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PĂĄl Hermann

PĂĄl Hermann ou Paul Hermann (Budapest, - [1]) est un violoncelliste et compositeur hongrois.

PĂĄl Hermann
Pål Hermann dans les années 1930.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  42 ans)
Kaunas
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Instrument
signature de PĂĄl Hermann
Signature
Signature PĂĄl Hermann
Signature du compositeur

Biographie

PĂĄl Hermann est nĂ© Ă  Budapest, en Hongrie, le d'une famille juive. À propos de son enfance, une seule anecdote a survĂ©cu : il Ă©tait prĂȘt Ă  Ă©tudier pour ses leçons de piano seulement si, pour chaque Ă©tude prĂ©parĂ©e, il recevrait une piĂšce de monnaie. Il Ă©tudie Ă  l'UniversitĂ© de musique Franz-Liszt de 1915 Ă  1919 et entretient des relations d'amitiĂ© personnelle et musicale avec ses professeurs de composition BĂ©la BartĂłk et ZoltĂĄn KodĂĄly, le violoniste ZoltĂĄn SzĂ©kely[2] et les pianistes GĂ©za Frid et Lili Kraus.

À l'acadĂ©mie, il Ă©tudie le violoncelle avec Adolf Schiffer et la composition avec d'abord LeĂł Weiner, qui Ă©tait aussi professeur de musique de chambre. Pendant ses Ă©tudes, Hermann se produit en tant qu'artiste, tant au sein qu'en dehors de l'AcadĂ©mie. Il commence sa carriĂšre internationale de violoncelliste soliste Ă  l'Ăąge de 16 ans, en Europe, ayant estimĂ© qu'il n'y avait pas besoin de terminer ses Ă©tudes Ă  l'AcadĂ©mie.

Hermann enseigne le violoncelle et la composition Ă  la Volksmusikschule Berlin-SĂŒd[3] de 1929 Ă  1934. Avec le changement politique Ă  Berlin, menaçant Ă  l'Ă©gard des Juifs, il dĂ©cide de s'installer d'abord Ă  Bruxelles entre 1934 et 1937, ensuite Ă  Paris entre 1937 et 1939, et finalement dans le Sud de la France. Il est fait prisonnier lors d'une rafle du rĂ©gime de Vichy en et dĂ©portĂ© pour Toulouse et le camp d'internement de Drancy. Le 15 mai 1944 il est envoyĂ© dans les Pays baltes avec le convoi no 73, disparaissant Ă  jamais[4].

InterprĂšte et compositeur

Il effectue souvent des rĂ©citals, et en tant que musicien de chambre avec le Quatuor Hongrois, avec le violoniste ZoltĂĄn SzĂ©kely et d'autres. De ses concerts et enregistrements, ne restent que les programmes.

Le Prins Bernhard Cultuurfonds (en) a mis en place le fonds Paul Hermann Ă  la mĂ©moire d'Hermann pour aider les Ă©tudes de jeunes violoncellistes de l'UniversitĂ© de musique Franz-Liszt.

Hermann laisse quelques compositions qui sont aujourd'hui dans le domaine public en Europe.

Vie privée

Pendant les premiĂšres annĂ©es de sa carriĂšre, lors de ses rĂ©citals et concerts Ă  Londres, Hermann occupait la rĂ©sidence de la famille de Graaff-Bachiene, dĂ©tenue par des mĂ©cĂšnes. Une histoire a survĂ©cu d'un de ses sĂ©jours : Hermann et son ami ZoltĂĄn SzĂ©kely â€” alors Ă  l'apogĂ©e de leur partenariat musical — avait diverti un groupe de personnes par un rĂ©cital chez les De Graaff Ă  Londres en 1928. PĂĄl avait Ă©tĂ© le centre de l'attention dans l'aprĂšs-concert, qui, plaisantant, s'Ă©tait mis Ă  danser avec son violoncelle dans ses bras. Les gens ont applaudi et il a continuĂ© Ă  tourner et danser, jusqu'Ă  ce qu'il tombe et brise son violoncelle. Pour terminer la soirĂ©e par un heureux dĂ©nouement, leur hĂŽte, M. Jaap de Graaff, mĂ©cĂšne et protecteur des arts, a dĂ©cidĂ© d'acheter pour Hermann un violoncelle Gagliano et pour SzĂ©kely un violon Stradivarius[5].

Lors d'une visite aux Pays-Bas vers 1929, Jaap de Graaff a suggĂ©rĂ© pour sa niĂšce, Ada Weevers, qui vivait Ă  Amersfoort, d'aller voir Hermann jouer Ă  Amsterdam. Lorsqu'il se sont rencontrĂ©s, Ada et PĂĄl Hermann sont tombĂ©s amoureux en dĂ©pit de leurs diffĂ©rences de cultures, de nationalitĂ©s et de religions. Le jeune couple s'est installĂ© Ă  Berlin en 1930 et une fille, Corrie Hermann est nĂ©e en 1932.

partition manuscrite
Le dĂ©but d’OphĂ©lie, mĂ©lodie composĂ©e sur un poĂšme d'Arthur Rimbaud.

Ada meurt dans un accident de noyade en mer du Nord. En raison du climat de plus en plus menaçant pour les Juifs Ă  Berlin, il dĂ©cide de cacher sa fille avec sa belle-sƓur (non juive) aux Pays-Bas. Hermann pour sa part travaille d'abord Ă  Bruxelles de 1934 Ă  1937 et Ă  Paris jusqu'en 1939. Puis, sous un faux nom, il gagne le Sud de la France, cachĂ© dans une ferme prĂšs de Toulouse par une branche française de la famille Weevers. Pendant ce sĂ©jour, il compose trois mĂ©lodies pour voix et piano, OphĂ©lie[6], La Ceinture[7], La Dormeuse[8], et une sonate pour violoncelle (ou violon). OphĂ©lie, est basĂ© sur le personnage d'OphĂ©lie, bien-aimĂ©e du prince Hamlet qui se noie dans une riviĂšre, peut avoir Ă©tĂ© inspirĂ© par la tragique noyade de son Ă©pouse. Trouvant difficile la solitude de sa vie cachĂ©e Ă  la ferme, ayant perdu sa femme et loin de sa fille, il dĂ©cide d'aller Ă  Toulouse de temps en temps pour enseigner et avoir quelques contacts sociaux, en acceptant le risque d'ĂȘtre dĂ©couvert par la police de Vichy.

ƒuvres

Fichier audio
« Ophélie » par Paul van Gastel, ténor, Paolo Orlandi, piano.
  • Grand Duo, pour violon et violoncelle (1929–30)
  • Duo pour violon et violoncelle (1920, dĂ©diĂ© a ZoltĂĄn SzĂ©kely)
  • Trio Ă  cordes (1921)
  • Toccata, pour piano (1936)
  • Quatre Épigrammes, pour piano (1934)
  • Trois mĂ©lodies sur des textes d'Arthur Rimbaud et de Paul ValĂ©ry, extrait de Charmes (1934–39)

Enregistrements

Notes et références

  1. convoi73.org
  2. "Duo for Violin and Cello"
  3. Actuellement Musikschule Paul Hindemith Neukölln
  4. (en) Fiche no 3184517 : Paul Hermann sur la base de The Central Database of Shoah Victims' Names sur yadvashem.org
  5. « Statikus », sur zeneakademia.hu (consulté le ).
  6. Arthur Rimbaud, PoĂ©sies complĂštes, avec prĂ©face de Paul Verlaine et notes de l’éditeur, Paris, L. Vanier, (lire sur Wikisource), p. 62–64
  7. Charmes, Paul Valéry (lire sur Wikisource), « La Ceinture »
  8. Charmes, Paul Valéry (lire sur Wikisource), « La Dormeuse »

Sources

Liens externes

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