Otto Bradfish
Otto Bradfisch né le à Deux-Ponts mort le à Seeshaupt est un économiste, juriste allemand et officier SS-Obersturmbannführer (Lieutenant Colonel). Il commanda l'Einsatzkommando 8 de l'Einsatzgruppe B pendant la seconde guerre mondiale.
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(à 91 ans) Seeshaupt |
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Biographie
Il fait des études d'économie à l'université de Fribourg, Leipzig, à l'université de Heidelberg et l'université d'Innsbruck. Il étudie ensuite le droit à l'université d'Erlangen et l'université de Munich. Il officie comme assesseur dans le gouvernement de Haute-Bavière puis il est muté au ministère de l'Intérieur de l'État de Bavière.
En il adhère au NSDAP et milite comme chef de bureau local du parti à Munich. En 1936 il rejoint le Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps puis intègre en la SS. Sur le conseil d'un ami il s'engage dans la Gestapo en . En novembre il est nommé chef de la Gestapo de Neustadt an der Weinstraße.
En il reçoit le commandement de l'Einsatzkommando 8 rattaché au Groupe armée centre. Dès la mi-juillet l'Einsatzkommando 8 tue des femmes et des enfants[1]. Le Heinrich Himmler vient à Minsk pour rencontrer le HSSPF Russie-centre Erich von dem Bach-Zelewski, le chef de l'Einsatzgruppe B Arthur Nebe et Bradfisch[2]. Le lendemain Himmler assiste à une exécution d'une centaine de Juifs qui se déroule dans une forêt où deux fosses ont été creusées. Bradfisch aurait demandé à Himmler à qui revenait la responsabilité de ces exécutions. Himmler répondit que ces ordres émanaient d'Hitler, en tant que Führer suprême du gouvernement allemand et qu'ils avaient force de lois[3]. L'Einsatzkommando 8 a assassiné sous son commandement 15 000 Juifs[4].
Il quitte l'Ukraine et dirige en la Gestapo à Lodz (Litzmannstadt). Chargé de la liquidation du ghetto de Lodz il organise la déportation des 70 000 Juifs vers le camp d'extermination de Chelmno. En aout 1943 il est nommé Kommissarische Oberbürgermeister (maire à titre temporaire) de Lodz et à partir d' coordonne la gestapo, la police criminelle et le SD de Lodz en qualité de Kommandeur der sicherheitspolizei und des SD (KdS) . En avec l'avancée de l'Armée rouge il quitte la Pologne et est nommé en KdS de Potsdam.
À la fin de la guerre il se fait passer pour un sous-officier de la Wehrmacht Karl Evers. Il est détenu comme prisonnier de guerre par les alliés puis en il est relâché. Jusqu'en 1953 il se cache sous sa fausse identité et travaille comme fermier, employé dans une mine puis comme agent d'assurances. Il reprend son vrai nom mais son passé le rattrape. Il est arrêté en et condamné par la Cour d'État de Munich en à dix ans de travaux forcés pour complicité d'assassinat de 15 000 personnes en tant que chef d'einsaztgruppe en 1941. Il est condamné en 1963 à 13 ans de prison par la cour d'État d'Hanovre pour ses activités à la Gestapo de Lodz. La seconde peine sera confondue avec la première. Il est libéré définitivement le . Il meurt en 1994.
Notes et références
- Édouard Husson, Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-02719-3), p. 317
- Christian Ingrao, Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, le Grand livre du mois, (ISBN 978-2-286-06980-3), p. 277
- « Otto Bradfisch stated that the Führer had issued a command concerning the shooting of all Jews that must be obeyed at all costs » in (en) Peter Longerich, Heinrich Himmler : A Life, Oxford England New York, Oxford University Press, , 1031 p. (ISBN 978-0-19-959232-6, lire en ligne), p. 534
- Otto Bradfisch fait partie des six chefs de kommando sur 15 qui ont nié après-guerre avoir reçu d'Heydrich le 17 juin 1941 à Berlin l'ordre précis d'anéantir tous les Juifs soviétiques. Selon lui Heydrich ne donna que des instructions générales et vagues comme la destruction du « réservoir intellectuel du bolchévisme » (Édouard Husson 2012, p. 298-299). Otto Bradfisch aurait reçu cet ordre d'anéantissement plus tard (Christopher Browning, Les origines de la solution finale l'évolution de la politique antijuive des nazis, septembre 1939-mars 1942, Paris, Les Belles Lettres Ed. du Seuil, coll. « Points/Histoire », , 1023 p. (ISBN 978-2-7578-0970-9), p. 470)