Ouvrage du Bovenberg
L'ouvrage du Bovenberg est un ouvrage fortifié de la ligne Maginot, situé sur la limite entre les communes d'Éblange et d'Ottonville, dans le département de la Moselle.
Ouvrage du Bovenberg | ||
Type d'ouvrage | Petit ouvrage d'infanterie | |
---|---|---|
Secteur └─ sous-secteur |
secteur fortifié de Boulay └─ sous-secteur de Tromborn |
|
Numéro d'ouvrage | A 27 | |
Année de construction | 1931- | |
RĂ©giment | 161e RIF | |
Nombre de blocs | 6 | |
Type d'entrée(s) | Entrée par un bloc (casemate) | |
Effectifs | 228 hommes et 7 officiers | |
Coordonnées | 49° 13′ 29″ nord, 6° 30′ 16″ est | |
Localisation de l'ouvrage | ||
C'est un ouvrage d'infanterie, comptant six blocs. Construit à partir de 1931, il a été épargné par les combats de .
Position sur la ligne
Faisant partie du sous-secteur de Tromborn dans le secteur fortifié de Boulay, l'ouvrage du Bovenberg, portant l'indicatif A 27, est intégré à la « ligne principale de résistance » entre la casemate CORF d'intervalle d'Éblange (C 62) à l'ouest et le blockhaus RFM[1] Nord de Herrenfeld (Bb 34) à l'est, à portée de tir des canons des gros ouvrages d'Anzeling (A 25) plus au nord-ouest[2].
L'ouvrage est installé sur la cote 295, appelée le Bovenberg.
Description
L'ouvrage est composé en surface de six blocs de combat, dont l'un sert aussi de bloc d'entrée, avec en souterrain des magasins à munitions (M 2), une usine électrique, une caserne, une cuisine, des latrines, un poste de secours, des PC, des stocks d'eau, de gazole et de nourriture, des installations de ventilation et de filtrage de l'air, le tout relié par une galerie profondément enterrée. L'énergie est fournie par deux groupes électrogènes, composés chacun d'un moteur Diesel SGCM GVU 33 (fournissant 68 chevaux à 750 tr/min)[3] couplé à un alternateur, complétés par un petit groupe auxiliaire (un moteur CLM 1 PJ 65, de 8 ch à 1 000 tr/min)[4] servant à l'éclairage d'urgence de l'usine et au démarrage pneumatique des gros diesels. Le refroidissement des moteurs se fait par circulation d'eau.
Le bloc 3 n'a cependant pas été relié à l'ensemble. Les projets initiaux prévoyaient un ouvrage d'artillerie à 18 blocs. Plus tard, il fut envisagé d'ajouter une entrée et de relier le bloc 3, mais rien ne fut concrétisé. Une casemate d'artillerie de type RFM 1937, non reliée, a également été construite dans le périmètre, armée avec deux créneaux pour canon de 75 mm modèle 1897 flanquant vers le sud et une cloche GFM.
Le bloc 1 sert à lafois d'entrée et de casemate d'infanterie flanquant vers le nord-ouest, armé avec un créneau mixte pour JM/AC 47 (jumelage de mitrailleuses et canon antichar de 47 mm), un autre créneau pour JM et deux cloches GFM (guetteur fusil-mitrailleur).
Le bloc 2 est une casemate cuirassée d'infanterie, équipée avec deux cloches GFM et une cloche LG (lance-grenades).
Le bloc 3 est une casemate double d'infanterie, avec deux créneaux mixtes pour JM/AC 47, deux autres créneaux pour JM, une cloche JM et deux cloches GFM.
Le bloc 4 est une casemate cuirassée d'infanterie, avec deux cloches JM et une cloche GFM.
Le bloc 5 est un observatoire, équipé avec une cloche VDP (vue directe et périscopique, indicatif O 13)[5].
Le bloc 6 est un bloc d'infanterie, avec une tourelle de mitrailleuses et une cloche GFM[6].
L'ouvrage aujourd'hui
Toujours propriété de l'État, resté à l'abandon, puis vandalisé et pillé, l'ouvrage a vu par la suite ses accès remblayés pour stopper les accès non autorisés, et c'est sous cet aspect que se présentent les extérieurs actuellement, à l’exception notable de la casemate d'artillerie séparée, située quant à elle en terrain privé.
Notes et références
- Le niveau de protection d'une casemate de la ligne Maginot dépend de son modèle et de sa période de construction. De 1928 à 1935 sont construits les modèles les plus puissamment protégés : les casemates et ouvrages CORF (Commission d'organisation des régions fortifiées), avec des murs et dalles épais jusqu'à 3,5 mètres de béton). Puis viennent à partir de 1935 les blockhaus MOM (main-d'œuvre militaire), avec de 0,60 à 1,5 m de béton, avec des modèles très variés selon la région : RFM (région fortifiée de Metz), RFL (région fortifiée de la Lauter), 1re, 2e, 20e et 7e RM (région militaire). Les MOM les plus protégés sont appelés FCR (fortification de campagne renforcée). De 1937 à 1940, le STG (Service technique du Génie) standardise les constructions, avec une protection de 1,50 à 2 m de béton.
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 99.
- La SGCM, Société générale de constructions mécaniques, construisait des moteurs de marine à La Courneuve sous licence MAN. Les moteurs SGCM GVU 33 du Bovenberg ont trois cylindres, chacun avec 6 600 cm3 de cylindrée (un alésage à 200 mm et une course de 330 mm).
- Le nom du petit moteur Diesel CLM 1 PJ 65 correspond au fabricant (la Compagnie lilloise de moteurs, installée à Fives-Lille), au nombre de cylindre (un seul fonctionnant en deux temps, mais avec deux pistons en opposition), au modèle (PJ pour « type Peugeot fabriqué sous licence Junkers ») et à son alésage (65 mm de diamètre, soit 700 cm3 de cylindrée).
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 5, p. 182 (errata).
- Jean-Yves Mary et Alain Hohnadel, op. cit., t. 3, p. 108.
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Yves Mary, Alain Hohnadel, Jacques Sicard et François Vauviller (ill. Pierre-Albert Leroux), Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 1, Paris, éditions Histoire & collections, coll. « L'Encyclopédie de l'Armée française » (no 2), (réimpr. 2001 et 2005), 182 p. (ISBN 2-908182-88-2).
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 2 : Les formes techniques de la fortification Nord-Est, Paris, Histoire et collections, , 222 p. (ISBN 2-908182-97-1).
- Hommes et ouvrages de la ligne Maginot, t. 3 : Le destin tragique de la ligne Maginot, Paris, Histoire et collections, , 246 p. (ISBN 2-913903-88-6).
Liens externes
- Localisation
- « Cartographie vectorielle », sur http://www.cartomaginot.com.
- « Photographie satellite », sur http://wikimapia.org/.
- Descriptions et photos