Pierre-Marcel Ondher
Pierre-Marcel Ondher, né Pierre Hervy à Paris le et mort à Ivry-sur-Seine le [1], est un présentateur radiophonique, producteur de disques et, occasionnellement, acteur de cinéma. « Ondher » est un pseudonyme bâti avec les débuts du mot « onde » et de son nom breton « Hervy ».
Nom de naissance | Pierre Lucien Louis Hervy |
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Alias |
PMO |
Naissance |
12e arrondissement de Paris |
Décès |
(Ă 87 ans) Ivry-sur-Seine |
Nationalité | française |
Activité principale | |
Autres activités |
Biographie
Émissions de radio
Pierre-Marcel Ondher a été le principal présentateur radiophonique et l'un des seuls professionnels spécialisés dans le domaine des musiques légères et de genre sur Radio France. Il fut particulièrement enthousiasmé dès son plus jeune âge par les orchestres de musique légère diffusant sur les postes à lampe de l'époque. Il conserva le précieux souvenir du premier disque en 1944, un 78 tours 30 cm, Les flots du Danube, une valse d'Ivanovici, interprétée par l'orchestre Marek Weber. Roger Roger composa, en 1960, la PMO Polka qu'il utilisa comme indicatif de nombreuses années, jouée ensuite aussi par la Musique des gardiens de la paix de Désiré Dondeyne, ainsi qu'Étienne Lorin.
Il participa Ă de nombreuses Ă©missions hebdomadaires depuis 1948 sur plusieurs radios, telles que :
- France IV haute-fidélité (devenu France Musique) ;
- Europe 1 (à la création de laquelle il a participé, en 1955 ;
- Radio Maroc dans les années 1950, Radio Paris-Métropole, années 1960 ;
- la semaine télévisuelle présentant des concerts sur la 1° chaîne, en 1963 ;
- France Inter et Inter-Variétés (émission de clôture, en 1979) ;
- France Musique, jusqu'en 1984 ;
- Radio 3, en 1985-1986 ;
- Radio Bleue de 1992 Ă 1996 ;
- il intervient, de 1998 à 2012, aux émissions de Benoît Duteurtre sur France Musique.
Il a effectué au total environ 60 années de présentation radio des disques de musiques de genre et de divertissement.
Il les faisait toujours débuter, voire clôturer par un indicatif parmi ses préférences (comme le firent aussi beaucoup des autres animateurs de cette musique) :
- La Juliska de Budapest, violon et orchestre Barnabás von Géczy
- Champagne galop (Hans Christian Lumbye), xylophoniste Fred Roozendaal ;
- Fandango, orchestre Franck Perkins ;
- Le violon rieur, violoniste Noucha DoĂŻna, orchestre BelĂ Sanders ;
- Go-Go-Po-Go, orchestre Percy Faith ;
- PMO polka, orchestre de Radio-France dirigé par Roger Roger ;
- PMO polka, harmonie des Gardiens de la Paix dirigé par Désiré Dondeyne ;
- Paysages de l'Arizona (Pierre Duclos), orchestre Paul Bonneau ;
- Tic-Tac Pompadour, orchestre Paul Bonneau ;
- Le piano ivre, valse, orchestre Helmut Zacharias ;
- Le cheval Ă bascule, Michel Lorin, xylophone et orchestre Jack Nilson ;
- Partie de luge en Egenadine, orchestre CĂ©dric Dumont ;
- Le lièvre de Mars, reel écossais, Réginald Dixon, orgue de cinéma.
La présentation des commentaires de ses émissions était toujours minutieusement préparée et chronométrée, en raison du temps particulièrement de plus en plus matinal et réduit qui lui était imparti pour présenter tout ce large éventail musical, auquel de nombreux auditeurs assidus et passionnés assistaient et ont conservé soigneusement les enregistrements amateur sur magnéto à bobines, puis cassettes.
Il invitait ou interviewait assez souvent des musiciens, chefs d'orchestre ou des passionnés mélomanes amateurs, de l'AMR notamment, sous le titre "carte blanche", présentant eux-mêmes une sélection musicale de leur choix dans son émission. Il veillait également à une bonne prononciation des titres, compositeurs et interprètes en langue étrangère figurant sur de nombreux disques.
Production discographique et chroniqueur
Il fut également un producteur discographique, supervisant dès les premiers microsillons, de nombreux disques (comme notamment le Mandolin' Club de Paris ou l'harmonie des Gardiens de la Paix), ainsi que le trompettiste Maurice André dans ses interprétations des bals et kiosque champêtres, effectuant simultanément les commentaires rédigés sur le verso de nombreuses pochettes de microsillons, puis livrets de CD dans ce vaste répertoire musical, avec notamment la réédition sur CD à partir de 1993 de 78 tours de sa collection, comme le Grand Orchestre Bohémien, avec les aides de Gilbert Pilon et Claude Petit, et la technique de Lionel Risler des studios Sofreson, dont le tout dernier (la farandole des Percussions) fut complété par Serge Elhaïk en 2014.
La seule petite difficulté pour les rééditions étant vis-à -vis des droits d'auteur de la SACEM, de ne pas dépasser - sauf autorisation particulière des artistes (compositeurs et interprètes) eux-mêmes - l'ancienneté de 50 ans minimum des enregistrements d'origine. Par exemple, en 1993, les disques pouvant être réédités devaient être antérieurs à 1943 (donc obligatoirement 78 tours, mais par chance ils correspondaient au style typique des orchestres des années 1930 les plus oubliés que PMO souhaitait refaire connaître au public en priorité), et en 2012 ils pouvaient rééditer jusqu'aux microsillons de 1961.
Le xylophone était son instrument préféré, mis en vedette sur plusieurs disques préfacés, comme Fred Roozendaal (1960) (dont Champagne Galop, d'Hans Christian Lumbye, servit longtemps d'indicatif de ses émissions), Farandole d'Instruments (2001).
Près de 200 disques microsillons puis CD, furent ainsi supervisés et/ou préfacés par lui, portant un titre toujours évocateur, et sous de nombreux labels : Barclay, Ducretet-Thomson, Festival et Guilde du disque (années 1950 à 1970), Sélection du Reader-Digest. Puis sur CD : ILD (années 1990), EPM (années 2000) et enfin Marianne Melodie.
Il participa aux présentations de disques dans ce domaine sous la qualification « Musiques pittoresques », pour la revue Diapason.
En 2013, sa veuve, Liliane Hervy, a fait don au département de l’Audiovisuel de la Bibliothèque nationale de France de sa collection d'environ 25 000 supports (disques 78 tours, microsillons et CD), ensemble de musiques de genre et de chansons françaises[2], enrichissant ainsi la phonothèque de la BnF mise à disposition des chercheurs et du public.
Président d'associations
Dès 1953, il créa l'association des « Amis de la Musique de Genre » (AMG), devenue depuis 1968 l'association de musiques récréatives (AMR). En tant que président-fondateur de cette association, il faisait connaître et proposait l'achat de sélections de disques de ce domaine, au côté du « Club Discophile de Musiques de Divertissement »[3]. Celles-ci sont nées d'amateurs de disques connues notamment grâce à ses émissions.
Quelques autres associations plus "spécialisées" se sont aussi parallèlement créées en réunions amicales, auxquelles il assistait le plus fidèlement possible, comme :
- le Club Tyrol dans les années 1990 (mais qui a cessé depuis), où jouaient notamment les deux plus français des tyroliens, Jean-Claude Ollier et Thierry Humel (cithare, hackbrett, accordéon et yodel) ;
- le Club des amis de la musique viennoise, toujours présidé par Michel Gorny ;
- le Club James Last ;
- l'Association des amis de la musique mécanique (AAIMM) (orgues limonaires, pianos mécaniques...), toujours active et qui fut longtemps présidée par Henry Triquet[4].
Comme la majorité des mélomanes passionnés de ce genre musical, notamment à l'AMR, l'invasion progressive de la musique pop dans les genres les plus agressifs le dépassait totalement, trouvant celle-ci nettement trop criarde et tapageuse, voire parfois peu supportable et antimusicale, et comprenant tout aussi difficilement la sous-diffusion depuis de nombreuses années de pratiquement tous les styles pourtant nombreux et de qualité, de musiques légères, folkloriques et de divertissement qu'il a toujours soutenu avec conviction et persévérance.
Toujours très sympathique, simple et bienveillant avec son entourage et ses auditeurs fidèles, auxquels il n'hésitait pas à recevoir les multiples invitations, dont beaucoup d'amis fidèles comme Claude Petit à partir de 1994, et s'ajoutant à ses multiples activités musicales en tant que passionné, cela lui occasionnait très souvent des retards bien involontaires et imprévus à ses différents rendez-vous.
Filmographie et spectacles
En tant que figurant, il a joué dans quelques films de Jean-Pierre Mocky, comme À mort l'arbitre (1984), Le Pactole (1985), Le Miraculé (1987), Agent trouble (1987), Divine enfant (1989), Robin des mers (1998). En 1999, il est le narrateur du spectacle Le Siècle en Mouvements, écrit et mis en scène par Rodolph Nasillski.
Animateur de concerts
Parallèlement, Pierre-Marcel Ondher fut le présentateur de chacun des concerts de l'Orchestre à Plectres de la SNCF ainsi que de l'Orchestre d'Accordéons de Paris, qui sont toujours actifs (et qui ont, par coïncidence involontaire, le même sigle "OAP").
Bourvil fut aussi un grand admirateur de Pierre-Marcel Ondher et fervent des musiques de divertissement, étant devenu adhérent à l'AMR en 1967.
En 1972, PMO présenta également le spectacle à Bobino de la prodigieuse famille autrichienne folklorique Engel, formée de 9 musiciens (les parents, 3 filles et 4 garçons), suivie du tout aussi prodigieux flûtiste de pan virtuose roumain Gheorghe Zamfir, Georges Sougy de l'AMR ayant enregistré le concert sur magnéto bobines portable.
PMO s'occupait également de la présentation de tous les spectacles lors des réunions de l'AMR, notamment le trompettiste Maurice André, Jean-Claude Ollier cithariste du Club Tyrol, les flûtes indiennes de Los Calchakis (dirigées par Hector Miranda), le trio d'harmonica The Hotvill's, l'harmonie et le quatuor de saxophones des Sapeurs-Pompiers des Yvelines (dirigé par le lieutenant colonel Regel), la violoniste tzigane magyare Noucha Doïna, le guitariste Claude Ciari, les accordéonistes Corinne Rousselet et Danielle Pauly, ainsi qu'avec Serge Elhaïk de l'invitation à l'AMR de nombreux chefs d'orchestre tels que Hans Colésa en 1966, Paul Mauriat en 2001, Raymond Lefevre, Paul Bonneau (qui adhéra aussi au CDMD en 1988), Gérard Calvi en 1997, et Ray Ventura en 1979.
Il essayait, chaque fois que l'occasion se présentait, d'assister avec des amis (leur offrant la place quand il pouvait, par demande sur carte de presse), aux différents concerts et spectacles chers à ces musiques (le Ballet Mosseïev au Palais des Congrès par ex, les Concerts viennois de l'ensemble Johann Strauss lors de fête de la musique en région parisienne, ensembles de salon, festival des fanfares-harmonies à la ville du Havre), ainsi que de se déplacer pour se rendre aux festivals en France, ou même en Autriche, de musiques folkloriques, harmonies ou festival d'orgues limonaires-musiques mécaniques comme à Dijon.
Notes et références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Rapport sur les acquisitions patrimoniales en 2013 de la Bibliothèque nationale de France.
- « Musique de divertissement », sur cdmd.musique.free.fr (consulté le ).
- « AAIMM – Association des Amis des Instruments et de la Musique Mécanique », sur aaimm.org (consulté le ).