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Pierre-François-Xavier Bourguignon d'Herbigny

Pierre (ou Jean-Pierre) François-Xavier Bourguignon d'Herbigny (ou d'Erbigny), né le à Laon, mort le à Loos est un écrivain français.

Pierre-François-Xavier Bourguignon d'Herbigny
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  73 ans)
Loos
Nationalité
Activités
Famille
Blason

Famille

Il est le fils de Augustin Bourguignon d'Herbigny (né à Sedan en 1742, libraire, maire de Laon sous la Révolution, décédé en Louisiane) et de son épouse Louise née Blondela (1746-1792).

Son frère Pierre (1769–1829) est devenu gouverneur de Louisiane.

Il s'est marié en 1825 à Aglaé Lasthénie Leclerc de Landremont, décédée en 1826.

Biographie

Il doit à son mérite plus encore qu'à l'attachement porté à sa famille par le marquis de Condorcet la bienveillance toute particulière de cet académicien qui se charge de le produire et le fait nommer secrétaire du comité d'instruction publique.

Dévoué à la royauté, d’Herbigny ne quitte guère sa solitude d'Haubourgdin tant que perdura l’Empire.

Après le retour des Bourbons, Royer-Collard, chargé de la direction de l’instruction publique, l’appelle le au rectorat de Grenoble et, le de l’année suivante, à celui de Rouen, charge dont il se démit peu de temps après.

Sous le ministère du duc de Richelieu, d’Herbigny qui partage les politiques de cet homme d’État, est nommé le censeur à Lille, puis le 30 de la même année secrétaire général de la préfecture du Nord ayant M. de Rémusat pour chef.

Lors de la formation du gouvernement Villèle. M. de Rémusat est remplacé à Lille. D’Herbigny refuse en sa qualité de censeur de passer un article du journal, applaudissant en des termes inconvenants à la destitution de cet administrateur. Cette honorable démarche est travestie en acte d'opposition, et d’Herbigny, frappé son tour, est destitué sans égard pour ses services et pour son vieux dévouement à la royauté. Ce sont les dernières fonctions que cet homme honorable ait remplies. Une disgrâce aussi peu méritée le jette dans les rangs de cette opposition qui comptait parmi ses chefs les hommes les plus distingués d'alors.

D’Herbigny se prépare à cette lutte qui a commencé en 1822 et qu'il a soutenue courageusement tant qu'a duré la Restauration et sans que la révolution de 1830 ait modifié en rien ses opinions.

Un de ses écrits lui attire en 1826 une condamnation à 3 mois de prison. Plutôt que de résoudre à subir cette captivité, il se condamne volontairement à l’exil, et ce fut à la Belgique qu’il alla demander un asile. Reçu par le roi Guillaume avec l’accueil plus bienveillant et en même le plus distingué, il se fixe auprès de lui jusqu’au moment où la révolution de 1830 le rappelle en France.

Mais à son retour, il refuse les plus hauts emplois pour ne pas adopter les vues d'une politique hostile au roi des Pays-Bas, son bienfaiteur, et qui était, suivant lui d'ailleurs, contraire aux véritables intérêts de la France. Il persiste donc dans une ligne d’opposition fortement tranchée.

D'Hergigny, après son retour en France, vit très retiré. Dans les derniers de sa vie, son désir d'isolement l'a entraîné à rompre les liens les plus chers. Replié sur lui-même, il en est arrivé à se laisser dominer par une exaltation misanthropique qui le prive beaucoup de soins et de consolations.

Il meurt à Loos le , après une très courte maladie, à l'âge de 73 ans.

Distinctions honorifiques

Le roi régnant de Hollande en considération des sentiments d’affection que son père avait porté à d’Herbigny l’avait créé conseiller de Légation et membre de l’ordre du Lion-Néerlandais par ordonnance royale du .

Armoiries

Blason de la famille Bourguignon d'Herbigny

La famille Bourguignon d'Herbigny porte : De sable Ă  une flamme de gueules mouvante de la pointe de l'Ă©cu[1].
Sa devise est : Ardens ut ignis, ardent comme le feu


* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives.

Ĺ’uvres

Littérature

  • Fables nouvelles en vers, 1829. C’est un ouvrage de la jeunesse de l'auteur. Ces fables remarquables par la finesse des aperçus philosophiques et politiques non moins par la puretĂ© du style et la du trait manquent peut-ĂŞtre naturel et de la gaietĂ© qui sont des mĂ©rites du genre.

Théâtre

  • HĂ©cube et Polixène en cinq actes et en vers ; il avait en portefeuille trois tragĂ©dies celle que nous venons citer Absalon et Les Parthes. Il se dĂ©cida Ă  faire reprĂ©senter HĂ©cube et Polixène qui fut admise Ă  l'unanimitĂ© par la commission du Théâtre-Français. La pièce, dont la mise en scène avait Ă©tĂ© complètement nĂ©gligĂ©e, Ă©choua Ă  la première reprĂ©sentation qui eut le et l’auteur ne voulut point cĂ©der aux avis d Ă©clairĂ©s qui l’engageaient Ă  une nouvelle Ă©preuve ; la lecture de cette pièce imprimĂ©e en 1819 et dans laquelle on reconnaĂ®t un digne Ă©mule de nos grands maĂ®tres autorise Ă  croire qu'il aurait obtenu une Ă©clatante rĂ©paration.

Écrits politiques

  • Revue politique de l'Europe en 1825 Ce fut par cet Ă©crit que d’Herbigny marqua sa place parmi l’opposition sous la Restauration. Cet ouvrage le plus remarquable peut-ĂŞtre qui soit sorti de sa plume produisit une grande sensation. Il en fut fait cinq Ă©ditions dans la mĂŞme annĂ©e et une version espagnole faite sur la seconde Ă©dition fut aussi publiĂ©e Ă  Bordeaux en 1825. ImprimĂ©e sous le voile de l’anonyme, cette Revue fut attribuĂ©e successivement Ă  plusieurs des personnages les plus illustres de l’opinion libĂ©rale entre autres au baron Bignon. Le gĂ©nĂ©ral Foy se fĂ©licitait d'en connaĂ®tre l’auteur avec lequel il Ă©tait liĂ©. Il lui Ă©crivait : « Nous balbutions la politique ; vous seul en savez parler. »
  • Nouvelles Lettres provinciales ou Lettres Ă©crites par un provincial Ă  un de ses amis, 1825, par l'auteur de la Revue politique de l'Europe en 1825. Ces Lettres n'ont de commun avec le livre de Pascal que le titre et peut-ĂŞtre aussi l’élĂ©gance du langage. La seconde Ă©dition fut saisie. L’on ne peut s Ă©tonner que ce pamphlet virulent ait provoquĂ© les poursuites du ministère public car les tendances de l auteur qui avait marchĂ© Ă  pas de gĂ©ant dans les voies de l’opposition n allaient Ă  rien moins qu'Ă  protestantiser la France et Ă  changer sa dynastie. Par jugement du tribunal de police correctionnelle en date du l’auteur fut condamnĂ© Ă  trois mois de prison et pour s’y soustraire il se retira dans les Pays Bas.
  • Paris port de mer, 1826. Dans cette brochure l'auteur traite avec ampleur les questions industrielles et commerciales : il dĂ©montre la possibilitĂ© de rendre Paris l’émule de Londres en permettant Ă  toutes les contrĂ©es du globe d’apporter directement leurs produits dans le sein de cette vaste citĂ©. Que l’avenir rĂ©alise ou laisse stĂ©rile cette grande pensĂ©e, d’Herbigny n'en conservera pas moins la gloire de l’avoir conçue.
  • Revue politique de la France en 1826 par l'auteur de la Revue politique de l'Europe, 1826. Cette nouvelle Revue a le tort de placer dans un cadre Ă©troit les tableaux dĂ©jĂ  si largement dĂ©veloppĂ©s dans celle de 1825.
  • Les DestinĂ©es futures de l’Europe par l'auteur de la Revue politique de l'Europe, 1828. Dans ce livre Ă©crit pendant son exil d’Herbigny s exprimait ainsi : « Un prince français contemporain a donnĂ© Ă  ses fils une Ă©ducation gĂ©nĂ©reuse et nationale ; c'est un grand trait de prince ; action profonde qui dans le pĂ©ril d'une famille royale empĂŞcherait peut-ĂŞtre d'y envelopper tous ses membres » N'est-il pas Ă  regretter qu'un homme assez pĂ©nĂ©trant pour prĂ©dire en quelque sorte deux annĂ©es Ă  l'avance les Ă©vĂ©nements que devait rĂ©aliser la rĂ©volution de 1830 n'ait pas su se dĂ©fendre des prĂ©jugĂ©s les plus violents contre la cour de Rome. Il aurait voulu voir partout le pouvoir civil et le pouvoir religieux rĂ©unis dans les me mes mains Comment un philosophe ami de la libertĂ© de conscience a-t-il pu prĂ©coniser un système qui ne peut qu'aboutir Ă  l’oppression des peuples. L’exemple de l’Irlande et de la Russie est lĂ  pour l'attester.
  • Paris port de mer et gare de Saint-Ouen, 1828. Documents authentiques pour servir Ă  l intelligence de cette spĂ©culation
  • TraitĂ© politique d'Ă©ducation publique, 1836. Dans cette brochure l'auteur plein des souvenirs de l'AntiquitĂ© laisse voir qu'il a trop de confiance dans la seule force de l instruction et de l'Ă©ducation classiques. Il n'accorde pas une assez large part d'influence aux saintes leçons de la famille appuyĂ©es sur les doctrines religieuses qui sont l'Ă©lĂ©ment rĂ©gĂ©nĂ©rateur des sociĂ©tĂ©s modernes.
  • Lettre au prince LĂ©opold de Saxe-Cobourg, 1831
  • De l’état moral et politique de l'Europe, 1832
  • Études politiques et historiques, 1836
  • DĂ©clin de la France et de l'Ă©garement de sa politique, 1842

Notes et références

  1. Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, p. 197 ( Version accessible en ligne.

Sources

Le présent article repose essentiellement sur l'article Pierre-François-Xavier Bourguignon d'Herbigny dans Joseph-Marie Quérard, « La France littéraire » tome 11, 1856
La France littéraire ou dictionnaire bibliographique des savants historiens et gens de lettres de la France ainsi que des littérateurs étrangers qui ont écrit en français plus particulièrement pendant les XVIIIe siècle et XIXe siècle
Ouvrage dans lequel on a inséré afin d'en former une Bibliographie nationale complète l'indication :

  1. des réimpressions des ouvrages français de tous les âges
  2. des diverses traductions en notre langue de tous les auteurs Ă©trangers anciens et modernes
  3. celle des réimpressions faites en France des ouvrages originaux de ces mêmes auteurs étrangers pendant cette époque

Articles connexes

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