Accueil🇫🇷Chercher

Philippe Desportes

Philippe Desportes, né à Chartres en 1546 et mort à l'abbaye Notre-Dame de Bonport le , est un poète baroque français. Surnommé le « Tibulle français » pour la douceur et la facilité de ses vers, il fut abbé de Tiron, de Josaphat, près de Chartres, lecteur de la chambre du Roi et conseiller d'État.

Philippe Desportes
MĂ©daillon provenant de son tombeau dans l'abbaye Notre-Dame de Bonport.
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
L. S. D. P.
Activités
Autres informations
Mouvement
Ĺ’uvres principales
Poésies (d)

Sa vie

D’une famille de riches négociants de Chartres, Philippe Desportes entre dans les ordres après de solides études classiques. Il suit à Rome l'évêque du Puy, dont il est devenu le secrétaire ; il y découvre la poésie de Pétrarque, qui influença profondément son œuvre. Il était l'oncle du poète Mathurin Régnier.

Ă€ son retour en France en 1567, il gagne les bonnes grâces de personnages haut placĂ©s, dont le duc d’Anjou, le futur Henri III, qu'il suit en Pologne. Lorsque celui-ci revient occuper le trĂ´ne de France, il en reçoit plusieurs abbayes qui lui procurent un revenu de 10 000 Ă©cus. PrĂ©fĂ©rant sa poĂ©sie plus maniĂ©rĂ©e, plus conventionnelle, plus formelle et moins inspirĂ©e que celle des poètes de la PlĂ©iade, Pierre de Ronsard ou Joachim du Bellay, il en fait son poète officiel et mondain.

Les premiers poèmes de Desportes sont lus à la Cour et transmis en manuscrit. Quelques-uns de ses poèmes paraissent en 1572 parmi les Imitations de quelques chants de l'Arioste, qui comprennent aussi des œuvres de Pierre de Ronsard, Jean Dorat, Amadis Jamyn et Étienne Pasquier[1]. Son premier recueil de poésies amoureuses est publié en 1573 sous le titre de Premières œuvres.

Lorsqu’il succède à son frère Charles IX en 1575, Henri III admet Philippe Desportes dans ses conseils et lui octroie d'importants bénéfices ecclésiastiques. À la mort d’Henri III, il se rallie d’abord à la Ligue et collabore à la défense de Rouen contre Henri IV avant de négocier la reddition des places normandes réfractaires. Sous le règne d’Henri IV, il se retire dans sa province natale, éclipsé par François de Malherbe et le triomphe de sa nouvelle doctrine poétique. Le nouveau poète officiel le critiquera directement en annotant toutes ses œuvres dans son Commentaire sur Desportes, daté de 1606.

Il fut un temps propriétaire d’un manoir, sis dans les faubourgs de Rouen, appelé « manoir de Hauteville », « Clos des Trois Cochons » ou encore « Enclos des Trois Maisons Cornues » et « Manoir de Saint-Yon », où Jean-Baptiste de la Salle installa au XVIIIe siècle la maison mère des Frères des Écoles chrétiennes.

Son Ĺ“uvre

Nourri d'Homère et de Virgile, Desportes poussa moins loin que Ronsard l'imitation de l'Antiquité. Il polit la langue, donna plus de soin à la régularité des rimes, à l'harmonie de la phrase ; les inversions chez lui sont moins fréquentes et plus claires que chez Ronsard ; les hiatus et les enjambements commencent à disparaître dans ses vers. La grâce de ses sonnets, la verve de ses chansons suffirait à lui assurer la renommée. Il faut lire sa Villanelle de Rosette et quelques vers sur le bonheur de la campagne qui ont inspiré La Fontaine.

Il figure avec Jean Bertaut dans les vers dédaigneux que Boileau écrivit sur Ronsard dans L'Art poétique :

« Ce poète orgueilleux, trébuché de si haut,
Rendit plus retenus Desportes et Bertaut[2]. »

Ses Poésies, en partie galantes, en partie dévotes, eurent un grand succès : il y imite avec bonheur Clément Marot et les poètes italiens.

Ĺ’uvres

Éditions anciennes

  • Les premieres Ĺ“uvres de Philippes Des Portes : au roy de Pologne, Paris, imprimerie de Robert Estienne, 1573.
  • Les premières Ĺ“uvres de Philippes Desportes. ReveuĂ«s, corrigĂ©es & augmentĂ©es outre les prĂ©cĂ©dentes impressions, Paris, 1578 ; Édition revue et augmentĂ©e : Mamert Patisson sur les presses de Robert Estienne, 1587
  • Ĺ’uvres, Anvers, Arnould Coninx, 1596
  • Les premieres Ĺ“uvres de Philippes Des-Portes : au roy de France et de Polongne / revues, corrigĂ©es et augmentĂ©es en ceste dernière impression, Paris, par M. Patisson, 1600.
  • Les premieres Ĺ“uvres de Philippes Desportes / Dernière Ă©dition revĂĽe et augmentĂ©e par l’Auteur, Rouen, imprimerie RaphaĂ«l du Petit Val, 1607.
  • Les C.L. Pseaumes de David. Mis en vers François par Philippe Des-Portes, AbbĂ© de Thiron, A Rouen, De L’Imprimerie de RaphaĂ«l du petit Val, Libraire & Imprimeur du Roy, 1603.

Éditions modernes

  • Ĺ’uvres de Philippe Desportes, Ă©dition et introduction d'Alfred Michiels, Paris, Adolphe Delahays, 1858.
  • Les Premières Ĺ’uvres de Philippe Des Portes, Ă©dition critique suivie du Commentaire de Malherbe, par Victor E. Graham, 7 tomes : Les Amours de Diane 1 ; Les Amours de Diane 2 ; Les Amours d’Hippolyte ; ElĂ©gies ; ClĂ©onice, Dernières amours ; Diverses Amours et autres Ĺ“uvres meslĂ©es ; Cartels et Mascarades, Epitaphes, Genève, Droz, 1958-1963.
  • Contre une nuit trop claire, poèmes traduits et prĂ©sentĂ©s par Jean-Yves Masson, Éditions de la DiffĂ©rence, coll. « OrphĂ©e », Paris, 1989.
  • Les CL Pseaumes de David mis en vers françois. Quelques Meditations et Prieres. PoĂ«sies chrĂ©tiennes, texte Ă©tabli et prĂ©sentĂ© par Bruno Petey-Girard, Paris, SociĂ©tĂ© des Textes Français Modernes, 2006.
  • Les premières Ĺ“uvres, Ă©dition critique par François Rouget et Bruno Petey-Girard, Paris, Classiques Garnier, 2014 (reprend la première Ă©dition de 1573).

Hommages

Stèle place des Halles, Chartres.
Stèle place des Halles, Chartres.
  • Sa ville natale, Chartres, rend hommage au poète en lui attribuant le nom d'une de ses voies, la rue Philippe-Desportes, qui relie la rue du marĂ©chal Leclerc et celle du docteur Maunoury. Place des Halles, une stèle est Ă©galement Ă©rigĂ©e en l'honneur des poètes chartrains Philipe Desportes et son neveu Mathurin RĂ©gnier.

Voir aussi

Ouvrages

  • Jacques Lavaud, Un poète de cour au temps des derniers Valois. Philippe Desportes (1546-1606), Paris, Droz, 1936 ;
  • M. Th. Marchand-Roques, La vie de Philippe Desportes : abbĂ© de Tiron, poète de cour Ă  Vanves, de 1580 Ă  1606, Vanves, 1949 ;
  • Philippe Desportes 1546-1606. Un poète presque parfait entre Renaissance et Classicisme, Paris, Klincksieck, 2000 ;
  • Philippe Desportes : poète profane, poète sacrĂ©, Actes du colloque international de Chartres, 14- / rĂ©unis par Bruno Petey-Girard et François Rouget, Paris, H. Champion, 2008.

Articles

  • Dreux du Radier, Anecdotes historiques et littĂ©raires sur Philippe Desportes, abbĂ© de Tyron, , le Conservateur Français, pp.130-168 [3] ;
  • Sainte-Beuve, Philippe Desportes, sĂ©rie Anciens poètes français, in Revue des deux mondes, (deuxième quinzaine), pp. 56-79 (lire en ligne) ;
  • François Rouget, « Philippe Desportes et la logique des recueils poĂ©tiques », in RĂ©forme, Humanisme, Renaissance, n°62, 2006. pp. 97-108 (lire en ligne) ;
  • François Rouget, « Les livres italiens de Philippe Desportes », Italique, X | 2007, 85-104 (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

Références

  1. François Rouget, Philippe Desportes et la logique des recueils poétiques, in Réforme, Humanisme, Renaissance n°62, 2006, p.97 lire en ligne
  2. Chant I
  3. Dreux du Radier, « Anecdotes historiques et littéraires sur Philippe Desportes, abbé de Tyron », Le Conservateur Français,‎ , pp.130 (lire en ligne).
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.