Pierre-Jean de Bourcet
Pierre-Jean de Bourcet, né à Grenoble le [2] et mort à Naples en 1822, est un militaire, un magistrat et un diplomate français qui a été premier Valet de chambre du dauphin, Louis-Joseph-Xavier-François de France, premier fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette d'Autriche. Il joue un rôle important dans l'organisation et la réalisation de la fuite à Varennes.
Pierre-Jean de Bourcet Pierre-Jean de Bourcet de la Saigne | ||
Le Comte Pierre-Jean de Bourcet et sa famille, par Charles Paul Landon, 1791. | ||
Naissance | Grenoble |
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Décès | [1] Naples |
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Origine | Dauphiné | |
Allégeance | Royaume de France | |
Arme | Infanterie | |
Années de service | 1768 – 1777 | |
Conflits | Campagne de conquĂŞte de la Corse | |
Distinctions | Commandeur de Saint-Louis | |
Autres fonctions |
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Biographie
Famille
- Son grand-père qu'il n'a pas connu est mort 21 ans avant sa naissance, fut aussi illustre. Daniel-André Bourcet est né en 1658 à Usseaux[3](devenu Italien en 1713, val Cluson) et mort le à Briançon[4] - [note 1]. C'est un militaire qui sert dans plusieurs campagnes du règne de Louis XIV et commande les milices du Briançonnais notamment au cours de la guerre de Succession d'Espagne.
- Son père est "Jean-Baptiste Bourcet", dit Jean Bourcet de la Saigne né le est le dernier d'une fratrie de treize. Il fut maréchal de camp et directeur des fortifications de Corse. Son père décède le à Corte alors qu'il a 19 ans.
- Père adoptif et parrain : adopté en 1771 par son illustre oncle Pierre Joseph de Bourcet (sans enfants ; de treize ans l'aîné de son papa). Il est à la fin de sa carrière militaire, très chargée et ayant déjà 71 ans.
- Sa mère est "Marguerite Victoire Lovat", la fille de "François Lovat", conseiller du roi et correcteur de la Chambre des Comptes de Paris, et de "Geneviève Delespine".
- Sa fratrie :
- "Pierre-François", né le à Grenoble[5].
- Pierre-Jean (objet de cet article), est né à Grenoble, le et mort à Naples en 1822.
- "Marie-Victoire", née le à Grenoble[6],
- "Marie-Anne", née à Grenoble le et morte à Grenoble le , épouse de François Augustin Regnier de Jarjayes.
- "Henriette".
- Son épouse, est "Marie-Gabrielle-Randonne de Rivière". Elle est la fille de "Joseph-Augustin de Rivière", ancien officier d'artillerie et conseiller-maître à la Chambre des Comptes du Dauphiné, et de "Jeanne-Élisabeth de Pélissier"[7].
- mariage le ,
Ses enfants Le couple met au monde les cinq enfants suivants :
- Pierre-Joseph-Armand-Gilbert, né à Grenoble le , comte de Bourcet et mort à Paris en 1831.
- Marie-Augustin-Jean-Baptiste de Bourcet, né à Fontaine au domaine de la Balme, le et mort à Berchem, le .
- "Marie", née à Avignon, qui épouse en 1823, Charles-Froment de Champlagarde et qui décède à Tulle, le .
- "Louise", née au château de Meudon, morte à Marseille, le .
- "Charlotte-Victoire-Henriette".
Carrière militaire
Il commence à servir dans les armées du roi Louis XV en 1767. Le , il reçoit d'Étienne-François de Choiseul, l'ordre de se rendre à Grenoble pour se mettre aux ordres de son oncle Pierre-Joseph de Bourcet.
Sous le règne de Louis XVI
Le , Pierre-Jean de Bourcet est nommé conseiller du roi au parlement du Dauphiné en remplacement d'Oronce de Galbert de Rochenoire[8].
Le , Pierre-Jean de Bourcet qui a hérité des documents, cartes et mémoires, laissés par son père et son oncle, lance le « Prospectus d'une souscription des papiers militaires de M. de Bourcet, lieutenant général des armées du Roi, et de M. de Bourcet de la Saigne, son frère, maréchal de camp ». Pour trois mille livres[note 2] et à condition d'être militaire, chaque souscripteur peut recevoir une copie manuscrite des cartes et des mémoires compris dans un catalogue de 126 articles. Philippe Henri de Ségur, le Secrétaire d'État de la Guerre à la guerre fait expertiser les documents et finit par demander à Pierre-Jean de Bourcet de les déposer, pour les conserver, au Dépôt de la Guerre. Pierre-Jean de Bourcet accepte, et Louis XVI, lui accorde, à titre de compensation, le , une pension de 1 500 livres sur le trésor royal[9].
Le , Pierre-Jean de Bourcet devient premier valet de chambre du dauphin Louis-Joseph de France sous la direction de François-Henri d'Harcourt, gouverneur du dauphin, et de ses adjoints Antoine Charles Augustin d'Allonville et Edmé Jean Antoine du Puget d'Orval, les sous-gouverneurs du dauphin. Il est secondé dans sa tâche par l'abbé de Moncroc, grand vicaire de Langres, et Jean Corbin, les instituteurs du dauphin, et Louis-Claude-Alexandre Buisson, dit l'abbé Buisson, lecteur du dauphin[10].
Pendant la révolution
En , Pierre-Jean de Bourcet est envoyé par Louis XVI à Turin afin de dissuader son frère, le comte d'Artois dans ses projets d'invasion et de soulèvement de la France. Pierre-Jean de Bourcet parvient à Turin le et réussit, le lendemain, après un long entretien avec le cadet de Louis XVI, à le convaincre, conformément aux ordres du roi, de sursoir à ses entreprises dont le principal instigateur est Charles Alexandre de Calonne[11].
Pierre-Jean de Bourcet est nommé chevalier de l'ordre de Saint Louis, par Louis XVI, le .
Il donne quittance, le , de la liquidation de l'indemnité qui lui a été allouée lors de la suppression de sa charge de conseiller au parlement, à la cour des aides et à la cour des finances du Dauphiné[12].
Sous la Restauration
Il revient à Grenoble le . Son épouse meurt le . Il se rend à Paris en afin de présenter au roi Louis XVIII quatre hallebardes des Gardes du corps du roi qu'il avait conservées depuis le [7].
Le , Pierre-Jean de Bourcet est nommé consul général de France à Naples[7]. Il joue dans cette fonction divers rôles et fait notamment l'acquisition, à l'intention de Jean-Marie Pardessus, en 1818, d'une copie du code maritime qui avait été rédigé par le juriste Michele de Jorio pour le roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles[13] - [note 3] - [14] - [15].
Il y accueille vers le , Pierre-Joseph Dumont qui a été esclave pendant 36 ans en Algérie et qui a été libéré lors du bombardement d'Alger par l'amiral anglais Edward Pellew (vicomte Exmouth), le . Il pourvoit Pierre-Joseph Dumont en vêtements et en argent[16], et le munit d'une lettre de recommandation destinée à son fils le colonel Pierre-Joseph-Armand-Gilbert de Bourcet qui l'authentifie le [17], avant de lui trouver un passage sur un vaisseau de commerce à destination de Marseille[18]. Pierre-Joseph-Armand-Gilbert de Bourcet qui a été l'un des aides de camp du maréchal Nicolas-Charles Oudinot, puis un officier de l'état-major, est lui-même bien en cour. Il épouse le aux palais des Tuileries Augustine de Reynier de Jarjayes, fille unique de François Augustin Regnier de Jarjayes et de Louise Marguerite Émilie Henriette Quetpée de Laborde. Louis XVIII et la famille royale signent leur acte de mariage[19].
Bibliographie
Monographies et ouvrages généraux
- (it) Rosamaria Alibrandi et Alessandro Fontana (préfacier), In salute e in malattia. Le leggi sanitarie borboniche fra Settecento e Ottocento, Milan, Franco Angeli, coll. « Tempi di Storia », , 178 p. (lire en ligne).
- Georges de Morant, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe : Provisions et mutations d'offices : enregistrées au sceau de 1777 à la Révolution, Paris, Edouard Champion, , 464 p. (lire en ligne).
- Léon Hennet et Arthur Chuquet (préfacier), Regards en arrière, études d'histoire militaire sur le XVIIIe siècle : L'état-major, Paris, R. Chapelot et Cie, , 299 p. (lire en ligne).
- Jacqueline Lucienne Lafon, La Révolution française face au système judiciaire d'Ancien Régime, Genève, Librairie Droz, , 464 p. (ISBN 978-2-600-00615-6, lire en ligne).
- Edmond Maignien, L'ingénieur militaire Bourcet et sa famille, Grenoble, Xavier Drevet, , 48 p. (lire en ligne).
- Jean-Marie Pardessus, Collection de lois maritimes antérieures au 18e siècle, t. premier, Paris, Imprimerie Royale, , 524 p. (lire en ligne).
- (it) Maurizio Ponticello, Forse non tutti sanno che a Napoli..., Rome, Newton Compton Editori, , 320 p. (ISBN 978-88-541-8792-4, lire en ligne).
- Jacques Salbigoton Quesné, Histoire de l'Esclavage en Afrique de Pierre-Joseph Dumont, Paris, Pillet Aîné, , 152 p. (lire en ligne).
- Emmanuel Vingtrinier, La contre-révolution : première période, 1789-1791, vol. 2, Paris, Emile-Paul Frères, .
Articles
- Pierre Rousseau, « », Journal Encyclopédique ou Universel, Bouillon, Weissenbruch, t. IV, partie II,‎ (lire en ligne).
Ressources en ligne
- Ville de Grenoble, « Etat civil antérieur à 1789, Registres paroissiaux : GG 184, Paroisse Saint-Louis, Baptêmes, mariages et enterrements, 1750-1756. », Archives municipales de Grenoble, .
Références et notes
Références
- Relevé généalogique sur Geneanet
- Acte de baptĂŞme de Pierre-Jean Bourcet de la Saigne, p. 138.
- Arthur-Paul Bourgoignon 1892, p. XLI [lire en ligne]
- Joseph Faure 1731
- Acte de naissance de Pierre-François Bourcet de la Saigne, p. 52.
- Acte de naissance de Marie-Victoire Bourcet de la Saigne, p. 207.
- Edmond Maignien 1890, p.37. [lire en ligne]
- Georges de Morant 1913, p. 474. [lire en ligne]
- LĂ©on Hennet 1911, p. 48 et 49 [lire en ligne]
- Pierre Rousseau 1787, p. 373. [lire en ligne]
- Emmanuel Vingtrinier 1924, p. 184 et 19.
- Jacqueline Lucienne Lafon 2001, p. 370, note 23 [lire en ligne]
- Jean-Marie Pardessus 1828, p. 14, note 2 [lire en ligne]
- Rosamaria Alibrandi 2012, p. 83 et p.83, note 71 [lire en ligne]
- Maurizio Ponticello 2015, section 24. [lire en ligne]
- Jacques Salbigoton Quesné 1820, p. 113 [lire en ligne]
- Jacques Salbigoton Quesné 1820, p. 129 [lire en ligne]
- Jacques Salbigoton Quesné 1820, p. 114 [lire en ligne]
- Edmond Maignien 1890, p.39. [lire en ligne]
Notes
- L'acte de sépulture de Daniel André Bourcet est minimal car il tient sur une ligne dans le registre. Le curé avait probablement oublié de l'enregistrer et réparé comme il pouvait l'erreur
- Ce prix était exorbitant et sans doute fixé à la hauteur des enjeux que Pierre-Jean de Bourcet s'était fixés. Selon Léon Hennet, les émoluments qui sont versés à Pierre Joseph de Bourcet, en 1780, s'élèvent à 38 400 livres et constituaient une pension digne d'un ministre. Claude-Louis de Saint-Germain, ancien secrétaire d'état à la guerre perçoit, sous Louis XVI, une pension de 40 000 livres
- Le « Codice Ferdinando o codice marittimo compilato per ordine di S. M. Ferdinando IV » de Michele De Jorio est un ouvrage hors commerce qui a été tiré à 25 exemplaires seulement en 1781. Il est fort apprécié des spécialistes, et en 1798, l'avocat napolitain Bartolomeo Pagano poursuit en justice pour plagiat de l’œuvre de Michele De Jorio, le juriste Domenico Alberto Azuni qui rédige pour le Royaume de Sardaigne et publie à Nice, en 1795-1796, son « Sistema universale dei principi del diritto marittimo dell'Europa ».