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Panthéon de Paris et la science

Cet article traite des différents rapports entre le Panthéon de Paris et la science.

Le pendule de Foucault

1851

Le lundi , l'astronome Léon Foucault tient sous la coupole une expérience scientifique prouvant que la Terre tourne autour d'un axe.

Le savant avait dĂ©jĂ  prĂ©cĂ©demment accrochĂ© un premier pendule dans sa cave, rue d'Assas Ă  Paris dĂ©but janvier, puis montrĂ© cette expĂ©rience Ă  ses collègues dans la salle mĂ©ridienne de l'observatoire de Paris, le 3 fĂ©vrier de cette mĂŞme annĂ©e 1851, avec un pendule de onze mètres de haut dans la salle de 33 mètres de long oĂą Ă©tait tracĂ©e la mĂ©ridienne de Cassini mesurĂ©e par Arago.

Mais pour cette expĂ©rience, plus le pendule est long, plus le phĂ©nomène de dĂ©viation de la trajectoire est manifeste. Quel bâtiment pouvait permettre d'accrocher une telle longueur de fil ? Une cathĂ©drale ou une Ă©glise, certainement ; la hauteur sous plafond y est suffisante. Mais outre le fait que le dispositif aurait pu gĂŞner les visiteurs et fidèles Ă©ventuels, dĂ©montrer dans une Ă©glise la rotation de la Terre (sur elle-mĂŞme) aurait pu rĂ©agiter le dĂ©bat de 1616 sur la rotation de la Terre (autour du Soleil), qui avait abouti Ă  la condamnation Ă  la prison Ă  vie de GalilĂ©e en 1633. La position de l'Église catholique romaine sur les mouvements de la Terre ne semblait toujours pas rĂ©glĂ©e jusque dans les annĂ©es 1820, puisque les travaux d'astronomie du chanoine Settele avaient Ă©tĂ© interdits de publication. Louis Bonaparte, fĂ©ru de sciences, intervient pour qu'une nouvelle version encore plus grandiose que la version du pendule accrochĂ© Ă  l'observatoire de Paris soit offerte aux Parisiens. Le PanthĂ©on offrait la disponibilitĂ© d'un bâtiment laĂŻque permettant de faire battre un pendule de 67 m de longueur Ă©tait idĂ©ale.

Foucault pourra écrire : « sous les voûtes élevées de certains édifices le phénomène devait prendre une ampleur magnifique. Nous avons trouvé dans le Panthéon un emplacement merveilleusement approprié à l'installation d'un pendule gigantesque ; nous avons trouvé pareillement dans l'administration les dispositions les plus favorables à l'exécution du projet que suggérait la vue de cette immense coupole ».

Quelques dĂ©tails de la mise en place du pendule : Le pendule est mis avec l'aide de Paul-Gustave Froment, le cĂ©lèbre fabricant d'instruments. Le pendule est Ă©quipĂ© d'un fil de 67 mètres de long et de 1,4 mm de diamètre. Le sol est recouvert d'un plancher et de 20 cm de terre tassĂ©e. Autour, est disposĂ© un cercle de bois (buis) graduĂ©, de six mètres de diamètre. Des bourrelets de sable humide sont marquĂ©s par le passage de la boule. Cette boule allonge le fil de six centimètres. Au premier essai, le fil casse et tournoie au risque de dĂ©capiter quelqu'un. Foucault Ă©quipe le système d'un "parachute" pour prĂ©venir tout accident. C'est le style fixĂ© Ă  sa base qui marque dans le sable la dĂ©viation du plan d'oscillation.

Reconstitution du pendule de Foucault en 1995

Ce pendule de Foucault Ă©tait constituĂ© d'une boule travaillĂ©e Ă  la main, faite de plomb recouverte de cuivre pesant 28 kg, suspendue Ă  un fil d'acier de 67 m donnant des oscillations de 16 secondes et demie (une oscillation = 1 aller-retour). La trace de dĂ©viation, Ă  chaque battement, laissĂ©e dans l'anneau de sable de m Ă©tait de 2 millimètres et demi Ă  gauche de la trace prĂ©cĂ©dente. Une fois lancĂ© il restait 6 h en mouvement.

La démonstration publique dura jusqu'à ce que l'édifice redevienne une église, par une décision du prince-président Napoléon le 6 décembre 1851.

1902

En 1902, la Société astronomique de France, présidée par Henri Poincaré, propose de « voir renouveler sous le dôme du Panthéon la belle et instructive expérience de Foucault, interrompue par le coup d'État de décembre 1851, avant qu'on en eût tiré toutes les conclusions qui paraissaient en ressortir ». Le mercredi 22 octobre est installée une nouvelle mouture du pendule de Foucault. C'est Camille Flammarion, l'infatigable vulgarisateur scientifique, qui en est le promoteur. Plus de deux mille personnes étaient présentes pour assister à la célèbre expérience de physique. Joseph Chaumié, ministre de l'Instruction publique, inaugure l'expérience en brûlant le fil qui retenait immobile le pendule.

1995

À l'automne 1995, la sphère du pendule de Léon Foucault, dépoussiérée, est raccrochée au Panthéon comme en 1851. Cette reconstitution fait l'objet d'un film-vidéo visible à l'intérieur de la nef, sur plusieurs postes, en français et en anglais. Un historique de l'expérience au Panthéon et une explication physique du phénomène accompagnent le reportage.

2015

En vue de la restauration du PanthĂ©on le pendule est dĂ©crochĂ© en 2013 ; il est rĂ©installĂ© le mardi 15 septembre 2015 par la sociĂ©tĂ© Bodet, campaniste. Suspendue Ă  une corde Ă  piano d’acier de mm et longue de 67 mètres Ă  la coupole intĂ©rieure intermĂ©diaire, la sphère de 28 kg est recouverte d’une dorure de 24 carats. Il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire de remplacer la poutrelle de bois qui maintenait le pendule par une poutrelle en fer. La boule, lancĂ©e manuellement, parcours un aller-retour en 16,5 secondes. Le mouvement s'amortissant en environ 6 heures, on projette d'installer un système Ă©lectromagnĂ©tique pour alimenter le balancement toutes les heures.

La TSF

Représentation de Ducretet, du Panthéon et de la tour Eiffel

Eugène Ducretet (1844-1915), constructeur d'appareils de précision, puis de télégraphes et d'appareils à rayons X, introduit en France, en 1887, les appareils de Hertz.

Il travaille en collaboration avec Popov et procède en 1898 à des expériences d'émissions morse en TSF entre le Panthéon et la tour Eiffel. L'émetteur se trouvait sur la tour Eiffel, manipulée par son principal collaborateur, l'ingénieur Ernest Roger.

La Nouvelle triangulation de la France

La croix du dôme du Panthéon, point fondamental de la NTF.

La Nouvelle triangulation de la France (NTF), système géodésique encore largement utilisé en 2008, utilise la croix du dôme comme point fondamental[1].

Exposition 1 000 chercheurs parlent d'avenir

Façade du PanthĂ©on pendant l'exposition 1 000 chercheurs parlent d'avenir

Du 18 au 24 octobre 2010, une exposition de Pierre Maraval en projection vidéo sur le Panthéon, en nocturne, de 19 h 30 à 22 h 30.

Portraits de 1 000 chercheurs issus de tous les horizons de la recherche scientifique : tous choisis pour ĂŞtre reconnus parmi les plus Ă©minents, marquants et charismatiques chercheurs de notre Ă©poque.

Références

  1. Site no 75056B : Paris B, Service Géodésie et nivellement, IGN.


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