Parc Héritage de Saint-Marc-de-Figuery
Le Parc Héritage est une institution muséale située à Saint-Marc-de-Figuery, en Abitibi-Témiscamingue. Ce site historique est une reconstitution du Musée de la poste et de la Boutique de forge. Le lieu dévoile aux visiteurs l’importance des métiers de maître de poste et de forgeron de l’époque et reproduit également la vie des années 1920 à Saint-Marc-de-Figuery[1]. Ce site patrimonial présente aux visiteurs l'histoire de la poste et de la forge, de même que l'influence qu'ils ont exercée sur le développement rural[2].
Site web |
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Pays | |
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Quartier |
Saint-Marc-de-Figuery |
Adresse |
449 QC-111, Saint-Marc-de-Figuery, QC J0Y 1J0 |
Région historique |
Abitibi-Témiscamingue |
Coordonnées |
48° 28′ 25,3″ N, 78° 02′ 46,4″ O |
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Le Parc Héritage, qui accueille à chaque année des visiteurs venus de la région ou de l’extérieur, contribue également au rayonnement de la municipalité de Saint-Marc-de-Figuery[1].
Histoire de l'Abitibi
Au début du XXe siècle, alors que la population rurale de la Vallée du Saint-Laurent se déplaçait massivement vers les États-Unis, les autorités politiques et religieuses collaborèrent dans le mouvement de colonisation de l'Abitibi. Sous le mandat de Wilfrid Laurier, la construction du chemin de fer transcontinental au Canada donna un élan à la colonisation en Abitibi par un tracé traversant la région. Ces travaux ferroviaires en Abitibi débutèrent en 1909. Dès 1912, les trains commencent à circuler en Abitibi[3].
À cette époque, le potentiel agricole de la région était méconnu[3]. Le gouvernement mit en place une série de mesure pour favoriser l'établissement de colons en Abitibi. C'est dans ce contexte que l'abbé Ivanhoë Caron, rattaché au ministère de la Colonisation, incita des familles à s'y établir. Un autre défenseur de la colonisation, l'agent des terres Hector Authier, qui fut d'ailleurs le premier maire d'Amos, accueillit des familles dans la région[3].
Les premiers colons s'établirent près des gares le long du chemin de fer. On assista alors à la création des premières localités, notamment Amos et La Sarre. D'autres colons empruntèrent les rivières qui croisaient le chemin de fer, notamment l'Harricana ou la Peter-Brown, pour pénétrer à l'intérieur des terres. C'est ainsi que Saint-Marc-de-Figuery vit le jour[3]. Parmi ces colons, plusieurs étaient natifs de la région de Bellechasse et de Dorchester. C'est pendant l'année 1922 que fut érigée la paroisse de Saint-Marc-de-Figuery[4].
Saint-Marc-de-Figuery
La municipalité de Saint-Marc-de-Figuery se situe près d’Amos, de Landrienne et de La Corne. À proximité de cette localité se trouve le lac La Motte et le lac Figuery, du bassin versant de la rivière Harricana, cours d'eau important qui se jette dans la Baie-James. Saint-Marc-de-Figuery se distingue pour la fertilité de ses terres, à vocations diverses. Tout au long de son histoire, Saint-Marc-de-Figuery s'est identifié au secteur agricole[4]. L'activité forestière jouait aussi un rôle dans l'économie de la municipalité. Par exemple, il arrivait aux agriculteurs de couper le bois de leur terre et de le vendre aux compagnies forestières[3].
À la suite de la colonisation, cette municipalité a connu une page triste de son histoire, entre 1955 et 1973, avec le pensionnat autochtone d'Amos. C'est à Saint-Marc-de-Figuery que se trouvait ce pensionnat qui accueillait Anicinabek, Attikameks et Ojibwés. Ce bâtiment est aujourd'hui démoli. Une partie du site est devenue un lieu de commémoration et de recueillement pour les survivants ainsi que leurs descendants[5]. Le conseil municipal de Saint-Marc-de-Figuery donne un appui inconditionnel à toutes les démarches entreprises auprès des paliers gouvernementaux en vue de faire la lumière sur ces anciens pensionnats où de jeunes autochtones y ont vécu des drames épouvantables[4].
En 2022, la municipalité de Saint-Marc-de-Figuery fêtait son 100e anniversaire. Le comité du centenaire y organisa des festivités avec des activités diversifiées qui se sont déroulées entre le 11 et le 14 août 2022[6].
Les métiers de forgeron et de maître de poste
Saint-Marc-de-Figuery se composait aussi d'une boutique de forge et de la poste, qui jouaient un rôle économique important dans la paroisse[7].
Au sein des municipalités abitibiennes, les forgerons contribuèrent particulièrement au patrimoine bâti ainsi qu'au décor urbain et rural. Ces artisans construisaient une grande variété d'objets d'une grande utilité et de grande beauté. Des rampes, des clôtures, des serrures et des portails sont des exemples d'objets qu'ils pouvaient vendre aux paroissiens[8]. De plus, les forgerons pouvaient aussi construire des biens liés à la foresterie. Ils fréquentaient en effet les chantiers à proximité de leur village pour ferrer les chevaux et limer leurs sabots[9]. Au cours du XXe siècle, ces artisans ont su faire preuve de résilience en s'adaptant à leur environnement de travail parfois inhospitalier, aux difficultés économiques, et au développement de nouvelles techniques avec notamment la mécanisation des pratiques agricoles et l'apparition de l'automobile[10].
Quant aux maîtres de postes, ils occupaient une fonction importante dans la vie quotidienne au sein des villages et municipalités au début du XXe siècle. Par ailleurs, si ce métier était populaire à l'époque, le salaire du maître de poste était souvent instable. Le maître de poste devait aussi assumer plusieurs responsabilités variées[2]. Le bureau de poste était souvent localisé près d'une épicerie ou d'un magasin général, pour accommoder la population. Ce lieu favorisait l'économie locale en ce qu'il attirait des clients potentiels pour les petites entreprises. À cet endroit s'accumulait aussi des sommes d'argent qui servaient à la municipalité. Il était ainsi un centre économique important[11].
Protection et mise en valeur
En 1991, le Musée de la poste fut inauguré officiellement à Saint-Marc-de-Figuery. En 1995, c'était la formation du Comité du Patrimoine qui assumait la gestion de ce site. Au cours de cette même année fut également instauré le Circuit agrotouristique de Saint-Marc-de-Figuery, lequel comprenait le Parc Héritage[12]. Ce circuit guidé comprend notamment la visite de la Miellerie La Grande Ourse et celle du site d'interprétation de la rivière Peter-Brown, où se trouve le premier pont couvert de l'Abitibi-Témiscamingue[13].
En 1999, pour faire revivre l'époque de leurs ancêtres, les citoyens de Saint-Marc construisirent une réplique de la boutique de forge des débuts de la municipalité[12].
Le Parc Héritage se distingue en ce qu'il fait découvrir aux touristes les techniques traditionnelles de forge, en plus d'exposer le filage de la laine, la broderie et la fabrication du savon. Les touristes peuvent aussi y observer la collection d’objets et d’outils de l'époque[14].
Ce site patrimonial fait partie du Réseau muséal de l’Abitibi-Témiscamingue. Ce dernier lui a attribué un sceau de qualité, le Label Muséo-Famille, pour les nombreux services que l'organisme offre aux familles en visite. C’est Jocelyne Bilodeau, agente de développement de Saint-Marc-de-Figuery, qui est la directrice générale de ce site historique[7].
Notes et références
- Tourisme Abitibi-Témiscamingue, « Musée de la Poste et Boutique de Forge / Parc Héritage », sur Tourisme Abitibi-Témiscamingue (consulté le )
- « Musée de la poste et Boutique de forge », sur QuoiFaireEnFamille.com (consulté le )
- Benoit-Beaudry Gourd, L'Abitibi-Témiscamingue, Québec, , p. 74-79
- Saint-Marc-de-Figuery, « Historique de la municipalité », sur Saint-marc-de-Figuery (consulté le )
- Université de Manitoba, « Amos (Saint-Marc-de-Figuery) », sur National Centre for Truth and Reconciliation (consulté le )
- Audrey-Anne Gauthier, « 100 ans de souvenir à partager pour Saint-Marc-de-Figuery », sur Le Citoyen (consulté le )
- Réseau muséal de l'Abitibi-Témiscamingue, « Parc Héritage », sur Réseau muséal de l'Abitibi-Témiscamingue (consulté le )
- Boualem Hadjouti, « L'histoire de Rouyn-Noranda à travers ses forgerons, ses maréchaux-ferrants et ses ferronniers », sur Radio-Canada (consulté le )
- Ville de La Sarre, « Centre d'interprétation de la foresterie », sur Ville de La Sarre (consulté le )
- Robert Tremblay, « Métier de forgeron au Québec », sur Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française (consulté le )
- Hélène Plourde, « Être maître de poste, pas toujours évident ! », Cap-aux-Diamants,‎ , p. 51 (lire en ligne)
- Société du Patrimoine d'Abitibi-Témiscamingue, Abitibi-Témiscamingue: notre région d'être, Rouyn-Noranda, , p. 65
- Saint-Marc-de-Figuery, « Circuit agrotouristique de Saint-marc-de-Figuery », sur Saint-marc-de-Figuery (consulté le )
- Kéroul, « Musée de la poste et Boutique de forge - Parc Héritage », sur Kéroul: tourisme et culture (consulté le )