Pavillon Malibran
L’ancien pavillon Malibran était un pavillon de campagne que le violoniste Charles-Auguste de Bériot a fait construire en 1833. Il voulait s’y installer avec sa compagne, la célèbre cantatrice Maria Garcia Malibran. Après la mort de Maria Malibran en 1836, le pavillon est acquis en 1849 par la commune d'Ixelles, qui transforme la partie avant du jardin en une place qui s’appelle aujourd’hui la place Fernand Cocq. Au moment de sa construction, l'édifice bâti sur plan rectangulaire était d'une très grande sobriété. Le pavillon actuel est le résultat de transformations de la seconde moitié du XIXe siècle et du début du XXe siècle notamment l'ajout de l'actuelle salle des pas perdus à l'emplacement du perron qui était situé à l'arrière du pavillon. Les travées de cette salle sont marquées à l'extérieur par une légère saillie, la construction de la grande aile adossée à l'arrière du pavillon, la fermeture du porche, l'ajout de l'escalier et enfin celui de plusieurs éléments en façade tels que les balustrades, les encadrements des baies et la décoration de la partie centrale du côté de la place Fernand Cocq.
Type | |
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Partie de |
Maison communale d'Ixelles (d) |
Destination initiale | |
Destination actuelle | |
Style | |
Architecte | |
Construction | |
Commanditaire | |
Propriétaires |
Charles-Auguste de BĂ©riot (- |
Pays | |
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RĂ©gion | |
Commune | |
Adresse |
168-168A place Fernand Cocq |
Coordonnées |
50° 49′ 58″ N, 4° 22′ 03″ E |
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Du Pavillon Malibran à la maison communale d’Ixelles
Il s’agit d’un bâtiment néoclassique remarquable qui avait été imaginé en 1833 par l’architecte Charles Van der Straeten. La maison d’une des artistes les plus connues d’Europe serait destinée par la suite aux services administratifs de la commune. La commune d’Ixelles pour en faire la maison communale, procède à des travaux d’aménagement et de transformation pour la rendre plus adaptée à sa nouvelle destination publique. Le salon de réception de l’ancien pavillon devient la salle du Conseil communal. Les caves sont reconverties en prison communales. L’allée privative d’accès à l’ancienne maison de campagne devient une voie publique transversale, nommé allée communale. Entre 1860-1871, la Commune fait construire de l’autre côté de l’allée Communale un bâtiment de style néoclassique destiné à son administration qui sera prolongée en 1890 par un commissariat de police.
Dès 1909, l’architecte Maurice Bisschops[1] agrandit le pavillon original en lui ajoutant trois travées d’une hauteur de trois niveaux de soubassement. L’extension est implantée en prolongement arrière du pavillon et comble l’espace entre l’ancien façade néoclassique d’entrée du pavillon Malibran et la façade de l’aile administrative construite en 1871. De nombreux éléments de décoration néo-Renaissance italienne sont alors intégré dans trois trois façades de l’ancien pavillon.
L’ancienne façade néoclassique qui donnait sur le jardin du temps de La Malibran est décorée au premier étage d’un ensemble de baies de style néo-Renaissance italienne, les autres baie sont pourvues d’encadrements moulurés et un nouveau balcon à balustre couronne la partie supérieure.
Le jardin de la maison communale est réaménagé dès 1910 suivant les plans de l’architecte Joseph Calwaers[2] qui redessine les abords et profile le terrain en terrasses du côté de la place Fernand Cocq et remplace les hauts murs de soutènement par des murets plus bas.
En 1995, le gouvernement de la région de Bruxelles procède au classement du pavillon Malibran comme monument.
Façade
Le bâtiment en plan rectangulaire est construit sur un haut soubassement, l’édifice est relié à la voirie par un jardin en pente, du côté de la place Fernand Cocq. Une partie du jardin est entouré par un garde-corps en fer forgé et de l’autre côté d’un muret de clôture qui est surmonté d’une balustrade. Présence d’un grand escalier de deux volées successivement de huit et sept marches. Celui-ci est bordé d’une balustrade en pierre bleue interrompue par des piliers carrés sculptés. Le départ d'escalier est marqué par deux piliers reliés au trottoir par une volute et sculptés par de grands vases. Les travées sont inscrites au niveau du rez-de-chaussée et de l'étage entresolé. Dans l’axe de la façade vers le jardin, le rez-de- chaussée est pourvu d’une rotonde couverte par une toiture-terrasse de forme semi-circulaire et accessible par la chambre principale du premier étage. Comme la plupart des bâtiments néoclassiques bruxellois, les façades sont enduites et peintes en blanc.
La façade est uniformisées et les éléments structurant la façade (colonnes, bandeaux), tout comme les balustrades, les piliers, le soubassement et l’escalier sont construisent en pierre bleue. Une toiture en pavillon couvre le bâtiment qui compte huit travées du côté de la chaussée d'Ixelles et de la rue du Collège et cinq travées du côté de la place Fernand Cocq. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, une grande aile est venue se rattacher à l'arrière du pavillon. Du côté de la place Fernand Cocq, les travées centrales du rez-de-chaussée sont précédées d'une avancée semi-circulaire qui abritait un porche.
Les colonnes en pierre bleue ont un chapiteau ionique et dont les baies sont bordées d'un arc cintré mouluré, posant sur une imposte prolongée. Les travées latérales du rez-de-chaussée sont éclairées par des baies cintrées.
Au premier étage, la travée centrale dont le centre est surmontée d'un frontontriangulaire faisant saillie sur un panneau décoré de deux emblèmes de la Commune d'Ixelles. Les travées centrales en légère saillie sont séparées par des pilastres à chapiteau ionique.
De part et d'autre du triplet, le dessus des baies barlongues est décoré de médaillons en relief. Un édicule à fronton brisé, abritant une horloge, domine la travée centrale. La corniche à modillons de la partie saillante est couronnée d'un attique rythmé par de petits socles surmontés de vases. Les travées latérales de l'étage sont percées de baies barlongues avec encadrement mouluré, surmonté d'un larmier.
Les trois travées de l'extrémité sont en légère saillie. Du côté de la Chaussée d'Ixelles et de la rue du Collège, les travées sont éclairées par des baies barlongues. Au centre de la saillie, l'entrée du bâtiment est surmontée d'un fronton triangulaire à modillons et la baie supérieure, d'un fronton cintré.
Enfin, cette dernière est précédée d'un balcon avec balustrade, soutenu par des consoles à volute et une balustrade identique précède les baies latérales de cette saillie.
Parc Malibran
Le parc situé à l'avant du pavillon, dit parc Malibran, est ouvert au public depuis mai 2019[3] - [4].
Architecte
L’Architecte Charles Van Der Straeten est né le à Bruxelles. C’est un architecte néo-classique belge actif durant le règne de Guillaume Ier des Pays-Bas. Entre 1816-1820, il est chargé d’aménager l’ancien Conseil du Brabant pour accueillir le Parlement. Par la suite, il aménage le palais épiscopal de Malines.
En 1820, il est nommé architecte des Palais royaux et des bâtiments de l’État par Guillaume Ier. Ainsi, il fait partie parmi les membres de la commission pour la restauration de l'Hôtel de ville de Bruxelles. Il aménage la salle de bal du Concert Noble à Bruxelles et donne les plans d’une butte[note 1] de 40,50 mètres de haut à élever à Waterloo surmontée d’un lion en fer sculpté par Jean-Louis Van Geel (1787-1852).
En 1825, construit le palais du Prince d'Orange[note 2] à Bruxelles, occupé en 1876 par l’Académie royale de Belgique. Le Guillaume Ier le congédie. L’achèvement des travaux du palais sera assuré par l’architecte Tilman-François Suys. En 1829, il réalise le jubé de la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule à Bruxelles. Entre 1832-1833, Maria Malibran et Charles de Bériot lui confient la construction de leur maison.
Enfin, il meurt à l’âge de 63 ans, le à Bruxelles.
Classement au patrimoine belge.
L'ancienne pavillon Malibran est classé depuis le . (http://www.irismonument.be/fr.Ixelles.Chaussee_d_Ixelles.168.html)
Notes et références
Notes
- La célèbre Butte du Lion est un monument de 40 mètres de hauteur fait en 1826 à Waterloo, à la demande de Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, qui a souhaité marquer l’endroit présumé où son fils ainé, le Prince d’Orange blessé le .
- Palais du Prince d’orange est un édifice de style néoclassique fait en 1828 à Bruxelles. (rue Ducale 1, entre la rue Lambermont et la place du Trône). «http://www.irismonument.be/fr.Ixelles.html»
Références
- Maurice Bisschops est un architecte de style néo-Renaissance. De Salle, Jean, Le pavillon Malibran, Bruxelles, 2016, p. 38
- Joseph Calwaers est un architecte de style Ă©clectique. De Salle, Jean, Le pavillon Malibran, Bruxelles, 2016, p. 45
- Ixelles : le parc Malibran, près de la maison communale, est désormais ouvert au public
- Jardin de l'ancien pavillon Malibran
Bibliographie
- Jean De Salle, Pavillon Malibran, Bruxelles , 2016, AMM Editions
- Mathilde Lavenu- Victorine Mataouchek, Dictionnaire d’architecture, 2011, Gisserot Editions
- Françoise Magonette, La Malibran, Bruxelles ,1984
- Guido Jan Bral, La Cathédrale Saint-Michel-et-Gudule, Bruxelles, 2000.
- - Jean-Marie Pérouse de Montclos, , Éd. du patrimoine, 2002
Cinéma
- Maria Malibran au cinéma : La Malibran de Sacha Guitry