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Plan B (Canada)

Le plan B est le nom donné à la stratégie du gouvernement fédéral à la suite du référendum de 1995 au Québec. Elle utilisait des outils politiques et judiciaires visant à éviter la tenue d'un troisième référendum sur l'indépendance du Québec et à garantir le statu quo canadien.

Le plan B a été désigné ainsi, car il ne visait pas à répondre aux demandes du Québec, mais plutôt à rendre plus difficile l'accession à la souveraineté de ce dernier. Par contraste, le « plan A » comprenait quelques mesures pour répondre aux attentes du Québec.

Le plan B a principalement été imaginé par le parti au pouvoir à l'époque, le Parti libéral du Canada. Une partie du plan a été l'objet d'un important scandale politique de l'histoire canadienne, le scandale des commandites.

Contexte

En 1995, le gouvernement de Jacques Parizeau au pouvoir au QuĂ©bec tient un rĂ©fĂ©rendum sur la souverainetĂ© du QuĂ©bec. Le rĂ©fĂ©rendum se tient le et se solde par une mince victoire des fĂ©dĂ©ralistes (50,6 % des voix).

À la suite de cette courte victoire, le gouvernement fédéral met sur pied une stratégie pour éviter la tenue d'un autre référendum et pour contrer l'idéologie souverainisme au Québec.

Deux plans

Plan A

Le plan A comprend quelques mesures pour répondre aux demandes traditionnelles des Québécois. Le gouvernement décide de reconnaître la nation québécoise et s'engage à ne pas appuyer de modification de la Constitution sans l'accord du Québec[1]. En plus, le gouvernement fédéral se retire du champ de compétence de la formation de la main-d'œuvre[1].

Plan B

Le plan B quant à lui comprenait des mesures qui visaient à freiner la possibilité pour le Québec de se séparer, en posant trois questions à la Cour suprême du Canada (Loi sur la clarté référendaire).

1.    Est-ce que le QuĂ©bec, en vertu du droit international (droit des peuples Ă  disposer d'eux-mĂŞmes, etc.) peut dĂ©clarer unilatĂ©ralement son indĂ©pendance ?

La réponse donnée par la Cour suprême du Canada: Non, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est applicable uniquement à un peuple opprimé ou colonisé.

2.    Est-ce que le QuĂ©bec, en vertu du droit constitutionnel canadien peut dĂ©clarer unilatĂ©ralement son indĂ©pendance ?

La réponse donnée par la Cour suprême du Canada: Non, le Canada est une fédération, et non une confédération. Ceci étant dit, l'adhésion des provinces au Canada n'est pas fondée sur leur droit de retrait.

3.    S’il y a contradiction entre les rĂ©ponses Ă  ces deux questions, laquelle a primautĂ© ?

Les mesures judiciaires

La dimension judiciaire avec laquelle on cherche à diminuer la capacité du Québec de faire sécession, occupe une place essentielle dans le plan B. Le gouvernement du Canada, remettant en cause la légalité des démarches québécoises et le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, demande à la Cour suprême du Canada de se pencher sur la question afin de pouvoir mieux encadrer les démarches du Québec.

Renvoi sur la sécession

Le gouvernement fédéral a utilisé la procédure de renvoi à la Cour suprême pour savoir si le Québec avait le droit de se séparer en vertu de la Constitution du Canada ou en vertu du droit international.

La loi sur la clarté référendaire

Faisant suite au projet de loi C-341[2], prĂ©sentĂ© en 1996 par Stephen Harper, alors dĂ©putĂ© rĂ©formiste, et au jugement de la Cour suprĂŞme du Canada, en 1998, sur le Renvoi relatif Ă  la sĂ©cession du QuĂ©bec, le dĂ©putĂ© libĂ©ral StĂ©phane Dion dĂ©pose au dĂ©but de 2000 la loi sur la clartĂ© rĂ©fĂ©rendaire, adoptĂ©e le [3]. Celle-ci exige une question claire lors d'un rĂ©fĂ©rendum et qu'elle soit appuyĂ©e par une « majoritĂ© claire Â».

Les mesures politiques

Les mesures idéologiques

Promotion du fédéralisme

Le gouvernement fédéral crée le Forum des fédérations, une organisation internationale visant à faire la promotion du fédéralisme.

Le mouvement partitionniste

À la suite du référendum de 1995, les opposants de l'indépendance du Québec ont tenté de dissuader les Québécois de réaliser leur indépendance. La partition de certaines régions du Québec où se trouvent des populations anglophones hostiles à l'indépendance a été invoquée[4].

Cette idée a été popularisée parmi les populations anglophones avec l'ancien premier ministre libéral Pierre Elliott Trudeau qui avait déclaré: « Si le Canada est divisible, le Québec l'est aussi. »

Citations

  • « Le match quasi nul du rĂ©fĂ©rendum du 30 octobre 1995, […] a provoquĂ© un vent de panique au Canada anglais et dans les rangs des fĂ©dĂ©ralistes quĂ©bĂ©cois […]. Au lieu de procĂ©der Ă  une rĂ©forme de la constitution canadienne […], ils ont haussĂ© d'un cran leur intransigeance et leur stratĂ©gie d'intimidation. » - Denis Monière
  • « Plus ça fera mal Ă©conomiquement, plus l'appui Ă  la souverainetĂ© baissera. » - StĂ©phane Dion

Notes et références

  1. (en) « Plan A and Plan B », Centre d'études constitutionnelles (consulté le ).
  2. Parlement. Texte du projet de loi C-341
  3. Texte de la Loi sur la clarté
  4. « quebeclibre.net/spip.php?artic… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Bibliographie

  • Daniel Turp, La nation bâillonnĂ©e : le plan B ou l'offensive d'Ottawa contre le QuĂ©bec, MontrĂ©al, VLB, , 220 p. (ISBN 2-89005-756-9).
  • Pierre Falardeau et Pierre-Luc BĂ©gin (dir.), QuĂ©bec libre ! (Entretiens politiques avec Pierre Falardeau), Les Éditions du QuĂ©bĂ©cois, , 228 p. (ISBN 9782923365008)

Articles connexes

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