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Orimulsion

L'Orimulsion (marque dĂ©posĂ©e) est une Ă©mulsion produite Ă  partir de bitume et d’eau. Ce mĂ©lange combustible Ă©tait produit et vendu par le conglomĂ©rat pĂ©trolier Ă©tatique vĂ©nĂ©zuĂ©lien, PDVSA jusqu'en 2006.

Technique de production

L'orimulsion est produit Ă  partir du bitume extrait de la ceinture de l'OrĂ©noque. La ceinture de l'OrĂ©noque, probablement la plus grosse accumulation continue d'hydrocarbures de la planĂšte[1], produit un pĂ©trole extrĂȘmement lourd et visqueux. L'Orimulsion a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© pour lui offrir un dĂ©bouchĂ© commercial plus simple techniquement que la transformation chimique profonde en pĂ©trole brut de synthĂšse .

L'Orimulsion est produit en mélangeant du bitume avec 30% d'eau et 1% d'alcools servant de surfactants , ce qui permet de produire une émulsion de bitume dans l'eau[2].

Les recherches qui ont conduit Ă  la mise au point de l'Orimulsion ont Ă©tĂ© menĂ©es entre 1980 et 1984 par intevep, division R&D de PDVSA. À l'origine, le produit Ă©tait conçu comme un vecteur du transport du bitume : il s'agissait de pouvoir le rendre assez liquide pour, par exemple, le pomper Ă  travers un olĂ©oduc. La finalitĂ© du projet a glissĂ© vers l'utilisation directe de l'orimulsion comme combustible[3].

Caractéristiques

Selon une fiche technique publiée par son fournisseur, l'orimulsion présente les caractéristiques suivantes[4] :

L'orimulsion est un combustible polluant, mĂȘme si du point de vue des Ă©missions de CO2, il est lĂ©gĂšrement en dessous du charbon. Les Ă©missions de composĂ©es organiques sont assez proches de celles du fioul lourd. Le taux Ă©levĂ© de soufre exige une centrale Ă©quipĂ©e en dĂ©sulfuration[5].

L'orimulsion prĂ©sente Ă©galement un fort risque en cas de fuite dans l'eau. Le pĂ©trole, lorsqu'il est dĂ©versĂ© dans l'eau, surnage. L'orimulation Ă©tant dĂ©jĂ  une Ă©mulsion hydrocarbure-eau, le fait de le dĂ©verser dans l'eau revient Ă  augmenter Ă  l'infini sa dilution, il ne peut pas ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©[2].

Commercialisation

L'orimulsion Ă©tait proposĂ© comme carburant pour les centrales thermiques, et d'autres clients comme les cimenteries. L'Orimulsion n'Ă©tait pas considĂ©rĂ© comme du pĂ©trole pour l'OPEP, le Venezuela pouvait donc en produire sans ĂȘtre limitĂ© par ses quotas[6].

A la fin des années 1980, l'orimulsion s'imposa sur les marchés de l'énergie comme une alternative au charbon et au fioul lourd. Le combustible a trouvé des clients dans des pays aussi variés que le Danemark, le Canada ou le Japon. Cependant au début des années 2000 le contexte devint hostile à ce produit. La grÚve de PVDSA qui a suivi le coup d'état de 2002 s'est terminée avec l'éviction de nombreux ingénieurs et la perte de savoir-faire. Le durcissement des lois sur la pollution de l'air dans nombre de pays réduisait aussi son marché. La production a cessé à la fin 2006[7]. Environ 60 millions de tonnes ont été produits au total[8].

Une centrale Ă©lectrique du Nouveau-Brunswick avait subi en 2004 une rĂ©novation majeure l'adaptant Ă  utiliser l'orimulsion. Face Ă  l'arrĂȘt de la production, son exploitant a du convertir Ă  nouveau la centrale, et a intentĂ© une procĂ©dure en justice contre PVDSA, qui avait rompu unilatĂ©ralement le contrat[9].

Références

  1. (en) Ricardo Rodriguez, Elvio Villavivencio, Pavel Bellorin et Lerrys Rendon, « Through-the-Bit Logging Technology Enables Improved Reservoir Characterization in the Orinoco Belt, Venezuela: 3D Structural Model Integrating Advanced Logs in a Multiwell Study », OnePetro, OnePetro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  2. (en) Matthew Sommerville, Tim Lunel, Nick Bailey et Dave Oland, « ORIMULSIONÂź », International Oil Spill Conference Proceedings, vol. 1997, no 1,‎ , p. 479–484 (ISSN 2169-3358 et 2169-3366, DOI 10.7901/2169-3358-1997-1-479, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. (en) G.A. Nunez, H.J. Rivas, D.J. Rodriguez et I.A. Layrisse, « Development of a New Technology: Profiting From Temporary Setbacks During Scale-Up », Journal of Petroleum Technology, vol. 47, no 05,‎ , p. 400–402 (ISSN 0149-2136 et 1944-978X, DOI 10.2118/30337-PA, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. (en) Bruce P. Hollebone, « Appendix A The Oil Properties Data Appendix », dans Handbook of Oil Spill Science and Technology, John Wiley & Sons, Inc, (ISBN 978-1-118-98998-2, DOI 10.1002/9781118989982.app1, lire en ligne), p. 575–681
  5. (en) M. Rotatori, E. Guerriero, A. Sbrilli et L. Confessore, « Characterisation and evaluation of the emissions from the combustion of orimulsion‐400, coal and heavy fuel oil in a thermoelectric power plant », Environmental Technology, vol. 24, no 8,‎ , p. 1017–1023 (ISSN 0959-3330 et 1479-487X, DOI 10.1080/09593330309385640, lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « StackPath », sur www.ogj.com (consulté le )
  7. (en) « About the Four Types of Fossil Fuels », sur Sciencing (consulté le )
  8. « Residue value upgrade opportunities », sur www.digitalrefining.com (consulté le )
  9. Zone Aucun thÚme sélectionné- ICI.Radio-Canada.ca, « Les libéraux passent à l'attaque », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
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