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Pierre de VĂ©rone

Pierre de Vérone ou Pierre martyr (Pietro Rosini ou Pietro Martire ou Pietro da Verona en italien) (Vérone, vers 1205 – Seveso, ), fut un prédicateur de l'Ordre des Dominicains et inquisiteur en Italie du Nord, assassiné à coup de serpe et considéré comme martyr[1]. Il est vénéré comme saint dans l'Église, fêté le 29 avril (calendrier dominicain médiéval), le 4 juin[2] ou localement le 6 avril[3].

Pierre de VĂ©rone
Image illustrative de l’article Pierre de Vérone
Saint Pierre de VĂ©rone
par Pedro Berruguete (1493).
Saint, frère prêcheur, martyr
Naissance v. 1205
VĂ©rone, Saint-Empire romain germanique
Décès (47 ans)
Seveso, Saint-Empire romain germanique
Ordre religieux Ordre des PrĂŞcheurs
Vénéré à Milan et Seveso
BĂ©atification 1253
par le pape Innocent IV
Canonisation PĂ©rouse
par Innocent IV
Vénéré par l'Église catholique romaine
FĂŞte 4 juin
Attributs En habit de dominicain, avec un fendoir planté sur la tête, la palme des martyrs, un livre sur lequel est marqué "Credo" parfois en compagnie de la Vierge.
Saint patron des dominicains, des sages-femmes, des inquisiteurs, de la ville de Porto Rico.

Biographie

Pierre est né aux environs de 1205 à Vérone d'une famille cathare. La tradition rapporte qu'il récitait le Credo alors qu'il était encore enfant, malgré l'hostilité de son milieu familial.

Il partit étudier à Bologne et c'est pendant cette période qu'il entra chez les Frères Prêcheurs alors que saint Dominique était encore vivant.

Il prêcha surtout en Italie du nord contre les Cathares, et fut prieur à Asti et à Plaisance. Toutefois son principal lieu d'activité restera Milan où il fonda le couvent dominicain de San Pietro in Campo Santo.

Tout en luttant contre les croyances des Cathares, il se consacra à la formation chrétienne des laïcs, à la diffusion du culte de la Vierge, et à la création d'institutions visant à la défense de l'orthodoxie catholique.

Ses prédications, renforcées par de solides connaissances de la Bible, étaient accompagnées d'une vie de grande ascèse et de charité. Des miracles lui sont aussi attribués.

À Florence, il noua de profondes amitiés avec les sept fondateurs de l'Ordre des Servites de Marie, dont il devint le conseiller.

En 1251, le pape Innocent IV le nomma inquisiteur pour Milan, et CĂ´me dont il fut Ă©lu prieur du couvent.

Il n'est pas certain qu'il ait jamais participé à des procès, mais ses paroles convertirent à l'orthodoxie catholique nombre de Cathares. Son action suscita beaucoup de haine, ce qui fit dire à Pierre qu'il s'attendait à mourir de mort violente. Le , le samedi de Pâques, il fut attaqué sur la route de Côme à Milan, blessé à coup de serpe et poignardé par un certain Carino da Balsamo, natif de Cinisello Balsamo. Celui-ci plus tard eut des remords de cet acte, entra à son tour chez les Dominicains, et mourut en odeur de sainteté.

Canonisation

Sa tombe Ă  la Basilique Saint Eustorgio, Milan.

Onze mois seulement après sa mort, le pape Innocent IV le canonisait pour exalter en lui le héros de la lutte contre l'hérésie cathare. Il est le saint canonisé le plus rapidement de l'histoire[4].

Le pape, dans sa bulle de canonisation, lui reconnaissait « dévotion, humilité, obéissance, bienveillance, piété, patience, charité » et le présentait comme un « amant fervent de la foi, son éminent connaisseur et son encore plus ardent défenseur ».

Sa fête a été fixée au 29 avril, puis déplacée au 4 juin lors de la réforme liturgique de Paul VI. Toutefois, il est fêté dans son Ordre en date du 6 avril et dans certaines églises, notamment la basilique Saint-Eustorge de Milan, qui garde sa dépouille mortelle et ses reliques, ainsi que le sanctuaire de Seveso.

L'église San Pietro Martire de Naples est l'une des premières à lui être consacrée. L'église San Pietro Martire de Venise lui est dédiée au XIVe siècle.

Iconographie

Pierre de Véronne est représenté avec la robe blanche et le manteau noir des dominicains, et aussi avec l'instrument de son martyre, un fendoir ou une hache, parfois avec uniquement sa blessure sur le haut du crâne (ce qui peut le faire confondre avec saint Étienne).

  • Buste reliquaire de saint Pierre de VĂ©rone, d'un orfèvre napolitain anonyme, vers 1600, en argent fondu, battu et ciselĂ©, cathĂ©drale Notre-Dame-de-l'Assomption de Naples, musĂ©e du trĂ©sor de San Gennaro (en)
  • Le Martyre de saint Pierre de VĂ©rone, est reprĂ©sentĂ© dans un triptyque en 1629, par l'artiste flamand Jeremias Mittendorff. La partie centrale du retable (293 Ă— 185 cm), en provenance du couvent des dominicains de Lille, se trouve au Palais des Beaux-Arts de Lille. Ce retable a Ă©tĂ© dĂ©membrĂ©. Les deux volets, peints recto verso (300 Ă— 83 cm), qui accompagnaient la partie centrale sont la propriĂ©tĂ© de la Galerie Aaron Ă  Paris[5] :
    • Volet gauche ouvert : Saint Pierre dĂ©trompe le jeu satanique des hĂ©rĂ©tiques
    • Volet droit ouvert : Le Miracle de la nuĂ©e
    • Volet gauche fermĂ© : Miracle (?) devant le buste reliquaire de saint Pierre de Verone
    • Volet droit fermĂ© : Prise d'habit du saint[6]
  • Le Couronnement de la Vierge (Fra Angelico) : il apparaĂ®t parmi les tĂ©moins de la scène, avec d'autres saints liĂ©s Ă  saint Dominique.

Publication

  • Contra patarinos (vers 1220 ?), Ă©di. par Th. Käepelli, "Une somme contre les hĂ©rĂ©tiques de Saint Pierre Martyr ?", AFP, vol. 17, 1947, p. 320-355.

Notes et références

  1. Catherine Besson-Lagier, « Évocation du costume dominicain - Première moitié du XIIIe siècle », Moyen Âge, no 131,‎ novembre-décembre 2022, janvier 2023, p. 58 (ISSN 1276-4159)
  2. Jour anniversaire de la translation de ses reliques, cf. Propre de l'ordre des prĂŞcheurs vol. III : liturgie des heures, sanctoral, typographie polyglotte vaticane, 1983, p. 155
  3. Nominis : Saint Pierre de VĂ©rone.
  4. (en) Donald Prudlo, The Martyred Inquisitor, The Life and Cult of Peter of Verona, Ashgate Publishing Company, , p. 72.
  5. Galerie Aaron « Copie archivée » (version du 27 février 2015 sur Internet Archive).
  6. Marie-Hélène Lavallée, Guides Collections : Palais des Beaux Arts de Lille, Paris, Réunion des Musées Nationaux, , 245 p. (ISBN 2-7118-3516-2), p. 66.

Annexes

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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