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Placodermes

Placodermi

Placodermi
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Vue d'artistes de différents placodermes.

Classe

† Placodermi
Mc Coy, 1848

Ordres de rang inférieur

Les placodermes (Placodermi) forment une classe Ă©teinte et fossile de poissons. Ils furent parmi les tout premiers vertĂ©brĂ©s gnathostomes (possĂ©dant une mĂąchoire). Ils ont vĂ©cu du Silurien au DĂ©vonien (entre −440 et −358 millions d'annĂ©es).

Description

Représentants de l'infra-embranchement des gnathostomes, ces poissons possédaient de puissantes mùchoires qui leur permettaient de broyer les poissons les plus coriaces.
En fait, ils n'avaient pas de vraies dents mais seulement des mùchoires se terminant par des excroissances osseuses (un peu à la maniÚre des tortues modernes). On parle pour les placodermes de « plaques gnathales » (du grec gnathos, « mùchoire »), dont la supérieure, superognathale, venait s'appuyer sur l'os de la mùchoire inférieure, l'inferognathal. Cet ensemble de plaques avec leurs zones occlusives agissait comme de véritables ciseaux.

Ces poissons possédaient une cuirasse articulée, principalement sur l'avant du corps, composée de plaques qui rappellent la carapace des tortues.

Certains d'entre eux de l'ordre des arthrodires pouvaient dépasser m de long.

Anatomie d'un Coccosteus decipiens.

Apparition et disparition

Évolution et extinction des placodermes. Figure basĂ©e sur Michael Benton, 2005[1].

Les placodermes sont apparus au dĂ©but du Silurien (443-419 Ma) et ont dominĂ© les mers, les riviĂšres et les lacs durant le DĂ©vonien (419-359 Ma).

Les plus anciens fossiles de placodermes ont été découverts prÚs de Qujing (Yunnan, Chine). Parmi eux l'on notera Entelognathus et Romundina, important pour leur évolution[2].

Ils ont complĂštement disparu Ă  la fin du DĂ©vonien, lors d'une extinction massive des espĂšces.

Reproduction

DÚs 1967, le paléontologue Roger Miles découvre une espÚce de Placoderme, Rhamphodopsis trispinatus, dont le dimorphisme sexuel suggÚre qu'elle se reproduit par fécondation interne[3]. La communauté scientifique refuse alors cette idée par anthropocentrisme, considérant que la fécondation interne nécessitait des adaptations morphologiques en lien avec un comportement social complexe et qu'elle était apparue plus tard[4].

En 2008, le palĂ©ontologue John A. Long identifie des embryons (ou plus prĂ©cisĂ©ment leurs plaques protectrices, qui sont comme celles des adultes, mais en miniature) dans les fossiles de trois espĂšces de placodermes (dont Materpiscis) trouvĂ©s en Australie, dans la formation de Gogo (rĂ©cif corallien fossile (−385 Ă  375 millions d'annĂ©es) ayant livrĂ© 45 espĂšces de poissons (dont beaucoup de placodermes) du DĂ©vonien supĂ©rieur[5]. Ces plaques trouvĂ©es dans l'abdomen des femelles ne portent pas de traces de morsures ou de sucs digestifs, ce qui suggĂšre que l'embryon des placodermes se dĂ©veloppait dans le ventre des femelles jusqu'Ă  un stade avancĂ©. On peut donc supposer que leur fĂ©condation Ă©tait interne et qu'ils Ă©taient probablement vivipares[6].

En 2014, l'espĂšce Microbrachius (en) permet de dĂ©crire la copulation qui se fait de profil, le pĂ©nis se fixant dans le cloaque Ă  la maniĂšre d'un grappin (d'oĂč le nom de clasper donnĂ© Ă  cette paire d'Ă©lĂ©ments osseux d'intromission)[7].

Histoire Ă©volutive

Les placodermes ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s comme des ancĂȘtres des poissons osseux, qui eux-mĂȘmes sont les ancĂȘtres des vertĂ©brĂ©s terrestres, dont l'homme[8]. Cependant, la dĂ©couverte de fossiles d'autre gnathostomes non-placodermes primitifs tels que Guiyu oneiros et Psarolepis, qui vivaient Ă  la mĂȘme Ă©poque et avaient des ceintures pelviennes plus en commun avec les placodermes qu'avec les autres poissons osseux, indique que les placodermes partagent un ancĂȘtre commun avec les gnathostomes existants plutĂŽt que d’ĂȘtre ancestraux[9]. Une Ă©tude confirmera en 2016 que le taxon Placodermi est bien monophylĂ©tique et qu'il n'inclut pas les gnathostomes existants[10].

Galerie

Dans la culture

Les placodermes (en particulier le genre Dunkleosteus) ont inspiré une créature de la licence de jeux vidéos Pokémon : Hydragon (Dracovish en anglais), à la mùchoire redoutable[11].

Voir aussi

Dans les Ɠuvres de fiction :

Liens externes

Notes et références

Références taxonomiques

Références

  1. (en) Benton, M. J. (2005) Vertebrate Palaeontology, Blackwell, 3rd edition, Figure 3.25 on page 73.
  2. (en) Min Zhu, Per E. Ahlberg, Zhaohui Pan et Youan Zhu, « A Silurian maxillate placoderm illuminates jaw evolution », Science, vol. 354, no 6310,‎ , p. 334-336 (DOI 10.1126/science.aah3764).
  3. (en) Roger S. Miles, « Observations on the ptyctodont fish, Rhamphodopsis Watson », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 47, no 11,‎ , p. 99–120 (DOI 10.1111/j.1096-3642.1967.tb01398.x)
  4. Tristan Vey, « La copulation, une invention des poissons vieille de 400 millions d'années », sur Le Figaro,
  5. (en) John A. Long, Kate Trinajstic, Gavin C. Young & Tim Senden, « Live birth in the Devonian period », Nature, vol. 453, no 7195,‎ , p. 650–652 (DOI 10.1038/nature06966)
  6. Pour La Science no 405 - Juillet 2011 - Page 68 - Article "Premiers accouplements" - Auteur: John Long - Vice-prĂ©sident de la recherche scientifique et des collections au MusĂ©um d'histoire naturelle du comtĂ© de Los Angeles, États-Unis.
  7. (en) John A. Long et col, « Copulation in antiarch placoderms and the origin of gnathostome internal fertilization », Nature, vol. 453, no 7195,‎ , p. 650–652 (DOI 10.1038/nature13825)
  8. Nature, vol 457, p. 1124-1127, février 2009
  9. Min Zhu, Xiaobo Yu, Brian Choo, Qingming Qu, Liantao Jia, Wenjin Zhao, Tuo Qiao et Jing Lu, « Fossil Fishes from China Provide First Evidence of Dermal Pelvic Girdles in Osteichthyans », PLOS ONE, vol. 7, no 4,‎ , e35103 (PMID 22509388, PMCID 3318012, DOI 10.1371/journal.pone.0035103, Bibcode 2012PLoSO...735103Z)
  10. (en) Benedict King, Tuo Qiao, Michael S. Y. Lee, Min Zhu et John A. Long, « Bayesian Morphological Clock Methods Resurrect Placoderm Monophyly and Reveal Rapid Early Evolution in Jawed Vertebrates », Systematic Biology, vol. 66, no 4,‎ , p. 499–516 (ISSN 1063-5157, PMID 27920231, DOI 10.1093/sysbio/syw107)
  11. « Hydragon », sur pokepedia.fr.
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