urbanisme | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  4. « Arrêté du 4 avril 2006 relatif à l'établissement des cartes de bruit et des plans de prévention du bruit dans l'environnement. | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  5. « Circulaire relative à l’élaboration des cartes de bruit et des plans de prévention du bruit dans l’environnement », sur www.bruit.fr
  6. « Chiffres clés », sur ADEME (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Références

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