Philippe Crozier
Philippe Marius Crozier est un diplomate français né à Lyon le [1], et mort à Genève le .
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(à 87 ans) Genève |
Nom de naissance |
Philippe Marius Crozier |
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Biographie
Philippe Crozier est le fils de François Pierre Crozier (1824- ), droguiste, et de Jeanne Françoise Philippe (1835- ). Il est le frère de François Gaspard Crozier (1864-1936), ministre plénipotentiaire, plusieurs fois consul général, ancien directeur de l'Office national du commerce extérieur, grand-officier de la Légion d'honneur[2].
Malgré son jeune âge, il a participé à la guerre franco-allemande de 1870 comme ambulancier.
Philippe Crozier est licencié ès-lettres, élève de l'École polytechnique en . À l'École polytechnique, il a été de la même promotion que Louis Adrian le concepteur du casque dit Adrian de la Première Guerre mondiale, Philippe Bunau-Varilla, qui s’est illustré dans la construction du canal de Panama, Gaston Moch, dreyfusard, pacifiste cheville ouvrière du Bureau international de la Paix et promoteur de la langue espérantiste, Pierre Termier, célèbre géologue et président de l’Académie des sciences, et Alfred Dreyfus[3]. Il est ensuite sous-lieutenant à l'école d'application en .
Il a démissionné pour entrer comme diplomate au Ministère des Affaires étrangères, attaché à la direction politique le , il est envoyé à Londres le , puis de retour à la direction politique, le . Il est attaché et secrétaire particulier du ministre des Affaires étrangères le . Il est nommé secrétaire de 3e classe à l'ambassade de France à Londres le . Il est de nouveau attaché à la direction politique du Ministère des Affaires étrangères le . Il exerce les fonctions de commis principal et du service du personnel au cabinet du ministre le . Il est nommé commis principal le . Il est nommé à la direction des affaires politiques du ministère le .
Il est sous-chef du cabinet du ministre des Affaires étrangères le , rédacteur chargé des mêmes fonctions le .
Il est nommé délégué de Mayotte et des îles Comores à l'Exposition universelle de 1889 le .
Il est chef adjoint au cabinet du ministre le . Il est nommé conseiller d'ambassade à Berne le mais il n'a pas pris son poste au cabinet du ministre Alexandre Ribot. Il a été chef de cabinet d'Alexandre Ribot au ministère de l'Intérieur du au . Il est nommé ministre-résident à Luxembourg en 1893 et ministre plénipotentiaire en 1894.
Il a été membre des ambassades extraordinaires au jubilé de la reine Victoria, aux couronnements d'Alphonse XIII et d'Édouard VII.
En 1895, il est nommé directeur du Protocole au Ministère des Affaires étrangères et Introducteur des ambassadeurs près le Président de la République française.
Il est nommé ambassadeur de France au Danemark en 1902 et ambassadeur de France en Autriche-Hongrie en 1907 jusqu'en 1912. À Vienne, il a mené des discussions pour un accord de neutralité de l'Empire Austro-Hongrois. Après la signature du traité franco-allemand du pour résoudre la crise marocaine après le coup d'Agadir, le gouvernement austro-hongrois lie son acceptation de cet accord avec une autorisation de placement d'obligations d'État autrichiennes et hongroises à la bourse de Paris. Le gouvernement français craint que cet emprunt serve à financer l'armement. Philippe Crozier défend cette demande du gouvernement austro-hongrois en garantissant que l'Autriche-Hongrie serait au moins temporairement neutre en cas d'attaque allemande contre la France. Raymond Poincaré s'oppose à l'autorisation de ces obligations. Raymond Poincaré est devenu président du Conseil des ministres français et ministre des Affaires étrangères le . Il va chercher à renforcer l'alliance avec l'Empire russe et l'Entente cordiale base de la Triple-Entente face à la Triple Alliance. Philippe Crozier a proposé à Raymond Poincaré un plan d'action économique dans l'Empire austro-hongrois, mais pour Poincaré la France ne doit pas réaliser d'opérations économiques dans des États hostiles. Il est remplacé à l'ambassade de France en Autriche par Alfred Chilhaud-Dumaine le . Il a pris sa retraite en 1913.
Il est nommé administrateur de la Société générale et la représente à la Banque impériale royale et privilégiée des Pays Autrichiens devenue la Banque des Pays de l'Europe centrale (BPEC) en 1920. Il est administrateur au Crédit foncier argentin en 1915. Il a aussi été administrateur de la Compagnie franco-espagnole du chemin de fer de Tanger à Fès, de la Banque franco-japonaise, de la Compagnie générale du Maroc, de la Banque des Pays de l'Europe centrale, de la Compagnie des Phosphates de l'Océanie. Il a reçu le quitus de la Société générale en 1943.
DĂ©corations
- Officier d'académie, le ,
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur, le ,
- Officier de la LĂ©gion d'honneur, le ,
- Commandeur de la Légion d'honneur, le , remise par le Président de la République[4].
- Médaille commémorative de la guerre de 1870-1871,
- Croix de guerre 1914-1918
Notes et références
- Archives municipales de Lyon, 3e arrondissement, année 1857, acte de naissance no 182, cote 2E868
- « Crozier, François Gaspard », base Léonore, ministère français de la Culture
- Exposition l'affaire Dreyfus et l'École polytechnique
- « Crozier, Philippe Marius », base Léonore, ministère français de la Culture
Annexes
Bibliographie
- Jules Meulemans, « Son Exc. M. Philippe Crozier, ambassadeur de France à Vienne », dans La Revue diplomatique, , 30e année, no 45, p. 1-2 (lire en ligne)