Pierre Tchicaya de Boaempire
Pierre Tchicaya de Boaempire est un pasteur protestant, écrivain, compositeur et homme politique congolais, né le à Douala au Cameroun français et mort le à Pointe-Noire.
Nom de naissance | Pierre Tchicaya |
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Naissance |
Loango, Congo français |
Décès |
Pointe-Noire, RĂ©publique du Congo |
Nationalité | Congolaise |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français, Vili (langue) |
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Biographie
À partir des années 1890, à cause d'une grande famine et d'une épidémie dévastatrice de variole, certains sujets du roi de Loango émigrèrent vers l'État indépendant du Congo, Libreville au Gabon, Dakar au Sénégal, Conakry en Guinée ou Grand-Bassam, la première capitale de Côte d'Ivoire.
Les parents de Pierre Tchicaya émigrèrent à Douala au Cameroun[1]. Il naît et est baptisé dans ce pays par les américains de l'église réformée.
Il milite pour l'établissement de celle-ci à Pointe-Noire. La Mission Evangélique Suédoise y arrive en 1933 avec quelques fidèles Baloumbou en provenance de Loubetsi, localité située dans le bassin de la rive droite du Haut-Kouilou en pays Niari. Cette mission érige le temple protestant de Mvou-Mvou. Pierre Tchicaya de Boaempire en fut le premier catéchiste et enseignant de l’école protestante, située en annexe. Cette mission prospéra avec l’arrivée dans l’agglomération urbaine africaine des fidèles Beembe venus de Kolo et Yaka d’Indo.
Pierre Tchicaya de Boaempire, commis d'administration de profession, est, avec Emmanuel Damongo-Dadet, le père de la littérature moderne congolaise. Il a commencé à produire des œuvres littéraires à partir de 1937[2] - [3] - [4] - [5] - [6].
Nationaliste, il est également le premier autochtone à écrire en vili, une langue essentiellement orale, parlée dans la région côtière de la République du Congo afin de mettre en valeur les us et coutumes de cette culture. Il a notamment composé et écrit des proverbes et des cantiques, notamment à l'occasion de sa mission pastorale[7].
Pierre Tchicaya, qui porte le titre de Mamboma Tchi Loango (sorte de premier ministre du Royaume de Loango) est par ailleurs le cousin de Jean Félix-Tchicaya, le premier parlementaire congolais à l'assemblée constituante de 1945. Il sera un des candidats malheureux à cette élection en recueillant la huitième place du second collège réservé aux autochtones[8] - [9].
Il échouera également aux élections législatives du à l'Assemblée nationale française, remportée de justesse par Jean-Felix Tchicaya devant Jacques Opangault[10].
Sur le sens de son alias, Boaempire, il déclarait : « C’est le boa qui entoure »[7]. Une autre explication serait que "Bon Empire" se référerait à la bannière impériale française. Cela n'a beaucoup aidé à asseoir son assise électorale auprès des autochtones[11].
Il est le père de deux fils. Le premier est connnu comme Tam Si (raconte son pays). Ce nom rappelle celui du poète Tchicaya U Tam'si. En apprenant que son neveu Gérald se rendait en France pour ses études, Pierre Tchicaya lui aurait dit « Toi, tu t'en vas en France, il faut que tu parles de ton pays ». Ce serait donc pour rendre hommage à son oncle que Tchicaya U Tam'si aurait pris ce pseudonyme[12] ; son second fils est Sia i Baana (le père et ses enfants) Calviin Tchicaya.
Pierre Tchicaya de Boaempire est mort à la suite d'un accident de la circulation le sur la route de Diosso, de retour d'une campagne d'évangélisation.
Il est l'un des premiers défunts à être inhumé au cimetière de Mongo Kamba, après que la municipalité de Pointe-Noire ait interdit, en 1963, toute inhumation au cimetière de Mvoumvou ouvert depuis 1939[1].
Hommages
Un collège d'enseignement général (CEG) du quartier Mpaka, dans le sixième arrondissement de Pointe-Noire, Ngoyo, porte son nom[13] - [14].
Le , lors de la journée internationale de la langue maternelle, l'UNESCO, par l'intermédiaire de l'ITI, lance le prix Pierre Tchicaya de Boaempire pour la promotion des langues loango.
Le diplôme d'excellence a été attribué à Joseph Tchiamas pour son poême écrit en langue Vili Luzala Lu Mueka Ku sukule ve Busu[15].
Ĺ’uvres
Pierre Tchicaya de Boaempire a traduit en langue vili la Bible, la Congolaise, hymne national congolais, et la Marseillaise, hymne national français.
Notes et références
- Mfouk' Mbaând N'Tinou, « Royauté des Loangos », lirenligne.net,‎ , p. 8,16,30 (lire en ligne)
- Ambassade de la République du Congo à Washington, « Ambassade de la République du Congo à Washington > Le Congo > Population et Culture > Littérature », sur www.ambacongo-us.org (consulté le )
- « Botschaft der Republik Kongo Brazzaville in Deutschland. Ambassade de la République du Congo Brazzaville en Allemagne », sur botschaftkongobzv.de (consulté le )
- « Congo », sur aflit.arts.uwa.edu.au (consulté le )
- Jean-Baptiste Tati Loutard, Nouvelle anthologie de la litterature congolaise d'expression française, Monde Noir, coll. « Poche »
- Nestor Bouurangon, « Journée Internationale du Patrimoine », Congopage,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Fresnel Bongaul Tsymbhat, « Murmures | Journée Mondiale de la langue », Africultures,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Joachim E. Goma-Thethet, « Les élections à l'Assemblée nationale constituante de 1945 dans la circonscription du Gabon-Moyen-Congo », Outre-mers, vol. 95, no 358,‎ , p. 229–247 (DOI 10.3406/outre.2008.4327, lire en ligne, consulté le )
- Tchicaya de Boempire recueillit à peine 2% des voix en 1945. Résultats synthétiques des élections d'octobre 1945. AN, C 10061.
- Noël Magloire Ndoba, Brève Biographie de Simon-Pierre Kikhounga-Ngot 1920 - 2015, Brazzaville - Paris, Paari - PAn-Africaine Revue de l’Innovation, , p. 15
- Florence Bernault, Démocraties ambigües en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon: 1940-1965, Paris, Karthala, coll. « Les Afriques », , 430 p. (ISBN 2-86537-636-2, lire en ligne), p. 184-185
- Joël Planque, Le Rimbaud noir : Tchicaya U Tam'si, FeniXX réédition numérique, (ISBN 978-2-402-15745-2, lire en ligne)
- Hervé Brice Mampouya, « Santé : les jeunes ont massivement participé à la Kermesse Sida Vacances | Les Dépêches de Brazzaville », sur www.lesdepechesdebrazzaville.fr, (consulté le )
- « Le Rotary Club au chevet des collèges Pierre TCHICAYA DE BOAMPIRE et Jean-Félix Tchicaya », sur www.rotary-pointenoire.org (consulté le )
- (en) Ian Herbert et Nicole Leclercq, World of Theatre 2003 Edition : An Account of the World's Theatre Seasons 1999-2000, 2000-2001 and 2001-2002, Routledge, (ISBN 978-1-134-40212-0, lire en ligne), p. 369