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Parapoxvirus

Parapoxvirus, ou virus parapox, est un genre de virus à la famille des Poxviridae (du groupe I des virus à ADN à double hélice (dits « bicaténaires »), qui sont toujours ovales et relativement grands ; diamètre de 160 à 190 nanomètres).

Parapoxvirus
Description de cette image, également commentée ci-après
Exemple de Parapoxvirus.
Classification selon l’ICTV
Royaume Varidnaviria
Règne Bamfordvirae
Embranchement Nucleocytoviricota
Classe Pokkesviricetes
Ordre Chitovirales
Famille Poxviridae
Sous-famille Chordopoxvirinae

Genre

Parapoxvirus
ICTV 1974[1]
Mouton infecté
(museau et lèvres)

Ils sont responsables de maladies qui semblent pouvoir être classées comme maladie émergente et grave pour certaines espèces (écureuil roux décimé en Angleterre en deux décennies par exemple). Ce sont des pathogènes responsables de zoonoses, qui affectent souvent les chèvres et moutons domestiques (en particulier Orf virus, transmissible à l'homme en cas de morsure par un animal infecté).
La « mode » des nouveaux animaux de compagnie a probablement contribué à sa diffusion, de même que la mondialisation des échanges et des transports et l'introduction hors de leur biotope de certaines espèces devenues invasives (écureuil gris au Royaume-Uni).

Ce sont des virus à risque épidémiologique, éventuellement pandémique, qui sont suivis comme pouvant être utilisés par le bioterrorisme contre les animaux domestiques ou contre l'Homme.

Doigt infecté avec lésions faisant suite à une morsure de mouton

Description

Leur forme ovale et leur enveloppe (ou manteau) présentent une configuration spiralée caractéristique, qui les distingue d'autres poxviruses.

Ils sont surtout connus comme pathogènes responsables de zoonoses qui affectent divers vertébrés, dont domestiqués (chèvres et moutons, en particulier), parfois transmissibles à l'homme en cas de morsure par un animal infecté, ou suite à contact avec animaux sauvages (cerf par exemple[2] - [3]).

Exemples d'espèces de Parapoxvirus

  • Parapoxvirus ovis (qui donne chez le mouton et la chèvre une maladie nommĂ©e ecthyma contagieux, considĂ©rĂ©e comme une zoonose majeure)
  • Pseudocowpox agent du nodule du trayeur et Orf (zoonose assez commune dans le cheptel ovin ou caprin. Il n'y a pas de traitement antiviral spĂ©cifique (Le cidofovir a Ă©tĂ© testĂ© dans d’autres poxviroses). Dans ce cas, des antiseptiques sur la lĂ©sion limitent le risque de surinfection, suivis d'une antibiothĂ©rapie interne en cas de dĂ©but de surinfection bactĂ©rienne locale, d’adĂ©nite, de lymphangite, ou de signes gĂ©nĂ©raux. la cryothĂ©rapie [1] ou exĂ©rèse chirurgicale sous anesthĂ©sie locale ont Ă©tĂ© testĂ©s, avec un succès relatif [3]. L’idoxuridine (Ă  40 p. 100 dans le dimĂ©thylsulfoxide) trois fois par jour pendant 6 jours, appliquĂ© localement, permettrait une guĂ©rison plus rapide en 18 Ă  20 jours [2].
  • Pseudocowpox : affecte les bovins
  • Virus de la stomatite papuleuse bovine
  • Orf virus ; affecte les moutons et les chèvres
  • Parapoxvirus du cerf (rĂ©cemment dĂ©tectĂ© en Nouvelle-ZĂ©lande
  • Pseudocowpox virus
  • parapoxvirus du Chamois
  • virus de la maladie d'Auzduk
  • virus de Sealpox
  • parapoxvirus de l'Ă©cureuil roux qui a dĂ©cimĂ© les Ă©cureuils roux anglais, après l'introduction de l'Ă©cureuil gris qui rĂ©siste Ă  ce virus. La maladie semble limitĂ©e au Royaume-Uni. On ne connaĂ®t aucun cas d'Ă©cureuil roux qui ait guĂ©ri et/ou dĂ©veloppĂ© une immunitĂ© contre ce virus qui est considĂ©rĂ© comme l'une des principales causes de quasi-disparition de l'Ă©cureuil roux anglais. Le premier cas confirmĂ© a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans l'East Anglia dans les annĂ©es 1980, avant que le virus ne diffuse dans le Lancashire (confirmĂ© dans les annĂ©es 1995 - 1996), puis au Cumbria (en 1998), au Durham (en 1999), et dans le Northumberland (1999). Il n'a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© qu'une seule fois en Écosse (oĂą survivaient environ 140 Ă©cureuils dans les annĂ©es 2000), mais il y a est potentiellement localement prĂ©sent.

Épidémiologie et transmission

Les parapoxvirus ont une répartition mondiale mais limitée à un certain nombre d'hôtes vertébrés comme les ruminants domestiques et sauvages, les petits ruminants et l'humain. Leur importance réelle (incidence exacte, impact économique…) est mal connue et sans doute sous-estimée[4].

La transmission à l'homme s'effectue par contact direct avec des lésions animales (par morsure éventuellement) ou indirect avec un animal infecté ou ses produits (laine, cuir, viande…). Le contexte est le plus souvent professionnel (éleveurs, vétérinaires, chasseurs…), plus rarement religieux ou culturel (animal de compagnie ou de loisir, où des enfants peuvent aussi être infectés)[4].

Les transmissions interhumaines sont également possibles mais semblent rares. Si des sujets immunodéprimés vivent dans l'entourage d'un malade, ils doivent être protégés (pansements protecteurs.. éloignement). Les matériels contaminés doivent être soigneusement désinfectés.

La plupart des études indiquent une plus haute fréquence des infections humaines au printemps et à l'automne, vraisemblablement en raison de l'abattage saisonnier des animaux porteurs. Localement l'occurrence est plus élevée en hiver, peut-être en raison d'utilisation de l'ajonc (épineux) dans l'alimentation des animaux, ce qui peut induire des blessures favorisant l'infection.

Le virus résiste assez bien à la dessiccation. Les croûtes séchées restent infectieuses et contribuent sans doute à la contagion.

Tableau clinique

Il varie selon le virus et la gravité de l'infection. L’ecthyma contagieux est chez l'agneau ou le chevreau parfois impressionnant : une stomatite vésiculo-croûteuse très sévère peut par exemple envahir la face de l'animal.

  • LĂ©sions en macule (Ă©rythĂ©mateuse et prurigineuse), Ă©voluant en papule « en cible » puis en lĂ©sion nodulaire, souvent vĂ©siculeuse, parfois ulcĂ©rĂ©e Ă  la deuxième ou troisième semaine après l'inoculation.
    Chez l’homme, le stade lésionnel d'une infection à virus Orf se traduit généralement par une papule rouge-violacée érosive ou croûteuse, cernée d’une couronne œdémateuse blanc-grisâtre et d’un halo érythémateux ; sur les doigts ou les mains dans plus de 90 p. 100 des cas.
  • Les lĂ©sions sont parfois multiples, avec rarement une adĂ©nopathie rĂ©gionale
  • Une fièvre transitoire est possible
  • Les lĂ©sions anciennes peuvent devenir granulomateuses
  • Incubation : 3 Ă  5 j.
  • cicatrisation : elle est effective après 4 Ă  6 semaines.

Diagnostic expérimental, et différentiel

Le virus est difficilement cultivable, mais est facilement reconnaissable au microscope électronique qui n'est toutefois que rarement utilisé en pratique[5].
Le diagnostic repose donc sur le tableau clinique, et sur l'historique du cas : Un contact récent avec un mouton ou une chèvre potentiellement infecté (vivant ou mort) est facteur de risque (les éleveurs de moutons, vétérinaires, bouchers et travailleurs des abattoirs sont les plus souvent atteints, mais aussi la population musulmane 1 à 3 semaines après la « fête du Mouton » (deux mois après la fin du Ramadan).

Prophylaxie et prévention

Les vaccinations sont possibles pour les ovins et caprins. Mais à cause de leur coût, elles ne sont généralement faites qu'après apparition des symptômes. Faute d'antiviraux adaptés, il faut se concentrer sur la prévention de surinfections bactériennes et la contagion.

L'information et la sensibilisation des personnes à risque, et la mise immédiate en quarantaine des animaux malades vivant limite les risques. Rem : les animaux malades ou morts ne doivent pas être envoyés en abattoir, car ils sont impropres à la consommation.

Il faut toujours manipuler les carcasses de mouton et d'agneau (tĂŞte en particulier) avec des gants[6].

Notes et références

  1. ICTV. International Committee on Taxonomy of Viruses. Taxonomy history. Published on the Internet https://talk.ictvonline.org/., consulté le 1er février 2021
  2. SMITH K. J. et al. Parapoxvirus infections acquired after exposure to wildlife (Armed Forces inst. pathology, dep. dermatopathology) ; Archives of dermatology ; 1991, vol. 127, no1, pp. 79 à 82 ; 11 références ; (ISSN 0003-987X)
  3. Source Inist/CNRS
  4. Valeria Gaspari, Nicola Dentale, Anna Maria Cesinaro et Laura Gallina, « Are Parapoxvirus zoonotic diseases doomed to remain neglected? », The New Microbiologica, vol. 45, no 4,‎ , p. 358–362 (ISSN 1121-7138, PMID 36066214, lire en ligne, consulté le )
  5. G. Delhon, E. R. Tulman, C. L. Afonso et Z. Lu, « Genomes of the parapoxviruses ORF virus and bovine papular stomatitis virus », Journal of Virology, vol. 78, no 1,‎ , p. 168–177 (ISSN 0022-538X, PMID 14671098, DOI 10.1128/jvi.78.1.168-177.2004, lire en ligne, consulté le )
  6. Page sur l'Orf

Référence biologique

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Hôpital militaire Bégin, Saint-Mandé)(fr)

  • ce virus est diagnostiquĂ© au Centre National de RĂ©fĂ©rence des Orthopoxvirus localisĂ© Ă  l'hĂ´pital militaire Desgenettes, Lyon, voir lien
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