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Philippe de Savoie-Nemours

Philippe de Savoie, né en 1490 au château de Bourg-en-Bresse, mort à Marseille le , est un comte apanagiste de Genève et de Genevois (1514-1533) et duc de Nemours (1528-1533). Il est à l'origine de la tige de la maison de Savoie des Savoie-Nemours[1].

Philippe de Savoie-Nemours
Titre comte de Genève et Genevois
(1514-1533)
Autres titres Duc de Nemours (1528-1533)
Prédécesseur Charles II, dit Charles III
Successeur Jacques de Savoie-Nemours
Commandement lieutenant-général du duché de Savoie (1515-1519)
Autres fonctions évêque de Genève (1495–1509)
Biographie
Dynastie Maison de Savoie
Savoie-Nemours
Naissance
Château de Bourg-en-Bresse
Décès
Marseille
Père Philippe II de Savoie
Mère Claudine de Brosse
Conjoint Charlotte d'Orléans-Longueville
Enfants Jacques, Jeanne

Blason de Philippe de Savoie-Nemours

Biographie

Origines

Philippe de Savoie est né en 1490, dans le château de Bourg-en-Bresse[2]. Il est le deuxième fils et septième enfant de Philippe de Savoie, alors comte de Bresse et futur duc de Savoie, et de Claudine de Brosse[2] - [3]. Son frère, Charles, succède à leur père à la tête du duché[2].

Carrière religieuse

Ne pouvant prétendre à la succession du duché, il est d'abord destiné à une vie ecclésiastique[2]. Dès 1494, il est nommé protonotaire apostolique et il obtient en commende la prévôté de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard[2].

L'année suivante, à l'âge de cinq ans, il est élu évêque de Genève[2] - [3]. Son frère, devenu duc, confirme sa charge en 1504, mais pas le Pape[2]. Il est assisté jusqu'en 1511 de son secrétaire, Claude I de Buttet, accompagné de son neveu, Jean II, ancien secrétaire de Charles Ier de Savoie, qui est nommé trésorier de l'évêché de Genève et qui deviendra, en 1511, trésorier général des finances de Philippe de Savoie, devenu comte[4]. C'est, pour le XVe siècle, le quatrième prince de la Maison de Savoie nommé à la tête de cet important diocèse, après Pierre (1451-1458), Jean-Louis (1460-1482), et François (1484-1490).

Il est pourvu en commende de la Prévôté de l'Hospice du Grand-Saint-Bernard (1494-1509), des abbayes de Saint-Just de Suse (1500) et de Saint-Pierre de Rivalta (1502)[2].

Il participe à la bataille d'Agnadel le au côté du roi de France, puis renonce à son évêché en novembre 1509, et à ses bénéfices ecclésiastiques[2]. Charles de Seyssel lui succède sur le trône épiscopal[2].

Comte apanagiste

Le 15 août 1514, son frère, le duc Charles III, crée pour Philippe de Savoie, un apanage constitué de l'ancien comté de Genève et des baronnies de Faucigny et du Beaufortain, ainsi que de quelques terres en Bugey[2] - [1]. Il est ainsi comte de Genève et de Genevois, sans avoir réellement une autorité sur la cité[5]

En 1515, il est fait lieutenant-général du duché de Savoie, charge qu'il exerce encore en 1519[5].

Philippe de Savoie et ses descendants fréquentent assidûment la Cour des rois de France[1], à commencer par la cour de François Ier[6].

Son neveu, le roi de France François Ier, fait donation à Philippe du duché de Nemours en 1528[1], à l'occasion de son mariage avec Charlotte d'Orléans-Longueville[7].

Les ducs de Savoie-Nemours présenteront la particularité d'être à la fois des princes français et savoyards, grands féodaux sur les deux rives du Rhône. Ils résideront le plus souvent en France, détermineront leurs propres alliances et administreront leur pays en nommant les présidents du conseil de Genevois qui sera situé à Annecy. Les présidents du conseil assumeront le gouvernement du Genevois au nom de leurs lointains souverains, sous la surveillance attentive des ducs de Savoie régnant à Chambéry, puis à Turin[8].

Famille

Philippe de Savoie-Nemours épouse en septembre 1528 Charlotte d'Orléans-Longueville (1512 † 1549) fille de Louis, Duc de Longueville[9]. À cette occasion, son neveu François Ier de France lui donne le duché de Nemours[10].

De cette union sont issus[9] :

Il a entretenu pendant plusieurs années une liaison avec une demoiselle Marie de Ferrye, alias de Farreuil ou de Ferraud (orthographe fluctuante au gré des notaires), de laquelle il eut pour le moins 2 fils naturels et peut-être 1 fille[9] :

  • Erasme, protonotaire apostolique, curĂ© de Saint-Jean de Sixt, lui-mĂŞme père d'au moins cinq enfants naturels[11] ;
  • Jacques (appelĂ© par erreur Philippe sur le site de gĂ©nĂ©alogie FMG[9]), abbĂ© d'Entremont et Pignerol, doyen de l'Ă©glise de N.-D. et prieur de Talloires, condamnĂ© Ă  mort le 16 juillet 1547 et exĂ©cutĂ© en effigie Ă  ChambĂ©ry pour le meurtre du seigneur de Chuit, Ă©poux lĂ©gitime de sa nouvelle maĂ®tresse Jeanne-Françoise de Baleyson, (SĂ©nat de Savoie, 1 B 24), (1537 — 1563/67 (?))[12] - [13] - [14], père de 3 enfants naturels[11] ;
  • Jeanne, mariĂ©e Ă  un sieur Jean de Thienne[15].

Il n'est pas totalement exclu que Philippe de Savoie-Nemours ait eu d'autres enfants naturels ; en effet dans une lettre à Madame de Lornay datable de fin , Marie de Fareuil fait le récit de la "messe des bâtards", messe commandée par son époux Dominique d'Aussens, châtelain d'Annecy, père nourricier et curateur de fait des bâtards ducaux à l'occasion du décès du duc Philippe. Elle écrit : « il y a avoyt là mes sy bien chiers filz jacque et erasme lhonnorable jeanne laisne les honnorables philibert renee et jeanne la secunde mesdemoyselles philippa et jeanne la tierce nee l’honorable marie mademoyselle hieronyme et lhonorable mye et pour faire les choses en bonne meseure monsieur dossens auroyt encoures conviees mesdemoiselles anne et michiere de la perriere les donnees de monsieur de Sisteron oultre bien encore nos enfants et la jeusne madamoyselle dorly que nourrissons pour dyeu ... » On remarquera le soin apporté à la présentation de toutes ces personnes, chacune affublée d'un avant-nom spécifique qui trahit très certainement le statut social des mères qui leur ont donné le jour. Ces bâtards restent pour le moment inconnus des autres sources d'archives[16].

Ascendance

Notes et références

  1. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 112, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 15, 51.
  2. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 112, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 65-68.
  3. Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 413.
  4. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 112, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 165 et 186.
  5. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 112, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 52.
  6. Le roi François Ier, fils de Louise de Savoie, (sœur aînée de Philippe de Savoie-Nemours) et de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, est le propre neveu de Philippe
  7. Charlotte d'Orléans-Longueville descend du duc Louis Ier de Savoie. Elle fait partie des cousins issus-de-germains du roi François Ier. Elle descend également du roi de France Charles V par la branche bâtarde d'Orléans et par le comte de Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc.
  8. Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société (tome I), vol. 112, t. 1, Académie salésienne, , 540 p. (lire en ligne), p. 9-65.
  9. Medlands, p. Philippe died 1533 B (Présentation en ligne).
  10. « Propriétaires successifs et aménagements du château (XIIIe – XVIIe siècle) », sur http://www.nemours.fr, Nemours, (consulté le ).
  11. A.D.74/. Deux actes conservés aux Archives des notaires Questan attribuent à Erasme : Jenette (sans patronyme), épouse d'un Pierre Hugon-Gaillard, Nycolarde (sans patronyme), épouse d'un Jehan Clostrier, une fille (prénom perdu, document en mauvais état), mariée à un Jean Thiaffey, un Rolet Desoches et un Louis Delacombaz dit de la maison de Savoie, attesté par ailleurs dans les Registres paroissiaux de Dingy-Saint-Clair (Haute-Savoie). Jacques, abbé de Talloires et d'Entremont eut de sa cousine Michiere de la Perrière, bâtarde de Michel de Savoie, évêque de Sisteron, une Françoise de la Perrière, épouse du notaire Humbert Mingon d'Annecy, - elle teste le , (A.D.74, 1 J 394) -, un Claude de la Perrière, cité au testament de sa soeur; et d'une dame inconnue il eut encore une Pernette du Crest, légitimée en 1567 et mariée avec noble François de Granier (contrat du ).
  12. vicomte Greyfié de Bellecombe, « Jacques de Savoie. Abbé de Talloires (1563-1595) », Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Chambéry, no t.62,‎ , p. 259- (lire en ligne)
  13. François Mugnier, La vie et les poésies de Jean de Boyssonné, Slatkine, première impression en 1897 (H. Champion), réimprimé en 1971, 508 pages, p. 185 (présentation en ligne).
  14. Matthew Allen Vester, Jacques de Savoie-Nemours : l'apanage du Genevois au cœur de la puissance dynastique savoyarde au XVIe siècle, Librairie Droz, , 358 p. (ISBN 978-2-60001-211-9, lire en ligne), p. 56.
  15. Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie. Il n'est pas certain que Jeanne donnée de Genevois-Nemours soit issue de la liaison entre le duc Philippe et Marie de Farreuil ; cette princesse est signalée dans l'Armorial de Savoie où Amédée de Foras lui donne un époux ne correspondant pas avec la chronologie. Il a très certainement confondu cette Jeanne avec Jeanne de Savoie-Villars épouse de Nicolas (et non Jean) de Thienne, page de François I° et célèbre ligueur., supposition plus conforme à la chronologie
  16. Correspondance de Mme d'Aussens à Mme de Lornay, Archives des notaires Questan, collection privée, courtesy Gérard Detraz, documentaliste aux A.D.74, 2001.

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Baud (Ă©diteur scientifique), Louis Binz (contributeur), Robert Brunel (contributeur), Paul Coutin (contributeur), Roger Devos (contributeur), Paul Guichonnet (contributeur), Jean-Yves Mariotte (contributeur) et Jean Sauvage (contributeur), Le Diocèse de Genève-Annecy, Paris, Editions Beauchesne, coll. « Histoire des diocèses de France », , 331 p. (ISBN 2-7010-1112-4, BNF 34842416, lire en ligne).
  • RĂ©jane Brondy, Bernard Demotz, Jean-Pierre Leguay, Histoire de Savoie : La Savoie de l'an mil Ă  la RĂ©forme, XIe-dĂ©but XVIe siècle, Ouest France UniversitĂ©, , 626 p. (ISBN 2-85882-536-X).
  • Joseph-Antoine Besson, MĂ©moires pour l'histoire ecclĂ©siastiques des diocèses de Genève, Tarantaise, Aoste et Maurienne, et du dĂ©canat de Savoye, Nancy, S. Henault, , 506 p. (lire en ligne).
  • Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, sociĂ©tĂ©, vol. 113, t. 2, AcadĂ©mie salĂ©sienne, , 1070 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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