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Parti Libéral (restauration bourbon)

Les Libéraux étaient un parti politique français libéral-modéré actif brièvement pendant le XIXe siècle avant d'être absorbé par les doctrinaires. Des membres de la faction formeront plus tard le Parti du Mouvement puis les partis orléanistes. Le parti mettra en place le libéralisme classique, toujours présent en politique aujourd'hui.

Portrait du Marquis de La Fayette. Le amrquis a dirigé les Libéraux lors des élections de mai 1815, mais a quitté la vie politique après l'abdication de Napoléon jusqu'aux élections de 1831. Le marquis est vu comme l'un des principaux dirigeants du parti, et lors de la Révolution préférait une monarchie limitée avec représentation populaire forte.
Portrait du Marqui d'Argenson. Le Marquis était le successeur de La Fayette, et était vu plus libéral mais moins radical que ce dernier. Il dirigea le parti lors des élections législatives de 1817 et partielles de 1819, avant d'être remplacé par le plus libéral et plus direct Benjamin Constant pour les élections de 1820.
Libéraux
Présentation
Fondation 1817
Disparition 1824
Fusionné dans Doctrinaires
Fondateur Gilbert du Motier de La Fayette
Représentation
Députés à la Chambre des Représentants (1815)
510 / 630
Représentation régionale
Informations

Après la Charte de 1814, le nouveau Royaume constitutionnel de France est mis en place après la Première Abdication de NapolĂ©on. La nouvelle charte prĂ©voyait la crĂ©ation d'une lĂ©gislature bicamĂ©rale, le roi conservant une partie de son pouvoir et de ses titres. Le nouveau royaume Ă©tait considĂ©rĂ© comme une « monarchie constitutionnelle, mais non parlementaire », laissant au roi et Ă  ses ministres un pouvoir considĂ©rable. L'une des sections de cette nouvelle charte a Ă©tĂ© imposĂ©e par les « libĂ©raux », qui finiraient par s'unir au sein du Parti LibĂ©ral. Cette sections, connue sous le nom d'« article libĂ©ral », prĂ©voyait l'adoption du suffrage sĂ©lectif. Celui-ci est accordĂ© aux hommes âgĂ©s d'au moins 40 ans, qui sont assujettis Ă  1 000 francs français d'impĂ´t direct. Dans ces conditions, les citoyens politiquement actifs s'Ă©lèvent Ă  100 000 Ă©lecteurs et 15 000 Ă©ligibles[1].

Après le retour de Napoléon, la Charte de 1814 est annulée et une nouvelle charte, la Charte de 1815, est signée le 22 avril 1815. La nouvelle charte a été rédigée par un futur chef du parti, Benjamin Constant . Lors des élections qui ont suivi, tenues entre le 8 et le 22 mai 1815, le parti nouvellement formé des Libéraux remporte une victoire écrasante de 510 sièges sur les 630 de la Chambre. La victoire du parti sur les bonapartistes (80 sièges) et les républicains jacobins (40 sièges), fut considérée par Napoléon comme une réponse directe à son retour, qui commença par conséquent à travailler avec les eux pendant les Cent-Jours . Lors des élections de mai, le parti était dirigé par le célèbre Gilbert du Motier, marquis de La Fayette et se tenait sur un programme constitutionnel de centre-gauche, conçue pour soutenir Napoléon tout en le tenant responsable. L'élection de mai 1815 était la seule fois où les libéraux détenaient une majorité qualifiée (et une majorité simple), ainsi que l'exécutif[2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7].

Après la seconde abdication de Napoléon, les trois partis de la Chambre des représentants (libéraux, bonapartistes et républicains jacobins) sont dissous de force et leurs membres exclus de la vie politique. Certains libéraux ont rejoint les Doctrinaires nouvellement formés, qui étaient essentiellement identiques aux anciens libéraux à l'exception du nom. Cependant, de nombreux libéraux ont décidé de se présenter aux élections législatives d'août 1815; sans succès face à la super-majorité pour les nouveaux ultra-royalistes[8] - [7] .

Les élections législatives de 1816, tenues un an plus tard, ont cependant eu un résultat différent lorsque (sur la recommandation d' Armand-Emmanuel de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu ) les « partis non gouvernementaux » sont autorisés à se présenter. Le duc a défendu sa proposition au roi en déclarant qu'en permettant aux « partis d'opposition » de se présenter, le peuple aurait une meilleure vue du roi et le verrait comme un constitutionnaliste soutenant tous les côtés. Lors des élections suivantes, les doctrinaires se divisèrent entre les « vieilles doctrines », soutenant l'ancienne charte de 1814, et les « doctrines libérales », qui réformèrent par conséquent le parti libéral. Les nouveaux libéraux soutenaient désormais la monarchie constitutionnelle, mais voulaient que les élections soient plus justes et soient étendues via le suffrage limité. Aux élections, les doctrinaires ont obtenu 136 sièges, soit environ 52,7% des voix et les « nouveaux libéraux » ont obtenu 10 sièges, soit 3,9% des voix[8] - [7].

Conformément à la Charte de 1814, et d'ailleurs à un système électoral qui reflétait celui de la Constitution de l'an III (1795), un tiers de l'assemblée devait être renouvelé chaque année. Aux législatives partielles de 1817, les ultras perdent tous leurs sièges mis aux votes, les doctrinaires en gagnent 39 et les libéraux en gagnent 12. Les élections législatives partielles de 1819 ont vu encore plus de sièges perdus par les ultras, n'en gagnant que 5, tandis que les doctrinaires en ont gagné 13 et les libéraux en ont gagné 35. À la suite des résultats des élections, les libéraux contrôlaient environ un tiers de l'assemblée[8] - [9] - [7].

Les Ă©lections lĂ©gislatives de 1820 ont encore accru l'influence des libĂ©raux en remportant 23 sièges supplĂ©mentaires pour un total de 80. Lors de l'Ă©lection, 16 920 voix ont Ă©tĂ© exprimĂ©es en faveur des libĂ©raux, soit environ 18,4 %. L'Ă©lection a marquĂ© un tournant pour le parti, et sera sa dernière Ă©lection[9] - [7].

En février 1820, avant les élections législatives de cette année-là, Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, neveu du roi, est assassiné par un fanatique qui se dit membre des « libéraux ». Le Premier ministre, Elie Louis, duc de Decazes et Glücksbierg est retenu indirectement pour le crime par les ultra-royalistes et contraint de démissionner du gouvernement. Cette démission forcée laisse une tache à la fois sur les libéraux et les doctrinaires, entraînant la chute des premiers. Aux élections législatives de 1824, les libéraux perdent tous leurs sièges et les doctrinaires ne font pas mieux, n'obtenant que 17 sièges sur 430 à gagner. Cela marqua la fin du parti, bien que beaucoup de leurs anciens membres aient rejoint les doctrinaires[9] - [7] .

Aux élections législatives de 1827, le marquis de La Fayette rejoint les doctrinaires et par la suite de nombreux libéraux rejoignent le parti à la suite de leur ancien chef. En raison de l'afflux massif de libéraux, la position politique des doctrinaires est passée du maintien de la Charte de 1814 à une position plus critique du roi Charles X, et contribuera en partie à déclencher la révolution française de 1830[9] - [7] .

Idéologie

Certains membres des libéraux acceptaient le principe de la monarchie constitutionnelle sous une forme strictement cérémonielle et parlementaire, tandis que d'autres étaient des républicains modérés. Mis à part les questions constitutionnelles, ils s'accordèrent à chercher à restaurer les principes démocratiques de la Révolution française tels que l'affaiblissement du pouvoir clérical et aristocratique, et pensèrent donc que la Charte constitutionnelle n'était pas suffisamment démocratique ; ils n'aimèrent par ailleurs pas les traités de paix de 1815, la Terreur Blanche, et le retour à la prééminence du clergé et de la noblesse. Ils souhaitaient abaisser la quotité imposable pour soutenir l'ensemble de la classe moyenne, au détriment de l'aristocratie, et soutenaient le suffrage universel ou du moins une large ouverture du système électoral aux classes moyennes modestes telles que agriculteurs et artisans[10] - [2].

RĂ©sultats Ă©lectoraux

Portrait de Benjamin Constant vers 1820, juste avant les élections législatives de 1820 où il dirige le parti pendant leur mandat en tant que grand groupe d'opposition à la Chambre. Constant était décrit comme un membre actif de la Chambre, où les ultras tentaient de le faire taire.

Les libéraux de gauche appartenaient pour la plupart à la petite-bourgeoisie (classes moyennes supérieures) : médecins et avocats, hommes de loi et, dans les circonscriptions rurales, marchands et commerçants de biens nationaux. Sur le plan électoral, ils ont bénéficié de la lente émergence d'une nouvelle élite bourgeoise, due au début de la révolution industrielle[2].

Élection Votes % Sièges +/– Position Leader
Chambre des représentants
Mai 1815 26,356 (1er) 80.95%
510 / 630
New 1st (majorité)

Gilbert du Motier,

Marquis of La Fayette

Chambre des Députés
1816 3,760 (4e) 3.9%
10 / 258
en diminution 500 3rd (minorité) Marc-René de Voyer,

Marquis d'Argenson

1817 (partiel)
22 / 258
en augmentation 12 3rd (minorité) Marc-René de Voyer,

Marquis d'Argenson

1819 (partiel)
57 / 258
en augmentation 35 3rd (minorité) Marc-René de Voyer,

Marquis d'Argenson

1820 16,920 (3e) 18.43%
80 / 434
en augmentation 23 3rd (minorité) Benjamin Constant

Dans l'échiquier politique français

L'assemblĂ©e française a Ă©tĂ© la première des lĂ©gislatures europĂ©ennes Ă  avoir ses membres regroupĂ©s par parti et Ă  siĂ©ger sur les "ailes". Les Ultras Ă©taient assis Ă  « l'aile droite », indiquant leur proximitĂ© avec le Monarque (Droite politique), les Doctrainaires juste Ă  leur gauche (Centre-droit), puis les LibĂ©raux au « Centre-gauche », et les RĂ©publicains Ă  gauche. En raison de leur situation gĂ©ographique, les libĂ©raux sont devenus des membres du spectre politique de centre-gauche[7].

Notes

  1. Caron, pp. 1–10
  2. Transferred through Wikipedia from the page on the Bourbon Restoration in France.
  3. « Collège électoral du département et Collèges électoraux d'arrondissement (Mai et Août 1815, 1816) Élections législatives de 1819 et (préliminaires) de 1827 (FR-FRAD015 - FRAD015_27_J) - Archives Portal Europe », www.archivesportaleurope.net (consulté le )
  4. « Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire du 22 avril 1815 | Conseil constitutionnel », www.conseil-constitutionnel.fr (consulté le )
  5. « Connaissance de l'Assemblée : L'élection des députés », www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  6. « Statistique électorale de la France de 1815 à 1877 », Journal de la société statistique de Paris (consulté le )
  7. Caron, Appendix.
  8. Liberals Journal for 1816.. Paris, Kingdom of France. Retrieved 15 November 2021.
  9. French Official Election Results. Paris, Kingdom of France. Retrieved 15 November 2021.
  10. Dennis Wood, Benjamin Constant: A Biography (1993).

Références

  • Jean-Claude Caron, La France de 1815 Ă  1848, Paris, France, Armand Colin, (ISBN 978-2200213404, OCLC 174296752)
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