Passe de Shanhai
La passe de Shanhai (chinois simplifiĂ© : ć±±æ”·ć
ł ; chinois traditionnel : ć±±æ”·é ; pinyin : ; Wade : Shan Hai Kuan ; cantonais Jyutping : saanÂč hoiÂČ gwaanÂč ; litt. « col de la montagne et la mer » ; mandchou : ᥧá á šá ᥄á
᥶ᥠᥔᥩá á š ; translit. Möllendorff : ĆĄanaha furdan ; Tranlit. Taiqing : xanaha furdan) ; est l'un des principaux passages de la Grande Muraille de Chine. Il est situĂ© dans le district de Shanhaiguan, Qinhuangdao, province du Hebei. En 1961, il a Ă©tĂ© choisi comme site national majeur de Chine et il est Ă©galement classĂ© Ă l'UNESCO dans la liste du patrimoine mondial au sein de l'ensemble de la muraille de Chine[1]. Câest une destination touristique prisĂ©e, situĂ©e Ă l'extrĂ©mitĂ© est de la Grande Muraille de la Dynastie Ming. Le lieu oĂč le mur rencontre la mer de Bohai est surnommĂ© « la vieille tĂȘte de dragon » Laolongtou (èéŸć€Ž / èéŸé ). La passe se trouve Ă prĂšs de 300 km Ă l'est de PĂ©kin et est reliĂ©e Ă la capitale par la voie rapide Jingshen Expressway qui continue au nord-est jusqu'Ă Shenyang.
Type | |
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Partie de |
Grande Muraille Ming, La Grande Muraille (d) |
Fondation | |
Surface |
2 553 600 m2 ou 6 753 200 m2 |
Patrimonialité |
Partie d'un site du patrimoine mondial UNESCO (d) () Site national majeur () |
Identifiant |
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Localisation |
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Coordonnées |
40° 00âČ 34âł N, 119° 45âČ 15âł E |
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Tout au long de l'histoire de la Chine, la passe a servi d'avant-poste de dĂ©fense en premiĂšre ligne contre les diffĂ©rents peuples de la Mandchourie, notamment les Khitans, les JĂŒrchen et les Mandchous.
Histoire
Situé au sud des monts Yan et au nord de la mer de Bohai, la passe a gardé pendant des siÚcles le passage étroit existant entre le nord-est et le centre-est de la Chine. C'est à cet endroit que la dynastie Qi du Nord et la dynastie Tang ont construit des passages fortifiés. En 1381, le général Ming Xu Da construisit le passage actuel, appelé Shanhaiguan (littéralement « col de la montagne à mer ») en raison de sa position entre mer et montagne. à la fin du XVIe siÚcle, le général Ming Qi Jiguang commença la fortification et la construction d'une ville militaire autour de la passe, édifiant des villes et des forts à l'est, au sud et au nord ; ce qui en fit l'un des passages les plus puissamment fortifiés de Chine. C'est aujourd'hui l'un des passages les mieux conservés de la Grande Muraille.
Bataille de la passe de Shanhai
En 1644, Li Zicheng conduisit une armée rebelle jusqu'à Pékin, la capitale de la dynastie Ming, marquant la fin officielle de ladite dynastie. AprÚs avoir occupé la capitale, Li a tenté d'obtenir le soutien du général Wu Sangui, le commandant de la puissante garnison de Ningyuan, située au nord de la Grande Muraille et fidÚle soutien des Ming. Au lieu de se soumettre à Li, Wu a contacté la dynastie Mandchoue des Qing, leur suggérant de combiner leurs forces pour chasser les rebelles de la capitale. Refusant l'alliance, Dorgon, le régent des Qing, dirigea son armée vers la passe de Shanhai pour recevoir la reddition de Wu. Ensemble, Wu et les Mandchous ont vaincu l'armée de Li Zicheng prÚs de la passe, et Li a été forcée d'abandonner la capitale. La victoire des Qing a permis à leur armée d'entrer à Pékin sans rencontrer opposition et leur a permis de devenir la puissance dominante en Chine[2].
Histoire récente
Sous la dynastie Qing, la passe de Shanhai, situé entre Shenyang et Pékin, était appelé « la clé des capitales ». Pendant la période républicaine, ainsi que pendant l'Alliance des huit nations et la Seconde Guerre mondiale, la passe a été témoin de nombreux conflits.
L'EncyclopĂŠdia Britannica de 1911 notait :
« SHANHAI-KWAN, une ville de garnison Ă l'extrĂȘme est de la province de Chih-li, en Chine. Pop. environ 30 000. Elle est situĂ©e au point oĂč la chaĂźne de collines qui porte la Grande Muraille de Chine plonge jusqu'Ă la mer, laissant un passage ou un passage limitĂ© entre la Chine et la Mandchourie. Il sâagit donc dâune importante station militaire et de la voie de communication entre la Mandchourie et la grande plaine chinoise. Chemin de fer impĂ©rial du nord de Tientsin et Taku, 174 m. du premier, traverse la passe et longe la rive du golfe de Liao-tung jusqu'au port de Niu-chwang, qui est reliĂ© aux chemins de fer menant de Port Arthur Ă la ligne principale de SibĂ©rie. La passe constituait la limite sud de la sphĂšre dâinfluence russe, telle que dĂ©finie dans la convention entre la Grande-Bretagne et la Russie du 28 avril 1899. »
En , 15 000 soldats japonais débarquÚrent à la passe de Shanhai, avant de marcher sur Pékin pour lever le siÚge des légations étrangÚres par les Boxers. Un bombardement de la région avant le débarquement était inutile car peu de troupes chinoises étaient présentes[3]. Les relations entre les alliés ont été durement affectées par un affrontement entre des soldats ivres des troupes japonaises et françaises à la passe de Shanhai. Au cours des combats, trois soldats français et sept soldats japonais ont été tués, cinq Français et douze Japonais ont été blessés[4].
En , l'ArmĂ©e populaire de libĂ©ration du Nord-Est (APL) tenta de tenir Shanhaiguan contre les forces du Kuomintang qui attaquaient depuis le sud. Ils cherchaient Ă empĂȘcher Chiang Kai-shek de pĂ©nĂ©trer en Mandchourie. Les forces de l'APL, composĂ©es de 10 000 hommes, Ă©taient sous-Ă©quipĂ©es et en nombre insuffisant pour dĂ©fendre leur position et se sont retirĂ©es Ă Siping.
Structure
La passe de Shanhai est construite comme un carrĂ©, avec un pĂ©rimĂštre dâenviron 4 km. Les murs atteignent une hauteur de 14 m et mesurent 7 m d'Ă©paisseur. Les cĂŽtĂ©s est, sud et nord sont entourĂ©s d'un large et profond fossĂ© traversĂ© par des ponts-levis. Au milieu de la passe se trouve un grand clocher.
Les quatre cĂŽtĂ©s de la passe de Shanhai possĂ©daient autrefois une porte ou mĂ©n (é), avec la porte ZhĂšndĆng (éźæ±é) Ă l'est, la porte YĂng'Än (èżæ©é) Ă l'ouest, la porte WĂ ngyĂĄng (ææŽé) au sud et la porte WÄiyuÇn (ćšé é) au nord. En raison du manque de rĂ©parations et dâentretien, les portes ont disparu au fil des siĂšcles et seule la porte ZhĂšndĆng existe toujours. C'Ă©tait la porte la plus importante du dispositif, en raison de sa position, qui fait face Ă l'extĂ©rieur de la passe en direction de Beijing.
Notes et références
- « La Grande Muraille », sur whc.unesco.org
- Wakeman 1985, p. 290â318
- Straits Times, 18 juillet 1900, p.2
- The Sydney Morning Herald, 19 juillet 1904 p.5
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- (en) Frederic Wakeman, The Great enterprise : the Manchu reconstruction of imperial order in seventeenth-century China, Berkeley, University of California Press, , 337 p. (ISBN 0-520-04804-0, lire en ligne)