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Place du Commerce (Nantes)

La place du Commerce (le nom de place Sarajevo qui lui est aussi attribué n'a rien d'officiel) est une place piétonne de Nantes, en France. Il s'agit d'un centre névralgique de la vie nantaise, notamment parce que la principale station des transports en commun de l'agglomération nantaise en est toute proche.

Place du Commerce
Image illustrative de l’article Place du Commerce (Nantes)
La place du Commerce vue du palais de la Bourse
Situation
CoordonnĂ©es 47° 12′ 47″ nord, 1° 33′ 28″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Morphologie
Type Place
Histoire
Création Moyen Âge
Anciens noms Place du Port-au-Vin
Monuments Palais de la Bourse
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Place du Commerce
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Place du Commerce
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Place du Commerce

Situation

La place se trouve dans le centre-ville à la limite ouest de la cité médiévale. Elle est bordée au sud par l'allée de la Bourse (ancien quai de Loire), tandis que quatre artères y aboutissent : les rues Thurot et François-Salières à l'angle nord-ouest, ainsi que les rues du Port-au-Vin et de Gorges à l'angle nord-est.

Histoire

Au Moyen Ă‚ge, vers le XIIe – XIIIe siècle, elle Ă©tait appelĂ©e place du port au Vin car son cĂ´tĂ© sud Ă©tait autrefois baignĂ© par un bras de la Loire, appelĂ© plus tard « Bras de la Bourse Â», par lequel arrivaient les bateaux marchands, qui assurait une partie du trafic maritime du port de Nantes (la place du Bouffay qui, trop Ă©loignĂ©e de l'estuaire et sĂ©parĂ©e de lui par de nombreux ponts, avait Ă©tĂ© progressivement abandonnĂ©e par les armateurs au profit de ce « port aval Â», ne gardant qu'une activitĂ© de port fluvial). De plus, la place Ă©tait Ă©galement bordĂ©e Ă  l'est, par les douves qui arrosaient les murailles de la ville (notamment le quartier autour de l'Ă©glise Saint-Nicolas qui Ă©tait alors de construction rĂ©cente) : la dĂ©nomination de la rue des Vieilles-Douves situĂ©e Ă  proximitĂ© de la place Royale (qui se situe elle-mĂŞme juste derrière la place du commerce) en est un tĂ©moignage. Le « Port au vin Â» se trouvait donc en dehors de la citĂ©.

L'accroissement de l'activitĂ© maritime, Ă  partir du XVe siècle, amène progressivement les armateurs Ă  crĂ©er de nouvelles installations portuaires encore plus en aval, vers ce qui va devenir au XVIIIe siècle, le quai de la Fosse. Le Port au vin va donc devenir la principale place financière de Nantes, oĂą toutes sortes de transactions se font, elle porte alors le nom « Place du Commerce Â». Ă€ cette mĂŞme Ă©poque, un pont reliant la place Ă  l'Ă®le Feydeau rĂ©cemment urbanisĂ©e est Ă©galement Ă©difiĂ©, on le baptise « pont Feydeau Â». Celui-ci sera bientĂ´t remplacĂ© par le « pont de la Bourse Â»[1].

La bourse de commerce de Nantes, créée en 1640, s'installe sur la place en 1724. L'urbanisation du quartier durant la seconde moitié du XVIIIe siècle entraîne la construction du palais de la Bourse (conçu par Mathurin Crucy à qui l'on doit aussi la place Graslin).

La place avant 1917, du temps des tramways MĂ©karski.
Sur cette carte postale d'avant 1926, on voit l'emprise du chemin de fer, ainsi que l'implantation complexe des voies de l'ancien tramway de Nantes.

En 1851, le chemin de fer arrive à Nantes et la ligne est aussitôt prolongée vers l'ouest pour desservir la côte. Les voies longent alors les quais du Bras de la Bourse, passant au sud de la place. La gare de la Bourse est construite à proximité, à l'extrémité est du quai de la Fosse.

En 1926, pour remĂ©dier aux problèmes d'ensablement de la Loire et Ă  l'Ă©troitesse des quais rĂ©gulièrement emportĂ©s par les crues du fleuve, la municipalitĂ© nantaise dĂ©cide le comblement d'une portion de l'Erdre et de deux bras de la Loire, dont celui de la Bourse. Les travaux permettent ainsi de dĂ©vier la ligne de chemin de fer vers le sud, puis de l'enfouir dans l'un des anciens lits du fleuve qui fut comblĂ© (ex-« Bras de l'HĂ´pital Â»). Le bras de la Bourse laisse alors la place Ă  l'actuel Cours Franklin-Roosevelt.

Jusqu'en septembre 1979, la place du Commerce accueillait la principale station des transports en commun avec en son centre un « Point Info Vente Â» (PIV) installĂ© dans un bâtiment construit dans les annĂ©es 1950 que l'on surnomma le « manège ». Le « Kiosque Info Vente Â» (KIV) qui remplacera le PIV, s'installera Ă  la nouvelle station, cours Franklin-Roosevelt, en octobre 1980[2]. Le transfert du pĂ´le d'Ă©changes des transports rendit dès lors possible le creusement d'un parking-silo de 554 places (le permis de construire est dĂ©livrĂ© en 1986, les travaux effectuĂ©s en 1988)[3], et s'accompagna d'un rĂ©amĂ©nagement de la place qui fut piĂ©tonisĂ©e, tout comme les rues avoisinantes.

Au cours des annĂ©es 1990, la place est rebaptisĂ©e par des manifestants « place Sarajevo Â» en solidaritĂ© avec le terrible siège subi par les habitants de la capitale de la Bosnie-HerzĂ©govine pendant les guerres de Yougoslavie. Cependant, le nom officiel reste « place du Commerce Â»[4] et ce malgrĂ© la prĂ©sence de plaques de rues attestant de ce deuxième nom.

La place aujourd'hui

La place accueille des terrasses de cafĂ©, mais aussi plusieurs enseignes nationales telles que : la Fnac installĂ©e dans l'ancien « palais de la Bourse » ou un McDonald's situĂ© Ă  l'entrĂ©e de la rue de Gorges non loin de la place Royale. Ouvert en 1963, le cinĂ©ma Gaumont est dĂ©sormais un multiplexe qui regroupe actuellement douze salles totalisant 1 945 places[5], construit au no 12, Ă  l'emplacement des locaux du quotidien disparu Le Phare de la Loire (ancĂŞtre de Presse-OcĂ©an)[6].

Omnibus

Stanislas Baudry, médecin et ancien officier de l'Empire, acheta une minoterie dans le quartier de Richebourg (à l'est du château des Ducs) et y utilise la première machine à vapeur de la région. Cette machine produisant un grand volume d’eau chaude, il a l’idée d’ouvrir un établissement de bains à proximité. Le manque de clientèle l'amène à ouvrir une ligne de transports en commun depuis la place jusqu'à son établissement. Celle-ci est couverte par deux voitures à chevaux d'une capacité de 16 personnes et baptise ces véhicules : « Voiture des Bains de Richebourg ».

Place du Port-au-Vin, les voitures avaient l'habitude de stationner devant la boutique du chapelier Omnes, qui avait pour slogan, « Omnès Omnibus Â» (« Omnès pour tous Â»).

Si les établissements de bains de Baudry n'étaient guère plus fréquentés, par contre, la ligne rencontre très vite du succès, les Nantais prenant l'habitude de l'utiliser pour leur transport quotidien. Les habitants ayant pris habitude de dire « je vais à Omnibus », puis « je vais prendre l'Omnibus » ce qui donna le nom à ce véhicule.

Baudry ferme sa minoterie et son établissement de bains, puis se lance dans le transport d'abord à Nantes en créant le , sa première compagnie : « La Dame Blanche », puis il fera ensuite carrière à Paris où il créera un réseau de 18 lignes d'autobus[7].

Notes et références

  1. Pont de la Bourse
  2. « De la STAN à la Semitan , des "PIV" aux "KIV" sur le site de Semitan »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  3. Colette David, Michel Bazantay, Franck Gerno, Romain Rousseau et Murielle Durand-Garnier (photogr. Philippe Ruault), Nantes - Architectures remarquables* 1945/2000, Nantes, Nantes aménagement, , 142 p. (ISBN 2-9515061-0-4), p. 141.
  4. « La place du Commerce sur Géonantes, site cartographique de Nantes Métropole »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
  5. Présentation du Cinéma Gaumont Nantes, sur le site des Cinémas Gaumont et Pathé. Consulté le 20 mai 2012.
  6. Petite histoire du cinéma à Nantes…, sur Chroniques des études ordinaires. Consulté le 20 mai 2012.
  7. « Stanislas baudry », sur www.appl-lachaise.net, association des amis et passionnés du Père-Lachaise (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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