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Orhan

Orhan, Orkhan (turc : Orhan GĂązi) (gazi ou ghazi en turc : gazi, combattant de la foi, de l'arabe : ឥāzin, ŰșۧŰČٍ, conquĂ©rant ; triomphateur) ou Urchan nĂ© vers 1281 Ă  SĂ¶ÄŸĂŒt et mort en mars 1362 Ă  Bursa[1] est un sultan ottoman. Son pĂšre Ă©tait Osman Ier auquel il succĂ©da vers 1326.

Orhan GĂązi
Illustration.
Le bey Orhan.
Titre
2e souverain ottoman
–
(~ 36 ans)
Prédécesseur Osman Ier
Successeur Mourad Ier
Biographie
Dynastie Dynastie ottomane
Nom de naissance ŰŁÙÙˆŰ±ŰźŰ§Ù† ŰšÙ† ŰčÙŰ«Ù…Ű§Ù†
Date de naissance
Lieu de naissance SĂ¶ÄŸĂŒt
Date de décÚs (à 81 ans)
Lieu de décÚs Bursa
PĂšre Osman Ier
MĂšre Rabia Bala Malhun Hatun
Fratrie Pazarlı Bey, Çoban Bey, Hamid Bey, Alaeddin, Melik Bey, Savcı Bey, Fatma Hatun
Conjoint NilĂŒfer Hatun, Asporça Hatun, ThĂ©odora Hatun, Eftandise Hatun, Bayalun Hatun
Enfants Soliman, Mourad , Ibrahim, Halil, Kasim, Sultan, EyĂŒp, Fatma, Hatice Hatun
Religion Islam

Signature de Orhan GĂązi
Liste des sultans de l'Empire ottoman

Dans les premiĂšres annĂ©es de son rĂšgne, Orhan conquiert le nord-ouest de l’Anatolie, alors sous domination byzantine ; il a gagnĂ© sa premiĂšre bataille de PĂ©lĂ©kanon contre l’empereur byzantin Andronic III PalĂ©ologue. Orhan a Ă©galement occupĂ© les terres des Karesioğulları de Balıkesir et les Ahis d’Ankara.

Une sĂ©rie de guerres civiles entourant l’ascension de l’empereur byzantin Jean V PalĂ©ologue, ĂągĂ© de neuf ans, a grandement profitĂ© Ă  Orhan. Dans la Guerre civile de Byzance (1341-1347), le rĂ©gent Jean VI CantacuzĂšne donna sa fille ThĂ©odora Hatun Ă  Orhan en mariage et employa des guerriers ottomans contre les forces rivales de l’impĂ©ratrice douairiĂšre, leur permettant de piller la Thrace. Pendant la Guerre civile de Byzance (1352-1357), CantacuzĂšne utilisa les forces ottomanes contre Jean V, leur accordant l’utilisation d’une forteresse europĂ©enne Ă  Çimpe vers 1352[2] - [3]. Un tremblement de terre majeur a dĂ©vastĂ© Gallipoli deux ans plus tard, aprĂšs quoi le fils d’Orhan, Soliman Pacha, a occupĂ© la ville, donnant aux Ottomans une tĂȘte de pont forte dans l’Europe continentale.

Selon Ibn Battuta, Orhan était « le plus grand des rois turkmÚnes et le plus riche en richesses, terres et forces militaires »[4].

Orhan eut cinq Ă©pouses, et sept fils : Soliman, Mourad, Ibrahim, Halil, Kasim, Sultan et EyĂŒp. C'est Mourad Ier qui lui succĂ©da.

Biographie

Jeunesse

Orhan est nĂ© Ă  SĂ¶ÄŸĂŒt vers 1281, le second fils d’Osman Ier aprĂšs Alaeddin. Le grand-pĂšre d’Orhan, Ertuğrul, a nommĂ© son petit-fils Orhan Alp. La petite enfance et l’ñge adulte d’Orhan sont inconnus, mais il est devenu trĂšs proche de son pĂšre. Certains articles historiques prĂ©tendent que quand Orhan avait 20 ans, son pĂšre l’envoya dans la petite province ottomane de Nakihir, mais Orhan retourna dans la capitale ottomane, SĂ¶ÄŸĂŒt, en 1309.

Prise du pouvoir

Osman Gazi mourut vers 1326[5], et Orhan lui succĂ©da. Selon la tradition ottomane, quand Orhan succĂ©da Ă  son pĂšre, il proposa Ă  son frĂšre, Alaeddin Pacha, qu’ils partagent l’empire Ă©mergent. Ce dernier refusa au motif que leur pĂšre avait dĂ©signĂ© Orhan comme seul successeur et que l’empire ne devait pas ĂȘtre divisĂ©. Il n’a acceptĂ© comme part que les revenus d’un seul village prĂšs de Bursa.

Orhan lui dit alors: « Puisque mon frĂšre tu ne prendras pas les troupeaux que je t’offre, sois le berger de mon peuple ; sois mon Vizir. Le mot vizir, vezir dans la langue ottomane de wazÄ«r arabe, signifiait le porteur d’un fardeau. Alaeddin accepta, selon les historiens orientaux. Alaeddin, comme beaucoup de ses successeurs dans ce poste, ne commandait pas souvent les armĂ©es en personne, mais il s’occupait de la fondation et de la gestion des institutions civiles et militaires de l’État.

RĂšgne

Selon certaines autoritĂ©s, c’est Ă  l’époque d’Alaeddin et sur ses conseils, que les Ottomans cessĂšrent d’agir comme des vassaux au souverain seldjoukide : ils ne frappent plus de monnaie au nom du Sultan seldjoukide et son nom n'est plus citĂ© lors des priĂšres.

Ces changements sont attribuĂ©s par d’autres Ă  Osman lui-mĂȘme, mais la grande majoritĂ© des Ă©crivains orientaux s’accordent Ă  attribuer Ă  Alaeddin l’introduction de lois concernant le costume des diffĂ©rents sujets de l’empire et la crĂ©ation et le financement d’une armĂ©e permanente de troupes rĂ©guliĂšres. C’est par son conseil et celui d’un homme d’État turc contemporain que le cĂ©lĂšbre corps de Janissaire a Ă©tĂ© formĂ©, une institution que les Ă©crivains europĂ©ens fixent Ă  tort Ă  une date ultĂ©rieure, et l'attribuent Ă  Mourad Ier.

Janissaire

Un officier des Janissaires.

Alaeddin, par sa lĂ©gislation militaire, peut ĂȘtre vraiment dit avoir organisĂ© la victoire pour la dynastie ottomane. Il organisa pour le Beylik ottoman une armĂ©e permanente d’infanterie et de chevaux rĂ©guliĂšrement payĂ©s et disciplinĂ©s, un siĂšcle avant que Charles VII de France ne fonde ses quinze compagnies permanentes d’hommes d’armes, qui sont gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©es comme la premiĂšre armĂ©e permanente moderne[6].

Les prĂ©dĂ©cesseurs d’Orhan, Ertuğrul et Osman Ier, avaient fait la guerre Ă  la tĂȘte des vassaux armĂ©s et des volontaires. Cette armĂ©e montait Ă  cheval jusqu’à la banniĂšre de leur prince lorsqu’elle fut convoquĂ©e pour chaque expĂ©dition et fut dissoute dĂšs la fin de la campagne. Alaeddin dĂ©terminĂ© Ă  assurer tout succĂšs futur en formant un corps d’infanterie rĂ©munĂ©rĂ©e, qui devait ĂȘtre maintenu en Ă©tat de prĂ©paration constante pour le service. Ces troupes s’appelaient Yaya ou piyade. Ils ont Ă©tĂ© divisĂ©s en dizaines, centaines et des milliers avec leurs commandants. Leur salaire Ă©tait Ă©levĂ© et leur fiertĂ© a rapidement causĂ© Ă  leur souverain une certaine anxiĂ©tĂ©. Orhan voulait leur fournir un chĂšque et il a pris conseil Ă  cet effet avec son frĂšre Alaeddin et Çandarlı Kara Halil Hayreddin Pacha (de la Maison de Candar), qui Ă©tait liĂ© Ă  la maison royale par mariage. Çandarlı a posĂ© devant son maĂźtre et le vizir un projet. De lĂ  est nĂ© le cĂ©lĂšbre corps de Janissaire, qui a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme le flĂ©au des Balkans et de l’Europe centrale pendant une longue pĂ©riode, jusqu’à ce qu’il soit aboli par le sultan Mahmoud II en 1826.

Çandarlı propose Ă  Orhan de crĂ©er une armĂ©e entiĂšrement composĂ©e des enfants des lieux conquis. Çandarlı a fait valoir que :

Les vaincus sont la responsabilitĂ© du conquĂ©rant, qui est le souverain lĂ©gitime d’eux, de leurs terres, de leurs biens, de leurs Ă©pouses et de leurs enfants. Nous avons le droit de faire, comme ce que nous faisons avec les nĂŽtres ; et le traitement que je propose n’est pas seulement lĂ©gal, mais bienveillant. En faisant respecter l’inscription dans les rangs de l’armĂ©e, nous consultons Ă  la fois leurs intĂ©rĂȘts temporels et Ă©ternels, car ils seront Ă©duquĂ©s et donnĂ© de meilleures conditions de vie.

Il a Ă©galement affirmĂ© que la formation de Janissaire Ă  partir d’enfants conquis inciterait d’autres personnes Ă  adopter, non seulement parmi les enfants des nations conquises, mais parmi une foule de leurs amis et relations, qui viendraient en tant que bĂ©nĂ©voles pour rejoindre les rangs ottomans. Agissant sur ce conseil, Orhan choisit un millier des meilleurs garçons issus de familles chrĂ©tiennes conquises. Les recrues ont Ă©tĂ© formĂ©es en fonction de leurs capacitĂ©s individuelles et employĂ©es dans des postes allant du soldat professionnel au Grand Vizir. Cette pratique a continuĂ© pendant des siĂšcles, jusqu’au rĂšgne du sultan Mehmet IV.

Expansion du jeune empire

Carte montrant l'Ă©tendue de l'empire ottoman lors du rĂšgne d'Orhan et ses conquĂȘtes en 1361.

Orhan conquit Brousse (Bursa) le , dont il fit sa nouvelle capitale.

Le territoire ottoman s’étendit peu Ă  peu. Orhan Gazi passait tout son temps sur les champs de bataille oĂč il remporta de nombreuses victoires et crĂ©a un nouveau corps d'infanterie appelĂ© Yaya (en) (turc : yaya, piĂ©ton).

Sa seconde Ă©pouse fut Holofira, fille du prince byzantin de Yarhisar, qu'il enleva pendant la cĂ©rĂ©monie de son mariage avec le prince voisin de Bilecik. Holofira se convertit Ă  l'islam et prit le nom de NilĂŒfer Hatun. Elle donna naissance Ă  Mourad.

Orhan assiĂ©gea NicĂ©e (Iznik). L'empereur byzantin Andronic III PalĂ©ologue franchit les Dardanelles pour prendre les troupes ottomanes Ă  revers. Celles-ci firent demi-tour pour affronter les armĂ©es byzantines. L'empereur byzantin dut se replier (1329). Orhan reprit aussitĂŽt le siĂšge de NicĂ©e. Le gouverneur de NicĂ©e n’espĂ©rant plus l’aide de Byzance, livra la ville aux Ottomans en Ă©change de l'absence de reprĂ©sailles contre les habitants. Orhan accepta, faisant passer une des plus grandes villes chrĂ©tiennes de l’époque sous contrĂŽle ottoman (1331).

Orhan poursuivit ses campagnes et prit le contrĂŽle de la rive asiatique de la mer de Marmara (1331), jusqu’à la province de NicomĂ©die (Ä°zmit) vers le nord, dont il confia le gouvernement Ă  son fils aĂźnĂ© Suleyman.

En 1342 Orhan finit de conquĂ©rir la province de Balıkesir en prenant les derniers chĂąteaux. Avec cette conquĂȘte les Ottomans deviennent voisins de la principautĂ© des Karesioğulları, rĂ©gion de Pergame (Bergama). Orhan Gazi profite des querelles de succession des Karesioğulları pour s’emparer de la province en 1345. La marine de la principautĂ© des Karesioğulları se rallia aux armĂ©es ottomanes, ainsi les Ăźles de la mer de Marmara furent annexĂ©es en 1352.

En 1346, Orhan se maria en cinquiĂšme noces, avec ThĂ©odora, fille de son alliĂ© l’empereur byzantin Jean VI CantacuzĂšne. Avec des Serbes et des Bulgares, les Ottomans aidĂšrent cet empereur Ă  s'installer sur son trĂŽne Ă  Byzance (). Pour la premiĂšre fois, Ă  cette occasion les troupes ottomanes prirent pied en Europe.

En 1352, il conquit Chalcédoine (aujourd'hui Kadiköy) juste en face de Byzance sur le Bosphore.

En 1354, la principautĂ© de Gerede (prĂšs d’Ankara) fut envahie et Ankara conquise. La mĂȘme annĂ©e Suleyman Pacha occupa Gelibolu (Gallipoli), Ă©vacuĂ©e par sa population grecque Ă  la suite d'un tremblement de terre, donnant ainsi une tĂȘte de pont aux Ottomans en Europe.

Il augmente la taille de sa principautĂ© jusqu'Ă  Ankara et Bergama, portant les terres hĂ©ritĂ©es de son pĂšre d'une superficie de 16 000 km2 Ă  une superficie de 95 000 km2.

À la mort d'Orhan en , les Ottomans possùdent le quart nord-ouest de l'Anatolie et un territoire en Europe.

Architecture

Mosquée d'Orhan à Brousse.

AprĂšs la prise de NicĂ©e (1331), Orhan transforma l’église Sainte-Sophie en mosquĂ©e.

Il a fait bĂątir un complexe comprenant une mosquĂ©e et un hospice (imaret) Ă  Bilecik, une mosquĂ©e et une Ă©cole Ă  Brousse (Bursa). L’universitĂ© crĂ©Ă©e Ă  Brousse fut la premiĂšre donnant un enseignement scientifique. L’apparition des premiĂšres institutions Ă©tatiques, sociales et scientifiques remontent Ă  son Ă©poque.

Orhan dans la culture populaire

La sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e turque KuruluƟ/Osmancık de 1988, il est interprĂ©tĂ© par YaƟar Alptekin.

Notes et références

  1. Par exemple dans Joseph Hammer-Purgstall, M De Hammer, op. cit., vol. I (lire en ligne).
  2. Nicolle, David and Hook, Adam. Ottoman Fortifications 1300-1710. Osprey Publishing, 2010. Retrieved 3 Sep 2011.
  3. Goffman, Daniel. The Ottoman Empire and Early Modern Europe. Cambridge University Press, 2002. Retrieved 3 September 2011.
  4. Henry Glassie, (1991), Turkish Traditional Art Today, p. 370
  5. Cemal Kafadar, Between Two Worlds: The Construction of the Ottoman State, , p. 16
  6. Edward S. Creasy, History of the Ottoman Turks. (Beirut: Khayats, 1961), 13

Bibliographie

  • Joseph Hammer-Purgstall, M. De Hammer (trad. Louis Dochez), Histoire de l'Empire ottoman : depuis son origine jusqu'Ă  nos jours, vol. I, BĂ©thune et Plon, (prĂ©sentation en ligne).

Liens externes

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