Palais San José
Le palais San JosĂ© est un manoir situĂ© dans la campagne d’Entre RĂos, bâti dans le style italianisant au milieu du XIXe siècle, qui fut autrefois la rĂ©sidence du gĂ©nĂ©ral Justo JosĂ© de Urquiza, premier prĂ©sident constitutionnel de l’Argentine et gouverneur de la province d'Entre RĂos, et ce jusqu’à sa mort violente en 1870. L’édifice, devenu aujourd’hui musĂ©e national Justo JosĂ© de Urquiza, est classĂ© depuis 1935 musĂ©e historique national.
Palais San José | ||
La cour d'honneur et l'une des tours de la façade principale | ||
PĂ©riode ou style | Style italianisant | |
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Architecte | Pietro Fossati | |
DĂ©but construction | 1848 | |
Fin construction | 1860 | |
Destination initiale | Résidence du général Justo José de Urquiza | |
Destination actuelle | Musée | |
Protection | Musée historique national d'Argentine | |
Coordonnées | 32° 25′ 37″ sud, 58° 31′ 25″ ouest | |
Pays | Argentine | |
Province | Entre RĂos | |
DĂ©partement | Uruguay | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Argentine
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Description
Le palais San JosĂ© est situĂ© dans le district Molino du dĂ©partement d'Uruguay, dans la province argentine d’Entre RĂos, entre les localitĂ©s de Herrera et de Caseros, Ă 30 km env. (Ă vol d’oiseau) Ă l’ouest de ConcepciĂłn del Uruguay, en pleine zone campagnarde.
Son propriétaire originel le baptisa Posta San José (litt. relais de poste San José), mais eu égard au raffinement, pour l’époque, de son architecture, les habitants des environs ainsi que les visiteurs vinrent bientôt à le désigner comme Palacio San José. À l’origine, l’édifice se dressait au milieu d’un domaine de 2 500 hectares, dont 20 étaient constitués de parcs, de jardins et d'un vaste verger.
La réalisation de ce bâtiment, où prédomine le style Renaissance italienne, mâtiné d’éléments empruntés au style criollo argentin, lui-même dérivé de l’architecture coloniale espagnole, demanda douze années de travaux, s’étalant de 1848 à 1860, et fut initialement confiée à l’architecte italien Jacinto Dellepiane. Celui-ci ayant cependant fait défection peu après le début des travaux, le projet fut remis aux soins de l’architecte Pietro Fossati (es), également d’origine italienne, qui se fit assister de son frère, sculpteur de profession. À la réalisation du bâtiment concoururent également un ensemble de tailleurs de pierre, de ferronniers, de peintres et de jardiniers, tous attirés de l’étranger spécialement pour cet ouvrage.
Le corps de bâtiment principal, dĂ©pourvu d’étage, comporte 38 pièces, de vastes dimensions, disposĂ©es autour de deux Ă©lĂ©gantes cours intĂ©rieures. Il est entourĂ© de dĂ©pendances de service, d’une chapelle, d’une remise Ă voitures, d’une pulperĂa (entrepĂ´t de marchandises diverses), d’un colombier apte Ă hĂ©berger jusqu’à 650 pigeons, et d’un Ă©tang artificiel de quelque 20 000 m2, sur lequel Ă©voluaient jadis des voiliers lĂ©gers et sur les berges de laquelle se dĂ©roulaient de somptueuses fĂŞtes.
Sa façade principale, flanquée à ses extrémités de deux tours carrées symétriques, est couronnée d’une frise à motifs classiques et d’un garde-corps de fer forgé enserrant, au-dessus de la travée centrale, l’écusson provincial. Cette façade donne entrée à la dénommée cour d’honneur, qu’entoure une ample galerie composée d’un alignement d’arcades reposant sur des colonnes de style toscan, et derrière laquelle se situent les salles de réception, les bureaux, le salon de billard, les salles à manger et les chambres à coucher à l’usage de la famille du général et de ses illustres hôtes. La deuxième cour intérieure, dénommée Patio del Parral (cour des Treilles), est bordée d’un treillage en fer forgé, mais apparaît pour le reste semblable à la cour précédente ; autour d’elle sont rangées les pièces destinées aux visiteurs moins éminents. Une troisième cour enfin, sur la façade arrière, regroupe les dépendances et les pièces pour le personnel de service.
L’intérieur est décoré avec goût et élégance, notamment avec des tableaux et peintures murales, parmi lesquels on remarque ceux de l’artiste uruguayen Juan Manuel Blanes, qui créa une série de tableaux représentant les différentes batailles auxquelles il fut donné au général Urquiza de participer. Dans les jardins figurent les bustes d’hommes célèbres tels que Napoléon, Hernán Cortés, Alexandre le Grand et Jules César, et des sculptures de León Sola, originaire de la province, qui devait, aux frais du général, réaliser des études en Italie.
Il est à signaler que le palais San José comportait un système d’eau courante, qui prélevait son eau dans la rivière Gualeguachú, distante de 2 km du lieu, et qui est encore en service aujourd’hui. Cette commodité ne sera connue ensuite à Buenos Aires qu’à partir de 1870.
Dans cet Ă©difice eurent lieu quelques Ă©vĂ©nements de portĂ©e historique pour la naissante rĂ©publique argentine ; en particulier, c’est d’ici que le gĂ©nĂ©ral Urquiza dirigea la ConfĂ©dĂ©ration argentine, après que le territoire de la province d’Entre RĂos eut Ă©tĂ© fĂ©dĂ©ralisĂ©e (de 1854 Ă 1860), c'est-Ă -dire placĂ©e sous tutelle directe du pouvoir central, et la capitale provinciale Paraná Ă©levĂ©e au rang de capitale nationale provisoire, la province de Buenos Aires ayant en effet refusĂ© de rejoindre ladite ConfĂ©dĂ©ration et s’étant Ă©rigĂ©e en État de facto indĂ©pendant. Le gĂ©nĂ©ral y vĂ©cut et y trouva aussi la mort, assassinĂ© par un attentat le . La chambre Ă coucher oĂą se perpĂ©tra le meurtre fut ensuite transformĂ© en oratoire par les soins de son Ă©pouse. L’État fĂ©dĂ©ral dĂ©clara musĂ©e historique national le palais San JosĂ© par une loi du .
- Cour des Treilles
- Vue intérieure : salle de réunion