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Peter Gingold

Peter Gingold, né le à Aschaffenburg et décédé le 28[1] ou [2] à Francfort-sur-le-Main, est un militant politique allemand et communiste, résistant au nazisme.

Peter Gingold
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Entre le et le (Ă  90 ans)
Francfort-sur-le-Main
Nationalité
Activités
Autres informations
Partis politiques
Distinction
Peter Gingold
Peter Gingold en 2005

Biographie

Peter Gingold a grandi en Allemagne Ă  Aschaffenburg et Ă  Francfort avec ses 5 frĂšres et sƓurs. Ses parents Ă©taient des Juifs Ă©migrĂ©s de Pologne ; son pĂšre Ă©tait tailleur. En 1930, il commence une formation de vendeur dans un magasin de disques, et adhĂšre Ă  l'Union centrale des employĂ©s (Zentralverband der Angestellten - ZdA). En 1931, il devient membre de la Ligue des jeunes communistes d'Allemagne (Kommunistischen Jugendverband Deutschlands). Face Ă  la menace que reprĂ©sente la prise de pouvoir du parti nazi, le NSDAP, la famille dĂ©cide d'Ă©migrer en France pendant l'Ă©tĂ© 1933 et s'installe Ă  Paris. Toutefois sans Peter, qui doit rejoindre la famille un peu plus tard, le temps de solder les affaires de ses parents. Pris dans une rafle des SA, il est emprisonnĂ© plusieurs mois par les autoritĂ©s nazies avant d'ĂȘtre envoyĂ© en exil en 1933 Ă  Paris.

Il travaille pour le Pariser Tageblatt, un journal antifasciste de langue allemande. Il participe Ă  la fondation en de la Jeunesse allemande libre (FDJ) avec d’autres exilĂ©s allemands en France, puis s'engage dans le Parti communiste d'Allemagne (KPD) en 1937. Dans le groupe de la FDJ, il fait la connaissance d'Ettie Stein-Haller qu'il Ă©pousera en . En , il est internĂ© par les autoritĂ©s françaises. Sa fille Alice nait Ă  Paris le , pendant l'exode.

De retour Ă  Paris en , il s'engage activement dans la RĂ©sistance. Il rejoint la Main-d'Ɠuvre immigrĂ©e (MOI), et en son sein le secteur TA (Travail allemand), sous la direction d'Otto Niebergall. Le TA est chargĂ© notamment de diffuser des informations aux soldats allemands sur la nature du rĂ©gime hitlĂ©rien, de recruter des membres de la Wehrmacht pour obtenir des informations pour les mouvements de rĂ©sistance et de les inciter Ă  dĂ©serter. Il est chargĂ© d'organiser le Travail allemand dans l'Est de la France. En 1942, son frĂšre Leo Gingold et sa sƓur Dora Buchband sont arrĂȘtĂ©s et dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz. En , il est arrĂȘtĂ© Ă  Dijon oĂč il Ă©tait chargĂ© de la liaison entre la direction et les militants de base du TA[3]. Pendant plusieurs semaines, il est interrogĂ© et torturĂ© par la Gestapo. TransfĂ©rĂ© Ă  Paris, il rĂ©ussit Ă  les tromper et Ă  prendre la fuite en avril.

Avec Otto Niebergall, il rejoint le ComitĂ© Allemagne libre pour l’Ouest (CALPO). En , Peter Gingold participe avec une centaine de rĂ©sistants allemands Ă  la libĂ©ration de Paris dans les rangs des FFI. Il est envoyĂ© en tant que dĂ©lĂ©guĂ© du CALPO sur le front de la bataille de Metz dans le rĂ©giment du colonel Fabien d'octobre Ă  . Au printemps 1945, il rejoint les partisans italiens comme envoyĂ© au front pour informer les soldats de la Wehrmacht, et assiste Ă  la LibĂ©ration Ă  Turin.

En 1945, Peter Gingold s'installe à Francfort-sur-le-Main avec sa famille et poursuit ses activités politiques. Il devient membre du secrétariat du KPD du land de Hesse et s'occupe de la formation. Ces activités deviennent illégales en 1956, date de l'interdiction du KPD, jusqu'en 1968, date de la création du DKP.

En 1956, la famille Gingold se voit retirer la nationalité allemande par décision administrative, dans le contexte de la guerre froide. Ce n'est qu'au terme d'un long procÚs que cette décision sera annulée, en 1972. En 1972, le chancelier Willy Brandt fait voter le décret contre les extrémistes, afin de contrer l'influence des mouvements communistes et pacifistes dans la sphÚre publique, et les services de renseignement mettent en place un systÚme de surveillance de dizaines de milliers de fonctionnaires. Cela aboutit pour des centaines d'entre eux à des "interdictions professionnelles", dont Silvia Gingold, la seconde fille de Peter. Cette interdiction fut levée au terme d'un procÚs, en 1977. Dans les années 1980, il se mobilise contre la société IG Farben iA, société issue de la liquidation judiciaire d'IG Farben, et dont elle détient encore de nombreux actifs. La ligue contre la société IG Farben en liquidation demande que les avoirs soient affectés à un fonds de dédommagement des victimes. Ce combat se poursuivra jusque dans les années 2000, aprÚs que cette société s'est déclarée en faillite.

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, il devient l'un des porte-parole de l’Union des persĂ©cutĂ©s par le rĂ©gime nazi et des antifascistes (VVN). Il est Ă©galement membre fondateur de l'Union des Allemands de la RĂ©sistance (DRAFD) et membre actif du ComitĂ© international d'Auschwitz. Il parcourt inlassablement l'Allemagne pour tĂ©moigner de la rĂ©sistance des femmes et des hommes allemands qui n’avaient pas acceptĂ© le rĂ©gime nazi, et est trĂšs souvent amenĂ© Ă  tĂ©moigner de son expĂ©rience devant des collĂ©giens et lycĂ©ens.

En 2001, alors qu'il est membre honoraire de la Ligue des Antifascistes, il entreprend, avec Kurt Julius Goldstein (en), un procĂšs contre le gouvernement des États-Unis et la famille Bush[4], suivant les participations de Prescott Bush dans le financement et l'armement illĂ©gal de l'Allemagne nazie ainsi que par les entreprises qu'il avait Ă  Auschwitz. Cependant, la juge Rosemary Collier invalidera ce procĂšs sous le principe de « souverainetĂ© d’État ».

Le , il est honoré par la Ligue internationale des droits de l'homme de la médaille Carl von Ossietzky, ainsi que Esther Bejarano, Martin Löwenberg et Percy MacLean.

Mort à Francfort-sur-le-Main, il est enterré à Paris[5].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Karl Heinz Jahnke: Sie haben nie aufgegeben – Ettie und Peter Gingold − Widerstand in Frankreich und Deutschland. Pahl-Rugenstein. (ISBN 3-89144-255-6)
  • Peter Gingold: Paris - Boulevard St. Martin No. 11, Ein jĂŒdischer Antifaschist und Kommunist in der RĂ©sistance und der Bundesrepublik. Hrsg. Ulrich Schneider, PapyRossa Verlag, 2009. (ISBN 978-3-89438-407-4) [6]
  • Peter Gingold: Jamais rĂ©signĂ©s !, Parcours d'un RĂ©sistant du XXe siĂšcle, Paris 2013, L'Harmattan, collection Graveurs de MĂ©moire. (ISBN 978-2-336-29209-0) [7]
  • Joachim Kahl (de) (Hrsg.): Etty, Peter und Silvia Gingold. PortrĂ€t einer Familie. Ein Bilderbuch ĂŒber deutsche ZustĂ€nde, Cologne 1978, Pahl-Rugenstein Verlag, (ISBN 3-7609-0357-6)
  • Siegmund Gingold : MĂ©moires d'un indĂ©sirable. Juif, communiste et rĂ©sistant. Un siĂšcle d'errance et de combat, Paris 2004, L'Harmattan, collection MĂ©moires du XXe siĂšcle, (ISBN 2-7475-6041-4)

Filmographie

  • Reichsfeind, Volksfeind, Verfassungsfeind de Ralf KĂŒster 2005. Documentaire sur la vie de Peter Gingold.
  • Les Allemands de la RĂ©sistance : hĂ©ros en terre Ă©trangĂšre (Frankreichs fremde Patrioten - Deutsche in der RĂ©sistance). TVSCHOENFILM, Allemagne, 2005. Film de Frank Gutermuth et Wolfgang Schoen sur le combat des antifascistes allemands dans la RĂ©sistance[8].

Notes et références

  1. « CBG - Tod von Peter Gingold », sur www.cbgnetwork.org (consulté le )
  2. (de) Ulrich Schneider, « Widerstand – ein Leben lang », junge Welt,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  3. CĂ©cile Denis, ContinuitĂ©s et divergences dans la presse clandestine de rĂ©sistants allemands et autrichiens en France pendant la Seconde Guerre mondiale : KPD, KPÖ, RevolutionĂ€re Kommunisten et trotskystes, (thĂšse de doctorat rĂ©alisĂ©e sous la direction d’HĂ©lĂšne Camarade, soutenue publiquement le 10 dĂ©cembre 2018 Ă  l’universitĂ© Bordeaux-Montaigne) (lire en ligne)
  4. ProcÚs Goldstein et Gingold contre Bush dans The Guardian, , milieu d'article : Comment le grand-pÚre de Bush a aidé Hitler à accéder au pouvoir par Ben Aris et Duncan Campbell
  5. (en) « Peter Gingold (1916–2006) », sur Wollheim Memorial (consultĂ© le )
  6. « Buchvorstellung und Lesung: Peter Gingold - 12.6.09 19 Uhr », sur drafd.org (consulté le )
  7. « JAMAIS RÉSIGNÉS ! - Parcours d'un RĂ©sistant du XXe siĂšcle, Peter Gingold - livre, ebook, epub », sur www.editions-harmattan.fr (consultĂ© le )
  8. « ..:: tvschoenfilm ::..  Frankreichs fremde Patrioten (2006) - Deutsche in der RĂ©sistance », sur tvschoenfilm.com (consultĂ© le )

Liens externes

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