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Philippe Thomas (industriel)

Philippe Thomas, né le à Paris 16e et mort le , est un haut fonctionnaire français et industriel français.

Philippe Thomas
Naissance
Paris
Décès
Nationalité Français
Profession
Inspecteur des finances
Dirigeant d'entreprise
Formation
École polytechnique (promotion X1937)

Biographie

Famille

Philippe Thomas est le fils de Pierre Auguste Edmond Thomas, Ingénieur des arts et métiers, et de Marthe Marie Guenepin. Son père est ingénieur des Arts et Métiers[1] et gère une entreprise familaiale de constructions métalliques et de serrurerie à Paris[2].

Philippe Thomas a un fils polytechnicien (X 1962), Alain Thomas, né le à Digne, qui devient membre du corps des Mines.

Études et début de carrière

Philippe Thomas entre à l’École polytechnique en 1937 (classé 66e) pour en sortir à un bon rang (13e). Il est mobilisé en septembre 1939, fait prisonnier en juin 1940, et réussit à s’évader en septembre. Il est embauché comme ingénieur par l’entreprise Alais, Froges & Camargue (AFC), devenue, en 1951, Pechiney. Il travaille à l’usine électrochimique de Saint-Auban (Basses-Alpes).

Il redevient militaire de février à août 1945. En 1946, il réussit le concours pour entrer à l’Inspection des finances. Il effectue d'abord quelques tâches d'inspection. En 1948, on le trouve au Contrôle général des territoires occupés. Il entre au cabinet du ministre du Commerce et de l’Industrie, Robert Lacoste, comme chargé de mission, puis à celui de Jean-Marie Louvel, comme conseiller technique en 1949, puis directeur de cabinet en 1951.

Carrière à Pechiney

En 1952, il retourne à Pechiney. Il est d'abord l'adjoint du directeur de la division électrométallurgique. En 1955, il devient directeur de l’électrothermie, « avec la responsabilité de l’usine de Chedde, en Haute-Savoie, et du service commercial chargé de la vente des chlorates et des ferros »[2]. En 1959, il redresse la filiale de chimie organique Organico et la vend en 1964 à la Société nationale des pétroles d’Aquitaine.

En 1960, il devient directeur général adjoint, c'est-à dire n°3 de la société derrière Raoul de Vitry, président-directeur général (PDG) et Pierre Jouven, directeur général (DG). En 1968, il devient DG lorsque Jouven devient PDG. En 1969, Jouven et Thomas se débarrassent de leurs activités chimiques déficitaires en vendant PSG à Rhône-Poulenc.

En 1971, Thomas donne un avis dĂ©favorable Ă  la fusion avec Ugine Kuhlmann, mais Jouven dĂ©cide nĂ©anmoins la fusion sous la pression de son camarade et ami Pierre GrĂ©zel, PDG de Ugine Kuhlmann[3]. Jouven devient alors PDG du groupe fusionnĂ© de 100 000 salariĂ©s, PUK, et Thomas est directeur gĂ©nĂ©ral (n°2 du groupe). « La première tâche de Philippe Thomas, le nouveau directeur gĂ©nĂ©ral de PUK, fut d'imposer une discipline de gestion Ă  cet ensemble hĂ©tĂ©rogène et très complexe »[3]. Des contrĂ´leurs de gestion sont alors mis en place au niveau des entitĂ©s et les investissements surveillĂ©s au niveau de la holding. Toutefois, « ce système se rĂ©vĂ©la très insuffisant pendant cette pĂ©riode troublĂ©e (1971-1981), car il n'arrivait pas Ă  convaincre le pouvoir exĂ©cutif d'agir. Le système avait d'ailleurs deux lacunes, une faiblesse chronique dans l'Ă©tude des marchĂ©s et un manque d'analyse dans la politique concurrentielle. Le tout Ă©tait administrĂ© par des hommes qui dĂ©fendaient aveuglĂ©ment leur fief »[3].

Thomas succède Ă  Jouven comme PDG du groupe PCUK en 1975. Le groupe reste bĂ©nĂ©ficiaire jusqu’en 1980, et Thomas ne modifie pas sa structure de conglomĂ©rat. La branche aluminium continue Ă  faire des bĂ©nĂ©fices, Ă©pongĂ©s par les pertes des branches chimie et aciers spĂ©ciaux hĂ©ritĂ©es d'Ugine-Kuhlmann. Thomas supprime plus de 10 000 emplois de 1975 Ă  1981. « Le rĂ©sultat global fortement nĂ©gatif apparu en 1981 ne le met pas en situation de pouvoir rĂ©sister Ă  la nationalisation de fĂ©vrier 1982 »[2]. Philippe Thomas est remplacĂ© par Georges Besse.

La nationalisation devait indemniser les actionnaires sur la base de la valeur moyenne des derniers cours boursiers. Ceux-ci étaient extrêmement faibles, valorisant la société à environ un tiers des investissements effectués lors des 5 dernières années, et Thomas obtient difficilement une indemnité des actionnaires légèrement supérieure, qui valorise la société à 3,6 milliards de francs, faible toutefois par rapport aux 9,4 milliards de francs supplémentaires que l'Etat va devoir injecter pour sauver l'entreprise de 1982 à 1984[3].

Références

  1. « Famille polytechnicienne »
  2. Hervé Joly, « Philippe Thomas (1918-2006) »
  3. Pechiney ? ... Vendu, par Philippe Thaure, Ă©d. Mines ParisTech, 2007
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