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Philibert de Bruillard

Philibert de Bruillard, né le à Dijon, sixième enfant d'un marchand de bois et de son épouse Etiennette Muzelier, et mort le à Corenc, est évêque de Grenoble, chanoine impérial de premier ordre du chapitre impérial de Saint Denis, chanoine honoraire de la cathédrale Notre-Dame de Paris, officier de la Légion d'honneur. Il reconnaît l'authenticité de l'apparition de La Salette par son mandement du . Son cœur se trouve dans le chœur de la basilique de La Salette.

Philibert de Bruillard
Image illustrative de l’article Philibert de Bruillard
Biographie
Naissance
Dijon (France)
Ordination sacerdotale
Décès
Corenc (France)
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale
Évêque de Grenoble
–

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Louis Bassette fit raison d'une légende tenace qui le voulait faire bâtard de Louis XV, certains auteurs mentionnaient qu'il fut même admis à la Cour et présenté à son royal père[1].

Biographie

Jeunesse

Philibert Braillard ou Brailliard naĂ®t Ă  Dijon le [2]. Son père, cultivateur (« laboureur ») et maĂ®tre huilier, appartient Ă  la classe aisĂ©e. Philibert fait ses humanitĂ©s au Collège de Navarre Ă  Paris[3] avant d’entrer Ă  16 ans Ă  la CommunautĂ© de Laon, tenue par les Sulpiciens mais moins Ă©litiste dans son recrutement que le SĂ©minaire de Saint Sulpice. En mĂŞme temps que la CommunautĂ© de Laon, il frĂ©quente la facultĂ© de thĂ©ologie. Ă€ cette Ă©poque, il a dĂ©jĂ  changĂ© de nom, se faisant appeler Philibert Bruillard[4].

Ministère parisien

Il est ordonné en 1789, ne prête pas serment à la constitution civile du clergé et choisit de demeurer à Paris exercer son ministère dans la clandestinité. Il est un des aumôniers de la guillotine, prêtres insermentés qui s'efforcent d'accompagner le condamné à mort durant son dernier trajet, cachés dans la foule.

La reconnaissance de ses mérites lui vaut la nomination de chanoine honoraire de Paris. En 1810, il devient curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet puis curé de Saint-Étienne-du-Mont le .

Il assure un temps la direction spirituelle de Madeleine-Sophie Barat dont il fut le premier confesseur[5]. Il lui restera affectionné et prendra retraite dans un couvent de la société du Sacré Cœur.

Évêque de Grenoble

Il est nommé le évêque de Grenoble, à l'âge de 60 ans, sacré à Paris le par Denis Frayssinous, et prend possession de son siège le . À cette occasion, il change une seconde fois de nom en adoptant la particule[6].

Son épiscopat est marqué par le réaménagement de ses appartements et par la réalisation en 1830 des somptueux décors de la chapelle du palais épiscopal par l’architecte Malet. Il supprima les tribunes de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble et fit reconstruire le clocher, qu’il estime en ruine afin d’embellir la façade.

Il favorise la renaissance de la vie religieuse dans son diocèse, alors que les ordres religieux sont encore interdits par le gouvernement civil. Ainsi des dominicains en accueillant la fondation du noviciat des prêcheurs au monastère de Chalais[7], le R.P. Lacordaire pour la prédication d'une mission en 1844. Philibert de Bruillard soutint la fondation d'une chapelle des jésuites, la création de nouvelles communautés (Marcellin Champagnat en 1831, etc.).

Il réintroduira la pratique des visites pastorales en dépit de son âge[8], visitant un canton par an, et promulguera un catéchisme pour le diocèse de Grenoble, réédité jusqu'à la première guerre mondiale.

Il fut un des évêques à l’origine du rescrit du pape Grégoire XVI le sur l'Immaculée Conception introduisant des mentions et prières dans la liturgie. Il sacra évêque Pierre Chatrousse, évêque de Valence le et Dominique-Augustin Dufêtre, évêque de Nevers le .

La fin de son Ă©piscopat s'illustrera par la reconnaissance en 1851 de l'authenticitĂ© de l'apparition de Notre-Dame de La Salette. Ă€ 87 ans, il montera Ă  cheval bĂ©nir la première pierre du sanctuaire Ă  1 800 mètres d’altitude[9], le , devant une grande assemblĂ©e de fidèles. Il fonde en 1852 les Missionnaires de Notre-Dame de la Salette.

Alors que l'usage du temps était qu'un évêque reste en fonction ad vitam, le , il présenta sa démission afin de consacrer ses derniers jours à une vie contemplative. L'ordonnance du lui fait droit et le il prendra résidence au couvent des sœurs du Sacré-Cœur de Montfleury à Corenc dont il avait pendant quelque temps dirigé la fondatrice, sainte Madeleine Joséphine Barat. Il ne sortira de sa retraite qu'une seule fois durant ses 7 dernières années.

Il dĂ©cède le . Il est enterrĂ© dans le petit cimetière en contrebas de la terrasse de l'ancienne Maison des Confesseurs (depuis appelĂ©e l'« Ă‰vĂŞchĂ© » en raison de sa longue prĂ©sence), oĂą un tilleul pluricentenaire a conservĂ© le souvenir de la visite qu'y fit Saint François de Salles au dĂ©but du XVIIe siècle. Mgr de Bruillard avait achetĂ© la propriĂ©tĂ© de Montfleury en 1830, ancien château delphinal devenu pendant quatre siècles et demi (jusqu'Ă  la RĂ©volution) couvent royal de dominicaines Ă  la suite du don d'Humbert II, afin d'en faire une maison de campagne du Grand SĂ©minaire de Grenoble.

Distinctions

Portrait

En 2011, dans le cadre de ses nouvelles acquisitions, le Musée dauphinois acquiert un portrait en huile sur toile de Philibert de Bruillard, daté de 1825 environ[11].

Notes et références

  1. Louis Bassette, Les origines familiales de Monseigneur Philibert de Bruillard, Ă©vĂŞque de Grenoble de 1826 Ă  1853, Grenoble, Imp. Eymond, 1957
  2. Louis Bassette, Le fait de La Salette, 2e Ă©dition, Paris, 1965, p. 432. Jacques-Olivier Boudon, « L'Ă©vĂŞque de La Salette, Mgr Philibert de Bruillard Â», dans François Angelier et Claude Langlois, La Salette : apocalypse, pèlerinage et littĂ©rature (1856-1996), Éditions JĂ©rĂ´me Millon, 2000, partiellement consultable sur Google Livres, p. 50, qui renvoie aux Archives dĂ©partementales de la CĂ´te d'Or, Registre de la paroisse Saint-Pierre de Dijon, annĂ©e 1765. Voir aussi son acte de dĂ©cès, au nom de Philibert Bruillard, qui indique bien la date du 12.
  3. Le passage de Philibert Bruillard par le Collège de Navarre n'est pas considéré comme certain par Louis Bassette, Le fait de La Salette, 2e édition, Paris, 1965, pp. 432-433.
  4. Jacques-Olivier Boudon, « L'Ă©vĂŞque de La Salette, Mgr Philibert de Bruillard », dans François Angelier et Claude Langlois, La Salette: apocalypse, pèlerinage et littĂ©rature (1856-1996), Éditions JĂ©rĂ´me Millon, 2000, partiellement consultable sur Google Livres, pp. 50 et 53. D'après Louis Bassette, Le fait de La Salette, 2e Ă©dition, Paris, 1965, p. 432, une copie de l'acte de baptĂŞme dĂ©livrĂ©e en 1772 remplace dĂ©jĂ  « Braill(i)ard Â» par « Bruillard »
  5. Phil Kilroy, Madeleine-Sophie Barat : une vie (1779-1865), Paris, Éditions du CERF, 2004, Trad. Pascale Dominique Nau, p. 55.
  6. Louis Bassette, Le fait de La Salette, 2e éd. Paris, 1965, p. 434. Jacques-Olivier Boudon, « L'évêque de La Salette, Mgr Philibert de Bruillard », dans François Angelier et Claude Langlois, La Salette: apocalypse, pèlerinage et littérature (1856-1996), Éditions Jérôme Millon, 2000, partiellement consultable sur Google Livres, p. 53.
  7. « Histoire de Chalais »
  8. Vital Chomel, Bernard Bligny, Le Diocèse de Grenoble, Paris, Beauchesne, 1979 p.199
  9. « Reconnaissance de la Salette »
  10. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )
  11. Présentation du portrait de Philibert de Bruillard par un conservateur du musée dauphinois.

voir aussi

Bibliographie

  • Stern (P. Jean), Philibert de Bruillard (1765-1860), l’évĂŞque de Grenoble qui approuva La Salette, Strasbourg, Éditions du Signe, .
  • HervĂ© Roullet, L'apparition de la Vierge Marie Ă  La Salette. Marie rĂ©conciliatrice. Les vies de MĂ©lanie Calvat et Maximin Giraud. ActualitĂ© des secrets, Paris, HervĂ© Roullet, AVM Diffusion, , 480 p. (ISBN 978-2-956-31377-9). Cf. notamment le chapitre septième, concernant Philibert de Bruillard.

Articles connexes

Liens externes

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