Pierre Aubert (homme politique)
Pierre Aubert, né le à La Chaux-de-Fonds et mort le à Neuchâtel, est un homme politique suisse, membre du Parti socialiste. Il est conseiller fédéral de 1978 à 1987 et président de la Confédération en 1983 et 1987.
Pierre Aubert | |
Pierre Aubert en 1978. | |
Fonctions | |
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Conseiller fédéral Département des affaires étrangères[N 1] | |
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Élection | 7 décembre 1977 |
Réélection | 5 décembre 1979 7 décembre 1983 |
Prédécesseur | Pierre Graber |
Successeur | René Felber |
Président de la Confédération suisse | |
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Réélection | 3 décembre 1986 |
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Élection | 8 décembre 1982 |
Conseiller aux États | |
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LĂ©gislature | 39e et 40e |
Député au Grand Conseil du canton de Neuchâtel | |
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LĂ©gislature | 1961-1965, 1965-1969, 1969-1973, 1973-1977 |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | La Chaux-de-Fonds |
Origine | Canton de Neuchâtel |
Date de décès | (à 89 ans) |
Lieu de décès | Neuchâtel |
Nationalité | Suisse |
Parti politique | PS |
Diplômé de | Université de Neuchâtel |
Profession | Avocat |
Études et carrière
Pierre Aubert effectue des études de droit à l’université de Neuchâtel[1], où il est membre de la Section neuchâteloise de la Société suisse de étudiants de Zofingue[2]. Il devient avocat à La Chaux-de-Fonds en 1952[1] et se spécialise dans le droit pénal. Il défend plusieurs causes avec succès en cour d'assises.
Sa carrière politique commence avec une élection au Conseil général de La Chaux-de-Fonds en 1960 où il siégera jusqu'en 1968[1]. Il est élu en 1961 au Grand Conseil du canton de Neuchâtel où il siège jusqu’en 1975[1]. Il préside le Grand Conseil en 1969/1970[1]. Il est élu député au Conseil des États en 1971 et réélu en 1975[1].
De 1974 à 1977, est l’un des douze représentants suisses à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe[1]. Membre de la commission des affaires politiques, il en est le rapporteur et traite à ce titre notamment de l’admission du Portugal dans l'organisation de Strasbourg[1] - [3].
De 1971 à 1977, il préside le Conseil de l'université de Neuchâtel[1]. Il est également vice-président du comité central de l'Association Suisse-Israël[1].
Conseiller fédéral
Pierre Aubert est élu au Conseil fédéral le [1], devenant le 88e conseiller fédéral de l'histoire. Il est responsable du Département politique rebaptisé depuis Département des affaires étrangères dès le [1]. Il s’efforce de mener une politique étrangère de neutralité active, comme l'avaient fait Max Petitpierre et Pierre Graber avant lui[1].
Il est le premier responsable des affaires étrangères à définir une politique suisse des droits de l’homme. Il effectue une visite en Afrique en 1979 et signe un communiqué condamnant l’apartheid avec le président du Nigeria, ce qui lui vaut la critique des milieux nationalistes[4] - [5]. Il est aussi le premier chef de la diplomatie à établir des relations officielles avec l’OLP et reçoit Farouk Kaddhoumi le à Berne[6] - [7]. En 1981, il préside pendant six mois le Conseil des Ministres du Conseil de l'Europe[1].
En 1983, alors qu'il préside la Confédération[1], il reçoit le président français François Mitterrand[8]. En 1985, ce dernier se rend également à Auvernier, le village où Pierre Aubert, qui y réside, l'a invité pour une visite privée[8]. Le président français conduit lui-même la voiture depuis Les Verrières jusqu'au bord du Lac de Neuchâtel[8], démarche qui suscite l'étonnement des personnalités présentes dont Roland Dumas.
Pierre Aubert défend en vain l’adhésion de la Suisse à l’ONU qui est repoussée par 76 % des électeurs en 1986[1].
Il est à nouveau président de la Confédération suisse en 1987[1].
Il meurt le à l'âge de 89 ans[9].
Distinctions
- Grand officier de la LĂ©gion d'honneur[1]
- Grand-croix de l'ordre du MĂ©rite de la RĂ©publique italienne[1]
- Ordre de Mai de la RĂ©publique argentine[10]
Famille
Pierre Aubert est le beau-père de l'ambassadeur Armin Ritz[11] et le cousin du constitutionnaliste Jean-François Aubert[12]. Son épouse Annelise est décédée en 2006.
Références
- Eric-André Klauser, « Aubert, Pierre », sur Dictionnaire historique de la Suisse, (consulté le )
- JMP, « Les Zofingiens neuchâtelois s'exposent », L'Express,‎ , p. 4 (lire en ligne)
- « Le Portugal bientôt membre », L'Impartial,‎ , p. 32 (lire en ligne)
- « La visite de M. Aubert au Nigeria », L'Express,‎ , p. 13 (lire en ligne)
- « Les Républicains ne sont pas du tout contents de M. Pierre Aubert », L'Express,‎ , p. 9 (lire en ligne)
- « Entretiens Kaddoumi-Aubert à Berne: l'OLP facteur important du problème », L'Express,‎ , p. 1, 13 (lire en ligne)
- « La Suisse et l'OLP », L'Impartial,‎ , p. 17 (lire en ligne)
- Alexandre Bardet, « Des souvenirs à Neuchâtel », L'Express,‎ , p. 3 (lire en ligne)
- ATS, « L'ancien conseiller fédéral neuchâtelois Pierre Aubert est décédé », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
- (es) Juan Carlos Moreno, « Argentina condecora al ex ministro suizo Pierre Aubert », sur SWI swissinfo.ch, (consulté le )
- Stéphane Devaux, « À 80 ans, Pierre Aubert est fier de l'ouverture de la Suisse », L'Express,‎ , p. 3 (lire en ligne)
- Vincent Costet, « Une grande famille est en deuil », L'Express,‎ , p. 5 (lire en ligne)
- DĂ©partement politique jusqu'au .
Liens externes
- Ressources relatives Ă la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Informations sur Pierre Aubert avec résultat de l'élection sur le site internet du Conseil fédéral suisse.