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Paul Foley

Paul Foley, né vers 1645 et mort le [1], est un homme d'affaires et homme politique anglais. De conviction whig, il défend les principes d'une monarchie constitutionnelle et parlementaire, ainsi qu'une gestion plus saine des finances du royaume et de l'administration publique. Sa carrière parlementaire se déroule essentiellement sur les bancs de l'opposition[2].

Paul Foley
Illustration.
Fonctions
Président de la Chambre des communes d'Angleterre
–
Monarque Guillaume III
Prédécesseur John Trevor
Successeur Thomas Littleton
Député de Hereford à la Chambre des communes
–
Prédécesseur Herbert Westfaling
Successeur Thomas Geers
–
Prédécesseur Thomas Geers
Successeur Samuel Pytts
Biographie
Date de naissance v.
Date de décès
Nationalité anglais
Parti politique Parti whig
Conjoint Mary Lane
Enfants cinq
Diplômé de Université d'Oxford,
Inner Temple

Biographie

Il naît dans une famille presbytérienne aisée[2]. Avec son frère Philip, il hérite de son père un fructueux réseau de fonderies et de forges de manufacture du fer, qu'il co-dirigera avec succès[2]. Il étudie à Magdalen Hall à l'université d'Oxford, puis au Inner Temple de Londres. Appelé au barreau en 1669, il ne pratiquera toutefois jamais le métier d'avocat. Aux élections législatives de , il est choisi comme candidat dans la circonscription de Hereford par le camp des opposants à la Cour (c'est-à-dire au gouvernement du roi Charles II). Il est élu, et sera continuellement réélu pour représenter cette ville au Parlement d'Angleterre jusqu'à sa mort, sauf au parlement qui siège de 1685 à 1687[1].

DĂ©putĂ© actif, il est de ceux qui tentent en vain de faire exclure le prince Jacques, catholique, de la succession au trĂ´ne d'Angleterre, au nom de la sauvegarde de la foi protestante. Il critique par ailleurs « violemment Â» George Savile, marquis d'Halifax, l'une des figures du gouvernement, l'accusant notamment d'avoir conseillĂ© au roi la dissolution de la Chambre des communes. Il appelle ouvertement les protestants Ă  ĂŞtre prĂŞts Ă  se dĂ©fendre par les armes contre les « papistes Â» (catholiques), et est soupçonnĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1680 d'avoir pris part Ă  une conspiration avortĂ©e qui visait Ă  prendre le contrĂ´le de la milice du Herefordshire. Il est emprisonnĂ© de manière prĂ©ventive lors de la rĂ©bellion de Monmouth contre le nouveau roi Jacques II en 1685, et ne siège pas au parlement Ă©lu cette annĂ©e lĂ [1].

Ă€ l'issue de la « Glorieuse RĂ©volution Â» de 1688 qui renverse le roi, il retrouve son siège de dĂ©putĂ©. Il est membre de la commission parlementaire chargĂ©e de dresser la liste des mesures essentielles Ă  prendre pour la sauvegarde de la religion protestante, de l'État de droit et des libertĂ©s publiques, puis est membre Ă©galement de la commission qui rĂ©dige la DĂ©claration des droits. Au parlement de 1690 il devient l'une des principales figures des Country Whigs, faction dissidente du mouvement whig déçue par le gouvernement de Marie II et Guillaume III. Son manque d'Ă©loquence inhibe toutefois une percĂ©e de sa carrière parlementaire[1]. En il se prononce contre le souhait du gouvernement de suspendre le droit Ă  l'habeas corpus. Il argue que la Chambre ne doit pas accorder trop de fonds aux monarques, afin que la Couronne ne puisse pas gouverner sans le contrĂ´le du Parlement. Il est membre de la commission parlementaire qui prĂ©pare une proposition de loi pour la crĂ©ation d'une commission des comptes publics, puis est Ă©lu par ses pairs pour ĂŞtre membre de cette nouvelle commission. Le gouvernement voit cette commission et ses travaux d'un mauvais Ĺ“il, et tente parfois de lui faire obstruction. Foley identifie, rĂ©vèle et critique en effet ce qu'il considère comme des gaspillages d'argent public. En , alors que le gouvernement demande un budget accru pour poursuivre la guerre de la Ligue d’Augsbourg contre la France, il insiste sur l'excès de dĂ©penses antĂ©rieures et sur les dettes de l'État[2].

En 1694 il critique Guillaume III pour avoir mis son veto Ă  la proposition de loi visant Ă  garantir au Parlement le droit de siĂ©ger tous les ans. Il accuse le roi, d'origine nĂ©erlandaise, de « ne pas comprendre notre Constitution Â». DĂ©but 1695, il prend part aux investigations Ă  l'encontre de la Compagnie anglaise des Indes orientales et de la citĂ© de Londres, accusĂ©es d'avoir soudoyĂ© des dĂ©putĂ©s. Ces investigations dĂ©montrent que Sir John Trevor, le prĂ©sident de la Chambre des communes, a acceptĂ© de l'argent de la part des marchands de la citĂ© de Londres, et aboutissent Ă  la destitution de ce dernier. Paul Foley est alors nominĂ© pour lui succĂ©der. Si sa pensĂ©e politique se caractĂ©rise par des opinions tranchĂ©es, parfois surprenantes (il considère que tout commerce extĂ©rieur ne peut ĂŞtre que « ruineux Â») et qu'il dĂ©fend avec une ardeur qui peut ĂŞtre maladroite, sa très bonne connaissance du droit constitutionnel et surtout sa rĂ©putation d'homme intègre plaisent Ă  ses pairs, qui l'Ă©lisent Ă  la prĂ©sidence de la Chambre. Il est un fervent partisan de « la libertĂ© du sujet et du droit du Parlement Ă  questionner et, si nĂ©cessaire, Ă  s'opposer Ă  la politique du roi Â». Il est Ă©lu avec le soutien de l'opposition tory, le gouvernement whig lui demeurant hostile. Il rencontre alors le roi personnellement pour la première fois, et refuse Ă  cette occasion l'offre traditionnelle que lui fait Guillaume de devenir membre du Conseil privĂ© ; il tient publiquement Ă  rester indĂ©pendant de la Couronne. Il est, par contre, rĂ©Ă©lu membre de la commission des comptes publics par les dĂ©putĂ©s[2].

Il conserve son siège de dĂ©putĂ© aux Ă©lections lĂ©gislatives de 1695, et est reconduit Ă  la prĂ©sidence de la Chambre. MalgrĂ© son antipathie personnelle envers le chancelier de l'Échiquier Charles Montagu, il exerce sa fonction de manière « constructive Â». En 1696 il s'investit fortement dans la promotion de la proposition de crĂ©ation d'une banque foncière (en). Lorsque la proposition est discrĂ©ditĂ©e, Foley le subit comme une « dĂ©bâcle Â», car il paraĂ®t avoir « perdu la face au Parlement Â» ainsi qu'auprès du gouvernement et du roi. S'il est rĂ©Ă©lu dĂ©putĂ© aux Ă©lections de 1698, il ne brigue pas une nouvelle fois la prĂ©sidence de la Chambre. Il devient un dĂ©putĂ© d'opposition « sans compromis Â» au gouvernement. DĂ©but 1699, sa santĂ© se dĂ©tĂ©riore ; il souffre de douleurs aux poumons. C'est toutefois de gangrène du pied qu'il meurt en novembre. Seuls deux de ses cinq enfants lui survivent : ses fils Thomas et Paul, qui siègent eux aussi Ă  la Chambre des communes[2].

Références

  1. (en) "FOLEY, Paul (c.1645-99)", in B.D. Henning (Ă©d.), The History of Parliament: the House of Commons 1660-1690, 1983
  2. (en) "FOLEY, Paul (c.1645-99)", in D. Hayton, E. Cruickshanks, S. Handley (Ă©ds.), The History of Parliament: the House of Commons 1690-1715, 2002

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