AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Pierre Kasui Kibe

Le bienheureux Pierre Kasui Kibe, nĂ© en 1587 Ă  Kibe (Japon) et mort (exĂ©cutĂ©) le Ă  Tokyo Ă©tait un prĂȘtre jĂ©suite japonais. Premier japonais Ă  voyager extensivement en Terre sainte et Europe il revint dans son pays pour se mettre au service des chrĂ©tiens vivant dans la clandestinitĂ©. ArrĂȘtĂ© il fut mis Ă  mort en raison de sa foi chrĂ©tienne. Il fut bĂ©atifiĂ© le Ă  Nagasaki, avec 187 autres martyrs. Liturgiquement il est commĂ©morĂ© le .

Pierre Kasui Kibe
Image illustrative de l’article Pierre Kasui Kibe
PrĂȘtre jĂ©suite, martyr et saint
Naissance 1587
Kibe Drapeau du Japon Japon
DĂ©cĂšs (52 ans)
Tokyo Drapeau du Japon Japon
Nationalité japonaise
Ordre religieux Compagnie de JĂ©sus
BĂ©atification 24 novembre 2008
par BenoĂźt XVI
Vénéré par Catéchistes
FĂȘte 4 juillet

Biographie

Jeunesse et premiÚres années

NĂ© Ă  Kibe (aujourd’hui dans la prĂ©fecture de Oita), en 1587, de parents chrĂ©tiens, Pierre Kibe fait de premiĂšres Ă©tudes au petit sĂ©minaire local de Arima dirigĂ© par des JĂ©suites. En 1606, dĂ©sirant devenir jĂ©suite lui-mĂȘme il commence Ă  se faire appeler ‘Kasui’, nom dont l’origine est obscure. Dans les documents jĂ©suites il est par aprĂšs appelĂ© ‘Pierre Kasui Kibe’. Il est pendant un temps catĂ©chiste au service de la mission.

En 1614 l’édit d’expulsion de Tokugawa Ieyasu envoie un grand nombre de chrĂ©tiens en exil. Pierre se trouve parmi ceux qui rejoignent Macao. Il y apprend le latin et Ă©tudie la thĂ©ologie. Cependant, Ă  Macao, territoire portugais, les japonais ne sont pas admis au sacerdoce.

À Rome

Poursuivant son grand dĂ©sir de devenir prĂȘtre Kasui dĂ©cide de se rendre Ă  Rome. Il passe par Malacca avant de dĂ©barquer Ă  Goa. De lĂ  il continue son voyage par terre vers la Perse. Traversant le dĂ©troit d’Ormuz il visite Bagdad. Enfin il arrive Ă  JĂ©rusalem, premier japonais, semble-t-il, Ă  visiter la Terre sainte. Une difficile traversĂ©e de la MĂ©diterranĂ©e l’amĂšne finalement Ă  Rome. Le voyage de Macao Ă  Rome a durĂ© trois ans.

MalgrĂ© une lettre reçue de Macao les invitant Ă  « ne rien avoir Ă  faire avec un Japonais qui a quittĂ© Macao pour se rendre Ă  Rome » les jĂ©suites reçoivent Pierre Kasui et, aprĂšs examen de ses connaissances thĂ©ologiques qu’ils estiment suffisantes, l’admettent au sacerdoce. Le il est ordonnĂ© prĂȘtre dans la basilique Saint-Jean de Latran, Ă  Rome. Cinq jours plus tard, le , il entre au noviciat jĂ©suite de Saint-AndrĂ©. Il a 32 ans. Recevant du SupĂ©rieur gĂ©nĂ©ral, Muzio Vitelleschi la permission de rentrer au Japon pour y servir les chrĂ©tiens persĂ©cutĂ©s, il achĂšve son noviciat Ă  Lisbonne, au Portugal.

Retour en ExtrĂȘme-Orient

Sa formation thĂ©ologique et spirituelle terminĂ©e il prononce ses vƓux de religion le . DĂšs 1623 il est sur le chemin de retour. Il accompagne un groupe d’une vingtaine de JĂ©suites qui sont envoyĂ©s en ExtrĂȘme-Orient. En 1624 il arrive Ă  Goa. Continuer le voyage vers l’ExtrĂȘme-Orient est beaucoup plus difficile. Connaissant les interdits aucun navire n’accepte un chrĂ©tien dĂ©sirant se rendre au Japon. Par Ă©tapes – il est empĂȘchĂ© durant deux ans Ă  Ayuthaya, au Siam (1627) - il arrive Ă  Manille oĂč il trouve un navire qui accepte de le conduire au Japon. Au bout de 16 ans d’absence, il met Ă  nouveau le pied dans son pays natal: Pierre Kasui dĂ©barque Ă  Kagoshima en 1630.

L’oppression des chrĂ©tiens est sĂ©vĂšre, et la persĂ©cution acharnĂ©e. Le ministĂšre sacerdotal de Kasui se fait dans la clandestinitĂ©. Passant de cachette en cachette il voyage dans la rĂ©gion de Nagasaki et parvient Ă  soutenir et encourager les chrĂ©tiens cachĂ©s Ă  vivre leur foi.

En 1639 il est trahi et arrĂȘtĂ© Ă  Sendai alors qu’il se trouve dans la maison d’un chrĂ©tien. Kasui est envoyĂ© Ă  Edo (aujourd’hui Tokyo) oĂč, lors d’un procĂšs, on lui fait rencontrer Christophe Ferreira[1], le jĂ©suite apostat. Kasui le supplie, en vain, de revenir Ă  la foi chrĂ©tienne. Il est torturĂ© durant dix jours mais jamais ne renonce Ă  la foi chrĂ©tienne. Il est mĂȘme source d’encouragement Ă  d’autres chrĂ©tiens qui avec lui subissent le supplice particuliĂšrement pĂ©nible du ’trou de torture’, le tsurushi. Aussi, pour en finir avec lui, les gardes l’achĂšvent-ils en le dĂ©capitant. Pierre Kasui meurt le . Il Ă©tait le dernier survivant de l’ancienne mission jĂ©suite au Japon.

Vénération

  • Le le pape BenoĂźt XVI reconnait officiellement le martyre de Pierre Kasui Kibe, avec celui de 187 autres chrĂ©tiens mis Ă  mort en terre japonaise entre 1603 et 1639. Le groupe est bĂ©atifiĂ© lors d’une cĂ©rĂ©monie solennelle cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  Nagasaki le . Liturgiquement il est commĂ©morĂ© le .
  • À Kibe (ville de Kunisaki dans la prĂ©fecture de Oita) fut crĂ©Ă© un ‘Father Kibe memorial park’ ; une statue du pĂšre Pierre Kasui Kibe, Ɠuvre de l'artiste Yasutake Funakoshi, y fut Ă©rigĂ©e.

Bibliographie

  • H. Cieslik: P. Pedro Kasui, dans Monumenta nipponica, vol. 15 (1959), p. 35–85.

Notes et références

  1. Christophe Ferreira est le jĂ©suite portugais dont s'inspira ShĆ«saku Endƍ pour son roman Silence (1966) mettant en scĂšne le grave cas de conscience d'un missionnaire Ă©tranger qui doit assister aux tortures infligĂ©es Ă  ses fidĂšles jusqu'au moment oĂč lui-mĂȘme renonce Ă  la foi chrĂ©tienne.

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.