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Pahin de La Blancherie

Mammès-Claude-Catherine Pahin-Champlain de La Blancherie, dit Pahin de la Blancherie, né le à Langres et mort le à Londres, est un homme de lettres français.

Pahin de La Blancherie
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  58 ans)
Londres
Nationalité
Activité
Période d'activité

Biographie

Issu d’une ancienne famille de robe, Pahin de La Blancherie, dont le père était conseiller d’épée à Langres, avait ajouté à son nom patronymique de Pahin celui de la Blancherie, d’un jardin dit la Blancherie qu’il possédait dans un des faubourgs de Langres, et dans lequel on blanchissait des toiles. Après le collège, il part en voyage en Amérique et en tire, avec ses souvenirs d’éducation de collège et de ses impressions de voyageur, un livre intitulé Extrait du journal de mes voyages.

En 1777, Pahin de la Blancherie prend le titre d’« agent gĂ©nĂ©ral de la correspondance pour les sciences et les arts Â». En 1779, il crĂ©e, rue de Tournon, après la fermeture de l’AcadĂ©mie de Saint-Luc, le « Salon de la Correspondance Â», sorte de cercle littĂ©raire ou MusĂ©e, qui devait servir de point de rĂ©union aux savants et artistes d’Europe, exposition hebdomadaire, accessible aux artistes qui ne faisaient pas partie de l’AcadĂ©mie royale pour leur permettre d’exposer, contre une cotisation minime, leurs Ĺ“uvres. Il ouvre en 1781.

Couverture de Essai d'un tableau historique des peintres (1783), ouvrage édité par le Bureau de la Correspondance à Paris.

Pahin de la Blancherie rédige également, de 1779 à 1788, l’organe de ce Salon, devenu très rare, intitulé : les Nouvelles de la république des Lettres et des Arts, 8 vol. in-4°. Le premier numéro est du , le dernier du . Interrompues le , elles furent reprises le [1].

L’agent général de la correspondance avait un double but : ouvrir une exposition publique et permanente de tableaux et œuvres d’art à une époque où les ouvrages des académiciens avaient le privilège exclusif de figurer dans une exposition annuelle et publier une feuille de correspondance renfermant la notice des ouvrages exposés et des peintres à l’usage de ceux qui s’intéressent au mouvement des arts.

En 1781, le Salon de correspondance est transféré à l’hôtel Villayer, rue Saint-André-des-Arts[2]. On y fait des expositions de tableaux de l’école française, des conférences scientifiques, des lectures publiques, des soirées littéraires, mais l’entreprise non soutenue par l’État, ayant fini par péricliter en 1788, il n’en reste que les Nouvelles des lettres et des arts, et un catalogue, également rare, intitulé Essai d’un tableau historique des peintres de l’école française depuis Jean Cousin jusqu’à 1783 inclusivement, avec le catalogue des mêmes maîtres qui sont offerts à présent à l’émulation et aux hommages du public dans le Salon de correspondance, sous la direction et par les soins de M. de la Blancherie, agent général de la correspondance pour les sciences et pour les arts, 1783, in-4°.

Pahin de la Blancherie, qui a été décrit comme « un cerveau en continuelle ébullition et un enthousiaste, sans mesure, de ses propres idées »[3], est entravé dans son entreprise par les académiciens, et tous ceux dont l’entreprise froissait ou les intérêts ou l’amour-propre, qui le représentèrent comme un intrigant.

Cet homme qui avait beaucoup d’amour-propre, de la fièvre dans les idĂ©es, n’épargna ni peines ni dĂ©marches pour les faire rĂ©ussir. Il a donnĂ© une image du dĂ©lire de l’imagination auquel il pouvait succomber lorsque, Ă  la suite de la fermeture du Salon de correspondance, il alla poursuivre Ă  Londres la fortune de ses idĂ©e : ayant dĂ©couvert que la maison qu’il habitait Ă  Londres Ă©tait celle de Newton, il voulut se faire un titre de gloire de cette dĂ©couverte. Alors commence une sĂ©rie de manifestations d’une admiration pour Newton qui frise la folie, il s’imaginait peut-ĂŞtre qu’en exaltant Newton, dont il prend le nom, il se grandirait lui-mĂŞme.

En 1791, il publie un Plan Ă  la mĂ©moire de Newton, qui consistait « Ă  faire une cĂ©lĂ©bration permanente, au nom de l’espèce humaine, du caractère et du gĂ©nie de cet homme cĂ©lèbre », etc. Il demande que le nom de Newton soit donnĂ© alternativement avec celui de Georges aux princes du sang d’Angleterre ; que « les dĂ©couvertes en physique, en astronomie, en chimie et en mĂ©canique fussent mises en hymnes et adoptĂ©es pour le service divin dans tous les cultes, afin de familiariser les peuples avec les grands objets de la nature, des sciences et des arts, en l’honneur de Newton et d’autres personnages de l’espèce humaine, Ă  la plus grande gloire de Dieu », etc.; et que dans les actes publics, après la formule : « l’an de grâce Â», on ajoutât : « et de Newton Â», le...

Marie Phlipon, dont il est, vers 1773-1776, le premier amoureux, avant son mariage avec Roland, parle longuement de lui dans ses MĂ©moires (t. II, p. 152 et suiv.) Le MusĂ©e de la ville de Langres possède le seul portrait connu de Mammès-Claude Pahin de la Blancherie, peint par le peintre d'origine allemande Franz Peter Kymli, installĂ© Ă  Paris depuis 1775, et qui a exposĂ© au « Salon de la Correspondance Â».

Pahin est mort à l’âge de cinquante-neuf ans à Londres, où il passe les vingt-trois dernières années de sa vie après avoir émigré en . Il ne s’était pas marié.

Publications

  • Extrait du Journal de mes voyages, ou Histoire d’un jeune homme, pour servir d’école aux pères et mères, Paris, frères Debure, 1775.
  • Essai d’un tableau historique des peintres de l’école française, depuis Jean Cousin, en 1500, jusqu’en 1783 inclusivement, avec le catalogue des ouvrages des mĂŞmes maĂ®tres qui sont offerts Ă  prĂ©sent Ă  l’émulation et aux hommages du public, dans le salon de la correspondance, Paris, Knapen et fils, 1783.
  • De par toutes les nations : l’Agent gĂ©nĂ©ral de correspondance pour les sciences et les arts, Ă  la nation Angloise : proclamation, dans l’esprit des jeĂ»nes, ordonnĂ©s par le roi, pour les annĂ©es 1794, 1795, et la prĂ©sente : en remonstrance Ă  la nation sur une chose la plus scandaleuse, qui se passe chez elle depuis cinq ans, attentatoire Ă  la vĂ©nĂ©ration dans laquelle est la mĂ©moire de Sir Isaac Newton, & par suite, offensant l’espèce humaine dans ses droits les plus sacrĂ©s, & ses affections les plus chères, et pour la prĂ©parer Ă  adopter, en expiation, le plan maintenant sous presse, d’une commĂ©moration solennelle de ce divin personnage, Ă  cĂ©lĂ©brer dans tous les pays de la domination d’Angleterre, le prochain, en mĂŞme temps que l’anniversaire de la restauration : en attendant la proposition du plan d’une cĂ©lĂ©bration permanente du mĂŞme philosophe, les dites commĂ©moration et cĂ©lĂ©bration conçues pour frapper l’esprit & toucher le cĹ“ur, Ă  la plus grande gloire de Dieu, & Ă  l’édification de toutes les classes d’hommes, Londres, Imprimerie françoise de W. et C. Spilsbury, 1796.

Notes et références

  1. Bellier de la Chavignerie, qui a publié un article spécial sur cet ouvrage dans la Revue universelle des arts, dit n’en avoir pu trouver qu’un exemplaire, et incomplet, celui de la Bibliothèque nationale.
  2. Brissot tenta, en 1783, d’imiter ce salon avec la fondation de son « Lycée de Londres ».
  3. Jeanne-Marie Roland de La Platière, Lettres en partie inédites de Madame Roland (mademoiselle Phlipon) aux demoiselles Cannet suivies des lettres de Madame Roland à Bosc, Servan, Lanthenas, Robespierre, etc., vol. 1, éd. Dauban, Paris, Plon, 1867, 599 p., p. 324.

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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