Accueil🇫🇷Chercher

Pioneer 2

Pioneer 2 (Ă©galement appelĂ© Able 3) est une des premières sondes spatiales destinĂ©e Ă  explorer le Système solaire et dĂ©veloppĂ©e par les États-Unis. Troisième vĂ©hicule du programme Project Able Probes[1] de la USAF et dernier de la sĂ©rie Able, la sonde spatiale est dĂ©veloppĂ©e initialement par la USAF puis en collaboration avec la NASA lorsque celle-ci est crĂ©Ă©e pour prendre en charge le programme spatial civil. Cette petite sonde de 39,6 kilogrammes qui embarque cinq instruments est lancĂ© le dans le but d'Ă©tudier la Lune et de son environnement en se plaçant en orbite autour de celle-ci. Le lancement Ă©choue Ă  la suite d'une dĂ©faillance du lanceur Thor-Able.

Description de cette image, également commentée ci-après
La sonde lunaire Pioneer 2.
Données générales
Organisation Drapeau des États-Unis NASA / USAF
Constructeur Drapeau des États-Unis Space Technology Laboratories (STL)
Programme Project Able Probes (USAF)
Domaine Étude de la Lune et de son environnement
Type de mission Orbiteur lunaire
Nombre d'exemplaires 3
Statut Échec du lancement
Autres noms Able 3
Base de lancement Cap Canaveral
Lancement 8 novembre 1958
Lanceur Thor-Able I # 2
(Thor # 129)
Fin de mission 8 novembre 1958
Durée 42 min 10 s
Durée de vie 15 jours (mission primaire)
Identifiant COSPAR PION2
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 39,6 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé par rotation
Orbite
Orbite Terrestre
Altitude 1 530 km
Principaux instruments
Earth-Moon Scanner Caméra de télévision Terre-Lune
Ionization Chamber Chambre d'ionisation
Search-Coil Magnetometer Magnétomètre à bobine de recherche
Micrometeorite Micrométéorite
Cosmic-Ray Telescope TĂ©lescope Ă  rayons cosmiques

Contexte

Pioneer 2 est la dernière des trois sondes spatiales Able conçues pour sonder l'espace lunaire et cislunaire. Peu de temps après le lancement, le troisième Ă©tage du lanceur se sĂ©pare mais ne s'allume pas, et Pioneer 2 n'atteint pas son orbite lunaire prĂ©vue. Le vĂ©hicule spatial atteint une altitude maximale de 1 530 km (comme annoncĂ© en )[2] avant de rentrer dans l'atmosphère terrestre Ă  28,7° N et 1,9° E au-dessus du nord-ouest de l'Afrique. Une petite quantitĂ© de donnĂ©es est obtenue durant ce vol trop court, y compris des preuves que la rĂ©gion Ă©quatoriale autour de la Terre a un rayonnement et un flux d'Ă©nergie plus Ă©levĂ© que prĂ©cĂ©demment considĂ©rĂ© et que la densitĂ© de micromĂ©tĂ©orites est plus Ă©levĂ©e autour de la Terre que dans l'espace[3].

Description de la sonde lunaire

La sonde Pioneer 2 est presque identique Ă  la sonde Pioneer 1. La sonde lunaire consiste en un cylindre avec un cĂ´ne tronquĂ© supĂ©rieur et infĂ©rieur. Le cylindre a un diamètre de 74 cm et une hauteur de 76 cm. Le cĂ´ne infĂ©rieur oĂą se trouve un moteur-fusĂ©e Ă  propergol solide de 11 kg, qui constitue le principal Ă©lĂ©ment structurel de la sonde lunaire. Huit petits moteurs verniers, pour le rĂ©glage de la vitesse, Ă  propergol solide de faible poussĂ©e sont installĂ©s sur le cĂ´ne supĂ©rieur dans un anneau pouvant ĂŞtre larguĂ© après utilisation. Une antenne magnĂ©tique fait Ă©galement saillie du cĂ´ne supĂ©rieur. Le cylindre central est composĂ© de plastique stratifiĂ© et est peint avec un motif de rayures sombres et claires pour aider Ă  rĂ©guler la tempĂ©rature. La masse totale du vĂ©hicule spatial est de 39,6 kg[4].

Description des instruments

Les instruments scientifiques ont une masse de 15,6 kg et consiste en un système de tĂ©lĂ©vision Ă  balayage d'images STL (qui remplace le système de tĂ©lĂ©vision Ă  infrarouge Ă  balayage d'images sur Pioneer 1), un compteur pour les mesures de rayonnement, une chambre d'ionisation pour mesurer le rayonnement dans l'espace, un ensemble diaphragme/microphone pour dĂ©tecter les micromĂ©tĂ©orites, un magnĂ©tomètre pour mesurer les champs magnĂ©tiques Ă  5 microgauss et des rĂ©sistances Ă  tempĂ©rature variable pour enregistrer les conditions internes de la sonde lunaire. La sonde lunaire est alimentĂ© par des piles nickel-cadmium pour l'allumage des moteurs-fusĂ©es, des piles en argent pour le système de tĂ©lĂ©vision et des piles au mercure pour les circuits restants. La transmission radio se fait Ă  108,06 MHz par une antenne magnĂ©tique pour le système de tĂ©lĂ©vision, la tĂ©lĂ©mĂ©trie et le système doppler. Les commandes au sol sont reçues Ă  115 MHz. La rotation du vĂ©hicule spatial doit ĂŞtre stabilisĂ©e Ă  1,8 tr/s[4].

Pioneer 2 emporte cinq instruments[4] :

  • CamĂ©ra de tĂ©lĂ©vision Ă  balayage Terre-Lune (Earth-Moon TV Scanner), le système de tĂ©lĂ©vision se compose d'une unitĂ© optique contenant un photomètre et un miroir sphĂ©rique concave, un amplificateur Ă©lectronique, un magnĂ©tophone et un Ă©metteur. Cette unitĂ© est installĂ©e sur la sonde spatiale de sorte que l'axe optique forme un angle de 135° avec l'axe de rotation de la sonde spatiale. La camĂ©ra permet de balayer la face cachĂ©e de la Lune et de photographier la surface de la Terre alors que la sonde se dirige sur une trajectoire lunaire. Une seule image consiste en 128 balayages (un balayage par rotation de la sonde lunaire) avec une rĂ©solution de 0,5°. La majeure partie de la Terre vue par la camĂ©ra avant la rentrĂ©e se trouve dans l'obscuritĂ© et, par consĂ©quent, ne produit pas d'images terrestres utilisables.
  • Chambre d'ionisation (Ionization Chamber), chambre d'ionisation Ă  paroi en aluminium d'un volume de 43 cm3 est utilisĂ©e pour mesurer la composante ionisante totale du flux de rayonnement cosmique. Avant le vol, une source de cobalt 60 est utilisĂ©e pour calibrer la chambre. MalgrĂ© la brève durĂ©e de vie de Pioneer 2, l'instrument fonctionne bien et les donnĂ©es de la chambre d'ionisation sont reçues au cours de la première demi-heure de vol. La sonde traverse 7° de latitude, de 30° Ă  23° de latitude, de 1 470 Ă  1 500 km.
  • MagnĂ©tomètre Ă  bobine de recherche (Search-Coil Magnetometer), pour mesurer les champs magnĂ©tiques gĂ©omagnĂ©tique et interplanĂ©taire lointains. L'altitude atteinte est de 1 530 km. Il est conçu pour dĂ©tecter Ă  la fois l'amplitude absolue et les changements directionnels de l'intensitĂ© du champ magnĂ©tique Ă  de grandes distances. La gamme dynamique du dĂ©tecteur est de 60 microgauss. L'instrument est enfermĂ© dans un conteneur blindĂ© contre les radiofrĂ©quences. Pioneer 2 est lancĂ© dans des conditions gĂ©omagnĂ©tiques relativement calmes.
  • MicromĂ©tĂ©orite (Micrometeorite), un instrument pour dĂ©terminer la densitĂ© de micromĂ©tĂ©orites dans le milieu interstellaire. L'instrument fonctionne bien durant le vol, mais les rĂ©sultats sont limitĂ©s en raison d'une panne du lanceur.
  • TĂ©lescope Ă  rayons cosmiques (Cosmic-Ray Telescope), pour mesurer l'intensitĂ© du rayonnement cosmique primaire Ă  l'aide d'un tĂ©lescope composĂ© de sept compteurs proportionnels Ă  triple coĂŻncidence (un compteur entourĂ© de six autres compteurs) dont les axes de symĂ©trie sont parallèles. Des donnĂ©es utiles acquises au cours de ce bref vol fournissent la preuve que la rĂ©gion Ă©quatoriale de la Terre a un flux et une Ă©nergie plus importants que ceux prĂ©cĂ©demment suspectĂ©s. Aussi pour Ă©tudier l'effet Vavilov-Tcherenkov.

DĂ©roulement de la mission

La sonde spatiale est lancĂ©e par le lanceur Thor-Able # 2 (Thor # 129) qui dĂ©colle Ă  07 h 30 min 20 s TU de l'aire de lancement LC-17A de la base de lancement de Cap Canaveral. Un signal Ă©mis par le contrĂ´le au sol met fin Ă  la poussĂ©e du deuxième Ă©tage du lanceur Thor plus tĂ´t que prĂ©vu. De plus, après le largage du deuxième Ă©tage la mise Ă  feu du troisième Ă©tage X-248 Ă©choue : la trajectoire de la sonde lunaire culmine Ă  une altitude de 1 530 km mais n'ayant pas atteint une vitesse horizontale suffisante pour se placer en orbite, la sonde spatiale retombe vers le sol Ă  28,7° N et 1,9° E[3] au-dessus du nord-ouest de l'Afrique et est dĂ©truite en pĂ©nĂ©trant dans l'atmosphère terrestre Ă  grande vitesse 42 min 10 s après son lancement[4].

Le satellite parvient durant son vol balistique à très haute altitude à fournir avant sa destruction quelques données dont la preuve que la région équatoriale autour de la Terre a un flux et un rayonnement d'énergie plus élevés que l'on pensait auparavant et que la densité de micrométéorites est plus élevée près de la Terre que dans le milieu interplanétaire[4].

RĂ©sultats de la mission

Un communiqué de presse de la NASA de l'administrateur T. Keith Glennan (1905-1995) peu après le lancement a officiellement nommé la sonde Pioneer 2[5]. Les investigations menées après cet échec concluent que le moteur du troisième étage n'a pas démarré en raison de la rupture d'un fil électrique[4].

Notes et références

  1. « Pioneer 2 », sur NASA Solar System Exploration, (consulté le )
  2. « Pioneer 2 », sur NASA Solar System Exploration (consulté le )
  3. « NASA - NSSDCA - Spacecraft - Details », sur nssdc.gsfc.nasa.gov (consulté le )
  4. (en) « Pioneer 2 », sur NASA Solar System Exploration, (consulté le )
  5. « Pioneer 2 », sur NASA Solar System Exploration (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Paolo Ulivi et David M Harland, Robotic Exploration of the Solar System Part 1 The Golden Age 1957-1982, Chichester, Springer Praxis, , 534 p. (ISBN 978-0-387-49326-8)
  • (en) Asif A. Siddiqi, Beyond Earth : A chronicle of deep space exploration, 1958-2016 (lire en ligne [PDF])

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.