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Oric Telestrat

L’Oric Telestrat est le troisième ordinateur de la firme Oric. Commercialisé à partir de 1986, il reprend la base de l’Oric Atmos avec des améliorations logicielles et matérielles le destinant à remplacer avantageusement un Minitel[1].

Oric Telestrat
Fabricant
Eureka Informatique
Famille
Date de retrait
1988
Fonctions
Type
Génération
Unités vendues
6 000
Environnement
Aucun (Basic disponible sur cartouche séparée)
Entrées
Clavier AZERTY
Connectique
Sortie RGB Péritel (Scart), port parallèle, port série, 2 connecteurs de joysticks au format Atari, lecteur de cassette audio, port lecteur de disquette, socket MIDI, prise Minitel
Écran
Caractéristiques
Alimentation
Alimentation externe
Processeur
MĂ©moire
64 ko
Stockage
Système d'exploitation
Stratsed (compatible avec les anciens Oric DOS)
Compatibilité
Oric-1 et Atmos
Mesures
Dimensions
34,8 Ă— 26 Ă— 7,1 cm
Masse
1,3 kg

Un concept original, adapté à la télématique

Ordinateur français, l’Oric Telestrat une machine originale, adaptée à la télématique française, proposant des fonctions compatibles avec le Minitel[1] - [2].

C'est un Oric Atmos évolué avec lecteur de disquettes double face au format 3 pouces, et un port cartouche proposant entre autres une cartouche Telematic. Mais deux particularités le distinguent de l'offre de micro-ordinateurs 8 bits de l'époque :

  • un grand nombre d'entrĂ©e-sortie (onze connecteurs diffĂ©rents, un record pour ce type de matĂ©riel, dont deux bus d'extensions),
  • un BASIC compilĂ© "Hyper-Basic" (une fonctionnalitĂ© innovante dans ce marchĂ©).

Histoire

Une genèse difficile

Le succès de l'Oric Atmos mène son constructeur anglais Oric International à annoncer en travailler sur un modèle plus performant, le Stratos, aussi appelé "IQ164", prévu pour le printemps 1985[3]. Mais les résultats financiers et la dette cumulée en diffèrent sa sortie, qui n'est désormais plus envisagée qu'en France dans un premier temps[3]. Le Stratos est finalement présenté le au salon informatique de Francfort où il suscite un réel intérêt ...qui se fragilise dès le lendemain lorsqu'est annoncé la mise en liquidation d'Oric international[3]. Le Oric International est mis en vente et plusieurs sociétés, dont l'importateur français ASN et la future société Eureka, se portent acquéreurs alors que le Stratos reste annoncé pour juin à 2995 francs[4]. Le 1er juin Eureka gagne le marché et reprend en France toutes les activités d'Oric International, qui révèle qu'une partie de sa dette venait de l'importateur français ASN[4]. Eureka annonce que le projet Stratos sera disponible à la fin de l'année et de fabrication française[5]. L'été 1985 voit une réappropriation rapide des projets côté Eureka, qui en novembre sort le système d'exploitation Sedoric (Basic enrichi et gestion de disquettes pour ordinateur Oric), développé par Fabrice Broche et Denis Sebbag, faisant l'objet d'articles élogieux[6] - [7] alors que parallèlement le projet Stratos, rebaptisé Telestrat s'enrichit de la compatibilité Minitel[8] et est annoncé pour avec un accueil favorable dans la presse[8]. La disponibilité du Telestrat est repoussée à avril, à la suite du dépôt de bilan de l'Usine ATV en Normandie qui oblige à réorganiser la production dans une usine à Livarot[9] - [10].

Sortie tardive dans un marché qui a évolué

Le Telestrat ne sortira finalement qu'en [11] - [2], avec un an de retard, dans un marché informatique révolutionné par l'Amiga de Commodore, l'Atari ST et le Macintosh (processeurs 16 bits, Atari ST avec 1 Mo de mémoire, loin de la contrainte du plafond mémoire de 64 Ko du 6502, performances graphiques supérieures). De plus, le marché télématique est également moins attractif en raison de la hausse des tarifications téléphoniques de France Telecom.

Mise sur le marché

Eureka/Oric International prévoit de vendre 10 000 Telestrat[10]. Il est vendu dès pour 3 990 francs avec un lecteur de disquettes, cartouche Telematic et Hyperbasic. Néanmoins la production ne satisfaisant pas la demande, ils ne sont dans un premier temps livrés qu'aux clients ayant passé commande et en tête de liste d'attente, et la cartouche Hyper-Basic qui ne sera finalisée qu'en septembre, après des mises à jour régulières des cartouches Telematic et Hyperbasic, mises à jour qui nécessitaient d'échanger les cartouches en boutique (il n'y avait pas de téléchargements de mises à jour à l'époque).

Une gamme croissante de cartouches et de périphériques est proposée pour le Telestrat : cartouches Tele-Forth, horloge temps réel (compatible Atmos), pavé numérique avec prise Joystick[12].

En 1987 sort l'extension RAM 64 Ko[13] et la cartouche Tele-Ass[14].

DĂ©clinaisons rares

  • En , au Royaume-Uni, Opelco lance une nouvelle gamme de lecteurs de disquettes moins chers que le modèle standard : un modèle simple-face Ă  184 livres et un modèle double-face Ă  235 livres, avec deux variantes de DOS. Il ne sera pas diffusĂ© en France.
  • En 1987, sort un modem V23 compatible Prestel et Videotex, non retournable et sans dĂ©tecteur de sonnerie. Conçu en Angleterre, il Ă©tait doublement handicapĂ© : d'abord sur un aspect technique, puisqu'il ne pouvait permettre la crĂ©ation d'un serveur, chose dont Ă©tait capable un simple Minitel[15]. Ensuite parce qu'Ă  950 francs, il ne pouvait contrer le Minitel fourni gratuitement par France Telecom.
  • Adresstel Ă©tait un Telestrat livrĂ© dans un boĂ®tier mĂ©tallique avec deux lecteurs 3 pouces et une cartouche Adesstel soudĂ©e, destinĂ© Ă  automatiser la rĂ©cupĂ©ration d'adresses depuis l'annuaire Ă©lectronique par Minitel (numĂ©ro d'appel 11, puis 3611).

Fin de production

Après 6 000 exemplaires vendus[10], la faillite d'Oric International enterre le Telestrat, les projets de carte 80 colonnes et de cartouche MIDI, et le projet de Telestrat II qui, annoncé en , devait proposer un boîtier métallique avec clavier séparé, écran 80 colonnes et deux lecteurs 720 Ko.

Certains serveurs Minitel tournant sur Telestrat fonctionnaient encore en 2006.

Caractéristiques techniques

Matériel

  • UnitĂ© centrale processeur 6502 + 64 Ko RAM + contrĂ´leur de disquette intĂ©grĂ© avec toute l’électronique embarquĂ©e dans une seule puce.
  • 2 ports cartouche pouvant supporter en tout 7 banques de 16 Ko par superposition (la banque #4 Ă©tant commune aux deux ports cartouche) ;
  • 1 clavier Azerty (modifiable en Qwerty par voie logicielle + Ă©tiquettes) ;
  • 1 port RS-232 (format DB-25) ;
  • 1 port pour brancher un Minitel, le Minitel faisant office de Modem (connecteur DIN 8 broches) ;
  • 1 port lecteur de disquette Microdisc (connecteur 30 broches) avec possibilitĂ© de chaĂ®ner jusqu'Ă  4 lecteurs ;
  • 1 port Bus d'extension (connecteur 30 broches) ;
  • 1 port parallèle pour imprimante (connecteur 18 broches) ;
  • 1 port MIDI (sans aucune Ă©lectronique MIDI) ;
  • 1 sortie RVB/PĂ©ritel (connecteur DIN 8 broches) ;
  • 1 port lecteur de cassette (connecteur DIN 7 broches) ;
  • 2 ports joystick (format DE-9) l’un pouvant ĂŞtre utilisĂ© pour une souris, l’autre pour un joystick ;
  • 1 câble tĂ©lĂ©phonique pour dĂ©tection d'appel (dĂ©tection de sonnerie) ;
  • Affichage mode texte : 25 lignes de 40 caractères de 6 Ă— 8 pixels en 8 couleurs (2 couleurs maxi par caractère) + mode inversĂ© (8-numĂ©ro courant), permettant d'en ajouter 2. Les 2 bits de poids forts de l'octet servant Ă  dĂ©finir les modes, inverse et attribut)[16] ;
  • Affichage mode graphique : 240 Ă— 200 pixels en 8 couleurs (maxi 2 couleurs sur 6 pixels). Les 3 dernières lignes du bas de l'Ă©cran sont en mode texte ;
  • Son : 3 voies mono, sur 8 octaves et un gĂ©nĂ©rateur de bruit blanc via processeur sonore General Instrument AY-3-8912, sortant sur haut-parleur intĂ©grĂ© ou sur sortie PĂ©ritel ;
  • LivrĂ© avec un lecteur de disquettes externe 3 pouces "Microdisc".

Note : contrairement aux Oric-1 et Oric Atmos, le Telestrat était dépourvu de sortie vidéo PAL.

Extensibilité

  • PossibilitĂ© de chaĂ®ner quatre lecteurs de disquettes externes (trois en plus du lecteur de base).
  • Carte horloge temps rĂ©el (permettant de conserver la date et l'heure après un redĂ©marrage).
  • Souris (se branchant sur le port DE-9).
  • PavĂ© numĂ©rique avec prise joystick additionnelle (se branchant sur le port DE-9).
  • Modem V23 1200/75bds (non retournable). Notons que l'achat de cette extension n'avait que peu d'intĂ©rĂŞt en France, car France Telecom fournissait gratuitement un Minitel avec chaque ligne tĂ©lĂ©phonique. De plus le modem V23 du Minitel Ă©tait retournable.

Logiciels

Le faible succès du Téléstrat et sa compatibilité avec les logiciels de la gamme précédente Oric-1 et Oric-Atmos, n'a pas poussé au développement d'une gamme de logithèque propre, qui s'est cantonnée principalement à des outils de développements fournis sur cartouche.

  • Cartouche "HyperBasic" : BASIC compilĂ© Ă  la volĂ©e au moment du lancement (mais il Ă©tait possible de stocker un programme dĂ©jĂ  compilĂ©) est une nouveautĂ© rĂ©volutionnaire pour un langage BASIC sur micro-ordinateur familial. Cette compilation permet d'afficher des performances très supĂ©rieures au BASIC interprĂ©tĂ© des autres ordinateurs (voir : interprĂ©teur Ce lien renvoie vers une page d'homonymie).
  • Cartouche "Telematic" : logiciel intĂ©grĂ© de tĂ©lĂ©matique permettant de crĂ©er un micro-serveur Minitel monovoie (arborescence du serveur et conception de pages Ă©cran vidĂ©otex) sur une ligne RTC et d'assurer son fonctionnement.
  • Cartouche "Tele-Ass" : pour dĂ©velopper en assembleur 6502.
  • Cartouche "Tele-Forth" : pour dĂ©velopper en Forth.
  • Cartouche "RAM 64 Ko" : extension mĂ©moire 64 Ko.
  • Cartouche "ROM Oric-1" : pour Ă©muler un Oric-1.
  • Cartouche "ROM Atmos" : pour Ă©muler Oric Atmos.
  • Cartouche "Stratoric" : pour Ă©muler Ă  la fois un Oric-1 ou un Oric Atmos.
  • Stratmon[17] : moniteur/mini-assembleur.
  • Stratools[18] : Ă©diteur de secteurs avec fonctions avancĂ©es (dĂ©sassembleur notamment), distribuĂ© en tant que freeware.
  • StratDisk[19] : Ă©diteur de secteurs avec fonctions avancĂ©es (rĂ©cupĂ©ration de fichiers supprimĂ©s notamment).

Bibliographie

  • Manuel d'utilisation Telestrat, par Fabrice Broche, 72 pages, Edition Oric-International/Eureka informatique, 1986.
  • Index Hyper-basic, par Fabrice Broche et Georges El Andaloussi, 239 pages, Edition Oric-International, 1987.
  • A la dĂ©couverte du Telestrat, par Fabrice Guerin, 181 pages, Edition Oric-International, 1987.
  • Manuel dĂ©veloppeur du Telestrat, par Fabrice Broche, 50 pages, Edition Oric-International, 1987.
  • Telestrat Ă  cĹ“ur ouvert, par Guillaume Meister, 213 pages, Editions AEDIT, 1988.

Notes et références

Notes

    Références

    1. « Oric Atmos : Historique », Canard PC Hardware, Presse Non-Stop, no 6 HS,‎ , p. 26 (ISSN 2264-4202)
    2. Godefroy Troude, « Pinky: histoire d'un micro-serveur », sur www.troude.com, (consulté le )
    3. Jonathan Haworth, « Oric, l'histoire sans fin (page 8) », sur oric.free.fr (consulté le ).
    4. Jonathan Haworth, « Oric, l'histoire sans fin (page 9) », sur oric.free.fr (consulté le ).
    5. Théoric n°9, juin/juillet 1985, page 11.
    6. « Defence-Force: Oric user manuals », sur www.defence-force.org (consulté le ).
    7. « The Oric Site », sur www.oric.org (consulté le ).
    8. Jonathan Haworth, « Oric, l'histoire sans fin (page 10) », sur oric.free.fr (consulté le ).
    9. Théoric n°19, avril/mai 1986, page 3.
    10. Jonathan Haworth, « Oric, l'histoire sans fin (page 11) », sur oric.free.fr (consulté le ).
    11. Le manuel d'utilisation du Telestrat est daté d'avril 1986 dans sa version 1.2.
    12. Annoncé dans Théoric n°18, mars/avril 1986, pages 5 et 6. Testé dans Théoric n°20, mai/juin 1986, page 7.
    13. Le manuel de l'extension RAM, conçu et réalisé par Fabrice Broche, est daté de 1987.
    14. Théoric n°31, mai 1987, test page 19.
    15. Théoric n°36, novembre 1987, page 7.
    16. (en) John Scriven, chap. 9 « Advanced Graphics », dans ORIC-1 Basic Programming Manual, Oric Products International Ltd., Sunshine Publication Ltd., , p. 91
    17. (en) « The Oric Site », sur www.oric.org (consulté le ).
    18. (en) « The Oric Site », sur www.oric.org (consulté le ).
    19. (en) « The Oric Site », sur www.oric.org (consulté le ).


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