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Philippe Baillet (traducteur)

Philippe Baillet, né le , est un essayiste, journaliste et traducteur français.

Philippe Baillet
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Biographie
Naissance
Pseudonymes
Xavier Rihoit, Éric Houllefort, François Maistre, Corinne Lemaire
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Religion

Il est un des introducteurs de la pensée de Julius Evola dans l'aire francophone.

Biographie

En 1975, Philippe Baillet fonde avec LĂ©on Colas et Pierre Magne le Centre d'Ă©tudes doctrinales Julius Evola, dont il sera le secrĂ©taire de 1975 Ă  1976[1] - [2] - [3]. Il y publie Introduction Ă  l'Ɠuvre d'Evola mais il s’oppose par la suite Ă  sa rĂ©Ă©dition, considĂ©rant que cet essai Ă©tait une Ɠuvre typique de jeunesse, au style sectaire et inutilement grandiloquent[2].

À partir de 1977, il participe Ă  l'Ă©quipe de rĂ©daction de la revue TotalitĂ©[4]. En 1979, il livre une contribution dans l'ouvrage La Droite aujourd'hui, dirigĂ© par Jean-Pierre Apparu[5]. En 1982, il participe Ă  la crĂ©ation des Éditions PardĂšs avec Georges Gondinet et Daniel Cologne [6].

Parcours et positions politiques

TotalitĂ©, ou le « traditionalisme rĂ©volutionnaire Â»

Philippe Baillet s'est d'abord engagé dans la mouvance nationale-révolutionnaire[7].

Au dĂ©but de l'annĂ©e 1977, il fonde, avec Georges Gondinet et Daniel Cologne, la revue TotalitĂ©, qui publiera 27 livraisons, jusqu'en 1987. Le pĂ©riodique, sous-titrĂ© « Pour la rĂ©volution culturelle europĂ©enne Â», sera le porte-Ă©tendard, dans la sphĂšre francophone, du courant du « traditionalisme rĂ©volutionnaire Â»[4] ou « traditionalisme intĂ©gral Â», une mouvance qui se dĂ©veloppe dans des milieux distincts de ceux de la Nouvelle Droite[3]. InspirĂ©s par certains courants de la Droite radicale italienne, comme de ceux animĂ©s par l'Ă©diteur Franco Freda et par Claudio Mutti, les animateurs de ce courant tentent d'unir la « pensĂ©e traditionnelle Â» (Julius Evola, RenĂ© GuĂ©non, Coomaraswamy, Frithjof Schuon) avec une doctrine d'action rĂ©volutionnaire. Il s'agit d'affirmer, « Ă  l’aurore de la longue marche de la rĂ©volution europĂ©enne, la volontĂ© d'engager un combat total - spirituel, culturel, politique, contre les forces, manifestes ou occultes, dĂ©cidĂ©es Ă  mener Ă  terme le processus, entamĂ© de longue date, de dĂ©naturation complĂšte de l'Europe [
] TotalitĂ© Ă©clairera et soutiendra, en Europe et hors d'Europe, les mouvements agissant dans la direction des luttes de libĂ©ration nationale et populaire contre les oligarchies mondialistes Â»[8] - [2].

En 1978, Philippe Baillet publie, en collaboration avec Jean-Louis Duvigneau, un militant nationaliste-rĂ©volutionnaire français converti Ă  l'islam, un texte : Sur la Libye de Kadhafi et l'imbĂ©cilitĂ© droitiste, insĂ©rĂ© dans une brochure de soutien Ă  Franco Freda, alors emprisonnĂ©[9].

TotalitĂ© publie nombre de brochures doctrinales, comme ÉlĂ©ments pour un nouveau nationalisme[10], Pour en finir avec le fascisme[11], dont de nombreux textes traduits de l'italien par Baillet, comme La DĂ©sintĂ©gration du systĂšme[12] de Freda ou La Droite et la crise du nationalisme[13] d'Adriano Romualdi. Le cercle crĂ©era ensuite les Éditions PardĂšs et les revues Kalki (Action et Tradition), RĂ©bis (SexualitĂ© et Tradition) et L'Âge d'Or (SpiritualitĂ© et Tradition)[2].

En 1981, Philippe Baillet quitte l'équipe de rédaction de Totalité, tout en continuant de collaborer comme traducteur auprÚs des éditions PardÚs[2] - [7].

Le journaliste

Réné Monzat note qu'en 1985, Baillet cesse de se qualifier de national-socialiste[14] - [15].

Philippe Baillet, d'abord critique, comme la plupart des « traditionalistes-rĂ©volutionnaires », Ă  l'encontre du « nĂ©o-titanisme » (c'est-Ă -dire, essentiellement, le culte de la technique, l'anti-orientalisme, le nominalisme et l'Ă©volutionnisme) de la Nouvelle Droite, va ensuite collaborer aux revues du GRECE, estimant qu'en 1985 « aucune des critiques autrefois adressĂ©es Ă  la ND n'a encore de raison d'ĂȘtre »[2]. En 1985, il quitte la revue TotalitĂ©, aprĂšs la parution du numĂ©ro 11, et devient, pour une courte pĂ©riode (1985-1986), secrĂ©taire de rĂ©daction des revues Nouvelle École[6], ÉlĂ©ments, Panorama des idĂ©es actuelles et Études & Recherches[7] - [1].

En 1988, il redevient autonome et crĂ©e un bulletin trimestriel, Les Deux Étendards - Documents et acteurs de l'antimodernitĂ©[16]. Mais l'expĂ©rience des Deux Ă©tendards prendra fin au bout de deux ans. Il lance ensuite les Éditions HĂ©rode (1993-1994)[7] - [1].

À cette Ă©poque, il publie une vingtaine d'articles, essentiellement culturels, dans Le Choc du Mois (1987-1993)[17]. Il collabore aussi Ă  plusieurs revues, telles que Politica hermetica, Catholica, Les Cahiers d'histoire sociale, La Nouvelle Revue d'histoire, ÉlĂ©ments, Nouvelle École[18], Rivarol, Les Écrits de Paris, Les Cahiers d'histoire sociale et Tabou (revue annuelle dirigĂ©e par Jean Plantin)[19].

En 1991, il critique le qualificatif de « traditionalisme-rĂ©volutionnaire », que d'aucuns accolent Ă  la mouvance dans laquelle il Ă©volue. Aussi estime-t-il : « Nous ne devons pas cĂ©der aux suggestions de l’ennemi, par exemple en cherchant Ă  dissoudre le poison rĂ©volutionnaire dans le nectar de la Tradition, tels ceux qui parlent d’Ɠuvrer... Ă  la « rĂ©volution traditionnelle » de demain »[7].

Stéphane François, qui est pourtant un adversaire déclaré de la mouvance dans laquelle évolue Philippe Baillet, reconnaßt que la qualité scientifique de sa production est indéniable[20].

Les années 2010

L'annĂ©e 2010 marque le retour de Philippe Baillet, aprĂšs ce qui a Ă©tĂ©, dans les faits, un Ă©loignement de tout engagement politique. Il revient au sein de la droite radicale en partisan du choc des civilisations, lui qui a pourtant Ă©tĂ© longtemps proche des islamophiles comme Claudio Mutti. Il prophĂ©tise un avenir fait de guerres civilisationnelles et ethniques[20]. Il renoue avec le style polĂ©mique de ses annĂ©es « traditionalistes-rĂ©volutionnaires Â», mais nombre de ses positions ont changĂ©. En 2010, il publie Pour la contre-rĂ©volution blanche : portraits fidĂšles et lectures sans entraves. Il s'agit d'un recueil d'articles publiĂ©s prĂ©cĂ©demment[21].

Philippe Baillet va s'en prendre violemment Ă  ceux qui, Ă  droite, ne partagent pas ses positions. Il publie notamment plusieurs articles contre Alain de Benoist, qu'il considĂšre comme un « intellectuel de gauche Â», dont le seul objectif rĂ©el ne serait que la reconnaissance mĂ©diatique[22].

C'est en 2016 que, avec la parution du gros volume de L'Autre Tiers-mondisme : des origines Ă  l’islamisme radical (475 p.), Baillet va tenter de lancer un dĂ©bat de fond au sein des divers milieux de Droite[23].

En , il fonde, au sein des éditions révisionnistes Akribeia la revue Sparta, qu'il dirige. Celle-ci est présentée dans son premier numéro comme « une publication ouvertement païenne, racialiste et identitaire, qui naßt sous le triple parrainage augural du Rig-Veda, de Nietzsche et de Savitri Devi[24].

Ouvrages

  • Introduction Ă  l'Ɠuvre d'Evola, Cahiers du Centre d'Ă©tudes doctrinales Evola, Villemonble, 1975
  • Julius Evola e l'affermazione assoluta, Padoue, Quaderni del Veltro, 1978
  • I fondamenti della politica tradizionale secondo A.K. Coomaraswamy, coll. « Il Cavallo alato Â», Padoue, Ar, 1987
  • Julius Evola ou La sexualitĂ© dans tous ses « Ă©tats », Chalon-sur-SaĂŽne, HĂ©rode, coll. « Les deux Ă©tendards Â», 1995
  • Pour la contre-rĂ©volution blanche : portraits fidĂšles et lectures sans entraves, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2010, recueil d'articles Ă©crits de 1988 Ă  2010 sous le nom de Xavier Rihoit
  • Le Parti de la vie : clercs et guerriers d'Europe et d'Asie, Saint-Genis-Laval, Akribeia,
  • L'Autre Tiers-mondisme : des origines Ă  l’islamisme radical - Fascistes, nationaux-socialistes, nationalistes-rĂ©volutionnaires entre « dĂ©fense de la race » et « solidaritĂ© anti-impĂ©rialiste », Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2016
  • PiĂ©tĂ© pour le cosmos : Les prĂ©curseurs antimodernes de l'Ă©cologie profonde, avec Giovanni Monastra, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2017
  • De la confrĂ©rie des Bons Aryens Ă  la nef des fous. Pour dire adieu Ă  la droite radicale française, Akribeia, Saint-Genis-Laval, 2018
  • Pour l'honneur d'un camarade - Guillaume Faye (1949-2019) par-delĂ  censure et rĂ©cupĂ©ration, Le Tocsin blanc, Budapest, 2020

Notes et références

  1. Christophe Boutin, « L'extrĂȘme droite française au-delĂ  du nationalisme 1958-1996 », Revue française d'histoire des idĂ©es politiques, no 3,‎ , p. 113-159 (ISSN 1266-7862, JSTOR 24610421).
  2. Christophe Boutin, Politique et tradition : Julius Evola dans le siĂšcle, Paris, Éd. KimĂ©, , 513 p. (ISBN 2-908212-15-3 et 9782908212150), p. 419-455.
  3. Stéphane François, Les paganismes de la Nouvelle Droite (1980-2004)., Science politique. Université du Droit et de la Santé - Lille II, , 483 p., p. 126.
  4. Anne-Marie Duranton-Crabol, L'Europe de l'extrĂȘme droite de 1945 Ă  nos jours, Bruxelles, Complexe, , 221 p. (ISBN 978-2-87027-404-0, lire en ligne), p. 67-68.
  5. Jean-Yves Camus et René Monzat, Les Droites nationales et radicales en France : répertoire critique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, , 526 p. (ISBN 2-7297-0416-7), p. 333.
  6. Nicolas Lebourg, Le monde vu de la plus extrĂȘme droite : Du fascisme au nationalisme-rĂ©volutionnaire, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Études », 2010, p. 50.
  7. Stéphane François, Les néo-paganismes et la Nouvelle droite, 1980-2006: pour une autre approche, ArchÚ, 2008 p. 53-54, 72-74.
  8. « Pourquoi TotalitĂ© ? Â», TotalitĂ© - Pour la rĂ©volution culturelle europĂ©enne, 1978-1987.
  9. Giorgio Freda : nazimaoïste ou révolutionnaire inclassable?, Lausanne, 1978, rééd. Ars, Nantes 1990.
  10. Daniel Cologne, ÉlĂ©ments pour un nouveau nationalisme, Paris, publiĂ© par le Cercle Culture et LibertĂ©, 1977.
  11. Daniel Cologne et Georges Gondinet, Pour en finir avec le fascisme. Essai de critique traditionaliste-révolutionnaire, Paris: Cercle Culture et Liberté, 1977.
  12. Franco Freda, , La desintegrazione del sistema, Padoue, Ar, 2000 [1969], trad. française: Totalité 1980.
  13. Adriano Romualdi, La Droite et la Crise du nationalisme, Paris: Cercle Culture et Liberté [1987, Phili. Baillet trad].
  14. RenĂ© Monzat, EnquĂȘtes sur la droite extrĂȘme, Paris, Le Monde Ă©ditions, coll. « ActualitĂ© », , 339 p. (ISBN 2-87899-040-4), p. 76.
  15. « Au tribunal de Paris RĂ©fĂ©rĂ© pour l'ouvrage EnquĂȘte sur la droite extrĂȘme », Le Monde, .
  16. Petit dictionnaire des cultes politiques en France : 1960-2000, Cyril Le Tallec, L'Harmattan, 2010. p. 158.
  17. Baillet, Philippe, 1951-, Pour la contre-révolution blanche : portraits fidÚles & lectures sans entraves, Saint-Genis-Laval, Akribeia, , 188 p. (ISBN 978-2-913612-40-2 et 2913612407, OCLC 681871630, lire en ligne)
  18. Anne-Marie Duranton-Crabol, Visages de la Nouvelle Droite : le GRECE et son histoire (thÚse de doctorat en histoire remaniée), Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, , 267 p. (ISBN 2-7246-0561-6), p. 151.
  19. « Tabou 22 », sur Akribeia (consulté le ).
  20. Stéphane François, La Nouvelle Droite et la "Tradition", Milan, ArchÚ, , 125 p. (ISBN 978-88-7252-311-7), p. 82-83 et 102-103.
  21. « Lectures de droite : autour d’un livre de Philippe Baillet » (blog de Jean-François Mayer), Orbis.info,‎ (lire en ligne).
  22. « Le cas Alain de Benoist », sur euro-synergies.hautetfort.com (consulté le ).
  23. « Livre : fascistes, nationaux‐socialistes et nationalistes‐rĂ©volutionnaires face Ă  l’islam et aux mouvements anti‐impĂ©rialistes – un « autre tiers‐mondisme » ? » (blog de Jean-François Mayer), Orbis.info,‎ (lire en ligne).
  24. Présentation de Sparta sur le site de son éditeur.

Liens externes

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