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OxygĂšne singulet

L'oxygĂšne singulet, de symbole 1O2 ou O=O, est un Ă©tat excitĂ© — donc mĂ©tastable — de la molĂ©cule de dioxygĂšne. Il se forme notamment par rĂ©action de l'eau oxygĂ©nĂ©e et de l'eau de Javel, par action des ions hypochlorite ClO− sur le peroxyde :

H2O2 + ClO− → H2O + Cl− + 1O2,
Lueur rouge produite par la désexcitation de l'oxygÚne singulet.

réaction qui s'accompagne d'une trÚs faible luminescence rouge foncé[1] par relaxation des molécules d'oxygÚne singulet.

L'oxygĂšne singulet se caractĂ©rise par une configuration Ă©lectronique particuliĂšre, notĂ©e 1Δg, dans laquelle deux Ă©lectrons de spins opposĂ©s () se trouvent sur une orbitale antiliante π*, alors que le dioxygĂšne triplet — forme habituelle de l'oxygĂšne — est notĂ© 3ÎŁg− et correspond Ă  deux Ă©lectrons de mĂȘme spin () rĂ©partis entre deux orbitales π* et π*. Un second Ă©tat instable existe, notĂ© 1ÎŁg+, qui diffĂšre de l'Ă©tat singulet 1Δg par le fait que les deux Ă©lectrons de spins opposĂ©s () se rĂ©partissent sur deux orbitales π* diffĂ©rentes.

(de) MolĂ©cule de dioxygĂšne : Ă©tat triplet 3ÎŁg−, stable, Ă  gauche ; Ă©tats singulets 1Δg, mĂ©tastable, et 1ÎŁg+, instable, Ă  droite.

L'Ă©nergie d'excitation de l'oxygĂšne singulet par rapport Ă  l'oxygĂšne triplet est de l'ordre de 94,3 kJ·mol-1, correspondant Ă  une relaxation Ă  1 268 nm, dans le proche infrarouge[2]. Cette transition, dans une molĂ©cule isolĂ©e, est interdite par les rĂšgles de conservation Ă  la fois de spin, de paritĂ© et de symĂ©trie, ce qui en fait une transition hautement improbable : l'excitation directe par un photon d'une molĂ©cule d'oxygĂšne triplet en oxygĂšne singulet est par consĂ©quent quasiment impossible, et une molĂ©cule d'oxygĂšne singulet en phase gazeuse a une durĂ©e de vie d'environ 72 minutes ; en solution, en revanche, cette durĂ©e de vie n'excĂšde pas quelques microsecondes, voire nanosecondes[3].

La dĂ©tection de l'oxygĂšne singulet diluĂ© est possible Ă  partir de sa faible phosphorescence Ă  1,27 ÎŒm, mais, Ă  plus forte concentration, une fluorescence rouge Ă  634 nm correspondant Ă  la collision de deux molĂ©cules d'oxygĂšne singulet permet de l'observer directement Ă  l'Ɠil nu[4].

Notes et références

  1. Université de LiÚge - Centre de l'OxygÚne, Recherche et Développement « L'oxygÚne singulet et la vie : partie A - Généralités », par C. Deby.
  2. (en) Ahsan U. Khan, « Myeloperoxidase singlet molecular oxygen generation detected by direct infrared electronic emission », Biochemical and Biophysical Research Communications, vol. 122, no 2,‎ , p. 668-675 (lire en ligne) DOI 10.1016/S0006-291X(84)80085-6
  3. (en) Francis Wilkinson, W. Phillip Helman et Alberta B. Ross, « Rate Constants for the Decay and Reactions of the Lowest Electronically Excited Singlet State of Molecular Oxygen in Solution. An Expanded and Revised Compilation », Journal of Physical and Chemical Reference Data, vol. 24, no 2,‎ , p. 663-679 (lire en ligne) DOI 10.1063/1.555965
  4. (en) R. S. Mulliken, « Interpretation of the Atmospheric Oxygen Bands; Electronic Levels of the Oxygen Molecule », Nature, vol. 122,‎ , p. 505-505 (lire en ligne) DOI 10.1038/122505a0

Voir aussi

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