Palais des FĂȘtes de Strasbourg
Le palais des FĂȘtes, Ă l'origine SĂ€ngerhaus en allemand aussi appelĂ© Gsangverein par mĂ©tonymie en alsacien, est une salle de spectacle strasbourgeoise de 1 200 places situĂ©e dans le quartier de la Neustadt. Ce bĂątiment Ă l'angle du 5, rue SellĂ©nick,des 2-4, rue de Phalsbourg et du 34, Boulevard Clemenceau rĂ©sulte d'une commande passĂ©e en 1897 par le StraĂburger MĂ€nner Gesangverein.
Gsangverein
Partie de | |
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Destination initiale | |
Destination actuelle | |
Style | |
Architecte |
Joseph MĂŒller et Richard Kuder |
Ingénieur |
Zublin & Cie |
Construction |
1899-1903 |
Restauration |
2018-2019 |
Commanditaire |
StraĂburger MĂ€nner Gesangverein |
Propriétaire |
Ville de Strasbourg (d) |
Patrimonialité |
Pays | |
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Commune | |
Quartier | |
Adresse | |
RĂ©gion historique |
Autobus |
ligne 10 â « Palais des fĂȘtes » |
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Coordonnées |
48° 35âČ 27âł N, 7° 44âČ 58âł E |
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Le Palais des FĂȘtes demeure durant plusieurs dĂ©cennies la principale salle de concerts de la Ville jusqu'Ă la mise en service du Palais de la Musique et des CongrĂšs en 1975[1].
Le bùtiment est classé monument historique depuis 2007[2] - [3] et a bénéficié d'une rénovation complÚte entre 2012 et 2020[4]. Le lieu accueille à nouveau des concerts[5].
Il s'agit de l'une des trois salles de France comportant un orgue (aujourd'hui en restauration). Au mĂȘme titre que l'orgue de la Philharmonie de Paris situĂ© dans la Grande Salle - Philharmonie 1 (2400 places) Ă la Villette et l'Auditorium Maurice-Ravel de Lyon, cette spĂ©cificitĂ© strasbourgeoise est inaugurĂ©e en 1909.
Historique
Lâassociation strasbourgeoise de chant choral masculin (« der StraĂburger MĂ€nner Gesangverein ») fondĂ©e en 1872, est une sociĂ©tĂ© du Land Elsass-Lothringen. En 1890, elle donne naissance Ă la FĂ©dĂ©ration des chanteurs dâAlsace-Lorraine. Ă partir de 1897, le soutien financier du ministĂšre (allemand) ainsi que des dons privĂ©s permettent Ă l'association de commanditer le « SĂ€ngerhaus », aujourd'hui appelĂ© Palais des FĂȘtes[1].
Le bĂątiment doit Ă l'origine abriter entre autres une salle de concert de 1750 places, une salle de restaurant, une salle de rĂ©pĂ©tition et une bibliothĂšque. Le bĂątiment est dĂšs la fin de sa construction un haut lieu de la vie culturelle strasbourgeoise et rĂ©gionale. Il accueillait dans les annĂ©es 1920 la FĂȘte musicale dâAlsace-Lorraine.
Construction
L'ensemble a Ă©tĂ© Ă©difiĂ© d'aprĂšs les plans d'un duo d'architectes ; Richard Kuder et Joseph MĂŒller. Le permis de construire est accordĂ© en juillet 1899 et les travaux prennent fin le 31 janvier 1903. Le SĂ€ngerhaus est l'une des premiĂšres constructions en bĂ©ton armĂ© de Strasbourg; les plafonds et planchers Ă©tant rĂ©alisĂ©s par l'entreprise d'Edouard Zublin, qui exploite les techniques mises au point par lâentrepreneur parisien François Hennebique. AprĂšs 1903, les demandes de permis de construire restent nombreuses et concernent des modifications, demandĂ©es par les architectes (MĂŒller en 1909, 1912) ou d'autres personnalitĂ©s comme l'entrepreneur Zublin, Florent Rudloff et en 1906 par Osterloff[1].
Le Palais des fĂȘtes, qui appartient Ă la Ville (redevenue française) depuis 1922, se prolonge avec un autre bĂątiment probablement construit au dĂ©but des annĂ©es 1920 au 2 rue de Phalsbourg/34 Boulevard Clemenceau, dans une aile appelĂ©e « Marseillaise ». Cette extension accueille de nos jours le Centre chorĂ©graphique de Strasbourg.
Architecture et travaux
Architecture
Construit en 1903 par Joseph MĂŒller et Richard Kuder, les architectes ont dĂ©cidĂ© de mĂ©langer plusieurs styles : les pignons et les tourelles d'angle sont de styles nĂ©o-gothique et nĂ©o-renaissance, alors que les fenĂȘtres et le balcon sont de style Art Nouveau[6], comme la grande salle de concert.
RĂ©novation complĂšte
FermĂ© de 2012 Ă 2020[4], date de la rĂ©novation de la grande salle de concerts[7], le Palais des fĂȘtes a fait l'objet d'une rĂ©novation complĂšte. Dix ans aprĂšs les travaux de ravalement extĂ©rieur, l'Ă©difice est en rĂ©novation complĂšte Ă l'intĂ©rieur, en toiture et ravalement de la façade cĂŽtĂ© cour[1].
Orgue
Histoire
Ă l'achĂšvement de la grande salle de concert en 1903, il manquait encore « der schönste Schmuck » (le plus bel ornement). Rapidement est proposĂ©e l'idĂ©e par le Dr Ehrissmann, d'ajouter un orgue Ă l'Ă©difice[8]. Un comitĂ© d'expert se met en Ćuvre, rassemblant Alexandre Guilmant, EugĂšne Gigout, Max Reger, Karl Straube, Louis Vierne et Charles-Marie Widor, les plus grands organistes (allemands et français) du dĂ©but du XXe siĂšcle. Ils optent pour un orgue pneumatique. SupervisĂ©e par Marie-Joseph Erb, Ămile Krupp, organiste Ă Saint-Paul et Albert Schweitzer, la rĂ©alisation du futur instrument est confiĂ©e par le Dr Schweitzer Ă son facteur « favori » : Dalstein-Haerpfer. Les 56 jeux sont pensĂ©s dans le cadre d'un orgue « de concert ». La plaquette cite le nombre de tuyaux, soit 3912, dont 3550 en mĂ©tal[9].
Les travaux dĂ©butent en janvier 1909 et le 2 dĂ©cembre deux concerts magistraux sont donnĂ©s. Une symphonie d'Erb, composĂ©e pour l'occasion se mĂȘle en seconde partie Ă la Sinfonia sacra, Op 81 de Widor. Les rĂ©citals de Gigout et Joseph Bonnet le jour suivant clĂŽturent l'Ă©vĂšnement.
En 1958, Muhleisen électrifie la transmission et pose une console mobile. La console est alors tournée vers la salle, sur le modÚle de Saint-Sulpice à Paris. La manufacture fait deux relevages de l'instrument en 1981 et en 2001.
Cependant depuis une quinzaine d'année, de nombreux jeux sont muets, l'instrument a perdu de sa superbe. Un relevage ne suffit plus, il faut prévoir une restauration en profondeur. Un grand projet de restauration du grand orgue est lancé par la ville de Strasbourg, propriétaire actuel de l'instrument.
Collectif Palais des FĂȘtes
Depuis octobre 2021, l'association du Collectif Palais des FĂȘtes rĂ©unit une trentaine d'acteurs culturels de Strasbourg et de sa rĂ©gion. L'association a pour but de promouvoir et d'organiser des manifestations culturelles au Palais des FĂȘtes pour rouvrir ce lieu historique au grand public. Entre le 1er et le 18 juin 2023, le Collectif Palais des FĂȘtes organisera un festival pour cĂ©lĂ©brer le 120e anniversaire du bĂątiment. La date correspond Ă l'ancien festival de musique de Strasbourg qui se tenait en ce lieu[10].
Notes et références
- « Palais des FĂȘtes (Strasbourg) », sur Archi-Wiki (consultĂ© le )
- « Palais des FĂȘtes de Strasbourg », notice no PA67000073, base MĂ©rimĂ©e, ministĂšre français de la Culture
- L'arrĂȘte du 9 fĂ©vrier 2007 stipule : « le Palais des FĂȘtes en totalitĂ©, y compris les huisseries et les Ă©lĂ©ments immeubles par destination ».
- Judith Barbe, « Une fresque de 1903 dĂ©couverte au Palais des FĂȘtes », Rue 89 Strasbourg,â (lire en ligne)
- « Concert de rĂ©ouverture du Palais des FĂȘtes », JDS,â (lire en ligne)
- « Palais des FĂȘtes / Strasbourg.eu », sur https://www.strasbourg.eu (consultĂ© le )
- Gilles Varela, « Strasbourg : La musique va bientĂŽt retentir Ă nouveau au Palais des fĂȘtes », 20 minutes,â (lire en ligne)
- Alexis Platz, Ivan Bajcsa, Ăric Eisenberg, « Strasbourg, Palais des fĂȘtes », sur Les orgues de la rĂ©gion de Strasbourg (consultĂ© le )
- « On le sait, ce genre de dĂ©compte est complĂštement vain. MĂȘme en comptant le Basson 16', un Cornet 5 rangs entier - et pourtant il Ă©tait progressif de 1 Ă 5 rangs - et en oubliant que la Trompette de PdaĂ©le est empruntĂ©e au RĂ©cit, on trouve 3790 tuyaux. On est donc loin des 3912. Par contre, 3912, avec un Cornet de 228 tuyaux (et sans Basson ni Trompette Ă la PĂ©dale), c'est exactement ce que trouverait quelqu'un qui commettrait l'erreur de mettre... 56 notes Ă la PĂ©dale... » Extrait de la Plaquette de prĂ©sentation rĂ©alisĂ©e par Albert Schweitzer en 1909
- Pierre Leturcq, chargĂ© de mission du Collectif Palais des FĂȘtes, « Appel Ă initiatives - Festiavl "La FĂȘte au Palais" du Collectif Palais des FĂȘtes » (consultĂ© le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative Ă l'architecture :
- Ressource relative au spectacle :
- (en) Carthalia
- Ressource relative Ă la musique :