Parti Libéral (restauration bourbon)
Les Libéraux étaient un parti politique français libéral-modéré actif brièvement pendant le XIXe siècle avant d'être absorbé par les doctrinaires. Des membres de la faction formeront plus tard le Parti du Mouvement puis les partis orléanistes. Le parti mettra en place le libéralisme classique, toujours présent en politique aujourd'hui.
Fondation | 1817 |
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Disparition | 1824 |
Fusionné dans | Doctrinaires |
Fondateur | Gilbert du Motier de La Fayette |
Députés à la Chambre des Représentants (1815) | 510 / 630 |
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Après la Charte de 1814, le nouveau Royaume constitutionnel de France est mis en place après la Première Abdication de Napoléon. La nouvelle charte prévoyait la création d'une législature bicamérale, le roi conservant une partie de son pouvoir et de ses titres. Le nouveau royaume était considéré comme une « monarchie constitutionnelle, mais non parlementaire », laissant au roi et à ses ministres un pouvoir considérable. L'une des sections de cette nouvelle charte a été imposée par les « libéraux », qui finiraient par s'unir au sein du Parti Libéral. Cette sections, connue sous le nom d'« article libéral », prévoyait l'adoption du suffrage sélectif. Celui-ci est accordé aux hommes âgés d'au moins 40 ans, qui sont assujettis à 1 000 francs français d'impôt direct. Dans ces conditions, les citoyens politiquement actifs s'élèvent à 100 000 électeurs et 15 000 éligibles[1].
Après le retour de Napoléon, la Charte de 1814 est annulée et une nouvelle charte, la Charte de 1815, est signée le 22 avril 1815. La nouvelle charte a été rédigée par un futur chef du parti, Benjamin Constant . Lors des élections qui ont suivi, tenues entre le 8 et le 22 mai 1815, le parti nouvellement formé des Libéraux remporte une victoire écrasante de 510 sièges sur les 630 de la Chambre. La victoire du parti sur les bonapartistes (80 sièges) et les républicains jacobins (40 sièges), fut considérée par Napoléon comme une réponse directe à son retour, qui commença par conséquent à travailler avec les eux pendant les Cent-Jours . Lors des élections de mai, le parti était dirigé par le célèbre Gilbert du Motier, marquis de La Fayette et se tenait sur un programme constitutionnel de centre-gauche, conçue pour soutenir Napoléon tout en le tenant responsable. L'élection de mai 1815 était la seule fois où les libéraux détenaient une majorité qualifiée (et une majorité simple), ainsi que l'exécutif[2] - [3] - [4] - [5] - [6] - [7].
Après la seconde abdication de Napoléon, les trois partis de la Chambre des représentants (libéraux, bonapartistes et républicains jacobins) sont dissous de force et leurs membres exclus de la vie politique. Certains libéraux ont rejoint les Doctrinaires nouvellement formés, qui étaient essentiellement identiques aux anciens libéraux à l'exception du nom. Cependant, de nombreux libéraux ont décidé de se présenter aux élections législatives d'août 1815; sans succès face à la super-majorité pour les nouveaux ultra-royalistes[8] - [7] .
Les élections législatives de 1816, tenues un an plus tard, ont cependant eu un résultat différent lorsque (sur la recommandation d' Armand-Emmanuel de Vignerot du Plessis, duc de Richelieu ) les « partis non gouvernementaux » sont autorisés à se présenter. Le duc a défendu sa proposition au roi en déclarant qu'en permettant aux « partis d'opposition » de se présenter, le peuple aurait une meilleure vue du roi et le verrait comme un constitutionnaliste soutenant tous les côtés. Lors des élections suivantes, les doctrinaires se divisèrent entre les « vieilles doctrines », soutenant l'ancienne charte de 1814, et les « doctrines libérales », qui réformèrent par conséquent le parti libéral. Les nouveaux libéraux soutenaient désormais la monarchie constitutionnelle, mais voulaient que les élections soient plus justes et soient étendues via le suffrage limité. Aux élections, les doctrinaires ont obtenu 136 sièges, soit environ 52,7% des voix et les « nouveaux libéraux » ont obtenu 10 sièges, soit 3,9% des voix[8] - [7].
Conformément à la Charte de 1814, et d'ailleurs à un système électoral qui reflétait celui de la Constitution de l'an III (1795), un tiers de l'assemblée devait être renouvelé chaque année. Aux législatives partielles de 1817, les ultras perdent tous leurs sièges mis aux votes, les doctrinaires en gagnent 39 et les libéraux en gagnent 12. Les élections législatives partielles de 1819 ont vu encore plus de sièges perdus par les ultras, n'en gagnant que 5, tandis que les doctrinaires en ont gagné 13 et les libéraux en ont gagné 35. À la suite des résultats des élections, les libéraux contrôlaient environ un tiers de l'assemblée[8] - [9] - [7].
Les élections législatives de 1820 ont encore accru l'influence des libéraux en remportant 23 sièges supplémentaires pour un total de 80. Lors de l'élection, 16 920 voix ont été exprimées en faveur des libéraux, soit environ 18,4 %. L'élection a marqué un tournant pour le parti, et sera sa dernière élection[9] - [7].
En février 1820, avant les élections législatives de cette année-là , Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, neveu du roi, est assassiné par un fanatique qui se dit membre des « libéraux ». Le Premier ministre, Elie Louis, duc de Decazes et Glücksbierg est retenu indirectement pour le crime par les ultra-royalistes et contraint de démissionner du gouvernement. Cette démission forcée laisse une tache à la fois sur les libéraux et les doctrinaires, entraînant la chute des premiers. Aux élections législatives de 1824, les libéraux perdent tous leurs sièges et les doctrinaires ne font pas mieux, n'obtenant que 17 sièges sur 430 à gagner. Cela marqua la fin du parti, bien que beaucoup de leurs anciens membres aient rejoint les doctrinaires[9] - [7] .
Aux élections législatives de 1827, le marquis de La Fayette rejoint les doctrinaires et par la suite de nombreux libéraux rejoignent le parti à la suite de leur ancien chef. En raison de l'afflux massif de libéraux, la position politique des doctrinaires est passée du maintien de la Charte de 1814 à une position plus critique du roi Charles X, et contribuera en partie à déclencher la révolution française de 1830[9] - [7] .
Idéologie
Certains membres des libéraux acceptaient le principe de la monarchie constitutionnelle sous une forme strictement cérémonielle et parlementaire, tandis que d'autres étaient des républicains modérés. Mis à part les questions constitutionnelles, ils s'accordèrent à chercher à restaurer les principes démocratiques de la Révolution française tels que l'affaiblissement du pouvoir clérical et aristocratique, et pensèrent donc que la Charte constitutionnelle n'était pas suffisamment démocratique ; ils n'aimèrent par ailleurs pas les traités de paix de 1815, la Terreur Blanche, et le retour à la prééminence du clergé et de la noblesse. Ils souhaitaient abaisser la quotité imposable pour soutenir l'ensemble de la classe moyenne, au détriment de l'aristocratie, et soutenaient le suffrage universel ou du moins une large ouverture du système électoral aux classes moyennes modestes telles que agriculteurs et artisans[10] - [2].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Les libéraux de gauche appartenaient pour la plupart à la petite-bourgeoisie (classes moyennes supérieures) : médecins et avocats, hommes de loi et, dans les circonscriptions rurales, marchands et commerçants de biens nationaux. Sur le plan électoral, ils ont bénéficié de la lente émergence d'une nouvelle élite bourgeoise, due au début de la révolution industrielle[2].
Élection | Votes | % | Sièges | +/– | Position | Leader |
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Chambre des représentants | ||||||
Mai 1815 | 26,356 (1er) | 80.95% | 510 / 630 |
New | 1st (majorité) | |
Chambre des Députés | ||||||
1816 | 3,760 (4e) | 3.9% | 10 / 258 |
500 | 3rd (minorité) | Marc-René de Voyer,
Marquis d'Argenson |
1817 (partiel) | 22 / 258 |
12 | 3rd (minorité) | Marc-René de Voyer,
Marquis d'Argenson | ||
1819 (partiel) | 57 / 258 |
35 | 3rd (minorité) | Marc-René de Voyer,
Marquis d'Argenson | ||
1820 | 16,920 (3e) | 18.43% | 80 / 434 |
23 | 3rd (minorité) | Benjamin Constant |
Dans l'échiquier politique français
L'assemblée française a été la première des législatures européennes à avoir ses membres regroupés par parti et à siéger sur les "ailes". Les Ultras étaient assis à « l'aile droite », indiquant leur proximité avec le Monarque (Droite politique), les Doctrainaires juste à leur gauche (Centre-droit), puis les Libéraux au « Centre-gauche », et les Républicains à gauche. En raison de leur situation géographique, les libéraux sont devenus des membres du spectre politique de centre-gauche[7].
Notes
- Caron, pp. 1–10
- Transferred through Wikipedia from the page on the Bourbon Restoration in France.
- « Collège électoral du département et Collèges électoraux d'arrondissement (Mai et Août 1815, 1816) Élections législatives de 1819 et (préliminaires) de 1827 (FR-FRAD015 - FRAD015_27_J) - Archives Portal Europe », www.archivesportaleurope.net (consulté le )
- « Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire du 22 avril 1815 | Conseil constitutionnel », www.conseil-constitutionnel.fr (consulté le )
- « Connaissance de l'Assemblée : L'élection des députés », www.assemblee-nationale.fr (consulté le )
- « Statistique électorale de la France de 1815 à 1877 », Journal de la société statistique de Paris (consulté le )
- Caron, Appendix.
- Liberals Journal for 1816.. Paris, Kingdom of France. Retrieved 15 November 2021.
- French Official Election Results. Paris, Kingdom of France. Retrieved 15 November 2021.
- Dennis Wood, Benjamin Constant: A Biography (1993).