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Pierre Cogell

Pierre Cogell ou Pehr Eberhard Cogell, né à Stockholm en 1732, 1734 ou 1736 et mort à Lyon le , est un peintre de portraits lyonnais du XVIIIe siècle[1].

Pierre Cogell
Biographie
Naissance
Vers 1732 ou 1734
Stockholm
Décès
Nom de naissance
Per Eberhard Cogell
Nationalité
Formation
Activité
Famille
Geneviève Privat (épouse)
Père
Frédéric Cogell
Mère
Sophie Sirchogle
Autres informations
Membre de

Biographie

Pierre Cogell est le fils de Frédéric Cogell et de Sophie Sirchogle[1]. Il est le principal portraitiste de la ville de Lyon et de sa bourgeoisie.

Formation

Durant sa jeunesse, il aurait participé à des émeutes[2]. Il fait ses études dans sa ville natale. Il sera l’élève du pastelliste Gustaf Lundberg (1695-1786), lui-même très actif à Paris pendant plusieurs décennies de la première moitié du XVIIIe, puis il intègre l’Académie de Copenhague[1]. Il part travailler au Danemark, à Munich puis à Paris dans l’atelier de Joseph-Marie Vien dont il sera l’élève[1]. Il fréquente très probablement celui de son compatriote portraitiste Alexandre Roslin. Il sera aussi l’élève de Bouchardon fils et de Pierre Hubert Larchevêque.

Carrière à Lyon

Il s’établit à Lyon dès 1763-64. Il est professeur à l’École royale gratuite de dessin de 1776 jusqu’à la Révolution française. Alors qu’Alexis Grognard est nommé peintre de la ville en concurrence de Donat Nonnotte par le Consulat, Marie-Antoinette intervient pour que Cogell le remplace. Le Consulat revient sur sa décision et nomme Cogell le peintre ordinaire de la ville de Lyon « en concurrence et suivance » de Donat Nonnotte après seulement trois mois de fonction pour A. Grognard. Cogell remplacera Nonnotte définitivement en 1785 et restera peintre de la Ville jusqu’à la Révolution. Il fut le dernier à porter ce titre.

Par la suite, il réalise un voyage en Italie de 18 mois entre 1786 et 1787. Pendant la Révolution, il part vivre en Suisse. Il revient à Lyon en 1794, se marie avec Geneviève Privat, elle aussi peintre, mais divorce un an plus tard[1]. En 1795, il est élu professeur de dessin à l’École centrale du département du Rhône. À la suppression de l’École centrale, en 1803, il devient maître de dessin au Lycée de Lyon, il enseigne en parallèle le dessin à l’École royale de 1797 à 1806. Il réorganise en 1795 l’École de dessin de Lyon. Il aura plusieurs élèves dont Jean-Baptiste Vietty, sculpteur et archéologue français.

Fin de carrière

Il est membre de l’Académie de Stockholm et de Lyon. Il fera partie de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon de 1800 à 1812[3]. Il y rentre avec d’autres peintres de talent comme Joseph Bournes (1800-1808), Jean-Michel Grobon (1809-1853) ou encore Pierre Revoil (1809-1842). Durant sa vie, Cogell cherchera à égaler le peintre Adolf Ulrik Wertmüller, peintre du roi de Suède et académicien. Il meurt le à Lyon[3].

Cogell était aussi passionné de musique, il pratiquait et composait.

Contexte

Le développement de l’École permet à Lyon d’envoyer ses artistes dans des villes étrangères. De la même manière, des étrangers viennent s’installer à Lyon, comme Pierre Cogell.

Les portraits d’échevins étaient courant au XVIIIe siècle et montraient les hommages rendus à l’homme « illustre » à travers son portrait exposé dans un lieu public. Cela traduit surtout une réalité de classe.

Ĺ’uvres

Il a peint des paysages et des architectures, dessiné des décors pour des fêtes et des feux d’artifice de la ville. Il est reconnu comme un excellent portraitiste. Ces portraits sont représentés à mi-corps, il y a une seule figure et peu d’accessoires. Sa qualité de portraitiste est néanmoins critiquée, on parle de facture linéaire et plate, de modèles avec des attitudes raides, les yeux manquent d’animation, le dessin des mains est maladroit, le rabat des cols serait trop rectiligne et lourd.

  • Deux dessins sur l’ascension Ă  Lyon du ballon « Le Flesselles » de Joseph Montgolfier, gravĂ©s par Saint-Aubin, 1784.
  • Portrait de l’échevin Steinmann.
  • Portrait de femme en blanc, poudrĂ©e, bonnet et fichu en dentelle, 1789, huile sur toile, 70 cm x 56 cm, MusĂ©e des beaux-arts de Lyon inv. B697.
  • François Catherin Jean Pierre de Ruolz, lieutenant des vaisseaux du roi, huile sur toile, ovale, 59 cm x 48 cm, non signĂ©e. Copie d’après un original connu donnĂ© Ă  l’AcadĂ©mie en 1912 par Mme de Chardonnet. Desvernay mentionne un portrait de François-Xavier de Ruolz par Cogell[4].
  • Jean-Antoine Leprescheur, recteur de la CharitĂ© de 1768 Ă  1777, et de son Ă©pouse Antoinette Lavaud, 1780, huile sur toile, MusĂ©e des arts dĂ©coratifs inv. 3052 et 3053.
  • Le comte Jean EspĂ©rance Blandine de Laurencin, dernier tiers du XVIIIe siècle, huile sur toile, 70 cm x 60 cm, signĂ© « Cogell an 10 », AcadĂ©mie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon.
  • Portrait de femme en buste Ă  manteau rouge et coiffe ornĂ©e de roses, huile sur toile, 78 cm x 62,5 cm, signĂ© Bonnardel « d’après Cogell fecit 1776 ». En vente chez De Baecque le mercredi lors de la vente du contenu d’un château oubliĂ© du lyonnais.
  • Portrait d’AndrĂ© BarĂ©ty, de sa nièce ThĂ©rèse et de son petit-neveu Antoine-Gabriel Jars (maire et dĂ©putĂ© du RhĂ´ne par la suite), 1785, huile sur toile, MusĂ©e de Grenoble inv. MG752. C'est le tableau le plus ambitieux que Cogell ait rĂ©alisĂ©. Le tableau tend vers la scène de genre, il y a de nombreux dĂ©tails dans les textures et une rĂ©flexion sur la destinĂ©e. Cela reflète un statut social du XVIIIe siècle : le riche nĂ©gociant lyonnais.
  • Pierre Adamoli (1707-1769), bibliophile lyonnais, huile sur toile, 65,5 cm x 54,5 cm, d’après un tableau de Donat Nonnotte.
  • Claude Jacob, huile sur toile, 81,2 cm x 64,5 cm, MusĂ©e des beaux-arts de Lyon, inv. 1954-39.
  • Gabrielle Jacob nĂ©e Chatillon, huile sur toile, 81 cm x 64,8 cm, MusĂ©e des beaux-arts de Lyon, inv. 1954-40.
  • Antoine-Henri Jordan, 1780, collection particulière.
  • F. Roccoffort, 1787, collection particulière.
  • Portraits de M. et Mme Hermann (?), huile sur toile, 60 cm x 50 cm, attribuĂ©s Ă  Cogell.
  • Portrait d’un gentilhomme, 1785-90, 60 cm x 50 cm, legs d'Albert Pomme de Mirimonde Ă  la RMN, affectĂ© au musĂ©e de Gray, Gray (Haute-SaĂ´ne), musĂ©e Baron-Martin.
  • Portraits perdus de Jean-Jacques Rousseau et de Marie-Antoinette
  • Autoportrait perdu qui Ă©tait Ă  destination de l’AcadĂ©mie de Stockholm, 1803.

Notes et références

  1. Dict. Académiciens de Lyon, p. 340-341.
  2. La participation de Cogell a des émeutes est mentionnée dans l'éloge prononcée par Dumas. Le manuscrit est conservé aux Archives de l'Académie de Lyon.
  3. Dict. Académiciens de Lyon, p. 341.
  4. Chomer G., Peintures françaises avant 1815, La collection du Musée de Grenoble, 2000, p. 158.

Annexes

Bibliographie

  • Bost J., Le palais Saint-Jean, urbanisme, architecture, ameublement, collections, 1992.
  • Colin A., Bulletin de la sociĂ©tĂ© de l’histoire de l’art, 1927.
  • Chomer G., Peintures françaises avant 1815, La collection du MusĂ©e de Grenoble, 2000.
  • David L., Trois siècles d’histoire lyonnaise, l’AcadĂ©mie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon 1700-2000, 2000.
  • Dumas D., Salons et expositions Ă  Lyon 1786-1918, Catalogue des expositions et listes de leurs Ĺ“uvres, tome 1, 2007.
  • Foucart-Walter E., La collection A.PA de Mirimonde, legs aux musĂ©es de Gray et de Tours, 1987.
  • Jullian R., Lyon, Les villes d’art cĂ©lèbres, 1960.
  • Martin S., De Joachim Verdier Ă  Pierre Cogell : portrait des Ă©chevins lyonnais du XVIIIe siècle, 1993.
  • Trenard L., Histoire sociale des idĂ©es, Lyon de l’EncyclopĂ©die au PrĂ©romantisme, 1958.
  • Vial E., Catalogue illustrĂ© de l’exposition rĂ©trospective des artistes lyonnais, peintres et sculpteurs, octobre-, 1904.
  • Lyon au XVIIIe, un siècle surprenant !, Lyon, MusĂ©e Gadagne du au , 2012.
  • Mad of M.A.D, TrĂ©sors cachĂ©s au musĂ©e des Arts dĂ©coratifs de Lyon, Lyon, MusĂ©e des arts dĂ©coratifs du au , 2012.
  • (en) « Pierre Cogell », extrait de la notice dans le dictionnaire BĂ©nĂ©zit Accès payant, sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
  • Michel Le Guern et Dominique Saint-Pierre (dir.), « Cogell Pierre (1734-1812) », dans Dictionnaire historique des AcadĂ©miciens de Lyon : 1700-2016, Ă©d. ASBLA de Lyon, , 1369 p. (ISBN 978-2-9559-4330-4, prĂ©sentation en ligne), p. 340-341. Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article

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