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Phare du Rocher-aux-Oiseaux

Le phare du Rocher aux Oiseaux est, de 1870 à 2011, une station d'aide à la navigation du golfe du Saint-Laurent située aux rochers aux Oiseaux en Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine au Québec (Canada).

Phare du
Rocher-aux-Oiseaux
Photo du site, vue depuis un aéronef situé au sud. On y voit l'îlot : la falaise, le quai et l'escalier en bois, le phare avec la maison des gardiens et d'autres petits bâtiments.
Le phare en 1943.
Localisation
Coordonnées
47° 50′ 17″ N, 61° 08′ 44″ O
Baigné par
Site
Rocher aux Oiseaux (d)
Localisation
Aire protégée
Histoire
Construction
1870 (1er phare)
1887 (2e phare)
1967 (3e phare)
Automatisation
1987
Patrimonialité
Bien inventorié dans le répertoire du patrimoine culturel du Québec (d)
Gardienné
non
Visiteurs
non
Architecture
Hauteur
10 m
Élévation
49 m
Matériau
Équipement
Portée
37 km
Feux
1 Ă©clat blanc toutes les 8 s
(Ă©teint depuis 2011)
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Situation terrestre et maritime

photo en couleur  avec le rocher en arrière-plan éloigné au milieu de la mer bleue, vu depuis une terre en premier plan
Le rocher et le phare en 2006.

Avec un feu Ă  49 mètres au dessus du niveau de la mer le phare du Rocher-aux-Oiseaux est Ă©tabli sur un Ă®lot (Rochers aux Oiseaux) de grès comportant un plateau, d"une forme plus ou moins circulaire d'environ 300 mètres de diamètre, entourĂ© de falaises d'environ 30 m de hauteur[1]. Il est situĂ© Ă  environ 32 kilomètres au nord-est de l'archipel des Ă®les de la Madeleine, le long du Chenal Laurentien dans la zone centrale du golfe du Saint-Laurent[2].

Cela le place sur le tracé de la grande route maritime qui passe par le détroit de Cabot. Son feu signalait aux navires l'extrémité des hauts-fonds de l'archipel et le danger isolé que représente son site composé de plusieurs îlots rocheux[3].

Histoire

Avant le phare

Le premier navigateur ayant laissé une trace de ses observations sur ce rocher est Jacques Cartier, qui le baptise île Margaux, à la vue des innombrables Fous de Bassan qui l’entourent lors de son passage à proximité lorsqu’il entre dans le golfe du Saint-Laurent[4]. La première photographie du rocher date de 1864, elle est prise lors de l’expédition polaire menée par William Bradford vers l’Arctique[5].

Photo en noir et blanc prise depuis un bateau avec la mer et au centre le rocher
Première photo connue du Rocher-aux-Oiseaux (1864)

La situation de cet Ă®lot isolĂ©, situĂ© sur la route des navires arrivant de l'ocĂ©an Atlantique pour entrer dans le fleuve Saint-Laurent, est signalĂ©e dès les annĂ©es 1830 par les marins, comme suffisamment dangereux pour nĂ©cessiter l'installation d'un phare. La première Ă©tude concrète sur ce sujet date de 1861, l'ingĂ©nieur John Page propose un projet de construction qu'il Ă©value Ă  70 000 $, le . Les autoritĂ©s estiment ce coĂ»t trop important et le projet est mis de cĂ´tĂ©. Dans les dĂ©cennies suivantes, des naufrages aux abords des Ă®les et le dĂ©veloppement du trafic de marchandises entre l'Europe et le Canada, provoquent des pressions sur les autoritĂ©s. Celles ci sont renforcĂ©es par les observations, notĂ©es dans des rapports, du commandant Pierre-Étienne Fortin, qui, devenu dĂ©putĂ© souligne l'importance de s'occuper de la sĂ©curitĂ© de cette voie de passage[5].

La réaction politique prend forme le , avec un débat à la Chambre des communes du Canada. Le , Peter Michelle, ministre de la Marine et des Pêcheries, défend auprès de ses collègues, lors d'un conseil des ministres, le projet de construction d'un phare sur le rocher. Les crédits pour la construction sont votés le [5].

Construction et mise en service

Le service a dĂ©jĂ  de nombreux phares en constructions, mais Peter Michelle, conscient de l'importance de celui-ci, s'active dès le vote positif du afin d'arriver Ă  le mettre en service avant l'hiver[6]. Le site choisi en 1869, est celui du plus grand des Ă®lots qui prĂ©sente un plateau tabulaire, situĂ©e en haut d'une falaise d'environ 30 m de haut qui en fait le tour. La partie plane du sommet prĂ©sente une forme plus ou moins circulaire d'un diamètre de moins de 300 m et d'une surface de moins de 3 hectares[1].

Pour commencer le chantier, un homme du nom de Fraser[4] est embauché pour tailler dans la roche un espace dans une faille au sud pour y établir un escalier de bois. Un ponton[7] est installé pour pouvoir accoster dans un endroit où il y a régulièrement du ressac. Puis un treuil est fixé au sommet pour pouvoir hisser les bois et autres fournitures nécessaires à la construction amenées par bateau par temps et état de la mer favorables. Peter Michelle vient visiter le chantier lorsque les charpentes étaient débarquées et hissées, découvrant les difficultés et le danger des débarquements du fait des mouvements de la mer, il prévoit plusieurs évolutions : programmer, pour la période de l'été de l'année suivante, la création d'un deuxième débarcadère, du côté nord afin d'avoir le choix en fonction des conditions de mer et de vent ; installer un « code de signaux » pour que les gardiens puissent communiquer avec les navires s'ils ont besoin d'assistance ; et qu'à partir l'année suivante il faut prévoir un stock d'huile et de nourritures suffisants pour des gardiens présents toute l'année[6][alpha 1].

Le , le feu est allumĂ© pour la première fois, peu de temps avant la mauvaise saison. PrĂ©vu pour que la lumière soit aperçue Ă  21 milles (environ 39 kilomètres), une observation du feu par temps clair confirme qu'il est dans ce cas visible Ă  25 milles nautiques. Cette lumière dispose d'un « feu dioptrique français » (lentille de Fresnel) de deuxième ordre, disposĂ© Ă  140 pieds (un peu plus de 42 mètres), au-dessus du niveau de la mer[alpha 2]. La lanterne est positionnĂ©e au sommet d'une tour en bois, constituĂ©e d'une forte charpente fixĂ©e solidement au sol rocheux. L'installation comporte Ă©galement une maison pour les gardiens et un magasin pour stoker l'huile nĂ©cessaire Ă  la lampe. Ces deux bâtiments ne sont pas contigus Ă  la tour du phare afin d'Ă©viter le risque de propagation d'un incendie. La tour et les deux bâtiments annexes sont couverts avec des bardeaux en bois peints en blanc, avec un enduit permettant la conservation et limitant la combustion[9]. Les autres caractĂ©ristiques du phare donnĂ©es pour les navires sont : un feu blanc fixe, sur une tour hexagonale blanche, haute de 50 pieds (15,24 m) du sol au sommet de la girouette, allumĂ© du au [8].

Le phare a Ă©tĂ© construit par l'entreprise Daley, Carter & Doolan, de Miramichi, pour un coĂ»t lĂ©gèrement infĂ©rieur Ă  10 000 $. Cette dĂ©pense ne comprend pas la lentille de Fresnel qui est prĂ©levĂ©e sur un stock de l'administration de la marine[10].

Fonctionnement et Ă©volution

gravure d'un dessin représentant une vue depuis un bateau avec la mer, le rocher au centre, avec le phare et une maison, un ciel nuageux avec de nombreux oiseaux près de la falaise de l'îlot, et à gauche à l'horizon un voilier avec des voiles carrées
Gravure d'après un dessin, publié en 1877.

Les difficultés de ravitaillement du phare sont rapidement confirmées, au mois d'octobre la goélette England, commandée par G.-V. Story, est à Gaspé pour charger des approvisionnements destinés au phare. Le 17 elle rejoint le rocher, mais un gros temps met le navire en perdition alors qu'il est au mouillage. Il perd plusieurs ancres et un canot, ce qui nécessite, pour sauver le bateau, de jeter à la mer une partie de la cargaison sans avoir pu entrer en contact avec le rocher. Une fois que le navire est en sécurité, le reste des approvisionnements est transféré sur le vapeur du gouvernement Lady Head[11]. Le le Lady Head arrive au rocher mais une forte houle l'empêche de communiquer et il doit rejoindre Amherst pour se mettre à l'abri et débarquer les provisions destinées au rocher[12]. Durant les périodes d'allumage du phare, en 1870 et 1871, il n'a pas eu de nomination de gardiens permanents, la surveillance de la lumière est faite par des gardiens temporaires[13].

Dessin du rocher qui est proche avec le phare, comporte les étais, et des petits bâtiments, nombreux oiseaux autour et à l'horizon un bateau à droite et un autre à gauche
Le phare après la pose des câbles en 1872. Dessin publié en 1877.

En 1872, le phare est consolidé avec des étais fixés dans la roche[7]. L'installation d'un système sonore, un canon, a lieu en 1873[10].

Le un bateau vient ravitailler la station et inspecter les installations gĂ©rĂ©es par le gardien Peter Walen. Le responsable de cette visite indique dans son rapport que le phare et le canon sont en bon Ă©tat. Le feu blanc fixe, installĂ© dans une grande lanterne de 10 pieds (environ m) de diamètre, est allumĂ© par une lampe Ă  mèche circulaire qui consomme 180 gallons (environ 681 litres) d'huile par saison. Le canon de l'alarme sonore, tirĂ© une fois par heure pendant les pĂ©riodes de brume ou de tempĂŞtes de neige, consomme environ 2 000 livres (907 kg) de poudre, et en proportion des amorces Ă  friction[14].

Il y a cinq bâtiments en bois, peints en blanc, avec une toiture peinte en rouge : le phare, la maison du gardien, le hangar à huile, la remise du canon de l'alarme sonore, et un magasin près du débarcadère. Un sixième bâtiment utilisé comme magasin à poudre est construit en brique réfractaire avec une toiture en zinc. Au débarcadère il y a deux quais, chacun équipé d'une grue[14].

Lors de la visite du , l'agent du contrĂ´le remarque, que du fait de son importance ce phare reste allumĂ© tout l'hiver ce qui justifie l'usure importante de ses lampes et qu'il serait nĂ©cessaire de changer l'appareil d'Ă©clairage mais que la lanterne n'a pas assez d'aĂ©ration pour pouvoir y utiliser de plus gros becs. Il rappelle que le phare et les bâtiments ont Ă©tĂ© repeints en 1877, et que la charpente de la tour est en bon Ă©tat. Il signal qu'un brise-lames, pour boucher un trou entre deux rochers face au dĂ©barcadère, a Ă©tĂ© emportĂ© par une tempĂŞte et qu'il devrait ĂŞtre reconstruit car le site permet Ă©galement d'abriter rĂ©gulièrement des bateaux de pĂŞche. Le ravitaillement est de 187 gallons d'huile[15].

un bateau à vapeur et voile vu de côté, l'étrave est à gauche il a deux mats et une cheminée dont la fumée s'échappe horizontalement vers la droite, il passe devant un rivage avec une colline construite, la mer est clapoteuse et le ciel nuageux.
Le Newfield, vapeur du gouvernement. Gravure publiée en 1877.

En 1880, un câble sous-marin de radiotélégraphie filaire est posé entre l'île d'Anticosti, le rocher aux Oiseaux et les îles de la Madeleine, aboutissement d'un projet dont l'origine remonte à 1875. Il a pour objet de renforcer la sécurité de la navigation dans le golfe du Saint-Laurent. Mais il n'est pas fiable avec de nombreuses ruptures de la partie sous-marine notamment sur le câble qui relie la station. Son fonctionnement ne donne satisfaction qu'en 1884 et 1885[16]. Lors d'une tempête, le , un rocher écrase le câble au pied de la falaise et coupe la communication, la réparation est effectuée le par F. N. Gisborne, contrôleur du service des télégraphes de l'État, et son adjoint M. Keeley, avec l'aide du bateau à vapeur Niewfield du capitaine Guilford[17].

Deuxième phare (1887)

photo noir et blanc avec le phare à gauche des petits bâtiments à droite et la toiture à quatre pans, posée sur le sol, de la citerne à eau
Le phare construit en 1887, avant la modification de 1908. Au premier plan une citerne à eau enterrée avec une toiture pour la récupération de l'eau de pluie et équipée d'une pompe à main.

En 1887, la tour du phare d'origine est remplacĂ©e par une nouvelle, Ă©galement en bois de base hexagonale, mais moins haute, elle ne mesure plus que 11,9 mètres (39 pieds)[10]. Lors de ces travaux il a Ă©galement Ă©tĂ© construit un hangar pour l'huile et un petit local pour abriter le treuil Ă  vapeur et la chaudière. Des rĂ©parations ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sur la maison des gardiens et sur les autres bâtiments[18].

Le câble sous-marin du télégraphe est de nouveau rompu le , le Newfield étant occupé à d'autres tâches, F. N. Gisborne ne peut effectuer la réparation que vers le [19]. Après une nouvelle rupture, le ministère des travaux publics prend la décision de ne pas remettre ce câble en place sur cette liaison, qui est abandonnée, après avoir qu'il ait été de nouveau relevé et réparé en . Cet abandon est dû au manque de fiabilité de cette installation qui a été interrompue, pendant de longues périodes, huit fois en dix ans[20].

Le , le service des phares, qui effectue une série d'épreuves des signaux de brume des stations, expérimente le canon à poudre présent sur le site. Les tirs ont lieu avec différentes poudres et avec ou sans bourre. Ils sont écoutés depuis le rocher puis du bateau qui se positionne à différentes distances et orientations par rapport au rocher. La majorité des coups sont pas ou à peine audibles[21]. En 1895, le canon à poudre du signal sonore est remplacé par un dispositif qui utilise des cartouches de coton-poudre[10].

deux hommes avec des fusils sont en haut au bord de la falaise, en train de viser des oiseaux
Sur l'île vers 1910.

Durant l'année 1898, c'est le bateau à vapeur Aberdeen qui ravitaille la station. En plus des provisions, il ramène : le treuil à vapeur, préalablement envoyé à Québec pour être réparé, et une nouvelle pompe à vapeur, ainsi que des éléments de rechange comme des soupapes de sureté, pour la chaudière du signal de brume à vapeur. Le gardien repeint le phare et les autres bâtiments, fait les épissures et installe les câbles de la nouvelle grue, répare la couverture et les fondations du treuil à vapeur, et installe des échelles au nord et au sud du rocher[22].

En 1903, les caractĂ©ristiques du feu sont modifiĂ©es quand est installĂ© un système d'Ă©clairage Ă  vapeur de pĂ©trole avec un manchon Ă  incandescence. De fixe il devient Ă  occultation : sur une pĂ©riode de 20 s il y a 15 s de lumière et s. Un nouveau naufrage par temps de brume incite les autoritĂ©s Ă  remplacer le système sonore Ă  explosion par une sirène diaphone qui offre l'avantage de pouvoir Ă©mettre un son avec une frĂ©quence plus rapprochĂ©e[10].

photo noir et blanc avec le phare, avec ses étais, au centre de l'image, sur la gauche une maison, au premier plan un muret en pierre sur la droite et la toiture de la citerne d'eau à gauche. En arrière-plan c'est majoritairement le ciel avec une petite vue sur la mer à droite
Le phare en 1908, après les modifications.

Comme le phare a son feu en partie occultĂ© par le toit du bâtiment du système sonore, la tour est modifiĂ©e en 1908. Le chantier a consistĂ© Ă  relever la tour existante, en bois, en construisant un soubassement, en bĂ©ton, haut de 12 pieds (environ 3,7 m) et de complĂ©ter l'installation avec, comme pour le phare prĂ©cĂ©dent, des haubans fixĂ©s sur la tour Ă  la base de la lanterne[10].

Dans les années 1930, le gardien Alphonse Arsenault habitait sur l'île avec toute sa famille, il y avait plusieurs bâtiments et également une vache qui avait été hissée avec un monte-charge présent à cette époque[23]. Le , un voilier accoste l'île, le gardien intérimaire Marc Richard a la surprise de voir arriver le président des États-Unis Franklin Delano Roosevelt qui revenait d'un voyage de pêche au thon[24]. Alphonse Arsenault lui présente sa famille et lui fait rapidement visiter les installations du phare[23].

En , la Garde Côtière envoie une équipe pour remettre en état le quai. Le 11 de ce mois, alors que le chantier est en cours un incendie endommage gravement la maison des gardiens et plusieurs des bâtiments annexes[25]. Une nouvelle maison pour les gardiens est construite en 1957[10].

C'est en 1961 que se termine le gardiennage de la station par un gardien et sa famille. Une nouvelle organisation est mise en place par le Service maritime du ministère des transports (qui devient la Garde cĂ´tière canadienne en 1962). Il a deux Ă©quipes, de deux gardiens, qui sont prĂ©sentes sur la station, en alternance, pendant des pĂ©riodes de 28 jours[10]. Les relèves se font en hĂ©licoptère[25].

Troisième phare (1967)

À la fin des années 1960, la partie supérieure de la tour, charpente recouverte en bardeaux de bois est refaite. Elle repose sur l'ancienne base hexagonale en béton[7]. Une nouvelle lanterne octogonale est installé au-dessus. Son feu est allumé en 1967[10].

L'automatisation, avec l'installation de batteries, est mise en service en 1987[alpha 3]. Ce qui implique également le départ des derniers gardiens du phare et la fermeture des bâtiments qu'ils utilisaient. La présence humaine est alors réduite au passage d'un réparateur en fonction des besoins. Le rocher devient un « sanctuaire pour les oiseaux »[7].

Quatrième phare (après 1987)

Dans les années 1990, Lauréat Leblanc, l'un des derniers gardiens du phare, retourne sur l'îlot avec une équipe de Radio-Canada et une autre de Pêches et Océans. Il constate notamment que la superstructure du phare a été modifiée : « le phare est encore là, mais c'est pas le même phare qu'on avait. C'est une pièce de fer avec une lumière d'accrochée dessus ». Il précise également quel était l'utilisation des autres constructions : « la maison où on habitaient est encore debout, mais les fenêtres sont brisées et les portes arrachées. Il reste une bâtisse qu'on utilisait pour ramasser les outils. Les autres bâtiments sont trop vieux et pourris »[7].

Le feu est Ă©teint en 2011[4].

Histoires de gardiens

Durant les périodes d'allumage du phare des deux premières années, 1870 et 1871, sa surveillance est effectuée par des gardiens temporaires[13].

Le , alors que le gardien du phare voulait faire un tir avec le canon d'alarme, une étincelle fait exploser un baril de poudre. Le gardien et son fils sont tués sur le coup et l'un des deux aides, grièvement blessé, meurt quelques heures après[26]. Le navire la Canadienne, avec à son bord le docteur Fortin, est envoyé sur le Rocher des oiseaux. Sur l'île, le docteur découvre les cadavres du gardien Chiasson, de son fils et de son aide. Ils ont été tués par l'explosion d'un baril de poudre. Le canon éclaté est remplacé par l'un de ceux du navire, puis les corps sont ramenés aux Îles de la Madeleine et enterrés le vendredi 18. Au phare, ils ont laissé l'ancien aide, un nouveau gardien et deux nouveaux aides, pour gérer la garde du phare[27].

Peter Bourque, est nommé gardien en 1896, il le restera jusqu'en 1906, époque où il laisse la place à son fils[28].

Patrimoine

Sur le site du phare

Le phare du Rocher-aux-Oiseaux, construit en 1967, décrit : « plan au sol : polygonal avec une structure : béton, ossature en béton armé », est inscrit à l'inventaire du patrimoine maritime et fluvial du répertoire du patrimoine culturel du Québec. Il fait partie du « secteur du phare de Rocher aux oiseaux[3] », réalisé lors de l'inventaire des phares du Québec (2009-2010)[29].

Lors de l'inventaire (2009-2010), il n'y a pas eu d'évaluations « historiques, architecturales et emblématiques », des ruines jouxtant le phare[4]. Sa situation, sur un îlot qui a déjà perdu la moitié de sa surface en 150 ans du fait de l'érosion maritime[1], fait qu'il peut être considéré que dans un temps plus où moins long ce patrimoine aura disparu[4].

Musée de la Mer de l'île du Havre-Aubert

Au Musée de la Mer de l'île du Havre-Aubert, on trouve notamment : une maquette, du site avec l'île, le phare et les autres bâtiments, réalisée sur l'île, par le gardien Alphonse Arsenault en 1934, et l'ancien canon servant d'avertisseur de brume[23].

Notes et références

Notes

  1. Si le premier allumage du phare est officiellement le 20 septembre 1870, il ne dispose alors pas de gardien titulaire et il n'est pas prévu de présence humaine sur le rocher pendant ce premier hiver. L'allumage régulier est programmé à partir du printemps 1871.
  2. Suivant l'indication donnée dans l'appendice n°26 : liste des phares de la Puissance du Canada sous la direction du département de la marine et des pêcheries (1871), cette hauteur est celle « du centre de la lanterne au dessus du niveau des hautes mer »[8]. (Il n'est pas précisé par quel coefficient de marée).
  3. L'année de l'automatisation varie selon les sources, Cultura donne 1987[7] et CARDI 1988[25].

Références

  1. Cultura 2014, p. 120.
  2. ZICO Québec 2018, p. fiche web.
  3. Gouv. Québec (2) 2013, p. fiche web.
  4. Cultura 2014, p. 121.
  5. CARDI 2018, p. web.
  6. Rapport 1871, p. 4.
  7. Cultura 2014, p. 122.
  8. Rapport 1871, p. 172-173.
  9. Rapport 1871, p. 3.
  10. Anderson 2011, p. web.
  11. Rapport 1871, p. 329.
  12. Rapport 1871, p. 311.
  13. Rapport 1871, p. 19.
  14. A.-J. Smith 1877, p. 41.
  15. J.-C. Pope 1879, p. 158-159.
  16. Mauras 2007, § 28.
  17. Gisborne et Gobeil 1887, p. 167-168.
  18. W.-M. Smith 1888, p. xiv.
  19. F.-N. Gisborne 1889, p. 149.
  20. Mauras 2007, § 31.
  21. Rapporteur 1891, p. 129.
  22. Rapporteur 1899, p. 41.
  23. Plante 10 août 1978, p. A3.
  24. Centre d'archives 2016, p. web.
  25. CARDI 2018, p. note web.
  26. Tardivel 1881, p. 5.
  27. Dionne 1881, p. 2.
  28. Leslie 1911, p. 1.
  29. Gouv. Québec 2013, p. fiche web.

Voir aussi

XIXe siècle

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  • A.-J. Smith (dir. et ministre de la Marine et des PĂŞcheries), « Annexe n°2 : Phare du rocher aux oiseaux, dĂ©pĂ´t d'approvisionnements et station du canon d'alarme, ĂŽles de la Madeleine », dans Neuvième rapport annuel du ministère de la marine et des pĂŞcheries pour l'annĂ©e fiscale expirĂ©e le 30 juin 1876 : Documents de la session (n°5), Ottawa, Parlement, (lire en ligne), p. 41 (133).
  • J.-C. Pope (dir. et ministre de la Marine et des PĂŞcheries), « Rocher aux oiseaux », dans Documents de la session, volume 3. Première session du 4ème parlement Canada : Annexe n°6 : rapport de l'agent du ministère de la marine et des pĂŞcheries, Nouvelle-Écosse, annĂ©e fiscale expirĂ©e le 30 juin 1878, Ottawa, Parlement, (lire en ligne), p. 158-159.
  • Faucher de Saint-Maurice, « V L'archipel de la Madeleine », dans Promenades dans le Golfe Saint-Laurent, QuĂ©bec, Typographie de C. Darveau, (lire en ligne), p. 146-167.
  • F.-N. Gisborne (ContrĂ´leur du service des tĂ©lĂ©graphes de l'État) et M.-A. Gobeil (SecrĂ©taire, dĂ©partement des travaux publics), « Annexe n° 19 : rapport sur les lignes tĂ©lĂ©graphiques de l'État : Fleuve et golfe Saint-Laurent », dans Documents de la session de la Puissance du Canada- 1887, (Volume 20, no.9, Documents de la session 10-11A), Ottawa, Canada, (lire en ligne), p. 167-168.
  • J.-P. Tardivel (propriĂ©taire et rĂ©dacteur en chef), « Nouvelles gĂ©nĂ©rales », La VĂ©ritĂ©,‎ , p. 5 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • N.-E. Dionne (rĂ©dacteur en chef), « Petites nouvelles : L'explosion au rocher des oiseaux », Le Courrier du Canada,‎ , p. 2 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • W.-M. Smith (dir. et sous ministre de la marine), « Phare en aval de QuĂ©bec : Rocher aux Oiseaux », dans Documents de la session de la Puissance du Canada-1888 (Volume 21, no.7, Documents de la session no. 5-5a), Ottawa, Canada parlement, (lire en ligne), xiv.
  • F.-N. Gisborne (ContrĂ´leur), « Annexe n°13 : Rapport sur les tĂ©lĂ©graphes de l'État », dans Documents de la session de la Puissance du Canada-1889 ( Volume 22, no.9, Documents de la session no. 9-10a), Ottawa, Canada parlement, (lire en ligne), p. 149.
  • Rapporteur, « Annexe C, Épreuves des signaux explosifs : Rocher aux Oiseaux », dans Documents de la session - volume 7 - première session du septième parlement, Ottawa, Canada parlement, (lire en ligne), p. 129.
  • Rapporteur, « Division de QuĂ©bec (service des phares) : Rocher aux Oiseaux », dans Documents de la session - volume 9 - quatrième session du huitième parlement, Ottawa, Canada parlement, (lire en ligne), p. 41

XXe siècle

  • W.-C. Leslie, « Une question d'actualitĂ© : la navigation d'hiver », La Vigie, no 230,‎ , p. 1 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • J.-Camille Pouliot, « Le Rocher aux Oiseaux », dans Glanures GaspĂ©siennes, QuĂ©bec, (lire en ligne), p. 298-301.
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : Mission au phare du bout du monde », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : Six gars malheureux Ă  cause d'un hĂ©licoptère », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : Ca y est! Enfin sur l'Ă®le », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : Dans cette grandeur dĂ©solĂ©e tout devient dĂ©risoire », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : Sur l'Ă®le la plus dangereuse, le phare veille », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Florent Plante, « Entre ciel et terre : L'ĂŽle des drames et de la mort, vĂ©ritable dĂ©voreuse de gardiens », Le Soleil,‎ , A3 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Edward F. Bush, « Les phares du Canada », Lieux historiques canadiens, no 9,‎ , p. 5-121 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Jean Chartier, « Les deux derniers gardiens de phare du golfe : LaurĂ©at Leblanc et Luc Arseneault ont vĂ©cu des annĂ©es sur le Rocher-aux-Oiseaux », Le Devoir,‎ , B1 (lire en ligne, consultĂ© le ).

XXIe siècle

  • (en) Jeremy D’Entremont, « The Cursed Lightstation of Rocher aux Oiseaux : A Malicious Prank of Nature », Lighthouse Digest,‎ (lire en ligne).
  • Philippe Laferrière, « Les gardiens de phare du Rocher-Maudit », L'Estuaire, revue d'histoire des pays de l'estuaire du Saint-Laurent, no 64,‎ , p. 29-31 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Éric Mauras (DĂ©partement d'histoire UniversitĂ© de MontrĂ©al), « Du lobbying pour la construction d’une infrastructure publique : Le système tĂ©lĂ©graphique dans le golfe du Saint-Laurent, 1875-1895 », Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, vol. 60, no 3,‎ , p. 325-354 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  • Georges Langford (ill. Marianne Papillon), Ici le Rocher-aux-Oiseaux, Éditions la Morue verte, , 48 p. (ISBN 978-2-9809962-9-0, prĂ©sentation en ligne).
  • Cultura, « Phare du rocher aux oiseaux (fiche : 5-6 - code HmEi) », dans ĂŽle de la Madeleine, un patrimoine culturel Ă  faire valoir : Fiches techniques (Étude concernant une aire maritime protĂ©gĂ©e. Volet patrimoine culturel. Rapport final), Canada, Parcs Canada et Ministère du dĂ©veloppement durable, de l'environnement, de la faune et des parcs, (lire en ligne), p. 120-122.

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